Je pense aux complexités du temps, à la lenteur et à la vitesse auxquels il passe. Quinze années malheureuses se sont écoulées depuis la mort de notre fils. On a commencé à faire ces feux de joie pour le dixième anniversaire de sa mort, et ces cinq dernières années, c’est devenu pour nous une façon de nous réunir et de nous dire franchement les choses, de penser à l’importance de notre famille, de notre terre. Jusqu’alors, même si Ernest et moi avons grandi près d’ici, je n’avais jamais senti un lien aussi fort avec tout ce qui nous entoure.
On peut apprecier un arbre pour la pureté de sa beauté et n'en attendre rien d'autre. Un arbre peut vivre cent ans sans cesser d'être authentique.
Le soir du 5 septembre, le dernier de sa courte vie, Ray-Ray s'allongea par terre à côté d'Edgar pour jouer aux Lego. ‘On devrait construire un château, lui dit-il. On pourrait en faire un beau, petit frère.
- Je construis un monstre’, lui répondit Edgar tout excité. Il brandit sa créature et rugit.
‘Petit frère, lui dit Ray-Ray, il y en a déjà assez comme ça dans ce monde.’ (p. 14)