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Citation de HundredDreams


Si on a la chance de pas crever de froid ou dans une crevasse, l’autre danger blanc, plus rare, mais qu’il faut pas oublier quand même, c’est le Pater. L’ours blanc. Mâle ou femelle, c’est pareil. Sur Solak, on sort jamais sans son fusil, jamais. Attention, ça veut pas dire qu’il faut forcément lui tirer dessus. Si tu le croises, t’attends de voir comment ça se passe. Parfois ils cherchent juste leur chemin, ils te regardent avec leur tête de faux nounours mais de vrais carnivores et puis ils font demi-tour, ils te snobent de leur gros cul dédaigneux. Mais si tu sens le Pater grognon, alors là, faut pas réfléchir parce qu’entre lui et toi, c’est tout vu. Il faut que tu comprennes que le bestiau peut peser jusqu’à près d’une tonne et que sous la fourrure épaisse où t’aurais gentiment envie d’enfoncer la main comme dans un bain chaud, se cache un tueur qui t’arracherait le bras avant que t’aies pu armer ton fusil. Le gamin a acquiescé de la tête l’air de dire j’ai compris. J’ai pas parlé du danger gris, il devinerait bien assez vite de toute façon. À un moment ou à un autre, ça le saisirait et le secouerait violent comme un poireau terreux. L’isolement, la solitude, l’angoisse, ça l’asphyxierait. C’est pas rien, l’instant où on comprend ça. Que rien ni personne viendra nous sauver. Qu’on est seul ici. Rien qu’une carcasse chaude sur un continent froid.
Du vivant, mais pas pour longtemps.
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