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Critiques de Bruno Patino (124)
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La Civilisation du poisson rouge

Ne me regardez pas avec des yeux de merlan frit, si je vous dis que je n'ai que 9 secondes d'attention, comme un poisson rouge, à cause du smartphone et des réseaux sociaux..



L'auteur démontre que nous sommes dépendants du smartphone, comme un joueur au Casino, à cause du modèle de la récompense aléatoire mis en évidence par le psychologue Burrhus Frédéric Skinner( travaux à partir de ceux de Pavlov et de John Watson, pas le docteur, mais le comportementaliste John Watson!)

Euh, vous me suivez ou vous avez décroché ?



Comment ça marche?

Je serai muet comme une carpe, mais il est question de rongeur appuyant sur un bouton pour avoir de la nourriture. Le cobaye ne l'actionne que quand il a faim, puis les règles changent...

Pas de nourriture parfois et la quantité change, alors, l'animal appuie de façon compulsive, même quand il est rassasié !



Comme pour une machine à sous!

Comme sur "Tinder" ( avouez que vous avez essayé de pécho, de pêcher... une fille, une jolie sirène sur "Tinder!") Les profils proposés tendent vers vos désirs, et cela vous oblige à rester connecté.

L'hameçon est là !



Comme pour Babelio, avec ses médailles (qui a pensé à moi, m'a écrit, m'a liké... Non?) Et quel nouveau livre vais-je découvrir ?

N'oubliez pas d'apprécier mon billet, hein!



Pourtant au départ, Internet devait déboucher sur un monde meilleur. Si tous les marins du monde se donnaient la main...

Mais moi, qui suis un grand pêcheur... devant l'Éternel, je sais qu'on ne peut appâter sans leurre...



Les requins de Google, et les autres, ont trouvé un modèle gratuit qui se finance grâce à la Pub. Pour attirer les annonceurs, les plateformes doivent capter l'attention en stimulant les utilisateurs, les navigateurs, afin qu'ils voient les messages publicitaires, sans le comprendre...

Et hop dans le filet, la nasse aux poissons.



De quoi je parlais? Euh, souvenez vous:

En 2004, Patrick le Lay à TF1, déclarait :

- Ce que nous vendons à Coca-Cola, c'est du temps de cerveau disponible!

Vous pouvez éteindre le téléviseur, mais le téléphone est plus intrusif...

Nous pensons économiser du temps, grâce à nos applis, mais non! Et, je ne veux pas noyer le poisson...🐡



Le temps passé sur le téléphone a doublé entre 2012 et 2016. D'où la capacité de concentration des "Millenials" (ceux nés entre 1980 et 1990) de 9 secondes, comme un poisson rouge.

Au delà, leur esprit vagabonde...



Il y a anguille sous roche! Selon le "Journal of Social ans Clinical Psychology, il peut y avoir une menace pour la santé mentale, au delà de 30 minutes d'exposition sur les réseaux sociaux (Irritabilité, anxiété...)

Il y a un article terrible du Huffington Post, fin 2013, sur Casey 14 ans , dépendante des réseaux sociaux, de Facebook et consciente de l'être :

" Ce qui se passe vraiment dans l'IPhone d'une teen-ager." 🐳



Mais, le poisson rouge, des tests l'ont prouvé, peut apprendre à reconnaitre les couleurs (surtout le rouge :-) , à pousser une balle et à naviguer dans un labyrinthe.

S'il utilise son portable, c'est pour trouver la sortie grâce à Google Maps, ou parce qu'il s'ennuie, en tournant en rond, dans son bocal.🐬



Bon, ça va finir en queue de poisson, mais si vous avez aimé ma chronique, n'oubliez pas de liker et de vous abonner! 🐠
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La Civilisation du poisson rouge

Faites gaffe aux GAFA *!





Le chemin de l'enfer est pavé de bonnes intentions et celui du Web d'un pervers capitalisme débridé. Voici un petit traité bien documenté qui vous permettra de retrouver le vôtre de chemin dans cette jungle virtuelle où sévissent ces grands prédateurs de nos libertés que sont les GAFA.





"Nous savons désormais que le Web a échoué. Il devait servir l'humanité, c'est raté. La centralisation accrue du Web a fini par produire un phénomène émergent de grande ampleur qui attaque l'humanité entière." p.54 Berners-Lee père de l'internet

"Le véritable objectif des géants de la tech est de rendre les gens dépendants, en profitant de leur vulnérabilité psychologique." p.53 Tristan Harris ancien designer en charge de l'éthique chez Google

"Etre pris d'une peur panique face à l'éloignement même éphémère de son portable porte le nom de nomophobie (no mobile phone phobia)." p.23

Etes-vous déjà devenu un dormeur sentinelle ?





Qu'un danger mental guette les autosoumis à une addiction tout sauf anecdotique, soit : c'est leur choix déraisonnable après tout. Mais que ceux-là en viennent très insidieusement par leur auto-asservissement irréfléchi à créer des tsunamis émotionnels balayant toute raison voilà qui met en grave danger une société démocratique déjà vacillante car désormais "tous s'affrontent en ligne sur un champ de bataille malaxé par les algorithmes, et redonnent vie à la sentence de Jonathan Swift, "le mensonge et le faux volent, la vérité rampe loin derrière."" p.129



Après cette lecture m'est clairement apparu le bocal de plus en plus petit dans lequel je suis enfermé.

Ô

Ô

Ô

ô

ô





*Google Apple Facebook Amazon
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Tempête dans le bocal

Superbe livre sur les réseaux sociaux, Facebook particulièrement. On y apprend mille choses avec des questionnements intelligents de ce que l'homme est devenu et fait de ces divertissements qui n'en sont plus. Tant à dire, et impossible à résumer ! Par exemple saviez-vous qu'il existe une Cour Suprême chez FB ? Qu'en moyenne nous sommes individuellement connecté à 8 plateformes ?

L'auteur revient avec son poisson rouge et son bocal : Chacun poisson rouge ayant une vue à 360° sur son monde mais étant enfermé dans son bocal.

Côté face. En réalité, une fenêtre ouverte qui est une porte fermée : qu'a-t-on fait du temps disponible et de l'énergie des gens ? Enchaînés à des nouveaux boulets : l'immédiateté émotionnelle, même nulle (il parle de "émocratie"), des tonnes de photos moches, et le partage de l'insignifiance. Les vraies analyses sont devenues simples commentaires épidermiques. Sur-reactions quotidiennes et compulsives Tout le monde a raison puisqu'il "sait, il est "renseigné". Tous logarhytmés, qui pose la question du libre arbitre. Tous énervés ou partisans, ou farouches opposants (à quoi ? surtout à qui apparemment !), mais rien ne bouge. Apathie et fatigue scientifiquement prouvés lors du confinement.

Côté pile : l'inventivité sans frontière, la surprise venant d'un rien, l'humanité en réseau, des révolutions possibles, ou des tempêtes de complots qui poussent les frontières. Nous n'avons jamais eu autant accès à l'infinie connaissance.

Côté institutions : c'est le Cinquième pouvoir, par les gens, pour les gens... que les anciens pouvoirs, eux, tentent de cadenasser de plus en plus, pour survivre. Les réseaux ont sur-developpé la liberté d'expression : faut-il encore avoir quelque chose à dire !

Et puis les platistes vont être heureux de savoir que le monde s'est plateformisé !! (Terre plate ! plate-forme ! ok, je sors !)
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Submersion

Submersion – Bruno Patino (Français, 1965) – 2023 – Grasset --

Je n'ai vraiment pas aimé. --

Cette critique sera très particulière !! -- Car 1)Je vais vous restituer l'intégralité du résumé (Non pas que ça me botte mais vous devez voir ça ! ) 2)Je donnerais mon point de vue… Car après tout, c'est même pas un roman, juste une prise de position. --

D'habitude je ne dis rien, ou je me dis il a un bon fond, c'est pas ça qui compte. Mais quel physique ! On dirait un croisement abominable entre mon Père & Harry Potter à Onze ans …

« « Nous avons perdu la nuit. Les écrans sont arrivés, et avec eux la connexion permanente. Voici venu le temps de l'aube perpétuelle. de la lueur bleutée qui jamais ne s'éteint, du rayonnement qui jamais ne s'apaise. Éveillés, hagards, hébétés, nous sommes irrémédiablement attirés par leur lumière. Finies les insomnies, place à l'a-somnie et aux veilleurs sentinelles, à ceux pour qui la nuit n'est plus qu'une séquence hypnotique entre mauvais sommeil et connexion décevante. Je suis l'un d'entre eux. »

Ainsi se livre Bruno Patino dans ces pages prophétiques. le poisson rouge n'est plus englouti dans le déluge de signes, textes, images, sons.

Nous habitons le réseau dans l'illusion de la toute-puissance. Nous pensons avoir accès à un choix illimité : musique, films, séries télévisées, livres, actualités et rencontres. Mais le calcul est notre maître ; la fatigue, l'abandon, la fuite et la perte du collectif notre quotidien. L'attente a disparu, et avec elle le manque, et avec lui le désir et le rêve. Nous voici submergés, privés de liberté, réduits à nos données : une vie numérique.

Tout a-t-il été écrit ? Une apocalypse programmée par les créateurs – scénaristes, chercheurs et entrepreneurs ? Si la fin des temps est le produit de notre imaginaire, peut-être pouvons-nous encore en changer le cours.

Un essai brillant et personnel, placé à point nommé dans le torrent numérique. Une Société du spectacle où se dessine une issue. »

Déjà je ne trouve pas qu'on ait perdu la nuit ?! … Notre technologie n'est pas allée jusqu'à bouleverser les astres…

Selon Patino nous sommes tous des zombies éveillés nuit et jour devant nos ordinateurs…

Et il est « l'un d'entre eux » ? « L'un d'entre nous ? » déjà oh chacun à son rapport unique avec l'internet. Et puis je ne crois pas qu'on ait grand-chose en commun. Constat, accablant, appréhender, apprivoiser, époques, moeurs … J'écouterais plutôt un Michel Serres ou encore mieux un ado de 20 ans, au coeur du sujet ; )…

« Ainsi se livre Bruno Patino dans ces pages prophétiques. » Euh … Oui bonjour vous voulez du marbre ou du granit pour la statue des adorateurs de Bruno Patino ? « Prophétique » !! Comme vous y allez …

Il parait que seule la fatigue nous empêche de surfer indéfiniment … Mes amis… Les alcolos du web …

Et en plus on nous parle de fatalisme, on frôle le complot ! …

Ce Livre c'est comme un homme de 60 ans qui apprend à jouer à la poupée à sa petite fille. --

J'ai été dur mais il le fallait:/…

Phoenix

++
Lien : https://linktr.ee/phoenixtcg
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La Civilisation du poisson rouge

Nous connaissons tous la fameuse fausse légende sur la mémoire du poisson rouge... Souvent vu comme un être vivant stupide qui tourne sans fin dans son bocal, et qu’à chaque tour, il oublie ce qu’il s’est passé précédemment.



Et bien… Vous savez que l’homme est pire ? Le temps d’attention et la capacité de concentration de notre génération s’élève à 9 secondes ! À cause de quoi ? À cause de nos petits smartphones qui nous coupent du monde… Nous sommes devenus des poissons rouges enfermés dans le bocal de nos écrans… une civilisation « distraite de la distraction par la distraction ».



« Tel le poisson, nous pensons découvrir un univers à chaque moment, sans nous rendre compte de l’infernale répétition dans laquelle nous enferment les interfaces numériques auxquelles nous avons confié notre ressource la plus précieuse : notre temps. »



Lire cet essai, c’est un peu comme un « behind the scenes » pour un film. C’est une visite des coulisses hors caméras pour comprendre ce qu’il se passe… Ici, il est question d’être derrière le téléphone.



Comment est-ce possible que la majorité d’entre nous soit accro à ce petit truc ? Eh bien, c’est simplement chimique, scientifique et psychologique ! Bruno Patino met le doigt dessus avec des explications concrètes. Il explique comment les enseignes, les applications, et les marques font pour nous doper tout en douceur... Comme une drogue lente et douce. Même les supermarchés ont utilisé ces techniques pour nous pousser à consommer sans nous rendre compte.



Grâce à cet essai, nous prenons connaissance des moyens utilisés pour faire devenir accro les utilisateurs et aussi comment les faire rester accros.



« Les services numériques ne limitent pas l’utilisation des enseignements de la psychologie comportementale aux systèmes à récompense aléatoire. Le besoin de complétude, la prise en charge de la fatigue décisionnelle, et la théorie de l’expérience optimale structurent le fonctionnement des applications les plus utilisées. Avec, à chaque fois, l’objectif affiché d’accroître le temps passé par l’utilisateur, dans l’espoir qu’il abandonne le contrôle de ce temps. »



« C’est l’idée défendue dans ce livre : l’addiction qui se développe, les effets de bulles informationnelles, de déséquilibre, de dissémination de fausses nouvelles et de contre-réalités sont aussi et sans doute surtout une production intrinsèque du modèle économique des plates-formes. Et ce modèle est amendable. Mais il faut s’y mettre. De toute urgence. »



Pour résumer, cet essai est très intéressant. Je le recommande à celles et ceux qui souhaitent savoir comment cela se passe en « Off », derrière les écrans. Zoom sur les stratégies, les algorithmes, la surveillance, les récompenses, le besoin des utilisateurs, l’économie de l’attention, l’addiction, ect… Et je le recommande fortement à celles et ceux qui sont tombés dans ce triste piège.



La meilleure recette pour rendre l’Homme contrôlable ? : Les réseaux sociaux à gogo + Éviter qu'ils réfléchissent par eux-mêmes + les rendre au maximum idiots + réduire au maximum le langage + l’instauration de la peur + faire croire que le gouvernement est là pour aider + la malbouffe + un maximum de chaîne de télé privé

(Oui il y a un peu de George Orwell dans ma recette)
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La Civilisation du poisson rouge

"Nous sommes devenus les mines à ciel ouvert que forent les outils numériques à chaque fois que nous les utilisons. Et ce forage devient de plus en plus profond. La surveillance de nos vies est l'extension "naturelle" de la publicité ciblée."



Difficile de ne pas approuver ce constat, inimaginable il y a encore deux décennies. Cet essai, plutôt brillant, m'a d'abord intéressé par la force de sa démonstration. Il ne reste en effet pas grand chose de nos vies privées si l'on accepte d'utiliser les outils gratuits de la plupart des géants du net.



Pour autant Bruno Patino, à l'origine particulièrement investi dans un internet démocratique et libre, ne se résout pas à jeter le bébé avec l'eau du bain. Et s'il appelle de ses voeux une refondation radicale, il pense quand même possible l'émergence d'un nouvel humanisme numérique. Ce dont je doute.



Cet essai m'a au final laissé sur ma faim. Mais il vaut tout de même d'être lu.
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La Civilisation du poisson rouge

Bruno Patino, directeur éditorial d'Arte France et directeur de l'école de journalisme de Science Po nous cite en exemple de son dernier essai, nous parle du poisson rouge incapable dans son bocal de fixer son attention au dela de 8 secondes.



Il cite aussi en exemple un autre animal, la souris de Skinner que les plateformes numériques utilisent en exemple



Ils créent ainsi un marché de l'attention pour des entreprises mondiales comme les GAFAM.

Les écrans sont paramétrés par tout un système qui noient l'homme sous notifications et les sollicitations de tous genres. Tel le poisson, nous pensons découvrir un univers à chaque instant, sans nous rendre compte de la répétition dans lequel les interfaces numériques nous enfermes.



Une démonstration implacable,, qui manque certes parfois sans doute un peu de nuance sur les hommes-machines que nous sommes devenus et qui met à mal l'êre de l'utopie numérique .
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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La Civilisation du poisson rouge

Cet essai est conçu comme je les aime : on y trouve des propos clairs, accessibles au service de la vulgarisation d'une pensée expliquant des termes compliqués, proposant des exemples précis et documentés sans rien concéder au sérieux de la réflexion et assumant explicitement une prise de position engagée. Bruno Patino, l'auteur, nous livre ici le fruit d'un long travail d'analyses des outils numériques mis en œuvre sur internet et particulièrement par de très grandes entreprises telles que Google, Facebook, Twitter et tous leurs homologues, dont la croissance, à tout point de vue, s'avère exponentielle. Cette dernière repose, selon Bruno Patino, sur leur capacité toujours plus étendue de capter l'attention des usagers- consommateurs. L'auteur, partant dès les premières lignes, du portrait d'un Googler en formation présente les intentions véritables des grandes entreprises du numérique.



Evoquant la "méthode Google ", il parvient à nous démontrer comment ce mastodonte du numérique a pu développer une puissance, qui n'est tout bonnement plus mesurable. Et il affirme que Google a construit un monde qui est chaque jour un peu moins le nôtre.



Il étaye son propos en rappelant que la mémoire du poisson rouge ne fonctionne qu'à très courte échéance et que les grandes entreprises du net en ont tiré la conclusion que faire de la répétition une nouveauté pouvait être une clé pour capter l'attention, sachant que cette dernière est devenue l'enjeu premier de leur commerce, faisant fi de l'enfermement inconscient dans lequel il plonge les nouvelles générations malgré elles , si elles n'y prennent garde.



C'est pourquoi l'ouvrage de Bruno Patino détricotent sous nos yeux tous les astuces mises en œuvre pour collecter les données personnelles des internautes, permettant ensuite de solliciter leur attention sur précisément ce qui les intéresse.



Lire ce grand travail argumenté, c'est toucher du doigt ce qui nous échappe quand, chaque jour, nous utilisons notre smartphone, nos réseaux, quand nous lançons des recherches en ligne.Bruno Patino fait la preuve, comme l'a annoncé il y a déjà longtemps une campagne de sensibilisation aux usages des nouvelles technologies, que «Si c'est gratuit, t'es le produit !".



Il nous conduit aussi à repenser ces usages en essayant de mettre à profit ce qu'ils offrent de meilleur tout en restant vigilants et avertis quant aux intentions de leurs producteurs- créateurs. Cet ouvrage nous fait perdre toute forme d'angélisme en la matière.
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Tempête dans le bocal

C’est l’émission de France inter, le Grand Face à Face qui m’a poussée à lire ce livre sans avoir auparavant lu La civilisation du poisson rouge. Bruno Patino y compile une somme d’informations, tirées d’études et d’enquêtes, qui font parfois froid dans le dos et permettent de repousser l’instant où l’on sort de nouveau son téléphone de sa poche. Contrairement à certains discours contreproductifs, l’auteur ne plaide pas pour un arrêt total de l’utilisation des technologies qui signifierait une rupture totale avec le monde qui nous entoure mais pour une redéfinition de notre rapport à elle : connaître les mécanismes utilisés par les géants de la tech pour capter notre attention, c’est nous permettre d’être à même d'en affronter les ressorts pour une utilisation éclairée de nos écrans.
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La Civilisation du poisson rouge

Un essai qui a au moins le mérite de toucher du doigt une problématique terriblement actuelle, et de le mettre à la portée de tous, dans un langage à la fois simple et méthodique : premier bon point, ça, c'est fait !



Dans un premier temps, l'auteur s'attache à nous révéler les grandes théories qui permettent aux géants du web de mettre en place un véritable "marché de l'attention" ; des théories très scientifiques et éprouvées dont les GAFA n'ont ni la primeur, ni l'exclusivité, n'en déplaise à ceux qui crient haro sur le web... les jeux d'argent et de hasard, le commerce et la grande distribution, et bien d'autres encore, jouissent depuis très longtemps de ces connaissances sur le fonctionnement de l'esprit humain, alors pourquoi pointer du doigt tout particulièrement les géants du web ?



Dans un second temps, l'auteur se perd dans un dédale de considérations, pas toujours dénuées d'intérêt, il faut le dire, mais trop souvent désorganisées, dans lesquelles il s'évertue à montrer que le "marché de l'attention" déstabilise la machine journalistique, crée de l'information parallèle de très mauvaise qualité et embrigade le cerveau humain dans de nouvelles formes d'addictions... certes, mais au final, il ne nous en apprend pas plus que ça, je n'avais pas besoin de cette lecture pour avoir conscience du problème que représente le contenu web sur l'attention de mes enfants, de mes élèves, de mon conjoint et, peut-être aussi, sur ma propre personne...



Qu'en est-il alors lorsqu'il propose des solutions ? Et bien, Bruno Patino n'innove pas tellement en nous proposant une méfiance accrue, en nous encourageant à vérifier les informations croisées sur le web avant de les tenir pour vraies et en conseillant aux parents de limiter son accès à leurs enfants... on tourne en rond, comme un poisson dans son bocal (Tiens, l'image me dit quelque chose, mais quoi ?) et finalement, passé l'amusement des premières pages, j'ai attendu jusqu'à la dernière goutte un choc, une révélation ou une analyse flamboyante...



A bien y réfléchir, il ferait presque naître en moi un soupçon de révolte face à cette description d'un humain dénué de tout regard critique, qu'il décrit comme un animal aussi bête que mes pieds, qui ne demande qu'à se perdre, à se faire berner et se méprendre. Bruno Patino oublie que l'Homme est un animal pensant qui peut couper son téléphone s'il le souhaite, que tous ne se précipitent pas sur les notifications facebook au moindre gong, que l'on passe tous encore des soirées entre amis en oubliant le son de la télé en arrière-plan et que, il faut le dire tout de même, même conscients des dangers de l'internet, nous sommes, pour beaucoup, tout à fait capables d'en reconnaître l'utilité... Non mais...



Et à bien y regarder, ce Bruno Patino n'est pas en reste en ce qui concerne ce fameux "marché de l'attention" : son livre est disponible gratuitement à qui veut bien faire un simple saut sur les plate-formes d'e-book, et ce depuis sa sortie, sans que l'auteur n'ait visiblement levé le petit doigt pour réagir contre ce qu'il aurait du considérer comme une ignominieuse manoeuvre pour le déposséder de sa précieuse création... Je deviens incisive, je m'en excuse, mais aurait-il compris que la commercialisation classique de son livre ne lui aurait pas rapporté plus de quelques Kopecks, et qu'une telle manoeuvre, visant à le rendre gratuitement disponible en ligne, assurerait à sa production une visibilité quasi illimitée, et que les réactions qu'elle génèrerait se retrouveraient à coup sûr sur quelques réseaux sociaux bien choisis, sur quelques plates-formes littéraires comme celle-ci et sur le blog d'"influent people" prêts à consacrer un article à son oeuvre d'art si percutante ???



'fallait pas m'prendre pour un poisson...



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Tempête dans le bocal

Cet ouvrage fait suite à "La civilisation du poisson rouge", écrit avant la pandémie de Covid19. L'auteur se repenche sur les questions liées à notre société numérique après les changements liés à l'épidémie qui a confiné une partie de la population mondiale en 2020.



L'auteur décrit le contexte qui a évolué depuis la publication de son précédent ouvrage : démocratisation, diversification et amplification des usages des écrans, du numérique, d'internet... afin de maintenir nos réseaux de connaissances sociales, scolaires et professionnelles malgré l'isolement contraint. Il propose des points socio-historiques réguliers, en y intégrant une portée politique puisque, parmi les nombreux médias peuplant notre société, le numérique serait le "cinquième pouvoir". Il apporte aussi une approche philosophique, parfois, tout en restant ancré dans le réel. Bruno Patino s'appuie sur des études et références qui semblent justes, réalistes et récentes (2021-2022). Il aborde des sujets qui pourraient être "racoleurs" parmi les médias, mais qui ne sont pas traités de façon polémique ni alarmiste, en donnant de simples avertissements sur certains usages et certaines pratiques. On sent sa volonté de rester objectif.



J'ai trouvé cet essai facile à lire, il me semble donc accessible à un large public, y compris aux néophytes en matière d'Internet, de réseaux sociaux et de numérique en général. Les chapitres ne sont pas trop longs, équilibrés et l'ensemble est bien rythmé pour un essai ! Le style est plutôt journalistique mais très personnel ; bien écrit, on sent transparaître la personnalité de l'auteur.
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La Civilisation du poisson rouge

Ce petit bouquin, instructif et parfaitement documenté, amènera le lecteur à s'interroger sur son rapport aux écrans connectés. Il y est question des dérives menaçant notre santé mentale comme le phénomène d'addiction . Cette captation de notre attention serait , selon l'auteur savamment orchestrée par les GAFAM : on s'en doutait un peu ... Cette lecture édifiante est parfois rébarbative en raison de l'abondance des statistiques mais on y enrichit son vocabulaire avec de jolis mots comme phnubbing , snubbing ou athazagoraphobie.
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La Civilisation du poisson rouge

« La civilisation du poisson rouge » est un ouvrage brillant qui donne des clés pour mieux décrypter le monde numérique dans lequel nous baignons actuellement.



Hyper connectés mais ni plus heureux, ni plus intelligents, les utilisateurs d'applications sont sous l'emprise des concepteurs des géants du numérique qui aspirent leurs données personnelles pour mieux affiner leurs stratégies économiques.



Le résultat, devenu hors de contrôle a bafoué les principes, sans doute utopiques des pionniers d'Internet pour produire une gigantesque arène ou la violence, le doute et abêtissement général prédominent aujourd'hui.



Il aura fallu qu'on réalise que Facebook pouvait influencer une élection présidentielle pour que les pouvoirs publics commencent à réagir, trop tard pour juguler les effets dévastateurs sur la santé et tout particulièrement des plus jeunes, plus exposés et fragiles que les adultes.



Patino ne croit pas au « mea culpa » provoqué par la pression des autorités et ne voit pas les GAFA changer le fondement de leur pouvoir et de leur richesse, aussi plaide-t-il pour revoir la conception des algorithmes, la gestion des informations sur Internet et à offrir des capacités de déconnexion totale afin de préserver notre équilibre.



Il en va probablement de la survie de l’être humain.
Lien : https://lediscoursdharnois.b..
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Submersion

Lu en 2h, le sujet est intéressant mais manque d’être traité en profondeur. La multiplicité de l’offre de contenus vidéos/streaming qui musèle le choix. C’est intéressant mais on enfonce des portes ouvertes. Ça aurait mérité plus de documentations factuelles et sociologiques. Disons que c’est une bonne synthèse des 3 ou 4 idées qu’il faut avoir sur le sujet.
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La Civilisation du poisson rouge

Tim Berners-Lee, le père d'Internet, le dit haut et fort lui-même, c'est un échec. Oui les promesses révolutionnaires d'un réseau qui permettrait de connecter l'humanité tout entière afin de lui permettre d'accéder à l'ensemble des savoirs de manière égale pour tous, ce qui devait être la nouvelle révolution équivalente à l'invention de l'imprimerie, est un échec. Pourquoi ? Et bien parce le ver est dans la pomme, celui des profits sans limites et sans règles.

Les dits géants d'Internet n'existent que par une émergence exacerbée d'une économie de l'attention, régie par des algorithmes qui exploitent toutes nos failles et biais congnitifs pour capter notre attention et nous abreuver de publiciter, qui laisse la part belle aux manipulateurs et complotistes de tout bord et dont les premières victimes sont les plus jeunes générations qui ne savent plus porter une attention moyenne supérieure à 8 secondes, approximativement celle d'un poisson rouge bridé dans un bocale.

Il est donc temps de réagir et de porter sur le devant de la scène des règles, des impôts, des formations et de nouveaux projets d'un Internet plus proche de celui imaginé au départ. Et pourquoi pas un réseau public, sans visée économique ? Tout est encore possible. Les actes des hommes ne sont jamais parfaits, leurs intentions le sont parfois, comme dit l'adage.

Un bel ouvrage, simple et riche d'informations, facile d'accès, en poche et donc facile à emmener partout. C'est une lecture salutaire.

Peut-être y a t il dans Babelio, les bribes de ces nouveaux réseaux appelés de ses vœux par Bruno Patino ? Je vous laisse réagir sur ce point mais il me semble que oui. Bonne lecture à toutes et à tous.
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La Civilisation du poisson rouge

Dans cet ouvrage, Bruno Patino dresse le portrait d'une société qui a de plus en plus de mal à rester concentrée longtemps sur une même chose, faisant le parallèle avec une étude qui aurait permis de se rendre compte du temps d'attention du poisson rouge, temps d'attention qui serait finalement plus long que celui d'un ado actuellement. En soi, à voir, à entendre, et à discuter avec mes élèves chaque jour, je ne peux que, pour un certain nombre d'entre eux, confirmer malheureusement ce portrait – c'est d'ailleurs la raison pour laquelle je m'intéresse à ce sujet depuis bien longtemps -.



Après avoir dressé ce portrait alarmiste, l'auteur en passe par un historique expliquant cette situation qui, selon lui, peut porter le nom de « capitalisme de l'attention », et par laquelle les grosses entreprises du Net – Facebook et Google principalement – ont fait main basse sur les données et les cerveaux de ceux qui utilisent leurs applis : où, par exemple, l'on fait jouer la dépendance aux écrans par l'utilisation des notifications qui rappellent sans cesse à l'utilisateur l'impérieuse nécessité d'aller regarder de quoi il est question. Il revient également sur la place du journalisme au milieu de ce fatras que sont par exemple Facebook ou Twitter, et de leur façon de placer aux premières loges la news la plus partagée, et pas la plus véridique, créant des places à fake news qui nuisent aux véritables journalistes, déconsidérés comme tels.



Enfin, une présentation de diverses solutions est proposée pour un retour à une navigation sur le Net plus libre et plus autonome, qui permettrait de se libérer de ce capitalisme de l'attention qui gangrène notre société.



Comme le montre ce que j'ai précédemment développé, le traité de Bruno Patino est bien construit, progressant en différents points qu'il est très facile de suivre. de plus, son argumentation, riche d'exemples et renvoyant à des sources précises indiquées en bibliographie, est accessible à tous. Qui plus est, elle prend exemple sur son cas personnel, montrant ainsi que tout le monde ou presque est concerné par ce problème de société qui ne risque que d'aller en s'accentuant, et que pour lui, il n'est pas question de juger, mais bien de s'alarmer à ce sujet.



Malgré tout, étant déjà au fait de tout ce qui est énoncé dans ce traité, je n'ai rien appris de plus que ce que je connaissais déjà sur le sujet, et j'ai en plus trouvé les solutions proposées peu pertinentes, même si bien développées. En dépit de la brièveté, je m'attendais à quelque chose de plus poussé, qui m'aurait permis de mener plus loin ma réflexion. Tant pis, j'ai tout de même trouvé ma lecture agréable !



Je remercie Netgalley et les éditions Grasset de m'avoir permis de découvrir cet essai.
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La Civilisation du poisson rouge

Dans notre société hyperconnectée et marquée par l'infobésité nous devenons des poissons rouges enfermés dans le bocal de nos écrans.



Nous tournons en rond au grès de multinationales et de leurs algorithmes basés sur nos données comportementales.



Nous noyons notre temps et notre concentration dans un empire de croyances médiatiques et publicitaites.



Une technologie qui se voulait utopique et libertaire et finalement dégrade l'humain. Et maintenant que fait-on ?



Cet essai a le mérite de proposer des perspectives d'aménagement qui n'a de sens que si terrain et politique s'allient. Ça vous rappelle pas un autre sujet ?



Bon les gens, il y a du boulot sérieusement !!!

A nous de jouer pour que nos enfants et nous-même ayons le regard porté plus haut que nos écrans et veiller à rester dans nos états humains.
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S'informer, à quoi bon ?

Premier titre que j'ai découvert dans la collection Alt, et qui m'a donné envie de vite lire les autres !



En un court essai de quelques pages, Bruno Patino - l'actuel président d'Arte - nous dresse le portrait de cette information surabondante, présente partout, à la télévision, à la radio, mais aussi sur internet, les réseaux sociaux...



"Un monde riche en messages est un monde pauvre en attention disponible."



Il dresse un bref historique de l'information, et l'explosion de celle-ci avec l'avènement des réseaux sociaux en 2006-2007, la naissance des publicités ciblées et diminution de notre temps d'attention (9 secondes en moyenne).



"Dans le domaine de l'information, tous les messages ne se valent pas, et tous les émetteurs n'ont pas le même statut."



Il explique l'écœurement que beaucoup ressentent face à ce trop plein d'information, à cette infobésité. Il revient aussi sur la définition de l'information, sur la nécessité de choisir ses sources, de s'informer pour soi, pour la collectivité, en tant que citoyen, parce que l'information est un enjeu de la démocratie.



"S'informer, c'est contribuer au rétablissement de la confiance entre nous tous."



C'est une lecture que j'ai énormément appréciée. Peu de mots, quelques idées bien agencées, avec des arguments percutants, des exemples précis et actuels, c'est un documentaire efficace, engagé. Un texte court, dense, riche en données, mais aussi facile à lire. À découvrir !



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La Civilisation du poisson rouge

Je pense que j’adore les traités surtout quand ils parlent de nous et de notre attirance vers le GAFA. J’ai lu attentivement ce petit essai et j’avoue qu’il a su réveiller en moi toutes les terreurs liées à l’accélération des connaissances dans notre petit monde. Heureusement que l’auteur a truffé son ouvrage de beaucoup de références à des personnalités connues du monde d’Internet, à des auteurs du passé assez visionnaires (pour Philip K. Dick, je cautionne l’ayant lu avec délectation mais Pierre Teilhard de Chardin, j’ai plus de mal à comprendre sa théorie de l’évolution et sa révélation finale sur l’éternité de la christosphère, ne l’ayant jamais lu), à trois films-cultes : Rashomon, Avatar et L’homme qui tua Liberty Valance. Il évoque aussi des séries dont la très célèbre X-files – Aux frontières du réel achevée avant le numérique mais qui parle bien de manipulation. Pour finir, j’ai bien aimé son évocation des deux livres-cultes : 1984 et le Meilleur des Mondes. Aldous Huxley a dit qu’il n’y a plus de raison d’interdire un livre, car plus personne ne veut en lire. Espérons que cela n’arrive jamais !
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La Civilisation du poisson rouge

Bruno Patino nous fait réfléchir au côté obscur des réseaux sociaux : une économie du marché de l'attention, et, apprès avoir dépeint la réalité et les problèmes, notamment d'addiction, que nous rencontrons aujourd'hui, et resitué les responsabilités de chacun, nous propose des pistes concrètes de solutions, à l'échelle de la société.



Ce petit traité sur le marché de l'attention se lit vite et les propos de Bruno Patino sont à la portée de tous.



Qui plus est, c'est vraiment une approche complète et intéressante.
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