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Critiques de Catherine Charrier (32)
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Col rouge

Une très belle saga familiale sur la Savoie et les Savoyards. Ces fameux cols rouges, qui ont vécu par et pour l’hôtel Drouot. Ils ne comptaient pas leurs heures, leurs émoluments étaient payés chaque jour, divisées en 56 parts au début, puis beaucoup plus tard par 110. Ces commissionnaires avaient un statut bien spécial, ils n’aimaient pas agrandir leur numérus clausus. Tous, originaires de ces belles montagnes, leur charge se transmettait de père en fils.



Issus d’un monde agricole, où les familles avaient du mal à survivre, François et Berthe se marièrent en juin 1861. Dès le lendemain, le jeune marié partait pour Paris où le numéro 26 l’attendait, dans la confrérie très prisée des commissionnaires. Il devait trouver un appartement pour la venue de sa femme.



Après sa dernière "démontagnée", au 108ème jour, après son mariage, Berthe allait enfin rejoindre son cher François. Elle emprunterait une diligence, trois jours de voyage, où il fallait faire attention de ne pas se faire détrousser. Pire, elle se fera trousser par trois compagnons de voyage. Elle n’oubliera et n’omettra aucun détail à son mari, qui la soutiendra toujours de son amour et de sa sollicitude, même lorsqu’elle mettra au monde, ce premier enfant qui n’était pas le sien.



Léon, fut le premier des six générations suivantes. Une famille, dont on suivra l’épopée au cœur de l’hôtel Drouot, les vacances en Savoie, dans un village isolé, les bonheurs, les drames, les peines, les amours. Berthe a été le personnage central de cette lignée magnifique. Cette fabuleuse fresque, nous sera conté par le petit dernier, Paul et son ex petite amie, Marie. Le récit s’ouvre en 2022.



Col rouge de Catherine Charrier, ce sont cent cinquante ans de l’histoire des cols rouges, qui ont régné de 1860 à 2010 sans partage, sur des millions d’objets. Deux à trois mille par jour, étoffes, meubles, fonds de magasins en faillite, saisies, successions, ventes volontaires…un spectacle journalier de 13h à 21h, tout passait par eux. Leur emprise sur le marché de la seconde main à Paris était presque totale.



"Le spectacle des ventes passait pour un des plus pittoresques de Paris et mêlait les lorettes du quartier aux grandes bourgeoises et aux duchesses, dans une débauche de soieries, de taffetas, de chapeaux. Couleurs chatoyantes des dames, noir et blanc des messieurs. François ne se lassait pas de regarder, lorsqu’il le pouvait."



Un monde qui m’est totalement inconnu, ce roman m’a permis de découvrir cette confrérie si particulière, aux pratiques d’un autre âge : la yape. Ils avaient le droit d’emporter tous les objets qui n’étaient pas listé par le commissaire-priseur ou le notaire, lors du déménagement des appartements, tableaux, bibelots, meubles, vaisselle…qu’ils gardaient pour eux ou revendaient. Certains ne savaient pas s’arrêter et le tableau de trop, mit fin à cette famille de cols rouges par un procès retentissant.



Un roman attachant, fascinant, et passionnant.









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L'attente

C'est une histoire d'adultère.

Marie a un amant, pendant des années.

Une grande passion dont l'attente des rencontres est un élément majeur.

Cela pourrait être une banale histoire, comme on en a déjà lues tant est tant.

Et pourtant il n'en est rien.

Catherine Charrier a su en faire un roman original et passionnant.

D'abord, l'écriture est très belle.

C'est comme un journal intime où l'attente est comptée en jours.

De J+3 à J+4682, on va suivre cette folle passion.

Des chapitres en italique parlent de l'attente, les autres racontent les rencontres de Marie et de Roch, son amant.

L'analyse psychologique est d'une grande finesse.

Un peu à la manière d'Alice Ferney. Dans « Conversation amoureuse » par exemple.

J'ai pris un grand intérêt à cette lecture.

C'est le premier roman de Catherine Charrier.

Elle en a écrit deux autres depuis que je vais me procurer.
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L'attente

Quelle belle rencontre littéraire que ce premier roman de Catherine Charrier ! Beau et sensible, son texte touche au cœur et aux tripes ! Et si elle atteint le lecteur en profondeur, c’est parce qu’avec une grande délicatesse et une écriture raffinée, c’est à la vie intime d’une femme que l’auteur s’attache ici.



« L’attente », c’est le récit, un peu à la façon d’un journal intime, de Marie, mariée et mère de deux enfants, qui commence à se raconter, et à vivre pourrait-on extrapoler, au moment où elle rencontre Roch, marié lui aussi, et se lance avec lui dans une liaison adultère. Lors de ce jour J, début du récit, Roch évoque l’idée, un jour, dans un an, si tout va bien, de quitter sa femme pour épouser Marie, et c’est là que commence l’histoire, l’amour, l’attente…



Intense et originale, ce n’est pas n’importe quelle aventure extraconjugale qui se raconte ici ; tout d’abord du jour J au jour J + 4682, c’est près de treize ans d’amour secret et d’attente douce amère qui se jouent devant le lecteur. Treize ans, c’est plus que le temps d’une petite amourette ou celui d’un mensonge par omission. Treize ans, pour Marie, c’est le temps de construire une vraie relation avec Roch, le temps de voir grandir ses enfants, de voir son mari s’éloigner… Treize ans, c’est le temps de vivre une véritable passion, mais aussi une vraie trahison. Et si ce terme de trahison fait habituellement surtout référence à ceux qui sont trompés, aux cocus, le récit sans concessions de Marie nous montre que c’est parfois aussi soi-même que l’on trahit et dont on s’éloigne, à force de vivre dans le mensonge…



C’est là une des grandes forces de ce roman que de s’écarter des clichés du genre en n’insistant pas sur le rapport de la femme au mari trompé ou sur celui de la femme à l’amant, certes il en est question, mais l’essentiel se joue ici entre la femme et la femme elle-même.

Dans la joie comme dans la douleur, c’est un saisissant portrait de femme que nous brosse avec finesse Catherine Charrier. En effet, Marie est tout à la fois forte et fragile, libérée et dépendante, aimante et égoïste, délicate et insensible, vivante, jouisseuse, fuyante et sage… Comme nous toutes, absolument ambigüe et ambivalente, Marie est à la fois celle qui jouit de la vie et celle qui s’effondre sous son poids…



Avec beaucoup de justesse et de sensibilité, l’auteur saisit et croque certains moments de l’intimité féminine, comme l’ardent plaisir de la séduction, la morsure de la jalousie, la chaleur du désir et le terrible désarroi de la perte… et avec des phrases simples mais d’une grande force, elle nous renvoie à nous-mêmes et à toutes nos amours.



Cette lecture et la plongée à la fois douce et piquante dans la vie de Marie furent pour moi un grand plaisir. Poétique et intelligent, « L’attente » est un livre qui se dévore et qui invite au rêve… Car s’il est loin d’être léger et s’il m’a laissé comme un goût de tristesse et de mélancolie, il y a quelque chose dans ce roman qui donne envie de vivre passionnément ; il y a quelque chose dans les mots de Catherine Charrier qui donne envie d’aimer…
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La fréquentation des à-pics

La fréquentation des à-pics, un titre énigmatique qui prend tout son sens au fil des nouvelles de ce recueil. L'auteure y égrène, tels des instantanés, des moment de vie de femmes, de la petite fille à la mère, de l'épouse à la veuve, de l'étudiante à la passante, de la séductrice à la junkie... Des femmes de tous âges, des années cinquante à nos jours, confrontées à un choix, à une situation dramatique, à la culpabilité, à la peur, à la maladie, à la mort, à la passion dévastatrice, à l'ineffable, aux comportements des autres … Devant elles, un regard, un visage, un mot, un geste, une image, l'imprévisible, l'incompréhension.

On croise leur existence juste avant qu'elles chavirent. Ces funambules sur leur fil, on les connait, elles nous ressemblent un peu. Elles avancent, prennent des décisions bonnes ou mauvaises, elles tracent leur route, rencontrent des obstacles, subissent des déconvenues, mais toujours se relèvent, tentent de trouver une place, leur place. Des femmes éprises de liberté...

Viviane, Maud, Irène, Anne, Laure, Carole, Claire, Marie, Valérie... autant d'équilibristes qui font face à la tristesse d'un divorce, à la douleur de la mort d'un proche, à la difficulté d'être mère, à la révélation de secrets de famille bouleversants, à la colère et à l'impuissance face à la misère... ainsi qu'à des événements plus anecdotiques, furtifs le plus souvent, mais qui s'inscrivent pour toujours dans leur mémoire.

Catherine Charrier nous emporte dans son sillon. Elle décrit parfaitement la réalité du quotidien et avec intelligence, délicatesse et pudeur, explore l'intime. Le regard posé sur ses personnages est empli de bienveillance. Son écriture est alerte voire un peu trop précipitée par moment. Et si on rencontre de très jolis passages poétiques, d'autres apparaissent plus abruptes mais cela peut être un parti-pris.

Des nouvelles bien ficelées et une résonnance maîtrisée entre chacune d'elles.


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L'attente

Un roman d'une rare intensité!

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En apparence, quoi de plus banal qu’une histoire d’adultère? [...] Mais L’attente n’est pas un roman de plus sur ces amours impossibles, torturés et un brin irritant d’adultes trop gâtés. Ça pourrait y ressembler dans la première partie de ce récit dont l’écriture maîtrisée aspire le lecteur dans un tourbillon de sensations d’une rare intensité. La chaire vibre, la sensualité des amants est palpable. [...]

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La très belle surprise de ce roman, c’est qu’il raconte moins la banale histoire d’un adultère au long court que le mal-être tapis au fond d’une femme au bonheur tranquille. Combien sont-elles, ces femmes qui ont fait de grandes études, se marient, fondent une famille tout en réussissant brillamment leur vie professionnelle? Ces femmes fortes, indépendantes, frondeuses? Et combien de temps se contenteront-elles d’un bonheur créé sur mesure pour une génération de femmes aisées et brillantes qui se retrouvent en pleurs chez un psychanalyste, enfermées dans une insondable dépression?

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L’attente est un roman brillant sur une vie qui ne fait plus rêver. Le bonheur passe à côté de l’essentiel: la sincérité des relations, la connaissance de soi, le respect de ses besoins. Et ce n’est certes pas le piment d’une relation extra-conjugale qui sauvera des individus au vide intérieur effrayant. Catherine Charrier signe un premier roman coup de poing, et s’impose avec un style époustouflant.
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La fréquentation des à-pics

Une émancipation féminine à hauts risques



palpite au creux du receuil de nouvelles de Catherine Charrier dont les héroïnes sont confrontées à un moment de leur vie (petite fille, femme, mère orpheline de ses parents) à une part d'inconnu d'elles-mêmes.

Cet instant est parfois une rencontre, un évenement : le regard extérieur les fige alors à leur état naturel de femme souvent avec brusquerie.

Parfois, les liens familiaux, la maladie ou la mort font jaillir une force nouvelle et construisent ou consolident leur identité en tant qu'individu.

"La fréquentation des à-pics " est une fine observation du moment qui menace ce fragile équilibre entre une empathie féminine revendiquée et le lourd apprentissage de la vie.

L'écriture est remarquablement fluide et limpide malgré la tonalité assez sombre des histoires vécues par l'auteure ou librement inspirées par d'autres.

Un très beau moment de lecture pour tous, hommes et femmes.



Je remercie vivement Babelio et les éditions Kero.
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L'attente

Il s'agit de l'histoire d'amour (entendez ici liaison adultère) d'une femme et d'un homme tous deux mariés. Elle, serait prête à tout quitter. Lui non…malgré sa (plus ou moins) promesse. D'ailleurs, le livre commence au jour 0 (promesse de l'homme : « Si ça continue -entendez la liaison- dans un an je la quitte et je t'épouse » …) et se termine jour +4682 (ça vous donne une idée concernant le respect de la deadline de cette promesse…).



L'auteur, nous livre toutes les étapes de cette liaison : la passion, la peur, la tendresse, la dépression…et malgré le côté interdit et immoral (façon de parler) de la liaison adultère, je me suis attachée à la narratrice et j'ai partagé ses sentiments. J'ai ri avec elle et surtout j'ai souffert avec elle. Je ne dis pas qu'il en sera forcément de même pour vous, si un jour vous lisez ce livre. Je pense que cela dépend essentiellement de votre vécu, de vos histoires d'amour à vous, de votre vision du couple…mais pour ma part, j'ai été très touchée.



Il y a beaucoup de jolis passages très bien écrits. La narration est fluide et légère mais jamais plate…un vrai régale ! de plus, l'auteur ne rentre jamais dans le pathos ni dans les descriptions à l'eau de rose (ce qui est hélas, souvent le cas dans les romans d'amour).



» L'attente, c'est comme l'estuaire d'un long fleuve paresseux et sinueux, qui, devenu trop gros, peine à se mouvoir. Elle coule à regret vers l'embouchure, hésitant à se jeter dans la mer. Elle créé des remous et des bras morts, se perd dans les marécages. Elle est la Loire. […] L'attente de comporte physiquement comme un liquide. Elle occupe toute la place qu'on lui donne, c'est-à-dire tout le volume de l'existence ».



Il faut cependant avouer que le personnage de l'amant m'a beaucoup agacée : le stéréotype même de l'homme « faible » qui veut profiter d'une maîtresse plus jeune, mais qui n'est pas prêt à quitter le confort que lui offre sa femme (alors que dans le couple, rien ne va plus). Et pourtant, il ne semble pas prêt non plus à mettre fin à sa liaison extra-conjugale (heu oui…tant qu'à faire…autant en avoir une deuxième sous le coude). Bien sûr, me direz vous, on ne peut jamais juger une situation sans l'avoir vécue et je suis entièrement d'accord sur ce point. Cependant, on sent bien la différence de « courage » entre les deux protagonistes (je ne sais pas si « courage » est le terme approprié mais vous me comprenez…non?!:-) ). Et comme c'est souvent (mais pas toujours) le cas, c'est la femme qui a le plus de couilles! (Pardon mais il fallait que je le dise !)



Malgré ce petit bémol, j'ai passé un excellent moment avec ce roman qui m'a fait traverser diverses émotions.


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La fréquentation des à-pics

Ce sont des histoires de femmes et de filles qui cheminent au bord du précipice. Parfois, elles le voient et il leur vient un brin de vertige, mais, la plupart du temps, elles l’ignorent. Elles se tiennent là comme si de rien n’était. La falaise est escarpée, mais sous leurs pieds la terre est ferme, et puis elles font attention. Sans doute les femmes fréquentent-elles les à-pics depuis longtemps, rompues au maintien en équilibre, mais il me semble qu'entre les années cinquante et aujourd'hui, elles ont exploré ce les alpinistes appelleraient des voies nouvelles, dont il n'existait aucune carte, aucun repère. Elle n'avaient développé aucune tactique, rien ne leur avait été transmis, et pourtant elles sont passées.



Cet extrait de la préface présenté admirablement les dis-huit textes de ce recueil. Des tranches de vie vécues entre les années cinquante à nos jours, une soixante d'années où le monde a changé et où les femme ont suivi dans ce mouvement. Avec bonheur, appréhension ou à tâtons. Catherine Charrier raconte ces moments où tout change face à une situation déstabilisante ou nouvelle. Du passage à des responsabilités d'adulte pour une adolescente après les vagues de mai 68 à l'interdiction d'une union mixte considérée comme interdite en passant par une enfant qui découvre que l'acte d'aider des autres n'est pas facile et la fin d'un mariage au tribunal, l'auteure nous immerge dans l'intime, le ressenti des protagonistes. Les émotions mais aussi des des sourires nous cueillent au passage avec une poésie, cette pudeur et ce respect de l'auteure. Elle est là pour retranscrire et non pour juger. Nous aussi d'ailleurs.



Des tranches de vie qui s'apparentent au quotidien, au plus près des femmes et des instants fugaces ou plus empreints de faits qui en disent beaucoup.

Depuis l'Attente, Catherine charrier a acquis une plus grande maîtrise, a gagné en force dans son écriture. Pari réussi avec ce recueil à la portée universelle à mettre entre toutes les mains des toutes les femmes !
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L'attente

Pour un premier livre, c'est une belle réussite.L'écriture est légère,précise et vive.Son histoire d'adultère se transfome très vite en véritable dépendance affective.L'attachement à son amant est tel l'on a envie de lui dire : arrête avant qu'il ne soit trop tard ! Mais, cette mère de 2 filles, est tellement attachée sexuellement que sa relation adultére va durer plus de 10 ans....et, comme de bien entendu, l'amant ne quittera jamais sa femme et sa famille.

L'analyse des sentiments de cette jeune femme est bien amenée avec de belles pages sur l'attirance et, bien évidemment, sur l'attente dans toutes ses composantes.J'ai vraiment apprécié la partie du récit sur l'environnement psychiatrique qui souligne parfaitement les risques de sombrer de tout un chacun, après une dépression.

C'est un bon moment de lecture qui nous interroge sur notre propre conception de l'amour.
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L'attente

Un sujet difficile:l'adultère pour un premier roman.

Et je pense que Catherine Charrier a réussi un construire un très beau livre, faisant preuve d'une très grande sensibilité.

L'homme promet à sa maîtresse de quitter sa sa femme d'ici un an.

Les années passent, les relations entre amants perdurent au prix de lourdes souffrances pour l'amante que son Paul, son mari abandonne.

Il est très difficile à cette femme de jongler entre sa famille qu'elle aime profondément et sa passion sexuelle pour Roch qui va déclencher un cataclysme dans sa vie.
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L'attente

Marie marié à Paul le trompe avec Roch. Il ne s’agit pas d’une liaison furtive mais d’un amour interdit sur treize années. Des années où l’attente s’est faite compagne à double visage pour cette femme à la brillante carrière professionnelle et mère de famille.



Un premier roman comme une succession de photos de cet amour entre Marie et Roch. Marie a un peu plus de trente ans quand elle rencontre Roche par le biais de son travail. Un premier rendez-vous puis un autre et Marie trompe Paul. Tout comme Roch trompe sa femme. Non seulement, on suit cette histoire d’amour mais Catherine Charrier nous décrit les facettes de l’attente déclinée sur ces treize années. L’attente joyeuse, charnelle et faite de désirs, souvenirs d’une robe portée et enlevée dans une chambre d’hôtel, l’attente d’un coup de téléphone et le cœur qui se met à battre à tout rompre quand enfin il sonne.



la suite sur :

http://fibromaman.blogspot.fr/2012/06/catherine-charrier-lattente.html
Lien : http://fibromaman.blogspot.f..
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La fréquentation des à-pics

Épouses, mères, grands-mères ou petites-filles, de l'immédiat après-guerre au XXIème siècle, Catherine Charrier s'attache à nous peindre ces femmes qui connaissent La fréquentation des à-pics.

Rien de spectaculaire pourtant mais des situations sur le fil du rasoir, des prises de consciences infimes mais marquantes, des vies simples capturées dans la durée ou en un fragment et qui possèdent une intensité extrême. Des détails capturés, un bisou sur une nuque paternelle dans une 403, et c'est tout l'amour d'une ex-petite fille qui reparaît. Cela peut être aussi un regard suffisamment aigu pour prendre conscience d'une injustice, d'une violence banale et l'on bascule dans la "désillusion sombre et imbécile des adultes." Mais ce sont également des repères lumineux qui apparaissent dans la trame des jours, une amie qui tend la main quand le monde se dérobe sous vous, des éclaircies dans le malheur.

On sent beaucoup d'empathie de la part de l'auteure car toutes ces histoires, vécues par elle ou qui lui ont été confiées, sont racontées avec pudeur et sensibilité. J'ai mis du temps à entrer dans la première nouvelle, Irène, car je craignais la caricature, l'histoire déjà rabâchée (une jeune française s'entichant d'un GI noir) mais , au fil du récit, les descriptions pleines de luminosité et de sensualité ont fait que j'ai pu accepter l'attitude de cette femme libre, plus femme que mère. Une très jolie découverte !
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La fréquentation des à-pics

Des femmes confrontées à des situations presque banales et pourtant déterminantes,nous annonce la quatrième de couverture. 

Cela donne un bon aperçu de ce recueil de nouvelles, qui dresse à la manière d'un collage une série de moments de vie fondateurs pour les héroïnes. Fragments de vie, mais d'une vie courante, parfois anodins, parfois tragiques, décrits avec justesse, sans fard, sans emphase, mais avec empathie.



Il est possible qu'une partie du charme de ce livre soit lié à des échos de situations  vécues certes hors d'Alençon mais qui éveillent des souvenirs (l'orange, somptueux cadeau des Noëls de nos parents; le pavillon familial d'Alençon, son sous sol, son perron, sa tonnelle, ses tuiles mécaniques, dont la banalité n’appairait qu’après une longue prise de recul ).



Mais il me semble que l’intérêt de ce livre va au delà, donnant à voir comment peut se façonner la personnalité d'une femme (une , même si chaque nouvelle a une héroïne différente), via une série de faits d'événements, qui pourraient ne pas attirer l'attention, alors qu'ils vont imprimer une marque durable à sa personnalité.

Bonne lecture!
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L'attente

Le point de départ du roman est une promesse. Promesse d'un amant qui affirme quitter sa femme pour la narratrice dans un an. La narratrice - mariée également - mène alors une vie en diptyque, tiraillée entre deux histoires. Un thème assez souvent traité, qui se présente ici, de par une langue aux accents assez pompeux.







La calligraphie du titre - mielleuse, étendue - est un bon aperçu du contenu du roman. L'attente est composée de petites imperfections qui, additionnées les unes aux autres, provoquent un vrai décalage avec les bons côté du récit. Le récit est détaché en parties, marquant le nombre de jours suivant la promesse de Roch, l'amant dont il est question au fil du livre. (Exemple : J+237) Il est d'ailleurs nécessaire de se concentrer sur ces titres de chapitres. En effet, il s'écoule parfois de très longue période, pendant lesquelles le temps aura eu un impact, influençant ainsi naturellement les événements; Ce qui aurait la propension de perdre le lecteur. Ces mêmes parties sont croisées avec des textes, tendant vers le journal intime, où la narratrice évoque des pensées plus générale sur l'amour, l'attente, etc.







La narratrice est, quant à elle, assez inaccessible. Racontant le récit à la première personne pendant plus de 200 pages, elle apparaît cependant sans réelle profondeur psychologique. Le lecteur perçoit ses choix, ses émotions, ses pensées, mais un morceau manque à l'appel pour rendre son personnage totalement crédible. Livre autobiographique, autofictionnel ou fictionnel, il apparaît que, malgré un thème universel pour beaucoup de lecteurs et des passages comiques et clairement plausibles , certains points du récit semblent assez irréels, rendant la lecture plus superflue. De plus, au fil des pages, la trame narrative s'étiole, traîne en longueur, et la fin est si attendue, que le lecteur pourrait même ne pas s'apercevoir qu'il s'agit de la chute, du point d'orgue de l'intrigue.







L'écriture est, quand à elle, assez complexe à adopter pour le lecteur. Mots difficiles, longues phrases, style prolixe, le lecteur pourrait s'imaginer que Catherine CHARRIER veut prouver quelque chose, un talent d'écriture certain, une connaissance profonde de sa langue, etc. Cela pourrait être, pour un lecteur lambda, un obstacle pour la compréhension, voire pour rester attentif aux événements.







Le thème de la femme tiraillée entre deux hommes, aussi traité soit-il, aurait pu être mieux amené par l'auteur. Lente, parfois inaccessible, l'écriture n'entraîne pas complètement le lecteur. Les troubles narratifs viennent s'ajouter à cette difficulté linguistique, rendant le livre moins fort que ce qu'il aurait pu être.
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Non exclusif

Pendant quinze jours, le lecteur suit le quotidien de Laure et partage ses questionnements sur la vie, l'amour et la fidélité. Alors que cette clause d'exclusivité n’avait jamais réellement été discutée tant elle lui semblait aller de soi, sa remise en question provoque des sentiments variés allant de la jalousie à la curiosité pour « l’autre ». Laure se confie au lecteur, prend conseil auprès de sa vieille voisine Hélène et nous pousse à nous interroger sur notre propre rapport à la fidélité.



Entre son amoureux adultère et des bouleversements professionnels inattendus, la vie de Laure bascule en l'espace de quelques jours, provoquant un émoi sans précédent. J’ai apprécié la façon dont Catherine Charrier explore la complexité du sentiment amoureux et des émotions par lesquelles passe Laure. L’héroïne passe des larmes à l’analyse objective de la situation, du sentiment d’abandon à la sensation de maitriser les événements, mais ses actes auront des conséquences qu’elle n’imaginait pas un seul instant…



Les derniers chapitres ont été un véritable choc pour moi, je ne m’attendais absolument pas à ce que Non exclusif se termine de cette manière. L’accélération soudaine des événements a provoqué une montée d’émotions fortes totalement inattendue. Parce que dans les histoires comme dans la vraie vie, tout ne se termine pas forcément bien, j’apprécie finalement cette chute étonnante mais réaliste.


Lien : http://carnetdelecture.skyne..
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L'attente

L'attente amoureuse comme il est difficile de la dépeindre plus intelligemment.

Je suis admirative devant la justesse des mots, du ton, devant cette sensation de vécu ... Ceux ou celles qui sont passés par là comprendront et admireront.
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Col rouge

Savez-vous qui étaient ceux que l’on nommait les « Cols rouges » ? Les commissionnaires de l’Hôtel Drouot qui ont œuvré de 1860 – date à laquelle la Savoie fut rattachée à la France sous Napoléon III – à 2010, leur épopée s’est achevée lors d’un procès pour diverses fraudes mais qui depuis des lustres faisaient partie de l’organisation : la yape, une pratique qui autorisait les manutentionnaires à soustraire quelques objets lors du débarras des appartements. Particularité et non des moindres, ces cols rouges – 110 en tout – avaient la même origine, la Savoie, et la charge se transmettrait de génération en génération.



C’est cette histoire que raconte Catherine Charrier dans une fresque familiale aux six générations, depuis François et Berthe jusqu’à Paul, le narrateur de l’histoire aux côtés de son ex-fiancée Marie.



En 1861, François épouse Berthe dans sa Savoie natale, tous les deux issus du monde agricole. François met tous ses espoirs dans un nouveau poste à Paris et part seul dans la capitale préférant attendre quelques mois de salaire et un logement décent pour accueillir sa chère et tendre épouse. Berthe le rejoindra lors d’un long et surtout abominable périple : trois hommes vont abuser d’elle lors d’un arrêt de l’hippomobile. Elle gardera en tête l’aspect du poignard et le nom de ses violeurs. Tentée de ne rien dévoiler à son mari, au risque de rompre leur union – au XIX° siècle la loi phallique est de mise – elle révèle néanmoins à François ce qui lui est arrivé. Il va la protéger même quand elle met au monde son premier enfant qui est le fruit du viol.



Un pur roman mais qui permet au lecteur de plonger dans un monde inconnu, de mettre en lumière ces travailleurs de l’ombre sur le marché de l’art et des antiquités, de dessiner un tableau de toute une époque avec ses fastes, ses tragédies et de porter une analyse sur la condition féminine et la lente émancipation des femmes au fil des décennies. Car si moult personnages sillonnent ce livre, celui de Berthe reste central. Noisette sur le sommet, le retour des protagonistes dans leur région d’origine offre une vue régulière sur les paysages de Savoie et sur l’évolution des mœurs et coutumes.



Captivant et rondement mené !
Lien : https://squirelito.blogspot...
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La fréquentation des à-pics

Une série de nouvelles où des femmes racontent quelques moments clés de leur vie. Un style tout en légèreté et en finesse avec un soin particulier apporté à la description des sentiments.

J'ai beaucoup aimé les petites nouvelles surtout celles ayant trait, semble-t-il à la vie de l'auteure. Des événements qui se produiront certainement dans la vie de chacun, le poids que peuvent prendre certains petits détails..... la grandeur du quotidien.

En revanche, je suis restée complètement hermétique au long texte qui ouvre le livre, "le bal américain" ce retour sur une vie trop courte pleine de plaisirs entre New-York et Paris entre déchéance et rédemption, un peu trop "série américaine" pour moi.
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La fréquentation des à-pics

C’est un livre très bien écrit. Les courts chapitres permettent de savoir l’essentiel, ou plus, sur les différentes héroïnes. L’auteur sait captiver le lecteur. J’ai tourné avidement les pages afin de découvrir quel était cet à-pic, savoir comment il allait impacter la femme concernée.



C’est un livre qui transmet de l’émotion, toutes les femmes s’y reconnaîtront. Catherine Charrier a décrit avec beaucoup de pertinence le ressenti des femmes.



C’est un livre bouleversant. Il décrit avec justesse cette ligne invisible tracée entre l’avant et l’après. Il est rempli de leçons de vie, où chaque femme part à la découverte d’elle-même. Ce petit évènement qui fait que plus rien ne sera jamais comme avant.



C’est un livre sur la naissance de Femmes…



Je vous le recommande.
Lien : http://chroniqueslitteraires..
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Non exclusif

Ah, les amis de passage… on ne peut pas refuser d’aller boire un verre avec eux, même si on doit préparer sa valise pour partir en vacances le lendemain matin ! Et c’est le grain de sable, le début du compte à rebours de Non exclusif qui va durer 15 jours. 15 jours d’événements bouleversants pour la vie de Laure, pendant lesquels tous les pans de sa vie seront remis en question, à commencer par la relation amoureuse, sa relation amoureuse ; le couple, l’exclusivité féminine qui ne semble pas être partagée par certains hommes, dont le sien.

De tendre, vivante, remplie d’espoir et de projets, la relation que Laure entretient avec Vincent vire d’abord au cauchemar rempli d’incompréhension, de sentiment de trahison. Tous les sentiments féminins, la colère, la jalousie, la peur, la tristesse et d’autres encore se bousculent dans son esprit. Abandon, soumission, reconquête… 15 jours de charivari dans la tête de cette femme qui se sent salie, bafouée, mais qui aimerait bien savoir.

Elle va partir en Vendée, comme prévu, où tout respire l’enfance, à commencer par son frère, Quentin, avec qui elle entretient encore une belle relation et partage un appartement au 11e étage, avec vue sur l’océan. Le souvenir de son père mort trop tôt s’invite aussi, lui qui a participé aux « Merlinades » sur la côte vendéenne, béton à perte de vue pour l’accès aux appartements de vacances pour les classes populaires. Tout cela se mélange, la maîtresse, celle d’en face, celle qui était là avant elle, qu’elle voudrait connaître, pour savoir… Il y a Hélène, la voisine de l’immeuble à Paris, la vieille dame aux yeux doux, sa confidente qui se transforme en « coach » de relation de couple en détresse… et son patron, son mentor, président d’une multinationale cotée au CAC 40.

Quand on aborde le résumé de ce roman, on peut se tromper quant à son contenu. Encore l’histoire d’une quadra divorcée qui supporte mal une déconvenue amoureuse… quelle histoire ! C’est ce que je croyais. Mais j’ai vite été séduit, d’abord par la vivacité et la richesse de l’écriture, puis par la force et la précision des sentiments. Des questions que les femmes se posent sur la relation. Jusqu’où aller pour garder son homme ? Quels tabous peuvent être brisés ? Est-on trompée quand on est la maîtresse ? Que trouve-t-il à l’autre, et qu’ai-je de plus… ou de moins ? Chaque lecteur y trouvera ses propres questions, voire ses propres réponses…



Un roman intimiste sur fond d’immensité océane, au rythme qui pousse à tourner les pages ornées d’un vocabulaire précis, riche.



Dominique Lin


Lien : http://dominiquelin.overblog..
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