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Critiques de Ariel Kyrou (28)
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Dans les imaginaires du futur

Un essai qui met en avant le genre littéraire de la science-fiction, cela fait toujours immensément plaisir. Je remercie Babelio et les éditions ActuSf pour ce livre très édifiant.



Dans les imaginaires du futur nous pose la question du futur à travers des œuvres de science-fiction célèbres en explorant de façon très complète leurs enjeux et thématiques pour les replacer dans un questionnement plus moderne. Ariel Kyrou nous partage des réflexions passionnantes et ne prends aucune pincette. L'auteur bouscule et nous ouvre des champs de réflexions insoupçonnées.



Bien que je ne puisse en aucun cas critiquer la qualité de cet ouvrage, je l'ai trouvé cependant assez difficile d'accès, car très dense et avec une écriture assez lourde. La science-fiction est un genre qui a tendance à faire un peu peur (j'étais dans ce cas-là il y a plusieurs années) et je trouve dommage que l'essai ne se veuille pas plus accessible. Il se dirige totalement vers un public de passionné et n'intègre pas forcément les curieux du genre, dommage.
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Dans les imaginaires du futur

C’est étrange de coïncidences parfois. Je termine tout juste Dans les imaginaires du futur et je tombe ce matin sur un entretien de Mathias Echenay, patron des Editions La Volte (merci Babelio, c’est ici que j’ai suivi le lien vers cette vidéo). Dans les deux cas, il a été question de littérature de l’imaginaire à classer dans les « Mauvais genres » … (Oh, la Masse critique était hier !)

Et pourtant, la réflexion d’Ariel Kyrou sur ce que peut nous apporter la Science-Fiction, l’Anticipation est tout à fait passionnante (il évoque aussi des films, séries, des BD, jeux-vidéos)

Il axe son analyse sur ce que peut nous apprendre la SF.

D’abord une mise en garde.

C’est ce que l’on pourrait tirer de la pléthore de dystopies actuelles : le grand effondrement, l’aliénation de l’homme par l’IA, qui nous montrent ce que serait, sera le monde si nous continuons sur notre lancée sans remise en cause profonde de nos modèles..

Il analyse aussi des récits reposants sur d’autres projets de société où des groupes humains sur Terre ou ailleurs doivent réinventer le vivre ensemble loin de l’hyper-capitalisation actuelle.

Il ne cache pas ses sympathies pour les ZAD, l’anarchisme et les modèles auto-gérés. Il ne cache pas non plus son admiration pour Philip K. Dick et son amitié pour Alain Damasio.

J’ai trouvé ce texte dense, riche. Pourtant j’ai vite constaté que les passages que je trouvais les plus intéressants étaient ceux pour lesquels j’avais des références : j’avais lu, j’avais vu. Par contre, je me suis bien souvent trouvée perdue dans les développements s’appuyant sur des œuvres que je ne connaissais pas.

Quand j’aurai lu toutes les références de titres indiqués dans l’index, je pourrai entreprendre une relecture, armée comme il se doit.



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Nos futurs solidaires

Après Nos futurs, anthologie consacrée à des avenirs possibles, les éditions ActuSf, avec le Laboratoire des Solidarités de la Fondation Cognacq-Jay, publie un recueil de quatorze nouvelles abordant le thème de la solidarité : quatre inédites et dix déjà éditées dans la revue Visions solidaires pour demain. Dirigé par Ariel Kyrou, essayiste (voir, par exemple, A.B.C. Dick) et directeur éditorial délégué du même Laboratoire des Solidarités, ce livre propose des variations sur un thème pas si fréquent en SF.



Cette anthologie offre une belle affiche. Des autrices et auteurs français plus ou moins connus, mais talentueux. On y croise aussi bien Philippe Curval que Li-Cam, Catherine Dufour que Léo Henry ou Michael Roch. Et, pour permettre de souffler un peu entre ces différentes histoires, Ariel Kyrou propose quatre entretiens entre plusieurs intervenants à propos de la solidarité, son avenir, les façons de la raconter, de la vivre. On y lit les échanges de Giorgia Ceriani Sebregodi (Fondation Cognacq-Jay), Catherine Dufour, Jean-Luc Fidel (Fondation Cognacq-Jay), Blaise Mao (rédacteur en chef d’Usbek & Rica), Stéphanie Nicot (directrice artistique des Imaginales encore en 2022, entre autres) et, bien sûr, Ariel Kyrou. Sans être révolutionnaires, ils permettent de poser la réflexion , de découvrir certaines pistes, de voir les choses autrement. Et, tout bêtement, de s’interroger sur cette notion de solidarité qui paraît simple mais ne l’est pas tant que cela. La preuve : nos sociétés deviennent de plus en plus inégalitaires. Alors si ce recueil peut servir de léger coup de fouet pour certains, ce ne sera déjà pas si mal.



Nos futurs solidaires est une bouffée d’air frais dans un monde un peu étouffant aux mauvaises nouvelles perpétuelles. Ce recueil offre pour commencer de beaux moments de lecture et de dépaysement, tant les univers proposés sont variés. Mais il nous donne aussi une chance de réfléchir à notre rapport aux autres, loin des clichés de l’assisté comme du migrant magnifique. Pas de Bisounours ni de monstre caché dans le placard. Des scènes de vie, imaginées certes, mais réalistes et qui interpellent. De la littérature nécessaire, en somme.



(Des avis détaillés sur chaque nouvelle sur mon blog : ici, cela aurait fait trop long).
Lien : https://lenocherdeslivres.wo..
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L'humain augmenté : Cyborgs, fictions et métavers

Si vous êtes un admirateur d’Elon Musk alors il faut absolument que vous lisiez L’humain augmenté, ouvrage essentiel tant il donne de clés de décryptages des mirages du transhumanisme.

Quatre auteurs se succèdent pour aborder des questions fondamentales que le débat public oublie pourtant trop souvent, aveuglé par les paillettes de la vie éternelle ou de la supra intelligence.

L’humain augmenté est d’autant plus intéressant qu’il est à la frontière entre l’essai philosophique et l’œuvre science-fictionnelle – bien qu'il ne s'agisse pas de nouvelles et que les quatre contributions soient très différentes les unes des autres et abordent la question par des angles finalement très divers.

J’ai beaucoup apprécié ce recueil, dont on pourra reprocher par moment le ton encore un peu trop savant pour permettre une diffusion dans un très large public (que le sujet mériterait).

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ABC Dick

Non, Dick n’est pas mort (d’ailleurs, Emmanuel Carrère le disait bien). Enfin, si. Mais ses idées continuent à circuler, mises au goût du jour, aussi bien dans le cinéma (est-il besoin de préciser le nombre de scénarios hollywoodiens prenant appui sur un texte de Philip K. Dick ? De Blade Runner à Minority Report, en passant par Total Recall ou Paycheck) que dans la musique, le jeu vidéo ou la littérature. Des dizaines d’années après sa disparition, l’auteur au parcours chaotique touche encore par la modernité de certains propos. Ariel Kyrou nous offre ici une lecture érudite et moderne de cette œuvre, dans cette véritable déclaration d’amour.



A.B.C.Dick est donc une série d’articles classés par ordre alphabétique, reprenant des mots-clefs de l’oeuvre de Philip K. Dick. On y trouve aussi bien « Androïde » que « Machine », « Paranoïa » que « Schizophrénie ». Mais également des entrées plus surprenantes à première vue, comme « Machine à coudre ». Outre ces 79 articles de longueur variable, mais passionnants chacun dans leur style, l’auteur nous propose des bibliographies commentées, avec résumé et avis tranché sur les ouvrages de Dick, mais aussi des œuvres qui ont parlé de lui ou s’en sont inspiré. Et il n’hésite pas à donner un avis définitif. Une rubrique s’appelle d’ailleurs « Films gâchés d’après un texte de Dick ». Tout un programme ! Pareil pour les textes de l’auteur américain. Ariel Kyrou n’hésite pas à faire le tri et à indiquer ses préférences et ses dégoûts, ses ratages. Une bonne entrée en matière, assez riche et assez variée pour nous offrir un sacré choix et de permettre de faire des découvertes, même quand on connaît plutôt bien Dick et son univers.



Comme l’annonce très clairement Ariel Kyrou dans son préambule, ces courts textes ne sont pas d’une objectivité flagrante. Il assume totalement le fait d’interpréter la littérature de Dick à l’aune de ses propres pensées, de son crible, de sa façon d’appréhender la société. Il reprend donc les principaux thèmes de l’œuvre dickienne et voit en quoi ils peuvent se montrer encore modernes, quitte à tordre un peu la réalité (mais avec Dick, la réalité est tellement mise en cause que l’on peut se permettre certaines prises de liberté). Et l’on découvre donc, avec un peu de surprise au début, mais pas mal de conviction ensuite, la modernité de nombre de pensées de l’auteur schizophrène, enferré dans ses traumatismes et ses doutes. Les réflexions sur la liberté de l’individu dans la société nourrissent le questionnement sur nos libertés actuelles rétrécies au nom de la santé, suite à l’épidémie de COVID-19, par exemple.

Afin de d’enrichir son propos et d’apporter de l’eau à son moulin, Ariel Kyrou cite de nombreux auteurs, philosophes ou autre. Dans ces multiples références, Paul Virilio revient sans cesse, lui qui a critiqué l’utilisation des nouvelles technologies et leurs dangers pour nos sociétés. Cela correspond à l’agacement, voire au dégoût de l’auteur pour les GAFAM et des personnalités comme Jeff Bezos (le fondateur d’Amazon) et Elon Musk (celui de Tesla) et qui transparait dans de nombreuses pages, eux qui participent à la destruction de la planète, sans état d’âme, avec leurs rêves d’enfant au bilan écologique et économique astronomique. On sent bien la proximité de pensée de Kyrou et de Virilio, ainsi que l’antagonisme profond avec les tenants de la modernité à tout prix, des contempteurs de la liberté au profit d’une sécurité fantasmée.

Ce que j’ai apprécié, c’est l’honnêteté intellectuelle de l’auteur qui cherche à nous convaincre, mais donne les clefs de sa pensée. Il n’essaie pas de nous prendre en traître et dit d’où il vient. Dans l’entrée « Pré-personnes » où il se montre gêné face à un texte de Dick exprimant des idées plus proches de celles d’un intégriste chrétien (il venait de se convertir) que d’un progressiste, Ariel Kyrou donne son opinion, clairement. Et c’est sain. Cela permet de se situer par rapport à lui et donc à son analyse. Et, au besoin, de s’en écarter. Mais il reste l’analyse de l’oeuvre de Philip K. Dick, les échos de ses romans et de ses nouvelles, les citations éclairantes. Tout un travail précis et profond, respectable et réjouissant.



A.B.C.Dick est un ouvrage agréable et aisé à lire malgré l’apport culturel et les notions brassées. L’auteur a su montrer son amour pour l’œuvre de Philip K. Dick sans en rester bêtement prisonnier. Il a su également amener les thèmes principaux de ses récits dans le XXIe siècle, avec, la plupart du temps, un certain bonheur. L’occasion de redécouvrir ce classique de la littérature de SF américaine avec un regard neuf.
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L'humain augmenté : Cyborgs, fictions et métavers

Un court recueil de quatre mini-essais, incisif et efficace, sur les métavers et les transhumanismes, entre fictions et réalités.



Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2022/08/24/note-de-lecture-lhumain-augmente-cyborgs-fictions-et-metavers-collectif/



Pour inaugurer la série Les petits cahiers de tendances, co-construite par les éditions de l’Aube et la Fondation Jean Jaurès, nous avons eu le plaisir de voir arriver en juin 2022 un petit ouvrage passionnant, « L’humain augmenté », composé de quatre contributions d’une vingtaine de pages chacune, autour d’une problématique à la fois civilisationnelle et science-fictive, problématique qui se ramifie rapidement comme en témoigne d’emblée le sous-titre choisi ici : « Cyborgs, fictions et métavers ».



Le philosophe Jean-Michel Besnier, avec son « Portrait du transhumaniste », use d’un ton joliment ironique et pamphlétaire pour brocarder l’étroitesse d’esprit (éventuellement paradoxale pour ces capitaines conquérants de nos futurs) des milliardaires de la Silicon Valley adeptes de l’immortalité « augmentée », de moins en moins métaphorique (jetez donc un oeil par exemple à l’excellent « Agora zéro » d’Éric Arlix et Frédéric Moulin), et plus encore de leurs gourous et adeptes, en insistant sur leur myopie, leur manque de profondeur de champ, et leur astucieux mélange, volontaire ou involontaire, de naïveté et de rouerie cynique. Ce qui n’empêche pas hélas la conjonction de ces intérêts faussement philosophiques avec les priorités beaucoup plus terre-à-terre du néo-libéralisme, on l’aura bien compris.



Ariel Kyrou, que l’on n’a normalement plus guère besoin de présenter sur ce blog, en tant que l’un des plus fins analystes contemporains de la charnière imaginaire, propose dans son « Et si « l’homme-plus » était un « humain-moins » ? une somptueuse lecture-éclair du thème du métavers et du transhumain dans la science-fiction, avec cette prodigieuse culture qu’on lui connaît (vous devez lire dès que possible son remarquable « Dans les imaginaires du futur » si ce n’est déjà fait !), qu’il condense avec brio autour de motifs-clé issus du « Snow Crash » de Neal Stephenson, de la Culture de Iain M. Banks, du « Dernier de son espèce » d’Andreas Eschbach et du « Tè Mawon » de Michael Roch.



Diana Filippova, romancière, essayiste, et politiquement active, avec son « Dystopies vs. autofiction : auteur augmenté, roman diminué », a su jouer finement avec les mots du sujet pour nous entraîner sur le terrain du statut des genres littéraires en France, et notamment du côté sulfureux et passionnant des boucles de rétroaction, particulièrement défaillantes chez nous, entre l’aiguillon science-fictif et la littérature dite générale pour parvenir à mieux penser le réel, et donc inventer le futur. Tout en soulignant au passage le mauvais service que nous rend en permanence l’ego surdimensionné, à l’ombre des technopouvoirs qu’elle connaît bien.



Fanny Parise, docteure en socio-anthropologie, concluant le recueil avec son « Anthropologie de l’humain augmenté en terres virtuelles », affiche en apparence une prudente neutralité, comme celle des outils mis en avant (un habile carré sémiotique de Greimas, notamment), vis-à-vis du double potentiel du rêve éveillé que constitue le « métavers marchand » par rapport au « métavers hacker », mais discrètement, effleurant certaines des conclusions salutaires de McKenzie Wark, elle montre néanmoins l’optimisme déraisonnable de la vision technocapitaliste, bien décidée à toujours ignorer les écueils qui feraient baisser sa valeur.



Quatre voix et quatre approches radicalement différentes pour mettre toutefois simultanément en évidence les composantes d’illusionnisme et de détournement d’espérance que contiennent si manifestement certains des rêves technocapitalistes les plus emblématiques.
Lien : https://charybde2.wordpress...
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Dans les imaginaires du futur

Dans notre France élitiste qui s'obstine à considérer les littératures de l'imaginaire comme de la « sous-littérature » tout juste bonne à amuser les enfants jusqu'à ce qu'ils soient suffisamment mûrs pour passer à la « vraie littérature », leur refusant le droit de séjour au sein des programmes universitaires tout comme l'accès aux émissions culturelles les plus connues et reconnues, la sortie d'un essai sur la fantasy ou la science-fiction me remplit toujours de joie : ce n'est peut-être qu'une ridicule petite goutte d'eau au milieu de l'océan des publications, mais petite goutte après petite goutte, ces ouvrages finiront par former un jour une mare, un lac, une mer de plus en plus visible ! J'ai toujours considéré que les littératures de l'imaginaire avaient bien plus de choses à nous apprendre que ce que nous voulions le croire : autant vous dire que la sortie de cet ouvrage, qui abonde dans ce sens, a été suivie d'une petite danse de la victoire !





Lorsque vous interrogez les passants dans la rue sur leur vision de l'avenir, il est fort probable que deux groupes se forment : d'un côté ceux qui voient le futur comme l'avènement de la technologie au service de l'humanité qui n'aura plus qu'à se prélasser dans les loisirs oisifs sans se préoccuper des contingences matérielles, de l'autre ceux qui pressentent un effondrement plus ou moins rapide et violent mais qui sonnera l'extinction de l'espèce humaine si ce n'est de la planète toute entière. C'est en se basant sur ces deux imaginaires du futur qu'Ariel Kyrou déploie son exploration de la science-fiction, tant dans la littérature que dans le cinéma, dans la musique que dans les jeux-vidéos. Qu'est-ce que ces oeuvres nous disent, tant de l'avenir que de notre présent ? Comment ces oeuvres influencent-elles notre vision de l'avenir, comment construisent-elles en quelque sorte cet avenir en orientant les recherches scientifiques ?





De l'intelligence artificielle aux dystopies écologiques en passant par l'exploration spatiale et l'apocalypse, l'auteur nous offre un tour d'horizon des grandes thématiques abordées dans les plus grandes oeuvres de science-fiction. Mais il ne se contente pas, loin de là, d'offrir un simple « catalogue » de romans incontournables sur la question des extraterrestres conquérants ou des pandémies meurtrières (je tiens tout de même à vous avertir : votre wish-list va en prendre un sacré coup). Non, il analyse, décortique et croise ces différentes oeuvres pour mieux dégager ce qui fait l'essence même des « imaginaires du futur », tout en reliant ces imaginaires aux réalités scientifiques de notre époque. Car que nous le voulions ou non, l'avenir est déjà à notre porte, et nous le façonnons jour après jour, collectivement, par ce que nous faisons mais aussi ce que nous ne faisons pas.





Il y a en effet une dimension éminemment politique dans cet essai fort bien documenté et qui ne s'embarrasse pas de « politiquement correct » : Ariel Kyrou n'hésite pas à « taper » sur les autoproclamés « prophètes du futur », ces hommes qui promettent au peuple milles et unes merveilles pour leur avenir. Il n'hésite pas non plus à interpeller parfois vivement ce peuple, qui préfère faire l'autruche plutôt que de faire des efforts au nom du bien commun, qui ne pense qu'à son petit plaisir et confort personnel plutôt que de penser aux autres, et à l'Autre que représente notre planète Terre, Gaïa. Il n'hésite pas non plus à interroger le bien-fondé de nos sociétés capitalistes, mondialisées, basées sur cette quête effrénée à la croissance coute que coute, bâties sur l'aliénation des foules qui se transforment en troupeaux de moutons sans libre-arbitre, connectées qu'elles sont aux divins réseaux sociaux …





En bref, c'est un essai brillant, complet, dense, qui n'hésite pas à aller à contre-courant sans pour autant chercher à faire adhérer le lecteur à sa vision : il s'agit tout simplement de le faire réfléchir, de lui présenter plusieurs voies parfois contraires pour l'inciter à ne pas se laisser aveuglément guider par les grands gourous « visionnaires » de la technologie ou de l'effondrement. C'est un ouvrage qui nous appelle à voir dans la science-fiction un fabuleux réservoir à avenirs, une merveilleuse usine à futurs : à nous d'explorer ce genre si riche pour y nourrir notre imaginaire et déterminer ce que nous souhaitons pour les années, décennies, siècles à venir. Pour ma part, j'ai trouvé cet essai vraiment instructif, même si je dois reconnaitre qu'il faut parfois s'accrocher car les réflexions sont parfois très poussées, et que je regrette un peu de m'être fait spoiler sur certains livres que je n'ai pas encore lu …
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Dans les imaginaires du futur

Je remercie les éditions ActuSF et Ariel Kirou pour l’envoi du livre « Dans les imaginaires du futur » dans le cadre de l’opération masse critique de juillet 2021.



Nous avons à faire à un ouvrage de type essai. Soyons honnête je n’en avais jamais lu avant celui-ci mis à part des essais de philosophie durant mes études littéraires.



J’ai laborieusement lu 150 pages de ce livre en 4 semaines … Je n’ai rien compris ou pas grand-chose. Les tournures de phrase sont très longues et alambiquées avec un vocabulaire très riche. J’ai persévéré autant que j’ai pu mais finalement la vérité s’impose : ce livre ne m’apporte rien tellement je n’y comprends rien. Pourtant, je suis une grosse lectrice, j’ai fait des études poussées, en partie littéraires et là je suis décontenancée et désolée de dire que je m’avoue vaincue. Ce type de livre ne doit pas être pour moi…



L’auteur fait référence à de nombreuses analyses qu’il retranscrit pour développer son propos. Il m’a semblé néanmoins, de là ou en était ma compréhension, que son analyse des études des autres était peu poussée. C’est cela qui m’a le plus dérangée.



Par exemple, il développe sur "Game of Thrones" le postulat d’une interprétation des marcheurs blancs comme image du dérèglement climatique mondial, ou comme image de l’avancée de l’immigration, qui sont des analyses de ses pairs mais il ne va pas plus loin. C’est dommage...



Au final, si je projette de me replonger dans un essai à l’avenir, je m’attèlerai à Kant ou à Descartes qui m’ont paru beaucoup plus aisés à comprendre qu’Ariel Kirou…



Bref, si vous souhaitez vous atteler à cet ouvrage, ayez le verbe haut et le goût pour les tournures tarabiscotées ou vous finirez avec moi dans le club de ceux qui n’ont rien compris à ce livre : )

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Dans les imaginaires du futur

Cet essai d'Ariel Kyrou est extrêmement dense et d'une très grande richesse !



L'auteur nous offre une multitude de futurs possibles en se basant sur des romans, nouvelles, films et séries, bandes dessinées et même musiques, tous issus de l'imaginaire, qu'il nous décortique avec habileté et finesse. Il y sera donc question, entre autres, de l'intelligence artificielle, de la fin du monde et de l'effondrement, de catastrophes écologiques, mais aussi d'exploration spatiale et des extraterrestres.



L'auteur ne se cantonne pas simplement à citer des oeuvres et des écrivains ou réalisateurs, il les analyse minutieusement et sait en tirer l'essence même. Ariel Kyrou dénonce aussi parfois (Elon Musk en prend pour son grade), il ose aller à contre-courant et peut avoir un avis mesuré sur certaines oeuvres encensées. Il y a également un côté politique, qui est finalement étroitement lié avec la situation dans laquelle la planète se trouve.



J'ai beaucoup aimé les reflexions de l'auteur concernant les notions d'idéologie, de dystopie et d'utopie qui étaient fort intéressantes.



Cet essai est passionnant mais très dense et il m'a fallu le lire à tête reposée. La lecture peut parfois être exigente, notamment quand vous êtes (comme moi) novice dans ce domaine.

Attention également, votre liste de souhaits de livres va monstrueusement s'allonger !
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ABC Dick

Profondément remanié et augmenté par rapport à sa version de 2009, au point de devenir un livre bien différent, cet abécédaire fournit l’indispensable connection entre l’œuvre de Philip K. Dick, notre présent et notre futur immédiat, qui en sont tout éclairés, parmi les paradoxes et les jeux sérieux.





Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2022/06/05/note-de-lecture-abc-dick-ariel-kyrou/



Disons-le tout net : cet « ABC Dick » d’Ariel Kyrou, publié chez ActuSF en septembre 2021, n’a plus grand-chose à voir avec sa première édition de 2009 chez Inculte : augmenté de 19 entrées (et passant ainsi de 60 à 79 mots-clé, parmi lesquels se distinguent par exemple les nouveaux venus « Bulle de filtres », « Fake news », « Paranoïa » ou « Vivant »), de dizaines et de dizaines de pages nourries des avancées théoriques survenues entretemps chez l’auteur du remarquable « Dans les imaginaires du futur », proposant une bibliographie profondément actualisée, des incises minutieusement retravaillées et une réévaluation de la résonance contemporaine de chaque roman et de chaque nouvelle (!) du créateur de la mythologie « Blade Runner », cette somme de plus de 500 pages est désormais une lecture quasiment indispensable, pour les amatrices et amateurs de Philip K. Dick, bien entendu, mais aussi pour toutes celles et ceux qui s’intéressent aux interactions contemporaines entre fictions et réalités divergentes.



Abécédaire où l’on croisera à l’occasion les pensées de Fredric Jameson, de Paul Virilio, d’Alain Badiou, de Yannick Rumpala, de Günther Anders, de Jean-Pierre Dupuy, de Bernard Stiegler, de Bruno Latour, de Dominique Lestel, de Jean Baudrillard, de Yves Citton, ou de Donna Haraway, articulées avec science et ruse par Ariel Kyrou aux constructions fictionnelles de Philip K. Dick, l’ouvrage se distingue aussi par son exhaustivité, d’une part (il est particulièrement impressionnant de pouvoir parcourir des commentaires sur l’intégralité des cent et quelques nouvelles de l’auteur, toutes pesées et situées ici à l’aune de notre contemporain de 2021), et par la profonde intelligence mise en œuvre pour extraire du sens et des significations possibles, y compris de textes pouvant par ailleurs être jugés « mineurs ». Pour un lecteur comme je le suis, passionné par l’auteur de « Dr. Bloodmoney » sans en être un inconditionnel, s’il est logique et attendu de voir saisies les richesses de « Ubik », « Le Dieu venu du Centaure », « Le Maître du Haut Château », « Le Temps désarticulé », « Glissement du temps sur Mars » ou « Substance mort », il est beaucoup plus surprenant, et à vrai dire, in fine, fort gratifiant, de voir en quelque sorte « réhabilités » à leur tour, contre toutes attentes de ma part, « Les chaînes de l’avenir », « L’Œil dans le ciel », « Simulacres », « Les Clans de la lune alphane », « Le Guérisseur de cathédrales » ou « Au bout du labyrinthe ».



Authentique érudit en matière science-fictive (et pas uniquement en cette matière-là), Ariel Kyrou ne se contente pas, comme trop de commentateurs encore, de poser sur la table le fruit de ses recherches en laissant la lectrice et le lecteur s’en débrouiller, mais organise avec un grand talent le choc productif entre un corpus désormais classique de la science-fiction et sa portée présente, redonnant ainsi, avec quelques autres heureusement, son caractère hautement et sainement spéculatif au commentaire politique de la littérature.


Lien : https://charybde2.wordpress...
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Dans les imaginaires du futur

Dans les imaginaires du futur : entre fins du monde, IA, virus et exploration spatiale est un essai d’Ariel Kyrou, journaliste et écrivain spécialisé dans les nouvelles technologies et la science-fiction. Dans cet essai de pratiquement 600 pages, l’auteur a pris pour parti de considérer les séries TV et les films de cinéma, les BD, les romans et les nouvelles de science-fiction comme une source de savoirs et de pistes pour tenter de sortir de l'impasse, de la sidération que suscitent en nous la démesure technologique et l'apocalypse environnementale. Vaste sujet où l’auteur utilise un grand nombre d’œuvres de tous les domaines mais surtout des romans et des films.

Le livre est découpé en 5 thèmes principaux eux-mêmes subdivisés en plusieurs points : Imaginaires, créations technologiques et intelligence artificielles, fin du monde, extraterrestres et exploration spatiale, la terre entre dystopie et utopie. Découpé en points plus, courts, le livre apporte son lot d'informations, d'explications et d'arguments en analysant des œuvres de science-fiction. Beaucoup d’œuvres de science-fiction font écho à notre société et les problématiques soulevées parlent de notre monde. Les réflexions sont poussées et parfois pas évidentes à lire, il faut être concentré et relire parfois pour bien comprendre ce que veut nous montrer l’auteur. L’écriture de l’auteur est d’ailleurs assez dense avec un vocabulaire riche, on est bien dans un essai. Certaines œuvres sont plus utilisées et analysées que d’autres ce qui est à double tranchant : fortement intéressant quand on les connait mais problématiques quand on ne les connait pas et qu’on se fait spoiler.

Cet essai a aussi un aspect politique, ce n’est pas pour rien qu’on y trouve une volte-face signée Alain Damasio. L’ultra capitalisme et ses représentants comme Jeff Bezos ou Elon Musk en prennent pour leur grade. Le livre pousse à réfléchir sur nos sociétés et leur fonctionnement, les futurs possibles pour notre monde. Le livre donne aussi envie de lire les romans cités et voir les films. Un livre dense et très pointu qui montre l’importance de la science-fiction dans notre monde.

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Dans les imaginaires du futur

Une réflexion à la fois alerte et profonde sur la manière dont une certaine imagination science-fictive pourrait activement contribuer à transformer le monde. Pour tout dire : l’essai synthétique majeur, dense et orienté vers l’action, que l’on attendait depuis des années.



Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2020/11/26/note-de-lecture-dans-les-imaginaires-du-futur-ariel-kyrou/
Lien : https://charybde2.wordpress...
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Dans les imaginaires du futur

Une immense claque, l'effet d'une flèche au coeur. Un essai palpitant, qui déborde de passion et d'érudition comme je n'en avais pas lu depuis longtemps. Bien que dense, il peut aussi bien être lu petit à petit que d'une traite. C'est un récit de récits, une ode à la littérature de science fiction, un concentré de réflexions passionnantes qui, plutôt que de nous imposer une vision des choses, tend à élargir les horizons de notre pensée, de nos lectures, individuelles comme communes.

Et dans le même temps, l'auteur reste à la place. Il ne laisse aucun sujet dans l'ombre, se laissant la liberté de ne pas les développer lorsqu'il estime que d'autres sont mieux à même d'en parler. Maintenant, j'espère que ces personnes prendront la parole, qu'elles seront soutenues et entendues afin de déployer encore davantage ces débats culturels, économiques, écologiques qui nous concernent tous. Que d'autres essayistes prendront la suite d'Ariel Kyrou pour aborder une littérature qui nous est aujourd'hui contemporaine lorsqu'on disposera du recul nécessaire pour le faire.
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Dans les imaginaires du futur

Pourquoi doit-on lire de la science-fiction? Ariel Kyrou répond à cette question en analysant le monde dystopique dans lequel on vit aujourd'hui. Il démontre que les imaginaires permettent à l'être humain de se divertir, mais surtout de penser à d'autres alternatives que le monde que veulent nous imposer les libertariens de la Sillicon Valley et leurs alliés politiques. A contrario, il montre la dangerosité de certaines oeuvres qui développent un discours nauséeux et justement défendu par ces derniers.



Il y a des alternatives quoiqu'en pense la Bête immonde et elle se trouvent dans de nombreuses oeuvres que décrypte avec simplicité Ariel Kyrou. On peut être d'accord ou pas avec son analyse, il n'en demeure pas moins qu'il écrit avec brio.



En effet, les imaginaires ont une influence sur nos modes de pensée. Ils créent en nous des émotions négatives ou positives. Pour Ariel Kyrou, les imaginaires sont des flux qui se croisent et se décroisent. Ils forment des tendances qui se contredisent, s'annihilent ou se complètent. Les "imaginaires du futur" mettent en lumière certaines visons du monde qu'elles soient celles des Gafam ou des Anonymous. Ils ont une influence sur nous dans notre perception du monde, des gens... Aussi, on peut dire que l'imaginaire est politique; même pour des oeuvres qui en semblent éloignées. Ainsi, le capitaine dans Wall-E qui affirme qu'il "ne veut pas survivre, mais vivre".



Les imaginaires du futur montrent des possibles scientifiques, technologiques mais également humains. La science-fiction n'est pas uniquement un divertissement, elle permet au lecteur, spectateur ou joueur de se faire une idée des futur que l'on nous propose; à l'heure où la dystopie est prédominante. La science-fiction nous habitue ainsi à des visions dystopiques de notre futur: crise écologique, raréfaction des ressources, pénuries... Mais d'ailleurs ne sommes-nous pas déjà en pleine dystopie?



Les imaginaires, qu'ils soient livresques, cinématographiques ou ludiques jouent un rôle dans le monde actuel dans la propagation des idées. Ainsi, les théories du complot se nourrissent de certaines oeuvres qui mettent en exergue l'idée d'un gouvernement caché. Il en est ainsi de X Files, série de référence s'il en est.



Autre exemple, l'idée de l'effondrement a été mise par écrit par d'innombrables auteurs, dont certains au relent pétainiste comme Ravage de Barjavel. On ne compte plus les oeuvres post-apocalyptiques censées montrées la vie et surtout la survie après l'effondrement de la civilisation humaine. Ainsi, la scène finale de La planète des Singes est devenue un cliché dans la conscience populaire. La vision de la Statue de la Liberté mise à bas est devenue l'archétype de l'effondrement. Et tout récemment, cette même statue n'est-elle pas utilisée dans l'affiche du film Civil War avec des snipers installés à son sommet? La fiction ne rejoint-elle pas le réel et inversement?



Les imaginaires du futur ont une influence sur notre vision justement de ce futur. Mais, surtout, ils nous permettent de nous décentrer, d'imaginer d'autre possible des tenants du slogan de l'abominable Thatcher: "There is no alternative", en premier lieu l'abomination qui gouverne la France. .Ce slogan signifie que le marché, le capitalisme et la mondialisation sont des phénomènes nécessaires et bénéfiques et que tout régime qui prend une autre voie court à l'échec.



Or, les imaginaires nous permettent de rêver, de mettre en lumière d'autres modèles plus inspirants. Leur fonction est de nous proposer ainsi des alternatives à ce que l'on nous proposent comme avenir. Ils nous permettent d'espérer à des mondes meilleurs, loin de celui imaginé par Aldous Huxley.



Il est vrai que nous sommes abreuvés d'images prônant les "valeurs" néo-libérales, impérialistes et militaristes venant des Etats-Unis. Le film "Starship troopers" peut être vu au au premier degré comme une idéalisation de la Pax Americana. Quant à Batman ou autre Iron Man, ils ne sont que les parangons d'un système capitaliste prônant des valeurs anti-démocratiques qui s'acharne sur des "méchants" qu'il a fait naître. Et dans la réalité, ce système est symbolisé par ultra riches libertariens et virilistes comme Elon Musk et Mark Zuckerberg. On ne sait plus désormais si on naît dans la réalité ou dans un monde à la Matrix. Qui est le véritable "méchant" de l'histoire entre un milliardaire qui se fait justice lui-même et un Joker aux convictions sociales?



(Lire Le Syndrome Magneto de Bolchegeek).



En fin de compte, les imaginaires du futur sont multiples. Ils sont ni bons, ni mauvais. On peut ainsi préféré ou pas la fin des films montrant des super-héros sauvant le monde comme Armageddon à des films plus intimistes et poétiques. Quoiqu'il en soit les imaginaires nous influencent. Nous sommes abreuvés jusqu'à plus soif de films de super-héros prônant des valeurs fascistes comme l'a dit dit lui-même Alan Moore. Les imaginaires sexistes, racistes et libéraux sont tellement ancrés dans l'inconscient collectif que certains sont allés jusqu'à croire que le film Avatar prônait l'extermination des peuples premiers. Mais peut-être est-ce le véritable message du film?



Les imaginaires du futur sont peut-être là pour nous montrer que "la vérité est ailleurs". Nombre d'oeuvres nous montrent que la guerre n'est pas perdu contre l'hydre capitaliste. Il y a d'autres modèles. La science-fiction nous permet de faire un pas de côté, de garder espoir. Elle parle autant du présent que du futur. Elle est à l'image de l'époque où les oeuvres sont écrites. Les Chroniques martiennes font penser immanquablement aux Etats-Unis des années 50 et à des tableaux à la Hopper. Il n'en reste pas moins que c'est un chef d'oeuvre de poésie et de mélancolie.



On n'attend pas de la science-fiction qu'elle nous prédise l'avenir. En fait, on attend qu'elle crée du sens. Elle influence notre humeur, nos émotions. Elle nous permet de croire "que les dragons peuvent être vaincus", Neil Gaiman.



Un ouvrage de référence.

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Nos futurs solidaires

Le commentaire de Martine :

Avec ce recueil, les auteurs nous offrent des nouvelles qui nous présentent des formes de solidarité. Des nouvelles abordent les thèmes de l’écologie, le changement climatique et le développement durable. Ces nouvelles amènent à la réflexion et surtout entre les nouvelles, on retrouve des conversations entre les auteurs et Ariel Kyrou qui nous permet de comprendre leur vision de la solidarité, de la société du futur, des actions qui pourraient être mises en place d’une vie communautaire où l’entraide serait primordiale.

J’ai passé un bon moment de lecture divertissant, j’adore ces nouvelles qui m’ont permis de voyager dans l’imagination de ces nouvellistes. Ariel Kyrou nous présente une belle anthologie qui nourrit l’espoir et fait du bien à nous compréhension solidaire du “vivre ensemble”.

C’est un recueil que j’ai adoré puisque j’adore que mes lectures m’amènent à réfléchir. Je vous invite à lire les deux recueils celui Nos futurs et celui-ci, je vous les recommande.
Lien : https://lesmilleetunlivreslm..
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Nos futurs solidaires

Vivement demain ! On s’en convaincra grâce à ce recueil de nouvelles collectif et francophone réussi.




Lien : https://www.lemonde.fr/livre..
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Nos futurs solidaires

Après deux ouvrages sur le travail et la santé, un recueil de nouvelles de science-fiction se penche sur les solidarités de demain. “Il faut rêver son futur”, plaident le journaliste Ariel Kyrou et l’éditeur Mathias Echenay, à l’origine de ces projets.
Lien : https://www.telerama.fr/livr..
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Nos futurs solidaires

Un recueil décisif pour rappeler que la science-fiction, tout en étant fort lucide, peut dépasser la contemplation morbide – et désormais largement récupérée par le spectaculaire marchand – des lendemains qui déchantent, et recommencer à alimenter un principe Espérance.



Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2022/05/22/note-de-lecture-nos-futurs-solidaires-collectif/



Pas de note de lecture proprement dite sur le blog pour ce magnifique recueil, puisqu’il fait l’objet d’un article de notre part à lire dans Le Monde des Livres du jeudi 19 mai 2022 (daté du vendredi 20 mai), ici.



Pour saluer encore cette belle initiative du Laboratoire des Solidarités de la Fondation Cognacq-Jay, on ajoutera donc seulement ici quelques notes de bas de page à propos de ce travail paru en mars 2022 aux éditions ActuSF, coordonné par Ariel Kyrou, dont on ne rappellera jamais assez combien son « ABC Dick » (récemment réédité après une impressionnante refonte presque de fond en comble) et son « Dans les imaginaires du futur » sont précieux et salutaires.



Dans la lignée du recueil « Nos futurs » paru précédemment également chez ActuSF, et, d’une autre manière, des deux recueils thématiques récents de La Volte, « Au bal des actifs (Demain le travail) » et « Sauve qui peut (Demain la santé) », celui-ci m’a semblé encore enrichi par une fort intelligente trouvaille, inhabituelle mais particulièrement heureuse ici, consistant (comme je le mentionne rapidement dans l’article du Monde) à proposer quatre mini tables-rondes toutes les 3 ou 4 nouvelles, dans lesquelles une partie des autrices et des auteurs s’entretiennent avec Ariel Kyrou et avec des membres du Laboratoire des Solidarités pour éclairer certaines des perspectives ouvertes par ces solidarités science-fictionnelles, mais aussi certaines conditions de leur écriture et de leur production, allant ainsi singulièrement au-delà de l’apport plus traditionnel d’une préface ou d’une postface.



Un recueil qui donne aussi envie de lire et relire les autres textes de leurs participantes et participants, qui sont, pour mémoire : Li-Cam (« La map d’Iris »), Régis Antoine Jaulin (« L’affection »), Audrey Pleynet (« Entrer en résonance »), Chloé Chevalier (« Les déroutés »), Vincent Borel (« L’enfant de Thérapie »), Catherine Dufour (« Bootz change de mode »), Anne-Sophie Devriese (« Auxi' »), Philippe Curval (« Baobab City »), Sabrina Calvo (« Reliance »), Michael Roch (« Les vies de Man Pitak »), Léo Henry – qui a hélas été victime d’une petite omission dans la version papier de l’article, mais qui sera normalement bien présent dans la version finale en ligne (« Un jour, tout ceci sera à toi »), Norbert Merjagnan (« De nos corps inveillés viendra la vie éternelle »), Sylvie Lainé (« Éligibles ») et Ketty Steward (« Six faces d’un même cube »).



Nous aurons la joie de retrouver une partie de cette belle équipe le 16 juin prochain à Ground Control, (81 rue du Charolais 75012 Paris) pour une table-ronde et une célébration de ces « Futurs solidaires ».
Lien : https://charybde2.wordpress...
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Nos futurs solidaires

En 2020, les éditions Actusf publiait une anthologie Nos Futurs dont la thématique était liée au changement climatique et au développement durable. Les nouvelles étaient complétées par des articles scientifiques et présentaient le plus souvent des avenirs plutôt sombres. Nos futurs solidaires a décidé de reprendre le principe de nouvelles sur le futur mais en présentant des textes où la notion de solidarité est mise en avant, tout en ne se voilant pas la face sur les problématiques actuelles. L’accent est ainsi mis sur la manière dont les humains auront à vivre ensemble solidairement, dans un avenir proche. Le livre contient quatorze nouvelles, alternant avec des conversations menées avec des auteurs ou autrices, des chercheurs ou chercheuses en lien avec le Laboratoire des solidarités de la Fondation Cognacq-Jay. Certaines nouvelles avaient déjà été publiées dans d’autres revues ou livres. Les différents textes présentent les différentes facettes que peut représenter le terme de solidarité, sans faire l’impasse sur les problèmes liés à l’environnement, aux problèmes sociaux, de santé…



La Map d’Iris de Li-Cam :l’éco-bat est un endroit où vivent des personnes avec peu de ressources, marquées par la vie et où tout le monde s’entraide en offrant un peu de son temps pour du travail dans les jardins communautaires ou de la cuisine, de l’aide scolaire…Une belle manière d’envisager une forme d’habitat social et le soutien.



L’Affection de Régis Antoine Jaulin : une très chouette nouvelle écrite comme une succession d’entretiens avec des personnes contaminées par un virus qui rend les gens plus empathiques. Bien entendu le patronnât est assez récalcitrant et espère l’arrivée prochaine d’un virus pour que les gens se remettent à travailler normalement. Le style est très vivant avec une pointe d’humour bienvenue.



Entrer en résonance de Audrey Pleynet : les univers parallèles existent et tout le monde a des doubles alternatifs qu’il peut voir. Ces doubles n’ont pas évolué de la même manière, ce qui peut entrainer mal être et rivalité. Le texte est assez vertigineux avec tous les possibilités envisagées, mais très intéressant.



Les Déroutés de Chloé Chevalier : le texte suit un groupe d’amis qui passent à l’âge adulte et cherchent leur voie. La nouvelle est écrite sous la forme épistolaire avec des mails. C’est une de mes préférées du livre, elle est très juste, émouvante et tout à fait crédible.



L’enfant de thérapie de Vincent Borel : un texte où il est question de transhumaniste et de transfert de possibilités. La nouvelle ne m’a pas beaucoup parlé.



Bootz change de mode de Catherine Dufour: la nouvelle était dans L’arithmétique de la misère sous ce titre. Bootz est un vlogueur mode un peu superficiel, il veut se démarquer des autres vlogueurs. Il va rencontrer un artiste de rue qui va changer sa vision des choses. La nouvelle met en scène le gouffre qu’il y a entre deux mondes, l’un fait de superficialité et l’autre de réfugiés et de ghettos.



Auxi’ d’Anne-Sophie Devriese : un texte sur le deuil où il est question d’aider les mourants à dire adieu à leurs proches. C’est triste mais la thématique est bien présente.



Baobab city de Philippe Curval : une nouvelle beaucoup plus orientée SF avec une équipe d’exploration qui arrive sur une exoplanète qui souffre d’un étrange phénomènes. La nouvelle mélange exploration d’une nouvelle planète avec un peu d’humour et aborde la solidarité d’une façon originale.



Reliance de Sabrina Calvo : une nouvelle très réussie sur le système de santé et un médecin qui a créé des lentilles de contact révolutionnaires à base de nanites. La plume est belle avec des références mythologiques, et une critique politique de certains côtés du système de santé.



Les Vies de Man Pitak de Michael Roch : à la mort d’une personne il y a différents cas selon les ressources de celle-ci. Avec de l’argent, elle peut avoir un passeur qui permettra à ses données d’ascensionner. Dans le cas contraire, il y a toujours la possibilité de trouver de l’aide auprès de Man Pitak.



Un jour, tout ceci sera à toi de Léo Henry : une très belle nouvelle sur la relation entre une jeune fille Perle et une vieille femme, une des seules personnes à se rappeler le monde d’avant la catastrophe. Le texte est très bien écrit, avec beaucoup d’émotions, on s’identifie à cette vieille femme qui a connu le monde d’avant qui est le notre.



De nos corps inveillés viendra à la vie éternelle de Norbert Merjagnan : le plus long texte du livre avec des changements narratifs un peu étrange. La dystopie construite est crédible mais j’ai eu du mal à vraiment entrer dans le récit.



Éligibles de Sylvie Lainé : une histoire autour d’une communauté d’inconnus qui se créé et finissent par apprendre à se lier avec solidarité.



Six faces d’un même Cube de Ketty Steward : les changements climatiques ont créé différents groupes de personnes. La nouvelle clôt de belle manière l’anthologie.



Nos futurs solidaires est ainsi une belle anthologie qui fait du bien au moral en parlant des différents aspects que peut avoir la notion de solidarité sans occulter les grandes difficultés que traversent nos sociétés.
Lien : https://aupaysdescavetrolls...
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Dans les imaginaires du futur

Dans les imaginaires du futur d’Ariel Kyrou est un essai qui porte sur les rapports entre les œuvres de SF et les crises sociales et environnementales actuelles. L’auteur utilise la science-fiction comme un moyen de penser le futur, à travers de nombreux exemples, qui montrent comment les œuvres de l’imaginaire peuvent permettre de penser le futur, qu’il soit apocalyptique ou hypertechnologique. Il ne cherche pas à séparer complètement la nature et l’être humain de la technologie, mais il dénonce la manière dont celle-ci peut être employée pour prolonger un système d’exploitation et de domination.

Si vous vous intéressez à la manière dont les questions technologiques et écologiques traversent la SF, je vous recommande chaudement Dans les imaginaires du futur !

Chronique complète et détaillée sur le blog.
Lien : https://leschroniquesduchron..
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