Camille Neveux est l'autrice d'un premier roman, « le Verger de Damas », qui retrace, sur trois générations, le destin d'une famille syrienne séparée par la révolution et la guerre. À cette occasion, elle s'est livrée pour notre caméra, et partage avec nous son approche de l'écriture, de la lecture et nous dévoile ses inspirations.
- Ça te servira de leçon. Mon chéri, sache que le pouvoir a transformé les citoyens de ce pays en monstres à l'apparence humaine. Ils ont été éduqués et incités à la violence dès leur plus jeune âge. Je suis triste pour Jaafar car il grandit dans une famille où règnent la brutalité et la cruauté.La sécurité, pour lui, consiste à vivre au milieu des armes. Or, la violence engendre la violence. Je me demande bien ce qu'il fera de ça quand il sera grand...
Lorsque les personnages consommaient de l'alcool ou s'embrassaient, l'écran devenait noir, mais pas lorsque des femmes tête nue apparaissaient à l'écran. Sans surprise, regarder la télévision était perçu comme une activité illicite, notamment à cause de ces actrices ne portant pas le hijab.
Malgré son jeune âge, Aïssa décela immédiatement le côté transgressif de ces soirées. Le jeune garçon découvrit le plaisir de visionner des films, puis le bonheur de discuter de l'œuvre et des choix du réalisateur. Questionnements qui aiguisaient son sens critique et qui, de fil en aiguille, en appelaient d'autres.
Du bazar mélancolique au souk joyeux, le borborygme assourdissant des bonimenteurs
Bazar et vacarme sont le même mot. Le mot persan bazar s’analyse en wescar. Le mot arménien vacarme se décompose en wahacarana. L’un et l’autre disent la rue marchande (mot à mot « l’endroit où on marche pour acheter », la ville).