AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de Patlancien


Le temps devenait physique. Il s’agrégeait en substance visqueuse et glissait sous nos peaux, dans nos artères, circulait jusque dans nos veines les plus fines. Chacun travaillait en silence à éviter son propre effondrement, à survivre à l’attente, lui donner un contour en sculptant l’hiver, la nuit et sa matière avec pour uniques ciseaux la force de l’esprit qui finissait par divaguer toujours un peu, c’est normal, c’est banal. La solitude et l’enfermement vous ramollissent le lard cérébral et vous y font couler du mauvais gras, des pensées aussi difficiles à saisir que des saletés de papillons qui vous nargueraient de leurs ailes légères alors que vous pesez une tonne, lourd de tout votre corps et de cette angoisse informe qui monte dans la gorge comme du plomb fondu et se mélange aux souvenirs tassés à la pelle à neige. Et malgré ça, malgré le flou du grand tout qui nous ramollissait chacun maintenant, la mémoire n’était pas morte.
Commenter  J’apprécie          254





Ont apprécié cette citation (24)voir plus




{* *}