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Critiques de Charles de Gaulle (72)
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Mémoires de guerre, tome 1 : L'Appel, 1940-1942

Avant de vous donner mon avis, je dois être sincère en vous disant que même si cela m’a captivé, ce n’est pas simplissime à lire ! Il faut s’accrocher par moment et le côté « solennel » de l’ouvrage peut en désarçonner plus d’un et finir par vous écœurer… Si jamais ces mémoires vous tentent, mais que le côté emphatique vous inquiète, lisez le petit à petit et ayez une lecture plus simple en parallèle pour vous évitez les nœuds dans le cerveau !



Ce premier tome des Mémoires de Guerre de de Gaulle nous fait entrer dans les coulisses de la France Libre dans ses heures les plus incertaines et les plus douloureuses.



En suivant le propos du général de Gaulle, nous nous apercevons de l’articulation de la Résistance Française à ses débuts, et assistons aux frictions – très nombreuses – entre la France de de Gaulle et ses « alliés », qui ne lui font aucun cadeau et se retournent souvent contre lui.



L’auteur raconte son rôle durant les trois premières années du conflit, et semble n’omettre aucun détail – même s’il est difficile de savoir ce qui est de l’ordre de la réécriture ou de l’interprétation. Le réalisme saisissant de l’ouvrage nous plonge en totale immersion dans le conflit mondial, on a l’impression de traverser ces heures sombres, de subir la dure réalité d’une guerre… Mais surtout, le général de Gaulle nous enseigne une belle maxime tout au long de ces écrits : il ne faut jamais se mettre d’œillères devant un danger quelconque…



Un livre à lire une fois dans sa vie pour en savoir un peu plus sur l’homme en question et sur le passé de notre pays – bref un devoir de mémoire !
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Mémoires de guerre, tome 2 : L'unité, 1942-1944

Une fois encore, je vous met en garde : on ne peut pas lire ces Mémoires d’une seule traite. Il faut alterner avec une lecture plus douce, plus simple. Car c’est dense, vraiment dense !!! On a une multitude d’informations, de détails… Bref ça peut donner vite mal à la tête, mais moi, personnellement j’adore !



Les Mémoires de guerre sont avant tout une chronique dans laquelle le général de Gaulle narre les exploits des martyrs obscurs de la Résistance Française, et la saga de l’aventure française dans la guerre.



De Gaulle nous raconte les deux années – 1942-1944 – les plus meurtrières de la guerre en n’oubliant pas de rappeler que les Alliés firent tout pour mettre la France au banc des vaincus.



On ressent en lisant les lignes du « grand Charles » une émotion profonde en pensant à ce que pouvait être le quotidien français dans cette guerre. Le livre est consistant mais nous sommes en première ligne de chaque détail durant la Seconde Guerre Mondiale, les opérations sont consignées, les protagonistes sont nommés, rien n’est laissé au hasard.



Ces Mémoires ne permettent pas seulement de lire la guerre, elles nous plongent littéralement dedans.
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Mémoires de guerre, tome 1 : L'Appel, 1940-1942

D'abord, De Gaulle est un écrivain. On lui impute aujourd'hui tout et n'importe quoi (le faux du 18 juin, l'horrible massacre d'Oran, etc.) et les ralliements obscènes - tout comme le comportement indigne de certains qui ont prétendu capter l'héritage gaullien à leur profit - lui font encore plus de mal que la "famille". Mais Les Mémoires rappellent avec style que De Gaulle incarna tout de même, et malgré eux, la défense et l'illustration de la France, la France réelle, celle qui est au premier rang par le Bien, le Beau et le Vrai. Car la France n'est plus la France dans le mensonge médiatique, la laideur subventionnée, la corruption généralisée. Elle n'existe que par ce qu'elle a de meilleur et qui la distingue de toutes les autres nations, tandis qu'elle s'égalise en crasse avec les plus abjectes républiques bananières quand elle laisse parler ce qu'elle a de pire (l'"hexagone") C'est ça, une "certaine idée de la France". Il faut lire Les Mémoires de Guerre. Et se sentir, intensément, FRANCAIS. Et fier.
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Mémoires de guerre, tome 1 : L'Appel, 1940-1942

On reste héberlués par le culot et la grandeur de cet homme : on en vient à aimer même sa grandiloquence (à l'oral comme à l'écrit), sa précision pointilliste dans l'énoncé des détails opérationnels, sa fierté personnelle à la limite du pathologique, sa capacité à secréter sa propre légende et son (si sympathique) délire personnel qui était de vouloir incarner -- en cette piètre & sinistre époque, et par une grandeur d'âme sans failles -- le destin de son pays natal : ce "Vaterland" qu'évoquaient les Allemands de la période romantique... On n'en admire que davantage son courage et son anticonformisme absolus !



Son sens de l'aventure -- passant par sa pierre angulaire originelle d'un "Appel", qui résonne d'abord comme un "appel du large" -- ou une aspiration au Grand Large d'un "autre monde" toujours possible. Rêve éveillé d'un humain dont on pouvait alors trouver le pari complêtement utopique, sur le plan purement militaire ; son geste pouvant relever d'un cas de folie, "douce" ou furieuse... Initialement à peine audible, né d'un certain studio de la B.B.C. en un certain 18 juin 1940...



Cet ouvrage documentaire et mémoriel forme un récit remarquable, dense et constamment passionnant.



Bref, Charles de Gaulle (Qu'en aurait-il pensé ?) était un vrai héros romantique !!! Nous souhaitons encore longue vie à son combat, comme à ses plus beaux rêves... !
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Mémoires de guerre, tome 1 : L'Appel, 1940-1942

Une certaine idée de la France poussée jusqu'au bout. Le général de Gaulle montre, dans un témoignage à la fois précis et engagé, que rien n'est jamais définitivement foutu. L'armée française est en déroute un peu parce qu'elle ne l'a pas écouté, ce militaire qui préconise l'emploi massif de chars mécanisés, le gouvernement rentre dans sa coquille, le glorieux maréchal de la vieille guerre signe l'armistice de la honte avec Hitler, et, seul, ou presque, contre tous, un homme continue le combat, se rendant compte que la France possèdent des colonies où se replier pour contre-attaquer. La toile se tisse très lentement, est souvent balayée par les alliés anglais qui remarquent à peine les gesticulations du groupuscule du général, mais l'appel de de Gaulle est entendu, les Français combattants sont de plus en plus nombreux, ils parviennent à devenir une force qui compte dans la guerre, non pas un appoint pour les Britanniques, mais une vraie force indépendante, car s'il y a un point sur lequel le général ne transige pas, c'est celui du refus de l'asservissement de la France, qu'il pressent incarner, à qui que ce soit. Les Français combattants sont une vraie armée, petite certes, dépendante de ses alliés, bien sûr, mais qui n'a d'ordre à recevoir que du général. A force de s'affirmer, la France libre peut enfin participer au combat, dans la glorieuse bataille de Bir-Akeim et dans la reconquête intérieure d'un pays humilié mais où il reste des hommes debouts, qui suivent la voix si forte du général de Gaulle.

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Mémoires de guerre, tome 3 : Le salut 1944-1946

De Gaulle, contre toute attente, a gagné la guerre. Il a incarné la France de l'honneur. Il en est le chef incontesté, et pourtant ce dernier tome des Mémoires, qui devrait être son triomphe, montre sa chute, momentanée mais inévitable. A la tête d'un gouvernement provisoire, il doit préparer la suite, rencontrer les grands de cette terre, Staline, qu'il décrit avec lucidité, contrairement à Churchill, et Truman, les nouveaux leader d'un monde bipolaire où fidèle à lui-même, le général ne veut pas jouer le rôle de satellite. En France non plus, il se refuse à assister passivement à la renaissance du régime des partis qui est, selon lui, à l'origine de la défaite et de l'humiliation. Il voudrait l'unité derrière sa personne, mais l'unité derrière un chef, ça marche en temps de guerre, et ça crée des dictatures en temps de paix. De Gaulle n'a pas l'âme d'un dictateur. Il va donc, pour un temps, se retirer. Si l'on peut douter de sa vision de la gouvernance et sur sa croyance en l'idée qu'un guide, forcément lui-même, est nécessaire pour la nation, on ne peut pas remettre en cause ce que ce livre montre avec force, à savoir son amour pour son pays et sa détermination à ne jamais perdre la face, ni en ce qui le concerne en tant qu'individu, ni en ce qui concerne la France.

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Memoires d'espoir, tome 2 : L'effort (1962...

Mémoires politiques d'un grand homme d'état, unique, incomparable qui a façonné l'histoire de la France et des Français.

Dans une écriture claire, précise, facile à lire. Le Général a transformé le paysage politique durant tant d'années faisant face aux plus grandes difficultés, souvent décrié, contesté en France, aux USA, en Grande Bretagne, haî parfois au point que l'on a voulu l' assassiner plusieurs fois.Pour moi c'est le plus grand homme d'état de notre siècle. Il réunissait les plus hautes qualités :courage, probité, clairvoyance, défense de la République, de la démocratie, amour de la France.

A garder et relire pour la réflexion sur le monde politique.
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Mémoires de guerre, tome 1 : L'Appel, 1940-1942

Un livre très précis, plein de détails et de documents, qui raconte, après une courte introduction sur l’avant-guerre, toutes les actions du général de Gaulle, presque au jour le jour, à partir de la bataille de France jusqu’à 1942 (peu à peu le récit des évènements devient moins chronologique et plus thématique). Ce sont des mémoires de guerre et donc beaucoup de batailles sont relatées, que ce soit en France, en Afrique, au Moyen-Orient ; certaines sont rébarbatives ou purement informatives, d’autres sont captivantes, comme la bataille de Bir-Hakeim. Mais ça ne me parait pas le plus important.

Dès que de Gaulle a été appelé au gouvernement en juin 1940 son travail principal a été d’organiser l’éventuel transport du gouvernement français en Afrique du Nord pour continuer la guerre, car la France ne se résumait pas à sa métropole (déjà perdue lors de la bataille de France) mais s’étendait aussi à son empire colonial. Elle avait toujours des moyens considérables et notamment une marine intacte qui lui auraient permis de continuer la guerre, ce que souhaitait Paul Reynaud. Pétain en prenant le pouvoir le 16 Juin a changé tous ces plans et de Gaulle ne l’a pas du tout accepté.

A partir du 18 juin, il va chercher à affirmer au maximum son autorité et à centraliser le pouvoir autour de lui pour former une alternative crédible à Pétain. Il va s’évertuer à constituer un Etat parallèle, car ce n’est pas à la formation d’un simple « gouvernement français londonien » à laquelle on assiste mais d’un Etat ! Un Etat avec son armée, son administration, sa diplomatie, son économie, et même, et surtout, ses territoires (en Afrique équatoriale, dans le Pacifique, au Moyen-Orient). Un travail énorme, une organisation impressionnante. Et il faut du courage pour se porter à la tête d’un Etat qui n’existe plus pour le reformer. Je ne sais pas si c’est pire que d’être à la tête d’un Etat à l’agonie, comme le raconte de Gaulle au sujet de Paul Reynaud, mais tout de même, se retrouver, au mois de juillet 1940, isolé, avec à peine 7000 hommes sous ses ordres et de très maigres perspectives quant à l’avenir et continuer à se battre, cela mérite le plus profond respect.

Personne ne niera qu’il a eu un destin fulgurant, mais un destin tient à peu de choses. Il n’aurait rien pu faire si Paul Reynaud ne l’avait pas nommé au gouvernement et permis de rencontrer Churchill. Et sans le soutien des Anglais, ou sans l’intérêt immédiat qu’ils avaient à voir la France continuer le combat, rien n’aurait été pareil ; de même, lors de cette semaine fatidique du 16 au 22 juin 1940, si le général Noguès avait persisté dans sa première intention de continuer la guerre, c’eût été lui le chef de la résistance et de Gaulle serait certainement resté dans un relatif anonymat. Mais la France avait besoin d’un chef à forte personnalité, notamment pour faire valoir ses droits et ses devoirs.

Les relations diplomatiques sont d'une importance capitale pour de Gaulle, dans le but de se faire reconnaitre comme le légitime représentant de la France. De ce côté-là il adresse en fin de compte peu de reproches aux Anglais et à Churchill, même si leurs intérêts ont pu diverger, en particulier dans l’affaire tendue de la Syrie et du Liban. Il ne reproche rien non plus aux autres pays d’Europe envahis par Hitler, et même s’il n’est pas dupe du totalitarisme de Staline il reconnait qu’il a au moins pu traiter avec lui. Par contre, quelque chose n’est pas passé avec Roosevelt qui a préféré, dans un premier temps, l’ignorer et essayer de traiter avec Pétain. Au sujet des relations franco-américaines, je recommande de lire les documents réunis en fin d’ouvrage autour de l’affaire Saint-Pierre et Miquelon et ce qui s’ensuit, car de Gaulle ne dit pas tout dans ses mémoires. Les différents sur le Levant avec l’Angleterre et la politique américaine révélée au grand jour après l’affaire Saint-Pierre et Miquelon sont les deux conflits diplomatiques les plus importants de ce premier tome.

D’autres sujets mériteraient de longs commentaires : sur le déroulement de la guerre, bien entendu ; sur le fait que de Gaulle affiche une carrure d’homme d’Etat, persuadé qu’un changement de constitution était devenu indispensable ; et surtout sur le destin des colonies, en particulier le cas de la Syrie, qui me parait caractéristique de la politique gaullienne.

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Mémoires de guerre, tome 1 : L'Appel, 1940-1942

Soyons clairs : quelque soient vos convictions, vous n’en sortirez pas indemne.



De Gaulle, c’est à la fois un souffle épique (« Toute ma vie, je me suis fait une certaine idée de la France ») et un humour décapant, même le 17 juin (de Lebrun : « il voulait être un chef d’Etat, encore eût-il fallu qu’il fût un chef, et qu’il y eût un Etat »), c’est aussi un conteur de talent : on ne peut lâcher le livre, parce que la construction du récit, très professionnelle, vous tient toujours en haleine.



Peut-être les portraits des grands contemporains sont-ils les passages les plus admirables : Staline, qui fait froid dans le dos, Hitler, créature de l’après guerre, et qu’il crédite, pour sa descente en enfer, d’un horrible courage, Mussolini, jouet des évènements, enfin ses deux alliés terribles que furent Churchill et Roosevelt, chefs à la hauteur de leur mandat historique, mais aussi pleins de duplicité. Les historiens se sont efforcés d’atténuer cette « guerre de tranchées » qu’a été la relation avec les Anglo-saxons ; le Général, au contraire, n’en cache rien. Partout, toujours, la volonté de puissance des Etats-nations l’emporte : il n’y a pas d’idéologie ni d’affectivité qui tienne devant cette dure réalité.



Quelques éléments surprenants : d’abord l’humanité profonde de Charles de Gaulle, vrai chrétien, même si sa tâche de soldat et de chef d’Etat lui impose retenue et réalisme. Lisez bien, dans le troisième tome, les développements consacrés à la misère du Peuple français en 1944. Non, décidément, De Gaulle n’était pas un vrai homme de droite, et il expose avec fierté les nationalisations et la politique sociale de son Gouvernement.



Et qui a dit que le Général n’était pas européen ? Après 58, il c’est lui qui confirmera la signature de la France au Traité de Rome, fondateur de l’Union, et on comprend pourquoi dans les Mémoires, avec notamment sa vision de la construction économique de l’Europe sur la base de l’entente franco allemande.

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Mémoires de guerre, tome 2 : L'unité, 1942-1944

Un ouvrage très agréable à lire. Ce n'est évidement pas tout ce qu'il y a à retenir, mais le style rend la lecture très fluide.

Ce tome détaille les efforts d'organisation de la France Libre, la nécessaire unité qu'il a fallu construire, en composant avec des enjeux politiques et idéologiques.

Comme pour le premier tome, il est judicieux de prévoir un peu de documentation (avec internet c'est plus commode), pour resituer certains personnages ou lieux.

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Mémoires de guerre, tome 1 : L'Appel, 1940-1942

Un ouvrage de référence sur la période.

En effet, si les grandes lignes de la trajectoire de De Gaulle sont connues, c'est moins le cas de toutes les difficultés surmontées, pour partir de presque rien et arriver où l'on sait.

De l'organisation de la France Libre, des enjeux politiques, des relations avec Churchill, les autres pays, et cette certaine idée de la France qui transpire du récit...

Prévoir un peu de documentation pas loin (avec internet c'est plus commode), pour resituer certains personnages ou lieux.

Accessoirement, et cela est important, l'écriture est très agréable
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Memoires d'espoir, tome 2 : L'effort (1962...

La boucle est bouclée avec le dernier volume inachevé des mémoires du Général de Gaulle, paradoxalement intitulé « Mémoires d'espoir », et que la mort de l'auteur a brutalement interrompu.



Cette dernière partie devait comporter sept chapitres : deux consacrés à la politique et aux circonstances du retour au pouvoir, à la décolonisation et à la résolution du conflit algérien, deux sur la situation économique et sociale, deux aux affaires étrangères et un dernier d'ordre « philosophique » (les guillemets sont de la main de l'auteur) …



Seuls les deux premiers chapitres avaient été entièrement rédigés : le renouveau (1958 – 1962), L'effort (1962 …). Ils forment les 304 premières pages de ce livre, largement complété par les textes des allocutions et messages et les retranscriptions in extenso des conférences de presse du Général.



Charles de Gaulle rédige ces pages alors qu'il vient de quitter le pouvoir après l'échec du référendum de 1969 proposant une transformation du rôle du Sénat.



Le style y est toujours aussi brillant, et l'analyse rigoureuse des travers politiques de notre vieux pays, comme la certitude de devoir poursuivre un projet de transformation des institutions, malgré les critiques partisanes toujours aussi actuelles. « Mais, pour combattre ces adversités, j'ai de bonnes armes : la cuirasse dont me revêt le soutien lucide du peuple, le glaive qu'est la certitude de suivre la seule voie qui vaille. »



Il n'est que de relire les oppositions farouches à la modification, proposée en 1962 par référendum, d'élire désormais le Président au suffrage universel, où les « corps constitués » crient à la forfaiture … Qui penserait aujourd'hui à revenir en arrière ?



Avec le recul du demi-siècle qui vient de s'écouler et à l'heure où tout le monde se réclame du gaullisme, on mesure l'extraordinaire clairvoyance de cet homme hors du commun. Il passe en revue les réalisations de son mandat (c'est la loi du genre "mémoires"), sans oublier d'y associer les noms de tous les collaborateurs qui y ont contribué.



Des objectifs sont atteints rapidement : le redressement d'un pays au bord de la guerre civile et de la faillite, la nécessaire décolonisation et la fin de la guerre d'Algérie – et on sait quelle importance ce soldat attachait à l'Empire – le confortement économique du pays et l'affirmation de son indépendance vis-à-vis des deux puissances de la Guerre Froide, qui implique l'abandon de l'illusoire protection de Etats-Unis, la vigilance permanente contre les menées destructrices de la Grande-Bretagne viscéralement opposée à la constitution d'une union européenne … D'autres demeurent à accomplir comme la réforme du Corps enseignant ...



Mon étonnement vient de l'importance donnée par De Gaulle au développement de l'économie et à l'aménagement du territoire. C'est selon lui la clé de l'indépendance de la France et de son rayonnement international : on est effaré devant les taux de croissance inouïs de cette période folle des Trente Glorieuses, et des multiples infrastructures qu'elle vit éclore sous l'impulsion de l'Etat … Malgré tout, les critiques ne cessent pas de pleuvoir. Il en est parfaitement conscient, mais c'est la solitude du pouvoir.



Il écrit : « A vrai dire, la coalition hostile des comités et des stylographes, si parfois elle me désoblige, ne m'atteint pas profondément. Je sais que le papier supporte tout et que le micro diffuse n'importe quoi. Je sais à quel point les mots provocants tentent les professionnels du style. Je sais que les institutions nouvelles, ma présence à la tête de l'Etat, ma façon de conduire les affaires, enlèvent d'importance et de moyens d'intervention à d'anciennes influences, dominantes sous l'ancien régime et navrées de ne l'être plus. Je sais en particulier, combien leur coûte la distance où, non par dédain mais par principe, je crois devoir les tenir. »


Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
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Mémoires de guerre, tome 1 : L'Appel, 1940-1942

Premier volume des mémoires de guerre du général de Gaulle qui débutent avec le déclenchement du second co flit mondial, alors que les troupes allemandes déferlent sur une Europe abasourdie.

Ce témoignage d'un protagoniste majeur de la guerre éclaire des événements connus d'un jour différent.

Les mémoires de guerre expliquent la guerre, elles expliquent aussi de Gaulle. Celui qu'il a été pendant le conflit et celui qu'il sera par la suite.

Ces mémoires complètent par les faits ce que de Gaulle a théorisé avant la guerre.
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Mémoires de guerre, tome 2 : L'unité, 1942-1944

L'honneur, le bon sens, l'intérêt supérieur de la patrie, ces notions semble-t-il abtraites qu'il invoque, le général de Gaulle les incarne à la perfection dans sa lutte pour redonner vie à la France, malgré tout, malgré la trahison du maréchal Pétain, malgré l'occupation allemande, et malgré surtout, dans le récit de ses mémoires, les embûches de ses propres alliés britanniques et américains, qui n'en manquent pas une pour lui mettre des bâtons dans les roues et l'écarter du conflit. Tout d'abord, il y a l'affaire Giraud, champion des Américains parce qu'il prétend ne pas se mêler de politique et n'agir qu'en militaire, et se soumet donc à leurs ordres, ce que de Gaulle, par honneur et par intérêt supérieur de la patrie toujours, refuse absolement, se considérant comme le chef d'un Etat français indépendant. Ensuite, il y a la résistance à rassembler autour de lui, en donnant une place mais une petite place aux communistes. Puis, il faut lancer les forces militaires françaises dans la guerre en sauvegardant là aussi son indépendance vis-à-vis du commandement allié. Bref, de Gaulle tient bon, se cabre souvent, ne transige pas sur les principes, agit en chieur magnifique face aux manoeuvres qui veulent l'écarter, et entre dans Paris fier et droit, comme son récit passionnant de la survie, au coeur de la barbarie et au sein d'un homme, du sens perdu de l'honneur.
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C'était de Gaulle - Intégrale

Un témoignage intéressant né des notes prises par l'auteur au cours de ses entretiens en tête à tête avec le général, mais aussi au cours des conseils des ministres auxquels il a participés. Même si Peyrefitte tend parfois (pas toujours, il faut le reconnaître) à se donner le beau rôle, il s'agit tout de même d'un document de première main, qui ne cache guère les inimitiés (et les missiles de basse altitude correspondants...) des barons du gaullisme entre eux, mais évoque aussi des anecdotes amusantes, qui donnent souvent le ton d'une époque.
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Mémoires de guerre, tome 2 : L'unité, 1942-1944

De Gaulle a intitulé ce deuxième tome de ses mémoires de guerre "L'unité", pourtant combien elle était encore menacée pendant la période qu'il commente. Les américains voulaient se débarrasser de lui pour installer Giraud qui eut été à leur botte après la libération. Heureusement, ce n'était pas la même stature et De Gaulle a réussi à proclamer son gouvernement provisoire à temps. Ce tome met également en lumière les vexations qu'il a dû subir de la part des alliés, notamment sa mise à l'écart de la victoire alliée. Heureusement, il a pu sauver l'essentiel, la France.
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Traits d'Esprit

Oui, j'apprécie le livre pour l'humour, souvent vachard et militaire, de Charles de Gaule, sa culture, son sens de de la répartie, son vocabulaire... Mais il y a une méchanceté, une ingratitude revendiquée dans certaines de ces traits d'esptit qui me mettent mal à l'aise. On le savait, mais ces traits d'esprit le confirment : le Général avait une grande idée de lui et peu de reconaissance.



En privilégiant les remarques intimes, en négligeant les grands discours du grand homme, les auteurs mettent à mal son image.

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Mémoires de guerre, tome 3 : Le salut 1944-1946

C'est l'ensemble de l'œuvre dont je veux parler. Une belle plume au service d'un récit historique. Son combat, celui d'un homme qui dans un moment crucial ne pense plus JE mais ELLE la patrie en danger...Peu à peu se dessine la figure d'un grand homme, de sa vision de la France et de ce qu'elle doit redevenir pour être reconnue et respectée, selon ses propres valeurs et non celles admises où imposées par les autres puissances. Cette vision manque cruellement aujourd'hui...
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Mémoires de guerre, tome 3 : Le salut 1944-1946

Troisième et dernier volume des mémoires de guerre, on y vit la libération de la France avec la lucidité d'un homme d'Etat qui sait le chemin à parcourir pour remettre le pays sur pied.

La France est à reconstruire, et sitôt les hostilités terminées, les habitudes partisanes qui ont précipité la fin de la troisième République reprennent et donneront naissance à la quatrième, avec le résultat qu'on connait.

On lit déjà les bases de le Vème République dans cet ouvrage que la lecture des mémoires d'espoir complète utilement.
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Mémoires de guerre, tome 3 : Le salut 1944-1946

Dernier tome de la trilogie, on ressent une certaine fatigue, voir une lassitude de De Gaulle.

Au fil de la progression alliée, l'unité s’effrite et les ambitions personnelles ou partisanes refont surface.

Toujours aussi bien écrit (un parallèle intéressant avec son alter ego britannique, en effet les ouvrages de Churchill sont très bien écrits)

Je vais donc me lancer prochainement dans les Mémoires d'Espoir, ayant été conquis par les mémoires de guerre.
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