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Critiques de Aurélie Tramier (219)
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Peindre la pluie en couleurs

Pratiquant le pastel, je sais que peindre la pluie nécessite beaucoup de couleurs en réalité, et j'ai aimé ce titre tout en symboles. Sollicitée pour cette Masse Critique privilégiée, j'ai accepté

de recevoir ce livre tout en refusant d'en savoir plus ! Grand bien m'en a pris, car je n'aurais peut-être pas été tentée par l'aventure au regard de la 4e de couverture, qui en dit déjà trop à mon goût. J'aime tellement me laisser surprendre, et je remercie vivement Babelio et les éditions La Belle étoile de chez Marabout pour cette histoire bien plus profonde qu'il n'y paraît.

L'analyse des différents rapports qui lient tous les protagonistes m'a semblée fine et empreinte de réalisme, avec des messages en filigrane qui permettent de regarder l'intrigue sous différents angles de vue. Un appel à la tolérance, à ne pas juger sans savoir, comme le font trop souvent les gens sans chercher à comprendre l'origine de tel ou tel comportement atypique, différent. Il est dérangeant d'avoir en face de soi quelqu'un en qui on ne lit pas comme dans un livre, mais pourtant, il est toujours intéressant de chercher à déchiffrer ses non-dits.

Si l'adage dit « après la pluie, le beau temps », on pourrait lire ici « même pendant la pluie il y a des éclaircies ».

Un livre qui incite à réfléchir sur des sujets graves où l'enfance est très présente et bien vue.
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Peindre la pluie en couleurs

J’aime les arc-en-ciel, les couleurs sur les murs, les rayons de soleil qui percent les nuages. Peindre la pluie en couleurs, un magnifique titre déjà car on imagine un jaillissement de couleurs en fête et des trésors sur les plaies. Il y a toujours quelqu’un qui nous attend quelque part. J’y crois.



C’est peut-être grâce à ce livre après tout. Il est tellement vitaminé et ressourçant que je l’ai terminé groggy. Tendresse, émotions, sensibilité et humour, ce livre m’a fait beaucoup de bien.



La réalité est amère et solitaire pour Morgane, trente-cinq ans. Directrice de crèche, un brin acariâtre et maniaque elle préfère de loin les chiens aux enfants. Pourtant, le jour où Émilie sa sœur adorée décède avec son mari, c’est à Morgane que sont confiés les deux enfants d’Emilie, Eliott et Léa.

La plaie pour Morgane qui ne s’est jamais occupé d’enfants.



Partagé entre la voix de Morgane et d’Eliott, ce roman relate le parcours d’une femme en souffrance. Délaissée par sa mère, abandonnée une deuxième fois par sa sœur, elle broie plutôt du noir assise sur sa misérable vie. Évidemment, et vous le sentez venir à plein nez, avec un titre pareil, l’évolution ne peut être que favorable.



Oui et non. Sans tomber dans la mièvrerie et la guimauve, ce roman puise sa force au fil des pages. J’ai ressenti beaucoup d’empathie de la part de l’auteure à l’écriture de ce livre. Les personnages sont entiers et il n’y a pas un bombardement de phrases clichés. Eliott est touchant par ses fêlures et son imagination folle. Léa est un bonbon rose. Jean-Michel le croque-mort qui croque la vie et chante du Dalida à tue tête. La grand mère par contre est dérangeante et pitoyable dans ses rancœurs dépassées.



Tout ce petit monde est en somme une belle palette de couleurs, pour une parenthèse enchantée et bienvenue dans la morosité actuelle. Avoir envie d’accompagner ces personnages dans leurs larmes ou leurs sourires est un gage de réussite selon moi. Parce que l’auteure a fait de l’empathie son créneau. Il y a beaucoup de souffrance autour de nous, passer le gris à la machine, ça fait un bien fou.
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Peindre la pluie en couleurs

Un roman qui fait du bien et qui redonne espoir.

Même si au début du roman je l'ai trouvé un peu léger pour un sujet lourd. Deux enfants orphelins suite à un accident et ou la garde de ceux-ci est laissée à une tante un peu amère.



Au final c'est une belle leçon de vie sur plusieurs points. Le deuil des adultes, mais également celui des enfants. Le jugement que l'on porte sur les autres. Il est vrai que l'Homme a tendance à juger l'autre sur l'apparence sans savoir ce qu'il se cache derrière. Également sur l'adoption, sur les relations mère fille et entre frères et soeurs.



Enfin bref, un roman plus riche qu'il n'y paraît au premier abord, et qui nous donne le frisson.



Un petit livre accessible à tous, écrit simplement, sans fioritures, mais tellement parlant.

Les personnages sont travaillés, réalistes et gagnent en couleur au fils des pages.

Je vais en recommander la lecture à mes enfants.



Un roman qui ne peut laisser personnes indifférents même si le début est un peu convenu.
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Vous reprendrez bien un petit chou ?

Sortir de sa zone de confort.



C’est important de prendre des risques en tant que lecteur et en ce moment j’ose ! Littérature young adult, romans feel good, témoignages …Je me lance dans des inconnus littéraires !



Et quitte à me lancer (et à risquer de me faire du mal), j’aime bien que ce soit pour Aurélie Tramier.



D'abord parce qu’elle porte le même prénom que ma petite sœur. Elles doivent d’ailleurs avoir sensiblement le même âge car comme me l’a gentiment fait remarquer l’autrice, Aurélie est le prénom le plus donné dans les années 1982, 1983 ! C’est ma maman (ma plus fidèle abonnée soit dit en passant) qui va pas être contente mais c’est la vérité vraie ! Et en plus, en tant que nana, elle est vraiment très sympa (pas ma maman hein, Aurélie Tramier, même si ma maman est vraiment super sympa !).



Bref. Aurélie (l’auteur, hein, pas ma sœur), est de plus auto éditée. Elle a donc beaucoup de mérite de se battre pour faire exister son livre loin des machines de guerre des grandes maisons d’édition !



Tout ça pour dire que je me lance avec une petite anxiété dans ce livre à la couverture criarde et au titre tellement viril …



Et au final, j’ai passé un bon moment ! Alors, oui j’en reprendrais bien moi du petit chou ! Oui madame, donnez m’en une petite douzaine car je n’ai pas frôlé l’indigestion une seule seconde !



Chapitres courts. Roman choral jubilatoire, on suit différents personnages tous plus touchants les uns que les autres !



Julia, la maman qui travaille et qui souvent culpabilise.



Sophie, la maman qui ne travaille pas et qui souvent … culpabilise.



Mais rassurez-vous, il ne s’agit pas d’un essai philosophique sur la culpabilité. Non. C’est emporté, c’est coloré. C’est émouvant, c’est étonnant. C’est plein de bonne humeur, c’est parfois tristounet. C’est moderne et franchement vrai. Toutes les mamans s’y retrouveront. Quoi que, n’étant pas une maman, je ne peux pas vraiment témoigner …Mais le cœur y est !



Les beaux jours reviennent et je vous le conseille pour vos lectures estivales.



Alors, je répète pour le dernier au fond de la pâtisserie qui s’empiffre et qui a pas tout suivi : Aurélie Tramier.



On en reparle d’ici quelques années, foi de lecteur !





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Peindre la pluie en couleurs

Un livre qui trainait dans ma PAL depuis des années, sa sortie en audio a été l'occasion de le lire, ou plutôt de l'écouter.



Un livre aux thèmes lourds, le deuil , l'abandon, les secrets dans une famille, et encore d'autres que je ne peux citer sans divulgâcher, même si on le devine assez vite, mais un ton qui sait rester léger, et ce n'est pas un reproche, au contraire, en cela aidé par l'alternance des chapitres entre Morgane et Eliott. Alternance renforcée à l"écoute par l'emploi de deux narrateurs, tous deux parfaits dans leur interprétation.



Eliott est un petit garçon de dix ans.Avec sa soeur Léa, 6 ans, ils attendent en ce jour de juillet leurs parents pour partir en vacances. Ceux-ci n'arriveront jamais, Et c'est Morgane, directrice de crèche, tante des enfants qui selon la dernière volonté de sa soeur, va recueillir les enfants, au grand dam de sa mère qui se juge beaucoup plus compétente pour s'occuper d'eux.



L'autrice nous raconte l'évolution des sentiments entre les différents personnages. Rien n'est facile au départ, et il faudra laisser du temps au temps pour que les choses finissent par se mettre en place. J'ai aimé avoir en parallèle avec la vision de Morgane, l'adulte, celle d'Eliott, qui voit les choses à hauteur d'enfant et préfèrerait bien sûr vivre à Marseille, avec des grands-parents "trop cool", qui n'imposent rien, qu'avec une tante pas vraiment drôle, qui ne sourit jamais. Et pourtant, petit à petit, il va grandir et comprendre plus de choses. Cette vision par un enfant, que j'ai trouvée très juste, est à mon avis la grande réussite de ce livre, que j'ai écouté avec beaucoup de plaisir, même si certaines évolutions sont assez prévisibles.



Et un titre et une couverture dont la poésie m'a charmée.



Merci à NetGalley et aux éditions Audible pour ce partage#Peindrelapluieencouleurs #NetGalleyFrance
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La flamme et le papillon

Alice, jeune dame de 24 ans, finit ses études à Aix-en-Provence. Elle travaille dans un bistrot pour arrondir ses fins de mois, pour échapper à l'autorité paternelle.

Elvire, une dame âgée, vient chaque jour pour tricoter et bavarder gentiment avec des habituées. Alice appelle Elvire " petite mamie", elles sympathisent.

Oh! Surprise ! Lors d'une soirée en boîte avec son amoureux, Charles, Alice aperçoit Elvire qui se fait insulter et accuser de vol par un jeune alcoolisé.

Quelques jours plus tard, elle aide la vieille dame à traverser et celle-ci se fait renverser et arracher son sac à main par un homme en scooter noir.

Elle meurt et c'est un grand choc pour Alice qui ne croit pas à un accident.

Peu après l'enterrement, elle se fait appeler chez un notaire qui lui apprend qu'elle hérite des maigres biens et économies d'Elvire !!

Bizarre ? Loufoque ? Pas tant que ça !

La jeune fille mène l'enquête qui durera un peu longtemps à mon goût. Dans ces situations, je tourne les pages un peu trop vite...

Dans cette vie, on y découvre une souffrance, un deuil horrible, de la maltraitance, de l'injustice familiale,.

La vieille dame avait trouvé la paix en se dévouant pour deux causes utiles après bien des années de tourments.

Aurélie Tramier nous fait découvrir son 2ème roman.

Une très belle couverture avec la fontaine des 4 dauphins à Aix -en- Provence.

Dans le récit, Elvire donne rendez-vous à Alice dans l'église saint jean de Malte où est exposée la crucifixion de Delacroix, endroit où elle va prier. Nous n'y rencontrerons pas Elvire mais le tableau sera toujours là.
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Peindre la pluie en couleurs

Eliott, 11 ans, et sa petite sœur Léa passent leur dernière journée au centre aéré avant de partir en vacances avec leurs parents. Ceux-ci n'arriveront jamais, victimes d'un accident de la route non loin du centre.

La maman, Émilie, a eu le temps de donner ses dernières volontés quant à la garde des enfants. Elle veut que Morgane, sa sœur, les élève.

Morgane est directrice de crèche à Paris mais elle n'aime pas les enfants. On sent évidemment une blessure immense chez Morgane. D'ailleurs, elle se dessine déjà dans les premières pages qui se passent 18 ans avant et s'éclairciront lentement tout au long du récit en nous laissant cheminer dans le mystère petit à petit.

Les deux enfants et Morgane mettront beaucoup de temps à s'apprivoiser avec un allié indiscutable ,Snoopy, le chien de Morgane mais aussi avec un personnage hostile à Morgane, sa mère qui veut reprendre les enfants.

Pas simple à mettre en place, tout cela, avec deux enfants en souffrance chacun à leur façon.

Les chapitres se partagent entre Morgane, narratrice des faits et de ses sentiments, Eliott qui raconte son expérience ou qui écrit à sa maman dans son petit carnet.

Un roman très vivant avec des scènes qui se passent à la crèche, au domicile, à l'école, chez les grands-parents, chez le vétérinaire, chez la psychologue.

J'ai beaucoup apprécié les personnages, l'écriture et la construction du roman.

Une belle découverte d'Aurélie Tramier.

Une couverture magnifique et un titre qui condense les faits à merveille.

Une livre attachant !



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La flamme et le papillon

Loin de sa famille, Alice est étudiante à Aix-en-Provence, où elle finance ses études en travaillant au Lapin Blanc, un bar de la ville. Elle y rencontre Elvire, une vieille femme, qui mourra dans ses bras, renversée par un scooter.

Mais Elvire semble avoir un passé complexe, dans lequel Alice va risquer de se perdre, et de perdre Charles, son amoureux.



Sur un fond de roman feel good, je retiendrai que l'auteure nous fait pénétrer dans l'univers de l'emprise de l'homme sur la femme, de la maltraitance psychologique, sans trace visible mais... C'est fait avec délicatesse. Et surtout, l'auteure cherche à montrer qu'il y a pour les victimes des portes de sortie, quand elles ont touché le fond, ou un peu avant...

La narration prend beaucoup de chemins détournés, autant de longueurs pour le lecteur, qui a parfois envie d'étrangler certains personnages, notamment le pauvre Charles, amoureux transi qui aurait besoin de leçons de psychologie...

C'est écrit d'une plume alerte et rythmée, qui facilite la lecture. C'est important, mais pas l'essentiel, lequel à mes yeux se trouve dans le message que cherche à nous passer l'auteure : "derrière des apparences de bonheur peuvent se cacher les pires manipulations".

Pour une foi, un roman feel good qui vaut plus sur le fond que sur la forme...

Merci à Babelio et à l'éditeur de m'avoir fait découvrir ce roman et son auteure.
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La flamme et le papillon

En premier lieu...un grand Merci à Babelio et aux éditions Hachette (Marabout) pour l'envoi de ce roman émouvant, qui nous offre une enquête efficace...



Alice,étudiante brillante,préparant son CAPES de Lettres classiques,tout en arrondissant ses fins demoiselle en travaillant dans un Café à l'ambiance bon-enfant, le Lapin blanc...va se retrouver "embringuer" dans une drôle d'histoire d'héritage ,l'entraînant dans des destins très forts...qui nous tiennent en haleine!...



Café où Alice se sent bien depuis trois ans où elle y travaille,s'attachant à certains de ses clients habitués ,dont Elvire,une adorable petite vieille dame, un peu excentrique, toujours coquette et joyeuse....accompagnée de son petit chien.

Un jour, Alice aide sa vieille amie à traverser la rue,la trouvant fatiguée ; et cela sera le drame. Elvire se fait renverser par un scooter et décèdera dans les bras d'Alice...



Cette dernière sera bouleversée,choquée ...entamera une sorte de dégringolade: Echec de l 'écrit de son CAPES,difficultés avec son amoureux,Charles, car Alice rentre dans une sorte d'idées fixes et d' obsession, lorsqu'elle est convoquée par un notaire,lui apprenant que la vieille dame, Elvire ,l'a nommée sa légataire universelle....même si l'héritage se révélera,au final, quelque peu empoisonné ...



Alice se retrouve,après l'enterrement d'Elvire,où elle fait connaissance avec son ex-mari, vénérable vieillard,ayant conservé une belle prestance et un charme certain ,entraînée dans une très mystérieuse histoire de famille avec ses fantômes, ses secrets,ses faces sombres,qui auront composé le chemin singulier d'Elvire.

Cet ancien mari lui proposera de l'aider à trier ses affaires et son petit logement où une amie de jeunesse l'avait accueillie à son divorce.



Alice va débuter une enquête qui se révélera plus complexe et plus torturée que ce qu'elle aurait pu imaginer de l'existence bien malmenée et douloureuse d'Elvire...



Cette vieille dame indigne,pleine de fantaisie et de générosité ...à laquelle elle s'était fortement attachée...bien plus qu'à sa vraie grand-mère,Eugénie,avec laquelle elle entretient des rapports distants et peu affectueux...Alice ira de surprise en surprise...



Alice veut comprendre qui était Elvire,pourquoi elle l'avait choisie comme héritière de ses modestes biens...qui était cette Aurore qu'elle appelait dans ses dernières paroles,avant de mourir !!....une foule de questions et de mystères qu'Alice veut élucider afin de rendre justice à Elvire...



Alice va plonger dans une histoire familiale complexe,des personnages aux caractères trempés ,des secrets, un personnage masculin aussi séducteur que machiavélique, manipulateur, semant destructions et souffrances autour de lui, l'histoire d'une emprise phénoménale, le deuil d'un enfant,le désespoir d'une mère, des enfances cabossées ayant impacté ensuite les vies des adultes maltraités,etc.



De multiples rebondissements, montagnes russes dans la vie d'Alice qui passera des moments des plus éprouvants...pour se reconstruire et aborder autrement sa vie d'adulte,avec une maturité nouvelle et un regard neuf et pacifié...je n'en dévoilerai pas plus !!!



Un style poétique, fluide...avec aussi, de belles descriptions de la cité provençale d'Aix-en-Provence (ville chère au coeur de l'auteure)



Un beau moment de lecture,riche en rebondissements,surprises,émotions....je serai d'autant plus ravie de faire la connaissance avec l'auteure le 16 mars prochain...dans les locaux de Babelio















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Peindre la pluie en couleurs

Je suis très souvent attirée par les couvertures des ouvrages, ici, c'est par un titre que j'ai trouvé très poétique et qui m'a évoqué mille idées.



Comme c'est souvent le cas actuellement, Audiolib m'a offert la possibilité de sortir de ma bibliothèque un ouvrage qui y dormait depuis plusieurs années.



En reposant mes écouteurs, je ne peux vous conseiller qu'une chose : procurez-vous cet ouvrage qui est magnifique et qui aborde avec une grande sensibilité les thèmes du deuil et de la reconstruction.



J'ai vraiment adoré cette écoute. J'ai trouvé que les voix de nos deux lecteurs Sophie Frison et Quentin Minon se prêtaient particulièrement au très beau récit d'Aurélie Tramier.



Étant moins fan du genre feel good actuellement, j'ai eu un peu peur de me lasser de cette histoire. Pourtant, il n'en est rien. On s'attache rapidement à Léa, Elliott, Morgane et Snoopy. On apprend à les découvrir et à les aimer.

Vous l'aurez compris, j'ai beaucoup apprécié ce roman d'une grande sensibilité qui ne tombe cependant pas dans le pathos. Comme l'évoque son titre, vous ressentirez de nombreuses émotions au gré des couleurs sous votre parapluie.



Je tiens à remercier les Éditions Audiolib et Netgalley France pour ce très bon moment d'écoute que je suis heureuse d'avoir pu faire.



Si vous vous lancez aussi dans le roman d'Aurélie Tramier, j'espère que vous prendrez autant de plaisir que j'en ai eu.
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La flamme et le papillon

« As-tu déjà observé la danse des papillons la nuit ? Ils volent autour de la lumière

sans voir qu’elle leur brûle les ailes. »

Une phrase qui nous dit tout ou presque..

Alice vit à Aix, elle prépare un CAPES et a préféré rester dans sa ville natale loin de ses parents, à elle de subvenir à ses besoins en bossant au Lapin Blanc , un café salon de thé où les habitués sont souvent des habituées. Parmi elles, Jolie Mamie ,Elvire, devenue pour Alice la grand-mère de ses rêves. Tout bascule le jour où Elvire renversée par un scooter meurt dans les bras d'Alice. Alice hérite de tous ses biens. Pourquoi? Qui était cette femme lumineuse que beaucoup décrient? Alice veut comprendre et peu à peu perd pied .... jusqu'à ce que le puzzle soit terminé et que toutes les pièces soient remises à leur juste place.

Un roman lumineux et touchant servi par une fort jolie écriture. Un roman qui m'a touchée en plein coeur , un roman où il est question de l'âge , des souvenirs douloureux, des traumatismes vécus ou subis , un roman où la vie reprend ses droits quand le papillon s'éloigne enfin de la flamme.

Un grand merci aux éditions Marabooks pour cette découverte et à très vite pour une rencontre chez Babelio avec Aurélie Tramier, je suis impatiente.





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Bien-aimée

Voici mon retour de lecture sur Bien-aimée d'Aurélie Tramier.

Esther reçoit des mains de son père une curieuse montre au dos de laquelle est gravé un nom inconnu : Hans W.

Un mois plus tard, en visitant le camp des Milles, elle aperçoit, sur une photo, la même montre au poignet d’une déportée.

Bouleversée, Esther se promet de découvrir qui est cette femme.

Bien-aimée est un magnifique roman qui se déroule sur deux époques : dans le Camp des Milles en 1940 et à Aix-en-Provence en 2022.

Bien que je sois une grande amatrice des ouvrages sur la seconde guerre mondiale, je ne connaissais pas le Camp des Miles. C'est fascinant de découvrir de nouvelles choses sur une époque que je pensais pourtant bien connaître.

J'ai beaucoup aimé découvrir Le camp des Miles où ont été parqués des allemands apatrides. Avant de devenir ensuite un camp pour les juifs, à partir de 1942, avant qu'ils ne soient déportés.

Certains passages sont évidemment difficiles à lire ; c'est toujours poignant de découvrir le quotidien de ces hommes à l'époque. La saleté, les maladies, les brimades.. étaient habituels. C'est dur.

Ils étaient très mal traités et je ne comprendrais jamais que l'on puisse faire cela à des êtres humains.

Dans ce camp, nous suivons Hans Weber, flutoïste allemand reconnu. Il est dans ce camp, parqué comme tant d'autres, parfois aussi célèbre que lui. Que vont t'ils devenir alors qu'ils sont entassés comme du bétail ?

En 2022, Esther est une femme de 41 ans qui est en plein divorce, maman d'un adolescent, et elle a du mal à aller bien.

Quand son père lui offre une montre avec une mystérieuse gravure, elle ignore que cela va bouleverser sa famille.

En effet, en accompagnant un mois plus tard son lycéen de fils au Camp des Miles elle remarque la montre sur une photo datant du début des années 40 !

C'est le début d'une quête : retrouver qui sont la femme et l'enfant sur la photo ; retrouver qui est ce mystérieux Harry et comprendre comment la montre sur la photo a pu arriver entre les mains d'Aimée, la grand-mère d'Esther, atteinte de la maladie d'Alzheimer.

Les allers retours entre les années 1940 et 2022 sont très bien amenés ; à aucun moment je ne suis perdu.

J'avais deviné certains éléments sans que cela ne me gène dans ma lecture.

Les personnages sont très intéressants, ils ont tous une psychologie assez développée. Il est facile de s'attacher à eux.

J'ai beaucoup aimé les réflexions du fils d'Esther, son malaise vis à vis de ce camp qu'il n'avait jamais entendu parler alors qu'il s'est plusieurs fois trouvé à proximité dans le passé. Il est touchant avec son ressenti face à tout ça et son incompréhension vis à vis de la montre. Comment son arrière grand-mère Aimée a t'elle pu l'avoir dans les mains si elle appartenait à Hans Weber ? Leur famille a t'elle dénoncée quelqu'un ? Y a t'il eu vol ? Des questions lourdes de sens surtout pour un adolescent en pleine construction.

Bien-aimée est un magnifique roman important pour le devoir de mémoire car il faut le dire et le répéter : n'oublions pas le passé pour éviter qu'à l'avenir de telles atrocités se reproduisent !

J'ai adoré le lire d'une traite, j'ai vibré avec les personnages. J'ai découvert avec plaisir la très jolie plume d'Aurélie Tramier, que je serais ravie de relire.

Vous l'aurez compris, j'ai eu un énorme coup de cœur.

Lisez le :)

Ma note : 5 étoiles, évidemment ;)
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Peindre la pluie en couleurs

Et bien tout d'abord un grand merci à Babélio, à Masse Critique, aux Éditions La belle étoile sans oublier Nicolas, merci pour ce magnifique cadeau que vous m'avez offert.

Oui, ce livre est un cadeau.

Ne vous fiez pas à la couverture, ce n'est pas un roman "fell-good", romans sans grande consistance qui fleurissent à présent hélas dans nos librairies, bons et moins bons....

C'est un livre délicat, précieux comme un rire d'enfant, qui raconte une fragilité, un drame, mais une résilience.

J'ai tout aimé.

Le style tout d'abord, l'incroyable challenge de créer un roman à deux voix (voies ?...), celle de Morgane, l'ombre d'elle-même au début du récit, et celle d' Eliott, un enfant de 10 ans. Pas facile mais pari réussi.

J'ai aimé l'histoire, les relations mère-fille, la thérapeute d'Eliott (la chouette avec ses grosses lunettes, qui m'a terriblement fait penser à la mienne, enfant...), la bienveillance des uns et des autres, la détresse de Morgane et son terrible secret, Léa qui est un amour de petite fille, Eliott, ses discours et ses lettres, et puis, oui, la résilience, mot souvent galvaudé, mais pas ici. Résilience, comme la possibilité de faire face courageusement, et de s'en sortir pour de vrai. Et pour longtemps.

J'ai pu lire que l'auteure travaillait sur la gestion mentale des enfants en bas âge ; cela ne m'étonne pas. Car il y a du Dolto et de l'Eliatcheff dans ce roman magique, qui rebondit sans cesse, pour notre plus grand plaisir. Oui de ces deux grandes dames de la psychanalyse infantile, même chez les nourrissons (et oui...), j'en ai retrouvé la saveur.

Alors oui, cela se termine bien, mais pas comme un conte de fées, non, plutôt comme la vie qui, enfin, gagnerait et ferait la place belle à l'amour, la joie, et l'amitié.

Amis lecteurs, ne faites pas l'économie de ce livre, véritable petit bijou de justesse et d'humanité, que j'ai refermé non sans émotion.

Merci Madame Tramier.

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Peindre la pluie en couleurs

Aurélie Tramier a écrit là une bien jolie histoire autour du deuil, de l’amour entre sœurs et de la résilience ; cette faculté de se reconstruire après avoir subi des traumatismes dans le passé. Car oui, c’est bien cela qui empêche Morgane, 35 ans, d’être heureuse : le rejet de la part de sa mère et un événement traumatique qui la conduite à aller se réfugier quelques années à l’autre bout du monde. Alors le quotidien de cette femme ressemble à une journée de pluie sans fin… jusqu’à ce que deux petites touches de couleur viennent iriser sa vie.



« J'ai confiance. Mon Emilie chérie. Quinze ans déjà. Si belle. Si parfaite. Pour toi, j'ai tout donné. Et je prie le ciel pour que tu ne le saches jamais. C'est ce que font les grandes sœurs, non, protéger les petits ? » Morgane a dix- sept ans quand elle prend la décision de partir loin de chez elle, mais aussi, loin de sa sœur adorée. Mais leur complicité perdurera malgré la distance et les années.



« Elle me pétrifiait. Il n'y en avait que pour Emilie, si belle, si parfaite. L'image, l'apparence, ce que les gens allaient penser, voilà ce qui comptait plus que tout. » La préférence d’un enfant de la fratrie aux dépens des autres par l’un des parents est toujours source de souffrance pour ceux- ci, et Morgane en est venue à éviter sa mère, qui clamait trop souvent bien haut sa préférence pour sa cadette et son dédain pour l’aînée. Au point que lorsqu’Emilie décède dans un accident de voiture avec son époux, la grand- mère va remuer ciel et terre pour pouvoir récupérer les enfants d’Emilie, que cette dernière a souhaité confier à Morgane.



« Je pose un baiser sur sa joue et me traîne jusqu'à mon lit, les boyaux retournés, la tête en morceaux, le cœur en friche. Orpheline. Marâtre. Indigne. Coupable. Vouée à l'opprobre. Galeuse. Mais débordant d'un amour violent pour cette petite fille qui dort juste à côté. Et qui n'est pas la mienne.

Je ne savais pas qu'on pouvait aimer comme ça. » Difficile pour Morgane, qui a toujours vécue seule depuis sa prise d’indépendance, de jouer le rôle de maman d’un garçon de dix ans, Eliott, et d’une fille de six ans, Léa. Désemparés par la disparition subite de leur parents, les difficultés d’adaptation vont dans les deux sens et les habitudes du quotidien vont être sérieusement chamboulées, avant de laisser place à un amour inconditionnel entre les enfants et leur tante.



Au final, un roman très touchant sur les relations familiales. On se dit qu’il suffit d’un drame pour que tout vole en éclat, même les secrets les plus enfouis et les rancœurs les plus tenaces. L’alternance du récit entre le point de vue de Morgane et celui du petit Eliott, à travers des lettres qu’il rédige à sa mère, donne encore plus de profondeur au récit. Une histoire triste au final plein de tendresse.

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La flamme et le papillon

Ayant adoré Peindre la vie en couleurs, j’étais impatiente de découvrir le nouveau roman de l’autrice qui s’est révélé aussi prenant que je l’espérais. Dès les premières pages, j’ai retrouvé ce que j’aime dans le style d’Aurélie Tramier, une écriture douce, humaine, généreuse et pleine de liant à l’image d’un roman qui contient sa part de sombres secrets, mais aussi de beauté, d’espoir et de lumière.



Nous y découvrons Alice, jeune femme serveuse au Lapin blanc qui prépare d’arrache-pied son CAPES. Un métier alimentaire qui lui offre néanmoins de jolis moments, car les habituées de ce salon de thé sont plutôt des femmes hautes en couleur dont l’âge n’a en rien diminué l’espièglerie, bien au contraire. Parmi les clients, il y a Elvire, une mamie élégante et douce qui semble s’être prise d’affection pour Alice, une affection empreinte de tendresse parfaitement partagée d’ailleurs. Mais un jour, Elvire, renversée par un scooter, meurt dans les bras d’Alice, non sans avoir eu le temps de tenir des propos confus évoquant une certaine Aurore…



Qui est cette Aurore ? Pourquoi Elvire l’a-t-elle confondue avec Alice et pourquoi lui a-t-elle légué ses maigres possessions ? Et puis, qui était vraiment Elvire ? Car si Alice aimait beaucoup cette mamie adorable et souriante, elle ne la connaissait pas vraiment. Décidée à élucider les circonstances de sa mort, Alice n’étant pas certaine qu’elle soit vraiment accidentelle, la jeune femme va se lancer dans une quête de vérité qui risque fort bien de semer la zizanie dans sa vie et son couple !



J’ai beaucoup aimé la manière dont l’autrice nous donne le sentiment d’être partie intégrante d’un jeu de piste avec sa part de faux-semblants, de doutes, de mensonges, de manipulation et de secrets de famille. Cela rend la lecture particulièrement addictive, d’autant que plus on découvre d’informations sur Elvire et son passé, plus on a envie d’en savoir plus, et de gratter la surface pour atteindre le cœur de la vérité. Et quelle vérité ! Aurélie Tramier nous dépeint, en effet, un drame personnel sans jamais tomber dans le pathos, bien au contraire.



L’histoire de cette femme, c’est l’histoire de beaucoup d’autres. C’est l’histoire d’une vie de brimades, de bourreaux qui changent de visage, mais aussi d’espoir et de renouveau. Car si Elvire a connu des choses difficiles, elle a aussi connu des instants magiques auprès de la personne la plus importante de sa vie… Elvire, c’est un concentré de douceur, d’humour, de gentillesse et une belle preuve de la capacité de résilience des êtres humains, mais aussi qu’il n’est jamais trop tard pour se libérer de ses entraves. Bien qu’elle ne soit présente qu’à travers des lettres et l’enquête d’Alice, cette femme forme le cœur du roman, un cœur gros, généreux et prêt à pardonner même à ceux qui l’ont profondément offensé.



J’ai eu un coup de cœur pour cette mamie qui m’a beaucoup touchée et émue et que j’aurais adoré rencontrer. À l’inverse, il m’a fallu plus de temps pour apprendre à aimer Alice dont les réactions m’ont semblé parfois déconcertantes d’égoïsme, mais il est vrai que chacun réagit différemment devant un traumatisme. J’ai eu aussi un peu de mal devant sa naïveté, la jeune femme buvant les paroles d’un homme dont la toxicité et la nocivité semblent pourtant évidentes. Mais n’est-ce pas là le propre des manipulateurs : savoir endormir les consciences et les méfiances ?



Heureusement, de fil en aiguille, Alice gagne en maturité et se révèle plus touchante qu’on pourrait le penser, d’autant qu’elle doit faire face à des révélations inattendues et des mensonges difficiles à accepter. J’ai même fini par mieux la comprendre et développer pour elle une sorte d’attachement, un peu comme si la magie d’Elvire avait fait son effet sur moi et m’avait poussée à apprécier sa petite protégée. Et puis, je n’ai pu qu’admirer la pugnacité d’Alice, car comme elle, j’aurais tout fait pour rendre un ultime hommage à une femme qui n’a jamais rien demandé, mais toujours tout donné.



C’est peut-être la raison qui explique que le petit ami d’Alice, que j’avais apprécié pour sa patience et sa douceur en début de roman, a fini par m’agacer. Terriblement étouffant, collant et obsédé par ses propres désirs, il n’écoute pas le besoin d’indépendance d’Alice, et encore moins son envie de découvrir toute la vérité autour du passé et de la mort d’Elvire. Alors que sa compagne vit des moments angoissants et difficiles, il ne pense qu’à quémander des preuves d’amour ! Niveau soutien, on a déjà vu mieux… Vous aurez donc compris que la relation entre les deux ne m’a pas vraiment donné de papillons dans le ventre. Mais c’est le seul bémol de ce roman que j’ai eu beaucoup de mal à quitter, désirant profiter encore quelques instants de sa douce chaleur.



Au-delà d’Alice et d’Elvire, l’autrice propose une galerie variée de personnages secondaires que j’ai pris plaisir à découvrir. J’ai adoré le chien d’Elvire qui va devenir pendant quelque temps celui d’Alice, les mamies espiègles du café, une femme un peu bourrue mais à la loyauté indéfectible, et même une femme en apparence antipathique que l’on finit par prendre en compassion, et dont on ne peut qu’admirer la prise de conscience… L’autrice a également distillé par-ci, par-là, de sympathiques références à des contes classiques et autres histoires intemporelles dont Alice au pays des merveilles. Des petits clins d’œil qui apportent un charme supplémentaire à une histoire qui en possède déjà beaucoup.



En conclusion, avec La flamme et le papillon, Aurélie Tramier confirme son talent pour proposer des histoires humaines et émouvantes qui nous captivent par leur justesse et leur intensité. Elvire, mamie que l’on découvre indirectement tout au long du récit, tient désormais une place à part dans mon cœur de lectrice, et permet à l’autrice d’aborder des thématiques fortes, mais toujours avec retenue et sensibilité. Il est question ici de vie qu’on a tenté de briser et de papillons qui ont fini par s’envoler, de secrets de famille, de faux-semblants, et d’une quête de vérité qui menace de tout emporter, mais qui permettra à une jeune femme de se (re)trouver. Tendre, doux et enveloppant, un roman qui ne cache pas le pire, mais qui sublime le meilleur !
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Bien-aimée

Mai 1940, Camp des Milles, les Allemands réfugiés en France, y sont internés par peur d'une cinquième colonne; parmi eux, des artistes, des scientifiques mondialement réputés et Hans Weber, un hautboïste de renommée internationale. Sa belle-sœur, Elisa, veuve de son frère chéri, qui a une fille de cinq ans, Greta, essaye de le faire libérer par amour pour lui.

Mai 1922, Aix-en-Provence, Esther, la quarantaine, en plein marasme personnel après la séparation d'avec son mari, reçoit en cadeau de son père, une montre rare, une Omega Saint Christophe, que sa grand-mère, Aimée, atteinte de la maladie d'Alzheimer, n'a jamais quittée. La vue de cette montre, qui porte au dos une gravure, Hans W., déclenche une crise chez Aimée. Esther est décidée à en savoir un peu plus sur cet objet qui va l'emmener très loin dans ses origines et son histoire familiale.

Ce roman est magnifique; il se déroule sur un fonds historique très documenté, celui du Camp des Milles, qui de 1939 à 1942, a été un lieu d'internement des Allemands réfugiés en France puis des Juifs étrangers, qui seront envoyés en camp d'extermination. J'ai été particulièrement touchée par la description des conditions de vie inhumaines, par le destin tragique des Juifs étrangers car j'ai passé mon enfance et mon adolescence entre Toulon et Aix-en-Provence; je n'avais que très vaguement entendu parler du Camp des Milles, devenu un mémorial depuis 2012, très rarement évoqué peut-être par honte de ce que certains Provençaux ont commis.

J'ai découvert que Sanary-sur-Mer, charmante petite ville de villégiature tranquille, a accueilli d'illustres allemands comme Thomas Mann, Bertold Brecht, Stefan Zweig et qu'ont été internés au Camp des Milles, entre autres, Lion Feuchtwanger, Max Ernst, Walter Hasenclever... La plupart ont été sauvés de justesse après l'armistice par un commandant de camp humain qui les a fait évacuer par train et nombreux ceux qui ont rejoint les États-Unis. L'auteure mêle avec talent et harmonieusement, des personnages historiques réels avec des personnages de fiction.

L'auteure évoque, également, le destin des Alsaciens, alternativement allemands, puis français, rejetés des deux côtés, soupçonnés d'être à la solde du camp adverse, victimes des Allemands ou des Français.

Mais "Bien-aimée" reste, avant tout, un roman poignant, avec des personnages broyés par l'Histoire, une famille déchirée, un passé enfoui. On se doute, bien sûr, dès le début, que les évènements de 1940 ont une influence sur ceux de 2022 mais on veut savoir comment. Deux objets font le lien entre les deux époques : une montre et un hautbois. Ils ont été les témoins muets de terribles drames mais aussi d'amour total et absolu, ils sont porteurs de souvenirs oubliés et c'est grâce à eux que l'histoire familiale est enfin révélée. Certaines scènes sont déchirantes et Aurélie Tramier sait nous émouvoir profondément par un style simple mais authentique.

Une très belle découverte.

#BienAimée #NetGalleyFrance
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Peindre la pluie en couleurs

Je remercie #NetGalleyFrance et les éditions Audiolib pour m'avoir permis de découvrir la version audio lue par Sophie Frison, Quentin Minon.



Morgane, directrice de crèche, doit prendre en charge son neveu et sa nièce après le décès brutal de leurs parents. Outre la perte de sa soeur chérie, elle est confrontée au deuil des deux orphelins, à ses propres démons et à son inadaptation face aux enfants. La situation fait resurgir ses traumatismes, ses remords et exacerbe ses angoisses. Eliott quant à lui nous confie ses pensées de petit garçon endeuillé, si courageux et empathique envers sa petite soeur, Léa.

Tout le monde va devoir y mettre du sien pour retrouver ses repères et son équilibre car la vie continue puisqu'il le faut, pour Eliott et Léa...



Le style d'Aurélie Tramier est simple, percutant, agréable à lire. Elle réussit avec brio à nous faire entrer dans la tête d'une trentenaire paumée et d'un gamin perdu. Les chapitres, plutôt courts, alternent entre les voix de Morgane et d'Eliott, ce qui donne un excellent rythme à l'ouvrage. Les personnages sont très attachants, tout en nuance, authenticité et sincérité... et surtout très touchants. Les thèmes abordés sont profondément sensibles : deuil, traumatismes terrorisants, angoisses de la parentalité, abandon, secrets de famille... Et ces sujets sont traités avec intelligence, sans pathos (même si les larmes me sont montées aux yeux à plusieurs reprises...).

J'ai été très émue par l'histoire principale et les histoires secondaires, les protagonistes et la situation de cette nouvelle famille en cours de recomposition. Malgré l'immense tristesse engendrée par les terribles épreuves racontées, il se dégage beaucoup de bienveillance, de chaleur et d'amour de ce magnifique livre "coup de cœur".



[EDIT 25/11/23]

Grâce à #NetGalleyFrance et Audiolib, j'ai pu découvrir la version lue par Sophie Frison, Quentin Minon. Comme d'habitude, la qualité audio, les intermèdes musicaux, les effets sonores sont parfaits ! J'ai eu un peu de mal au début avec la voix de Quentin Minon, que j'ai trouvée un peu trop mature par rapport à l'âge d'Eliott (mais ce doit être difficile de trouver une voix masculine enfantine pour une lecture si adulte). Malgré cela, j'ai réussi à me replonger dans l'histoire et à transposer et identifier le personnage du jeune garçon. La voix féminine de Sophie Frison est absolument parfaite, tant dans l'intonation et la diction que dans l'intention. La qualité est décidément toujours aussi impeccable avec Audiolib : j'en suis encore une fois bluffée !



#Peindrelapluieencouleurs #NetGalleyFrance
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Bien-aimée

Je remercie #NetGalleyFrance et les Éditions La Belle Etoile pour cette belle découverte de #BienAimée écrit par Aurélie Tramier.



1940, près d'Aix-En-Provence. Hans est interné au camp des Milles. Musicien allemand connu et reconnu, il a refusé de jouer l'hymne nazi devant Hitler et a fui son pays. Devenu apatride, suspecté de trahison, il est enfermé avec d'autres allemands, prisonniers comme lui pour des raisons plus ou moins obscures. Lorsqu'une femme vient lui rendre visite, il redoute le pire. C'est Elisa, sa belle-soeur, qui élève seule sa fille orpheline de père.

2022, Aix-en-Provence. Esther gère difficilement une séparation et un adolescent lorsque son père, Joseph, lui offre la montre de l'aïeule, atteinte d'Alzheimer. Elle visite le camp des Milles et découvre que cette montre a une histoire, forcément déchirante, et peut-être honteuse...



Aurélie Tramier mêle faits Historiques et fiction romanesque. le style d'Aurélie Tramier est fluide, agréable, authentique. J'ai aimé sa façon de construire ses histoires et le rythme impulsé par les aller-retour temporels. Même si j'ai parfois décelé des longueurs et lenteurs, cela ne m'a pas empêchée d'être bouleversée par cette lecture.



Je me suis rapidement attachée à Esther, Hans et Elisa. Aurélie Tramier nous entraîne dans les horreurs des deux Guerres Mondiales. Hans et son frère sont des vétérans de la Grande Guerre lorsque le nazisme s'abat sur leur pays. Anti-nazis, ils fuient vers la France, terre d'accueil temporaire, qui sera engloutie aussi par le national socialisme. Les deux guerres priveront Hans de tout ce qu'il aurait aimé construire... Elisa prendra tous les risques, donnera le peu qu'elle détient pour protéger son enfant... Quant à Esther, elle tente de démêler les fils de l'histoire, 80 ans plus tard, malgré l'appréhension de se découvrir un héritage honteux ou tragique. Voici les portraits de trois personnages courageux, pugnaces, émouvants, en proie à des questionnements insolubles.



A travers leurs histoires, empreintes de réalisme, Aurélie Tramier nous permet de découvrir des faces bien sombres de notre Histoire récente. En alternant passé et présent, elle rappelle que les mêmes causes engendrent les mêmes conséquences. Elle rappelle aussi à quel point les deux Guerres Mondiales se ressemblent malgré leurs différences : que de morts au bout du chemin, de corps et de vies brisées ; et l'impossibilité de s'en relever tout à fait. Et pourtant, L Histoire semble se répéter depuis février 2022...

Un des personnages secondaires m'a particulièrement émue : Franz Müller, responsable du Mémorial. Il est le porte-voix des héritages honteux, des crimes perpétrés par d'autres, qui culpabilisent celles et ceux qui n'étaient par nés ou trop jeunes pour agir en conscience. Aurélie Tramier réussit à faire ce lien entre la France (son pays de naissance) et l'Allemagne (sa résidence actuelle) sans complaisance mais avec bienveillance. L'autrice s'est documentée (voir les références en fin de livre) et on sent qu'elle s'est beaucoup investie dans ses recherches et dans l'écriture de ce roman (qui m'a forcément rappelé Le bureau d'éclaircissement des destins de Gaëlle Nohant, que j'ai adoré).



Aurélie Tramier explore aussi les thèmes de la filiation, de la parentalité, de l'amour familial, de la culpabilité, de la colère sourde provoquée par l'impuissance... Et la musique prend une part importante dans les destins de ses personnages. de part le métier d'Hans tout d'abord : le Maestro du hautbois m'en a appris beaucoup sur cet instrument ; mais aussi parce que la chanson "Petite Fleur" est un des fils rouges qui lient les personnages.



#BienAimée #NetGalleyFrance
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La flamme et le papillon

Beaucoup, beaucoup de mal pour aller au bout de La Flamme et le Papillon de Aurélie Tramier.

Je m'excuse auprès de ceux qui ont aimé mais je me suis ennuyée.

Je n'en pouvais plus d'Alice, qui se focalise que sur le décès d'Elvire, une dame âgée qui venait régulièrement au café où elle travaillait.

Un jour en sortant toutes les deux, un scooter renverse cette charmante Elvire et elle meurt dans les bras d'Alice.

Dès ce moment elle n'arrêtera pas de chercher si c'est un meurtre, une vengeance. Elle va dans tous les sens et ne fais même plus attention à son compagnon Charles.

Elle n'a plus qu'une idée en tête lui rendre justice en fouillant partout et elle se demande si on lui cache des secrets....

Bref il n'était pas pour moi.
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Peindre la pluie en couleurs

Au premier abord Morgane semble sévère, organisée, froide. Pas le genre de tante à qui on confierait ses enfants.

Et pourtant, ainsi en a décidé sa soeur juste avant de mourir.

Bon gré mal gré, Morgane doit accueillir ses neveux orphelins, deux enfants pleins de vie, de chagrin, de peur.

Les loger, les vêtir, organiser leur vie scolaire, leur vie tout court. Pas simple pour une femme qui n'a pas d'affinités particulières pour les enfants.

Et pourtant Morgane n'est pas si revêche, elle a même beaucoup d'humour.

Tous les trois vont apprendre à se connaître, à se découvrir, à s'aimer.

Ce n'est pas un livre triste, loin de là. J'ai beaucoup ri. J'ai été émue aussi.

Je me suis attachée à ces personnages. Chacun a ses failles, ses faiblesses mais aussi ses forces.

Chacun fait comme il peut pour surmonter ce deuil et reconstruire un noyau sécurisant.

Ce drame va aider Morgane à surmonter un traumatisme passé et à voir l'avenir autrement.

Il y a des larmes, il y a de la joie, il y a de l'amitié et peut-être plus encore.

Les personnages secondaires apportent un plus, sans oublier le chien de Morgane.



Un vrai coup de coeur.
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