Citations de Célia Samba (175)
Savoir qu'on peut compter sur quelqu'un change la vie.
Ne laisse pas leur manque d'humanité te faire perdre la tienne.
Ses souvenirs de classe de première ressurgirent. L'étude de -Jacques le Fataliste- lui avait fait découvrir le concept de "déterminisme", selon lequel chaque événement était la conséquence d'un autre. La vie ne serait donc qu'un enchaînement de causes et d'effets. Le fatalisme ressemblait au déterminisme, avec une nuance plus pessimiste. A l'époque, Tristan jugeait ces théories sans intérêt. Aujourd'hui, assis comme chaque jour sur le trottoir à la sortie du supermarché Cora, il y repensait. bien sûr, il ne s'était pas retrouvé sur ce mètre carré de goudron en un claquement de doigts. Mais pourquoi lui ? Arrête, tu te fais du mal pour rien.
une fois de plus, Tristan se sentit écoeuré. Ecoeuré d'être à la rue à vingt et un ans, écoeuré d'avoir déjà raté sa vie alors qu'elle commençait à peine. (p. 13)
Être entourée de ceux que j'aime et saisir les étincelles de joie. Peut-être que le bonheur n'est qu'un état d'esprit, finalement ?
Comme le disait Laure Grisinger, une ancienne jeune aidante : « Aider, c’est découvrir sa propre puissance face à l’impuissance qui s’abat, pour sublimer et ne pas être écrasé. Aider, c’est donner un sens au non-sens. Aider, c’est prendre le risque de se laisser transformer, c’est prendre le risque de la vie. »
(...) assumerait-elle une amitié avec un SDF ? La réponse qu'elle découvrait la laissait mal à l'aise. Malgré sa grande estime pour Tristan, elle avait honte d'avouer à ses proches qu'il était sans domicile. Que diraient-ils ? Que penseraient-ils ? Mais arrête ! On se moque de leur avis, ce n'est pas parce qu'il vit dehors que tu n'as pas le droit de l'apprécier ! (...)
Malgré elle, la jeune femme dut se rendre à l'évidence: elle se trouvait incapable d'assumer cette amitié "différente". (p. 124)
Parfois, les proches d’une personne malade pensent (consciemment ou non) qu’ils n’ont plus le droit de profiter de la vie tant que l’être qui leur est cher traverse une période si difficile. Comme s’ils étaient tenus à la fidélité dans la souffrance. Il leur faut du temps pour s’autoriser à vivre des moments de joie loin du malade, à comprendre qu’être ailleurs et s’amuser ne signifie pas occulter la douleur ou la peine de celui qu’ils aiment et que, au contraire, se ressourcer est une nécessité pour ensuite prendre soin de lui.
Si ce que tu as à dire n'est pas plus beau que le silence, alors ne le dit pas.
C'est étrange, la joie. Une émotion pétillante, mais délicate, surprenante aussi. Elle peut nous cueillir en plein désert de tristesse, nous arracher un rire et nous rappeler qu'il peut faire bon vivre, en un instant.
Les émotions sont comme les couleurs. Parfois, leur vivacité est trop violente. Le gris est tranquille. Le gris me va bien. Il est doux, pas douloureux. Je l’apprécie.
Etait-ce la fragilité de Tristan qui l'avait attirée en premier lieu ? Ses faiblesses qui faisaient écho aux siennes ? (...)
-Et tu penses qu'il en valait le coup ? l'interrogea Val, perplexe
- Personne ne devrait vivre comme ça, même pas les voleurs ou les meurtriers ! C'est une question de dignité humaine ! (p. 323)
La photo nous fige dans le temps. Elle efface nos problèmes, le poids de nos pensées et de nos tristesses. Il ne reste que le beau, que nos corps jeunes et musclés qui ne vieilliront pas. Qui ne tomberont jamais malade.
La vérité m’effraie parfois, mais jamais autant que lorsqu’on la cache derrière un mensonge.
Le courage, c'est de résister à l'envie. Ou de ne pas recommencer quand on y a déjà cédé.
(Note de l'autrice)
J'ai bien conscience que, malgré mes efforts, il reste probablement des inexactitudes. Cependant, si ce roman peut faire naître une réflexion, être à l'origine d'un changement positif -aussi petit soit-il- pour ceux qui souffrent de précarité, il aura atteint son objectif.
Oui, j'ai passé une bonne journée. Depuis bien longtemps il ne qualifiait plus ses journées de "mauvaises" : elles étaient monotones et souvent tristes, toutefois leur attribuer une qualification négative ne pouvait que les alourdir.
Noémia ne se souciait pas du temps qui filait. Elle adorait discuter de littérature et Tristan semblait aussi intarissable qu'elle sur le sujet. Ses références ne cessaient de l'étonner; elle n'aurait jamais cru qu'il connaîtrait tant d'oeuvres. Pourquoi ? Parce qu'il vit dehors ? Elle se sentit bête. Tant de préjugés... (p. 76)
Les contraintes existent toujours, mais c’est la façon dont tu régis ton quotidien en les y intégrant qui définit ta maîtrise.
Le courage, c'est de résister à l'envie. Ou de ne pas recommencer quand on y a déjà cédé.
Ne pas poser de questions pour ignorer la réalité, c'est faire la politique de l'autruche.