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Critiques de Antoine de Baecque (141)
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Jean Jacob, l'homme de 120 ans

Ce livre s'est lancé à la rencontre d'un vieil homme, un inconnu au destin pourtant exceptionnel.

Jean Jacob est venu à Paris.

Il a été présenté en octobre 1789 au roi, aux députés et montré aux parisiens comme une bête curieuse du fait de son grand âge.

Qui était Jean Jacob ?

Était-il le dernier serf opprimé par la barbarie féodale, un symbole politique judicieusement exhibé par la révolution française naissante ou tout bonnement un imposteur fabriqué par l'appât du gain de sa famille ?

"Jean Jacob, l'homme de 120 ans" est un essai historique d'Antoine de Baecque et de Jacques Berlioz.

Il a été publié en décembre 2019 aux éditions "Tallandier".

Mais le "Le centenaire du Mont Jura" n'est pas tout à fait un inconnu puisque déjà G. Lenotre avait raconté son histoire le 28 décembre 1927 dans le journal "Le Temps".

Cette chronique du grand historien de la "Petite Histoire" a d'ailleurs été ultérieurement reprise dans le sixième volume de la série "Vieilles maisons, vieux papiers" parue également autrefois aux éditions"Tallandier".

Né dans le bourg de la Charne, près de Clairvaux-les-Lacs, Jean Jacob aurait donc atteint l'âge canonique de 120 ans ...

C'est un journaliste qui, le premier, lui consacra un long article dans "Le journal de Paris".

Joseph-Antoine Cerutti, un homme de lettres de son temps, journaliste et écrivain aujourd'hui bien oublié, avait publié sur trois pages une "Lettre sur un vieillard âgé de 118 ans" dans le seul quotidien de l'Ancien Régime.

La gloire vint au veil homme, ainsi que la richesse et la renommée.

Il fût bringuebalé par sa famille jusqu'à Paris où fatalement il mourut ...

Cette enquête est menée de manière très rigoureuse.

Elle est est exposée de manière un peu austère mais sans toutefois être ennuyeuse.

Et finalement après tiré sur tous les fils de cette pelote de mystère, les deux auteurs se sont fait une opinion.

L'Histoire aura tranché ...

Mais ne comptez pas sur moi pour en dévoiler plus que ce qui l'a déjà été !

Que Dieu me savonne et que Mathusalem me pardonne, il aura vécu plus que centenaire celui qui me prendra en flagrant délit de divulgachage !

En postface, l'ouvrage est agréablement illustré et farci de notes, d'index de personnes et de lieux, d'une légende d'iconographie, d'une table des crédit, et même de quelques branches d'arbre généalogique.

On serait un solide et sérieux livre d'Histoire à bien moins que ça !

Y a peut-être manqué un peu de souffle de conteur pour que le compte y soit vraiment.

Pourtant la lecture est agréable et vivante, mais les deux plumes et les quatre mains ont un tantinet megotté sur l'ardeur et le bouillonnement.

Et peut-on vivre aussi longtemps sans ardeur, ni bouillonnement ? ...







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Avignon : Le royaume du théâtre

Avignon dans toute ta splendeur!

Tu me frissonnes en ce lieu

emblématique de la Cour d'Honneur



Tu alternes en ton sein le inn et le off

Tu révèles la création théâtrale contemporaine.

Tu te remémores Jean Villar qui sculpte ton

Festival dans des mots et des mise en scène pour faire de toi

un rendez-vous culturel incontournable

au cœur d’un mois de juillet que chantent les cigales.



Tu m’embarques dans ta douce vérité,

Tu réalises mes rêves de jouer en ton flanc.



Tu me murmures ton passé dans ta salle ,

De la rue des Teinturiers.



Tu m’entoures de tes remparts puissants

Pour me permettre de me lover

Dans ta salle comble au abord de la porte Thiers.



J'apprivoise ta chaire faite de cette scène

Grande, lisse, noire qui se déroule sous les pas de mes

Personnages qui s’expriment, s’exposent à la

Lumière de tes yeux bienveillants.



Je t’adopte,

je t’apprivoise,

je te scrute,

avant le début du spectacle

en humant la noirceur lumineuse

de tes entrailles théâtrales.



Je m’avance sur scène.

C’est maintenant,

C’est ici .



C’est dans ton passé

Que je m'installe.



Pour en faire mon présent!



Le trac ne vient pas,

la salle est pleine.

Juste respirer

Avant de commencer

A jouer devant le public.



C’est intense,

foisonnant de sensations

on est quatre sur scène.



Le temps s’arrête

L’infini,

l'éternité,

je respire,

je ne joue pas,

je vie passionnément

chaque seconde qui passe.



C’était hier le début du Festival d’Avignon

J’y étais,

Et j’ai approché ta magie

Je ne serai plus jamais comme avant…

Car je t’ai intégré dans les plus petits interstices de mon être

Qui se sont nourrit de toi,

de ta ferveur,

de l’ardeur de tes rues,

de la force de tes remparts.



Avignon,

Citadelle de mon rêve d’actrice

Je t’ai touché et aimé!

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Les talons rouges

Je me suis beaucoup interrogée quand j'ai découvert ce roman dans ma bibliothèque préférée. Car en lisant la quatrième de couverture, j'ai pu constater que l'auteur liait vampirisme et révolution française. Déjà un bon point pour piquer ma curiosité. Et puis ensuite il était classé dans le rayon roman et pas dans celui du fantastique....



Vu le grand nombre d'étoile que j'ai mis à ce roman, ce serait un euphémisme de dire qu'il ne m'a pas plu.

Et pourtant ça semblait si prometteur moi qui aime le genre bit-lit mais également les romans historiques.

Mais je n'y ai pas retrouvé mon compte : les codes vampiriques sont inexistants. Même si je sais que les règles sont faites pour être transgressées, quand il n'en reste qu'une et encore que partiellement cela devient absurde.

Pour le côté historique j'ai été un peu plus gâtée, l'auteur maîtrise, heureusement puisqu'il est prof d'histoire.



Mais malheureusement si l'écriture est fluide elle est extrêmement plate , ce qui fait que je me suis ennuyée tout au long de ma lecture.

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Histoire des préjugés

39 historiennes et historiens reconnus et de différents horizons tentent de déconstruisent près d’une cinquantaine de préjugés dans cet essai édifiant.



Histoires des préjugés se penchent sur l’origine et sur les effets que peuvent encore avoir ces idées préconçues sur notre société moderne. Cet essai nous fera voyager dans le temps et dans l’espace et nous offre une liste très exhaustive et pertinente. On apprend énormément de choses dans cet ouvrage. Bien que chaque partie ne contienne que quelques pages, ce texte m’a permis de découvrir des auteurs et m’a donné envie de me pencher sur des textes plus approfondis sur plusieurs des thématiques proposées.



Le pari est donc parfaitement réussi et je conseille fortement cet essai qui a su parfaitement être didactique et agréable à découvrir. Il nous prouve que l’Histoire et la vérité historique a une importance fondamentale.
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François Truffaut

François Truffaut pensait que le cinéma est plus important que la vie.



Mais il aimait les femmes, les enfants, les livres, voir la tour Eiffel de son appartement. Et ses filles énormément.



Il n’accordait aucune importance à la nourriture, n’aimait pas voyager en touriste. Cet autodidacte à la personnalité si complexe préférait les échanges épistolaires aux appels téléphoniques et tutoyait peu de personnes…. Mais il adorait chanter et raconter des blagues….



Derrière l’image lisse d’un homme timide on découvre avec intérêt un homme qui compartimentait sa vie amoureuse, familiale et professionnelle.



Pourtant rien ne le destinait à rencontrer un jour le critique de cinéma André Bazin, son père spirituel, Roberto Rossellini dont il fut l’assistant, Jean Cocteau, Jean Renoir ou bien Alfred Hitchcock…à qui il consacra un livre d’entretien passionnant. Rien ne le destinait à devenir un cinéaste majeur de la « nouvelle vague » apprécié dans le monde entier…



Durant son enfance il devait avant tout être silencieux, se faire oublier de sa mère. Il découvre très tôt que Roland Truffaut n’est pas son père biologique et il se réfugie dès son plus jeune âge dans la lecture et l’amour du cinéma, il se construit intellectuellement et moralement en se nourrissant de toutes les œuvres qu’il admire.



Après une adolescence chaotique il fréquente assidument les salles obscures avec Rivette, Godard, Chabrol, Rohmer. Ces jeunes passionnés signent bientôt des critiques dans « Arts » ou les « Cahiers du cinéma ». Le trait de plume de François Truffaut est brillant, incisif, il analyse, décortique les films et n’hésite pas à fustiger des cinéastes installés…. On redoute ses articles mais François Truffaut rêve déjà de passer derrière la caméra. Il fonde sa société de production « Les films du Carrosse » et son histoire personnelle inspire son premier long métrage « Les 400 coups ». Jean-Pierre Léaud crève l’écran, les aventures d’Antoine Doinel commencent.



Serge Toubiana et Antoine de Baecque signent une biographie passionnante. Elle éclaire de manière brillante la filmographie de François Truffaut, tous les films s’imbriquent les uns dans les autres, reflétant ses obsessions (les femmes, la recherche du père, l’enfance, le couple…) et ses influences. On découvre ses méthodes de travail aux côtés de la fidèle Suzanne Schiffman ainsi que son souci de garder son indépendance créative avec sa société de production « Les films du Carrosse », n’hésitant pas à faire longuement la promotion de ses films en France comme à l’étranger. Ainsi, ses films restaient rentables et il pouvait monter des films aux sujets difficiles comme « La chambre verte ».



François Truffaut est entré dans ma vie d’adolescente pour ne plus en sortir, j’aimais son œuvre au fond assez littéraire et j’étais fascinée par son parcours d’autodidacte. Je l’admire toujours autant. Si j’en avais les moyens, comme lui, j’achèterais tous les livres que j’apprécie en plusieurs exemplaires pour les envoyer à mes proches avec un petit mot et celui-ci en ferait partie….



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Jean-Pierre Melville, une vie



Le 20 octobre 1917 naissait Jean-Pierre Grumbach, alias Melville, sans doute l'un des plus grands cinéastes français du xxe siècle.



Dans le cadre du centenaire de la naissance du cinéaste que paraît ce mois-ci aux éditions du Seuil le livre Jean-Pierre Melville, une vie, écrit par l’ancien critique des Cahiers du Cinéma, Antoine de Baecque qui a récemment écrit un très beau livre sur Eric Rohmer.



IL s'engage DES 23 ans dans la Résistance avant de rejoindre les Forces Françaises Libres. Il est connu sous le pseudonyme de "Melville", choisi en hommage à son écrivain favori. C'est sous ce nom qu'il marquera de son empreinte le cinéma français des années 50 à 70.



Jean-Pierre Melville fait un peu office de chaînon manquant entre le cinéma français d'avant-guerre et celui de la Nouvelle Vague ( même si pour Godard les films de Melville font partie du mouvement).



De Bob le flambeur au Cercle rouge en passant par Le Samouraï, les films de Jean-Pierre Melville sont entrés dans la mémoire collective et ont conservé toute leur modernité et continuent d'influencer des réalisateurs comme Quentin Tarantino ou les nouveaux maîtres du cinéma asiatique.



L'occasion dans ce très beau livre ( plus qu'une biographie classique comme son titre aurait pu laisser entendre) de revenir sur sa trajectoire unique dans le cinéma français pour un résistant qui a tourné des chefs d'oeuvre dans ses propres studios.







Un ouvrage pour comprendre celui qui, dans À bout de souffle, incarnant l'écrivain Parvulesco, répondait à la question de Jean Seberg "Quelle est votre plus grande ambition dans la vie?" par cette formule légendaire: "Devenir immortel. Et puis... Mourir."



Un ouvrage particulièrement réussi qui donne envie de se plonger totalement dans la filmograpie de cet immense réalisateur et un très beau cadeau de Noël à offrir à tous les cinéphiles.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Eugénie

Qui n’a pas un jour croisé, voire utilisé, l’injure populaire «Quel crétin des Alpes!»?

Suffit de lire Hergé...



On sait à ce jour que le crétinisme est une pathologie de la thyroïde par carence en iode, et qui sans traitement produisait des êtres gravement déficients physiquement et mentalement. Il faudra attendre le 20e siècle pour une compréhension et une prise en charge pertinente de la maladie.



1835. Deux médecins partent en expédition dans les vallées reculées du Queyras pour y trouver des individus atteints de crétinisme et les ramener en placement d’office à l’hôpital parisien de la Salpétrière, dans le cadre d’un projet d’éducation et de sociabilisation imaginé par le Dr Jean-Pierre Falret.

Fort d’un bon droit humaniste, trois « idiotes » sont achetées à leur famille. Eugénie, 16 ans, va faire partie de l’étude scientifique, thérapies diverses et chirurgies, participant ainsi à notre compréhension du traitement médical de la maladie mentale au 19e siècle. En contre-champ se révèle la société de l’époque, fascinée par le phénomène, et impliquée dans un désir éducatif des individus.



Antoine de Baecque a précédemment écrit un ouvrage érudit sur le crétinisme, et en donne par ce roman/récit une version plus littéraire. En opposition à la «laideur» du sujet médical, l’auteur se fait lyrique dans les descriptions des êtres et des choses, sublimant de grandeur et beauté les régions montagneuses.



Décidément, les folles inspirent les romanciers ces dernières années: le bal des Folles de Victoria Mas, La salle de bal de Anna Hope,...

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Écrivains randonneurs

Bible de la marche, ce gros livre en tout cas y ressemble... je le possède depuis maintenant 8 ans et je le sors de temps en temps des rayons de ma bibliothèque, j'en lis un ou deux extraits et je le repose.

Ce magnifique ouvrage en honneur de la marche regroupe pas moins de 120 extraits et textes, de Dante à John Muir en passant par Diderot, Balzac, Harrison, Proust ou encore Nietzsche, Poe ou Woolf. Certains m'ont rappelé les romans dont les extraits sont issus, d'autres m'ont donné envie de les découvrir, comme par exemple Voyage dans les Pyrénées de Victor Hugo.

La marche: tout un programme. On marchait, dans le passé, pour aller d'une ville à l'autre, c'était parfois lié au travail. Aujourd'hui, on marche surtout pour voir le monde, se libérer des contraintes, respirer l'air frais, mais la marche induit aussi un rythme ralenti, des pensées qui surgissent, une forme de méditation qui s'installe dans la durée, une contemplation du monde aussi.

Lire ce recueil de texte est en soi une marche immobile qui transporte le lecteur. J'ai redécouvert des textes d'un monde oublié où les déplacements ne se faisaient alors qu'à pied ou à cheval, où les distances étaient plus courtes en km mais où on marchait parfois si loin. Ici on prend le temps, on n'a pas le choix, oubliez Kerouac et ses milliers de km en voiture.

Ce recueil me rappelle un autre que je garde aussi précieusement et qui m'est cher: Imprécis de la pluie, d'Yvette Rodalec, magnifique ouvrage à feuilleter lui aussi, à méditer.

Seul et unique bémol: il y a tant de choix, le recueil est si dense, que je ne sais souvent pas par quoi commencer!

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Les godillots

Antoine de Baecque a déjà largement exploré l'histoire de la marche et de la randonnée qu'il pratique semble-t-il régulièrement depuis longtemps ; on lui doit quelques livres sur le sujet notamment « La traversée des Alpes, essai d'histoire marchée », 2014. Il n'aime rien tant que la raconter par les pieds, en témoigne ce dernier et fort instructif petit essai, lui aussi trempé au jus de chaussettes car consacré à l'accessoire le plus trivial mais le plus emblématique de la marche à pied : le godillot. Le lecteur est gratifié dès les premières pages d'une photo de sa vieille paire de pompes vintage, Isba Supertreck 1983, sortie droit du placard ! Gloire au godillot. L'histoire vous barbe, vous effraie, vous déprime, cette lecture est aussi pour vous. C'est un manifeste « d'esprit rando », le titre l'indique, dont le principe d'action proclamé est une méthode de crapahutage interdisciplinaire tous azimuts qui doit beaucoup à son objet d'étude auquel est rendu une vraie dignité. Si des mots tels que godasse, croquenot ou brodequin agrémentent le parler usuel ou argotique on a souvent oublié leur origine. Il en va autrement du godillot, historiquement daté, dont la fortune est liée au patronyme d'un entrepreneur avisé qui le transmit un jour sans le vouloir dans le langage commun (Alexis Godillot 1816 – 1893). L'acte de naissance du godillot a donc l'odeur de l'industrialisation et du capitalisme naissant sous les auspices de Badinguet dans les feux du second empire, et surtout celle d'une réussite économique indubitable (Godillot devint le fournisseur attitré de l'armée impériale). C'est la première partie de cet essai vivifiant (il en compte cinq) qui s'intéresse en creux à l'évolution culturelle et sociologique de la marche à pied à partir d'une chaussure primitive à clous jusqu'à la chaussure sportive moderne.



De réformes en innovations techniques (la révolution de la semelle viendra des Dolomites en 1915 et le coup de grâce du caoutchouc), le godillot a très vite incarné un certain nombre de valeurs se greffant sur l'imaginaire collectif. Aux pieds des soldats de 1870 jusqu'à la der des ders (il ne leur évitera pas la défaite…) ou plus tard dans les années trente à ceux des premiers bataillons de touristes randonneurs, il était soit symbole de régénération nationale soit celui d'un idéal pédestre et sportif renforcé après guerre avec la création de mouvements tels que le scoutisme ou celui des auberges de jeunesse. Quand la caserne s'appropriait la culture godillot en chansons, la scène l'intégrait à la Belle Epoque avec le comique troupier au caf'conc' et le succès se prolongeait au théâtre (vaudevilles et autres gaietés de l'escadron) puis à l'écran, de Fernandel aux bidasses mal chaussés des années soixante-dix. Après les grands Boulevards – il n'y avait qu'un détour à opérer – voici notre auteur qui emprunte les chemins inattendus de la peinture où contre toute attente le godillot s'immisce pour susciter la controverse (chapitre 3, Les souliers de van Gogh ou la chaussure misère). Enfin l'éclat de rire satirique final indispensable, à l'avènement de la cinquième république, pour le parti du Général (chapitre 5, le péché inconditionnel du gaullisme ou les godillots du Général). De Badinguet au Grand Charles voilà l'histoire documentée d'une "démocratisation pédestre" abondamment illustrée où l'on s'instruit et l'on s'amuse parfois. Ravie de cette découverte des éditions Anamosa.

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Nuits parisiennes : XVIIIe-XXIe siècles

Dans l'introduction, l'historien Antoine de Baecque signale qu'il n'est pas du tout un noctambule; ou du moins pas du tout un fêtard, mais qu'il apprécie énormément les récits portant sur les nuits parisiennes depuis la Révolution.

C'est aussi mon cas, et j'ai donc adoré ce beau livre qui est au croisement de l'histoire culturelle, politique, de l'histoire des modes et des arts. Le livre lui-même constitue un joli objet magnifiquement illustré (photos, tableaux en grand nombre), et d'ailleurs sur un format.

Et puis il y a le contenu absolument remarquable et passionnant. Antoine de Baecque, normalien, agrégé, docteur en histoire est tout à la fois un brillant historien, mais un historien à part, dont l'intérêt principal a dévié vers le cinéma de la Nouvelle vague, puis, plus récemment sur la marche.

L'ouvrage se lit de manière extrêmes plaisante. Il y aussi le plaisir, purement littéraire celui-ci, de lire de jolies extraits chois par l'auteur sur les nuits parisiennes (ainsi de jolis textes de Simone de Beauvoir ou de Léon-Paul Fargues mais aussi des dizaines d'autres moins célèbres). Les chapitres sont chronologiques et abordent ainsi les fêtes royales puis révolutionnaires avant d'aborder les fêtes impériales etc...Les derniers chapitres font une place à l'histoire contemporaine. De Baeque explique comment les boites de nuit sont nées à Paris, il analyse le mythe de Saint-Germain-des-Prés dans des pages passionnantes. Et puis la toute fin aborde les célèbres "discothèques" du genre Castel ou autre. Johnny Halliday, Régine dans un livre d'histoire aussi savant c'est assez amusant. Et puis sur une superbe double page, Françoise Dorléac en train de danser...

Un livre que j'ai adoré qui ne fait pas du tout dans la petite histoire, mais dans l'histoire avec un grand H. Le chapitre sur Paris sous l'Occupation dans lequel j'ai appris beaucoup de choses achèvera de vous en convaincre !
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Philosophie de la marche

Un petit recueil de textes et d'interviews assez plaisant.

Il n'y a pas beaucoup de philosophie là-dedans mais tout de même quelques aperçus sur des auteurs à découvrir.

On passera sur le snobisme anti-technologique de Sylvain Tesson: pas question de parcourir les sentiers de grande randonnée mais on use intensivement des cartes IGN! croit-il vraiment que ces cartes ont été réalisées sans technologie?

On passera aussi sur les considérations sociologiques qui sous cette forme ramassée consistent à classer les humains dans des cases artificielles (ce qui n'est pas le cas de tout travail sociologique).

Il reste une petite ouverture sur la philosophie et l'envie de lire le livre de Frédéric Gros: Marcher, une philosophie; les aperçus littéraires; et les expériences: celle hors normes de Sarah Marquis (une compatriote de Nicolas Bouvier), et celles plus ordinaires mais bien vues de David le Breton.

Plutôt une porte ouverte vers d'autres lectures.

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La traversée des Alpes : Essai d'histoire mar..

Les Alpes. Ses marmottes, chamois et autres bouquetins. Ses GR et ses marcheurs, au plus ou moins long court. Antoine de Baecque se lance le défi : la traversée du massif par le GR 5. Lac Léman-Nice : 1 mois, 650 km, 30 000m de dénivelée. Rien que ça. Ça sera tenu.

Journal de marche et histoire du sentier : origine des différentes portions du sentier, matériel de randonnée, aménagements successifs des lieux traversés et démocratisation de la randonnée.

Les pas de pionniers se placèrent dans des traces multiséculaires : voies de commerce et de contrebande entre les différentes vallées et les pays frontaliers, voies de pèlerinage (les populations alpines restent pieuse, du moins attachés à leurs saints, notamment la Vierge. Ils en escomptent protection contre les aléas climatiques), voies militaires et voies de transhumance. Les pionniers de la randonnée, souvent issus du mouvement scout et du CAF possédaient un équipement lourd mais solide : sacs (système de portage sur les reins inspiré notamment des contrebandiers) et chaussures (cloutées) de cuir, bâton de marche en bois, sous-vêtement en laine... Tout est devenu beaucoup plus léger et confortable.

L'aménagement du territoire est ce qui a fait le plus réfléchir, voire rager parfois l'auteur. Si les parcs naturels préservés, les vallons et les versants qui ont conservé leur côté sauvage le charme (tout ce qui garde son caractère authentique en fait, moutons et loups compris). Les parcs naturels (la Vanoise et le Mercantour), en tant que réserve géologique, botanique et animale ont toute son amitié. En revanche, tout ce qui date de l'immédiat après-guerre et des 30 Glorieuses, le tout béton sans discernement, les énormes stations de ski destructrices d'environnement, tout cela est condamné sans appel. Et son corollaire : le tourisme de masse ; c'est là où j'ai plus de mal. Certes, les touristes ne font pas toujours bon ménage avec respect des règles et peuvent perturber la vie des autochtones, mais ils les font vivre aussi. Il s'agit, comme toujours de trouver un juste équilibre (mais c'est sûr que construire un golf dans la montagne me semble condamnable également.) Mais aussi tout ce qui concerne la guerre : toutes les frontières ne sont pas la Suisse et de temps en temps avec l'Italie les rapports furent plutôt conflictuels ; des forteresses de haute montagne furent donc construites à partir de la fin du 19è siècle en deux vagues : Séré des Rivières puis Maginot. Le tourisme guerrier les fait un peu revivre.

La mise en place des balisages, l'amélioration du matériel la parution des guides permirent à plus de monde et toujours plus de monde de vagabonder sur ces chemins. Avec plus ou moins de bonheur pour les habitants du cru et le paysage. Car qui dit beaucoup de monde, notamment avec des enfants, dit aussi sécurisation et domestication de la nature : poubelles (mais ça ce n'est pas un mal), lacs surveillés, sécurisés, balisages multiples, multiplication des sentiers et des variantes...

Et le journal de marche alors ? Il occupe finalement assez peu de place, puisqu'il s'agit d'un résumé, le vrai journal étant gardé dans l'intimité de l'auteur. Il est cependant honnête, ne cache rien de ses fantasmes, douleurs, peurs, appréhension (dont celle de dormir en dortoir dans un refuge...)

C'est donc plus un livre un livre d'histoire, très abordable et intéressant. Que vous soyez adepte de la rando ou non, en montagne ou non, il offre un bon panorama de ce que peut être l'influence de l'homme sur son environnement, parfois depuis des temps reculés (voire la vallée de merveilles). Influence, pour le pire et le meilleur, mais qui est toujours révélatrice d'un air du temps et de nos rapports compliqués, parfois conflictuels avec la nature.



L'itinéraire du GR, pour donner une idée :

http://www.mountain-is-good.com/articles.php?lng=fr&pg=296



De Baecque :

http://www.franceculture.fr/emission-la-fabrique-de-l-histoire-histoireactualites-du-vendredi-14032014-antoine-de-baecque-2014-0

http://www.franceculture.fr/personne-antoine-de-baecque.html


Lien : http://avecvuesur.over-blog...
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Eugénie



Au début du XIXe siècle, les contours de la psychiatrie se dessinent. L’aliénation fait l’objet de l’attention du Docteur Jean-Pierre Falret. Il dirige la section des « idiotes » à l’hôpital de la Salpêtrière et cherche à améliorer leur état si ce n’est les guérir. On comprend que pour beaucoup, ces femmes souffrent de dépression et de psychose.

Il s’agit d’appliquer les préceptes hygiénistes de l’époque : on veille à l’hygiène corporelle mais aussi à l’hygiène de l’âme en instaurant la prière.

L’intention est louable mais voilà, ces femmes ont également le statut de prisonnières et sont davantage considérées comme des cas à explorer que comme des personnes. Le bal des folles relaté dans le roman de Victoria Mas est évoqué. Aucun respect ne leur est donné, aucune dignité n’est préservée. Ça vous donne une idée du contexte.

Jean-Pierre Falret, qui ambitionne la gloire, décide de tester ses méthodes sur ce que l’on appelait communément les crétins des Alpes.

Ce roman raconte le périple de la mission dans les Alpes de Haute-Provence qui conduit le fils aîné du Docteur Falret et un confrère. Il s’agit de ramener à la Salpêtrière des « crétines » et de les guérir.

La première moitié du roman est consacrée au trajet dans la montagne (on est dans les années 1820, les moyens de locomotion sont encore rudimentaires) et à l’achat (oui oui) de ces jeunes filles difformes et visiblement sans intelligence. Trop contents de s’en débarrasser, les parents n’hésitent pas une seconde devant le billet de 100 francs.

Parmi les quatre enfants ainsi enlevées, Eugénie est celle qui sera le plus longtemps observée. Les méthodes échoueront. Elle deviendra un genre d’animal de cirque, exposée dans tout Paris. Sa triste destinée m’a fait penser à celle de la Vénus Hottentote.

Autant dire que la nausée a accompagné cette lecture malgré les descriptions bucoliques du périple montagnard et de la tendresse avec laquelle l’auteur décrit Eugénie.

Historien, l’auteur s’appuie ici sur les notes de Jules Falret, célèbre aliéniste et fils aîné du médecin responsable de la section des « idiotes » de la Salpêtrière. Celui-ci se montre plus humain que son père et restaure une certaine dignité à Eugénie.

L’auteur a donc transformé sa matière en texte littéraire et nous livre de façon assez neutre le compte rendu de ces expériences. C’est terrifiant.

J’avoue ne pas avoir les nerfs assez solides pour prendre le recul nécessaire et apprécier les apports à la médecine d’une telle maltraitance. Du reste, est-ce possible ?

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Écrivains randonneurs

Voila un livre qui donne une furieuse envie de marcher ET de Lire

Disons le tout de suite, pour les fanatiques de livres sur la marche, qu'il peut être parfois un peu redondant, mais pas tant que ça.

On y trouve des pointures comme N Bouvier, JC Bourlès, ou Jim Harrison, des amateurs plus récents dont j’ai eu l’occasion de vous parler : JL Hue ou F Gros sans oublier nos classiques de Thoreau à Emerson en passant par Jean Jacques Rousseau.



Mais surprise j’ai trouvé là des noms inconnus, des références oubliées et des extraits de livres aujourd’hui introuvables hors des archives des bibliothèques.

Ce sont ces textes là qui ont fait mon bonheur et je vais tout faire pour vous allécher.

Pétrarque par exemple qui n’a pas fait que gravir le Mont Ventoux, ou allez Hazlitt, ce nom ne vous dit rien ? alors c’est que vous n’avez pas lu Helen Hanff et ce sera votre premier oubli à rattraper.

Ou alors Agricol Perdiguier, rien que le nom donne envie d’en savoir plus, cet avignonnais va faire son Tour de compagnon du Devoir et son tour de France a une sacrée saveur.

Rimbaud, oui oui le marcheur du désert, oui mais pas que….le voilà faisant la traversée du Gothard où il trouve la neige qui l’oblige à trouver refuge à l’hospice du lieu.



Et ces récits du Pèlerin Russe tout empreints de mystique, lui qui n’a dans son sac qu’ « une Bible, du pain et c’est tout »

Piquons parmi les romantiques, il n’y a pas que Chateaubriand ou Lamartine, Goethe est aussi un grand marcheur, mais aussi bien moins connu Etienne Pivert de Sénancour qui « n’imagine rien hors de la nature ».

Plus près de nous Julien Gracq et ses Carnets du grand chemin

Et ça c’est sans compter sur les montagneux et leurs multiples voyages dans les Alpes qui sont parfois d’une « sublime horreur » pour le dire comme Victor Hugo.

Là je vous sens accrochés et prêts à me suivre sur ces chemins et sentiers, en promenade avec Walser ou à la découverte du monde.

« A travers ces textes, la marche apparaît comme la meilleure façon d'appréhender le monde, à vitesse humaine, au rythme de sa propre introspection... »

Il parait qu’il y a six millions de français qui partage cette façon là d’appréhender le monde ! Vous en faites peut être partie ?


Lien : http://asautsetagambades.hau..
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La France de la Révolution : Dictionnaire de ..

Toujours intéressant d'en connaître plus sur la Révolution !



Ce dictionnaire de Abolition à Zéro nous conte certains faits.



En passant par les costumes, les coups d'Etat, les Muscadins, la Queue de Robespierre et le tutoiement. Savez-vous que :

- S'habiller sous la Révolution est un choix politique, et le costume révolutionnaire prend l'apparence d'un fait social et symbolique majeur.

Ainsi, dès 1789, au nom de l'égalité et de l'abolition des anciens privilèges, toutes les marques distinctives d'habillement sont abolies : l'épée n'est plus réservée aux seuls gentilhommes, la robe des magistrats est oubliée, la soutane et les habits monastiques sont proscrits.

- La finalité des coups d'Etat est inscrite dans la constitution de l'an III car elle a confié le pouvoir exécutif à un directoire de cinq membres, dont l'un est exclu par le sort chaque année, et le pouvoir législatif à deux conseils renouvelables par tiers annuellement. Cette organisation politique croyant en la vertu de l'homme politique idéal, désintéressé, absorbé par le bien commun, renvoyé régulièrement à ses études, a surtout engendré la frustration et l'envie de contourner les règles législatives.

- Les Muscadins sont, après la chute de Robespierre le 9 thermidor an II, quelques centaines de jeunes gens de Paris, enrôlés sous la bannière de Stanislas Fréron ; ils menèrent une guerre féroce contre les Jacobins et leurs symboles. Appelés aussi "Incroyables" et les filles "Merveilleuses, ils ne prononçaient jamais le "r" de Révolution, se parfumaient outrageusement de musc et étaient armés d'un gourdin ferré qu'ils appelaient leur "pouvoir exécutif".

- Il faut attendre le 13 janvier 1794 pour que, sous l'impulsion de Robert Lindet, membre du Comité de salut public, en charge des problèmes relatifs aux subsistances, la Convention nationale adopte la loi relative à la culture de la pomme de terre. Madame Mérigot, publie au printemps 1794 "La Cuisinière républicaine" qui enseigne les différentes manières d'accommoder ce tubercule.

- Charles Hippolyte Delpeuch de la Bussière, un acteur anonyme, employé aux écritures au service du Comité de salut public, sauva les comédiens emprisonnés en jetant à la Seine les dossiers.



je vous laisse découvrir d'autres anecdotes en feuilletant ce dictionnaire !
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La France gastronome

Reçu dans le cadre de la dernière Masse Critique, ce livre me replonge dans une de mes passions, la cuisine et son histoire au fil du temps. Ici, l'auteur se restreint à l'histoire du restaurant en France ou plutôt, à l'émergence des restaurants en France et à Paris particulièrement.



Le restaurant existe déjà à Londres tandis que Paris se contente d'auberges, de traiteurs, de rôtisseurs, de pâtisseries. Le premier à entamer le chemin vers le restaurant est Antoine Beauvillers qui sent venir le vent du changement. Un peu avant la révolution, il ouvre son premier établissement sur le modèle anglais et va, de ce fait, à l'encontre des différentes chartes de métier en vigueur pendant l'ancien régime. Et son idée plaît et la révolution est aux portes ; les nobles s'en vont ou se font couper la tête, reste alors sur le tapis les cuisiniers des hôtels particuliers, leur savoir-faire et leur batterie de cuisine !



Et c'est parti, la nouvelle bourgeoisie, riche de l'extorsion des biens de l'ancienne, va profiter de ses avoirs mal-acquis en faisant la renommée et la richesse, il faut le dire, de ces nouveaux chefs qui créent eux-mêmes leurs établissements aux endroits les plus en vue de Paris. Et ces endroits évoluent au grès du temps et surtout de la mode, et la clientèle choisi ses propres établissements en fonction de ses affinités. Les écrivains se retrouveront à tel endroit tandis que les politiciens dans tel autre, et alors, autour d'un menu pantagruélique au prix astronomique parfois, ils discuteront de la restauration de cette France bien amochée tout en buvant allègrement le vin venu des caves des palais et châteaux dévalisés.



La restauration a pris son envol et la gastronomie suit et l'on trouve alors des journalistes du goût et les premiers guides gastronomiques. Ce n'est pas tout, des écrivains gastronomes vont travailler à l'élaboration de la physiologie du goût et de la méthode du bien manger en société choisie. Les chefs eux-mêmes vont s'y mettre et voilà les vrais premiers livres de cuisine édités pour le bonheur de tous.



Drôle quand même d'imaginer que cette révolution culinaire à pris son essor à la révolution française et que la terreur à vu la gastronomie naître. Une gastronomie bien française qui sera dès lors reconnue dans le monde entier !



Un livre passionnant pour qui s'intéresse au monde de la cuisine ; ainsi, chaque chapitre se termine par quelques recettes bien choisies des chefs mentionnés dans ces derniers.

Un document assez barbant à lire vu les nombreuses énumérations et répétitions qui ruinent le style et nuisent à la teneur du texte et donc à l'analyse de l'auteur.

Une étude amusante qui m'a fait à nouveau feuilleter les nombreux anciens ouvrages de cuisine que j'ai à la maison et notamment ceux cités dans ce beau livre.

Lire une recette de cuisine dans un vieux recueil est pour moi un régal, j'aime les vieilles tournures et les anciennes manières.

Et voir une même recette évoluer de chef en chef au fil du temps est une magnifique mise en bouche d'où l'on sort juste affamé ;-)
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La France gastronome

Ce petit livre savoureux est à déguster avec une carte de Paris à la main, pour visualiser les lieux (et s'y rendre quand ils existent encore). Nous sommes accompagnés des gastronomes hauts en couleur avec qui on fait ce parcours sur les quelques années (1780-1810) qui on vu naître les grands restaurants Parisiens, modèles mondiaux de la gastronomie.

Ce n'est pas que Paris ait inventé LE Restaurant avant tout le monde, mais les français ont su le mieux en parler !

Quelques recettes traditionnelles savoureuses, des citations de grands gastronomes émaillent ce livre, dont on regrette le manque de cartes pour s'y retrouver dans les rues de Paris (pour les non parisiens), de fac similés de menus ou de recettes d'époques, de gravures etc...

Mais comme l'historien Antoine de Baecque sait nous raconter des histoires en nous faisant saliver, on lui pardonne d'autant que ça donne envie de rendre visite aux restaurants historiques toujours présents !
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Tim Burton

Ils sont tres rares les créateurs du niveau de Tim Burton , qui ont révolutionnés la conception du spectateur .

Burton c'est un cas unique dans l'histoire contemporaine du cinema .

Cet homme est parvenu à créer un univers à part entière , à inscrire son cinema dans l'histoire .

L'on ne peut placer Burton dans la liste des réalisateurs pour adulescents , Burton est un auteur , un vrâi , unique .

Même si l'on peut estimer que Burton tourne trop depuis quelques années , il n'en reste pas moins que chacune de ces œuvres sont importantes .

Il aurait merite d'avoir un livre à sa hauteur , un livre qui fasse ressortir son âme si particulière au moment de la création .

Même si ce livre est de qualité , il apparaît que l'on a peu ici d'éléments propres à Burton , et trop d'éléments basiques .

C'est dommageable .
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Les talons rouges

Je ne me rappelle plus comment ce livre est arrivé dans ma pile à lire !

Émile (?) signait sur un post-it, posé sur la couverture et me souhaitait une belle lecture !

Un livre présenté comme un roman historique mâtiné avec des histoires de vampires !

Vraiment pas mon truc !

L'envie d'une petite chose facile à decouvrir après une grosse déception littéraire et me voilà partie pour cette découverte.



Nous sommes dans les années 1789, mes souvenirs scolaires sont lointains mais les dates de la révolution traînent dans mes neurones.

Une bande de jeunes nobles prêts à se lancer dans l'aventure de la démocratie en abandonnant leurs particules dans les fosses de l'histoire.

Des fêtes où se mêlent toutes les classes de la société qui finissent vers les Halles de Paris, près du marché de la boucherie où commence les travaux de l'abattoir, les trottoirs rouges et les jeunes débauchés qui viennent y traîner leurs chaussures à talons, martelant le sol imbibé de sang ... voilà ceux que l'on nomment les talons rouges !

C'est bouillonnant, l'actualité de cette période est revue et corrigée avec de vrais personnages.

Par exemple

Jean Jacob (1), qui croise la route de sosies de célébrités,

Anne-Josèphe Théroigne, dite de Méricourt (2), première féministe même si le terme n'était pas encore apparu dans le vocabulaire français,

Antoine Beauvilliers (3), créateur du premier véritable restaurant et auteur de "l'art du cuisinier" classique de la littérature gastronomique,

On évoque l'histoire de la France avec l'épisode du vote de la mort de louis XVI

« Quelle peine sera infligée à Louis ? » (4) et l'épisode de l'entrée au pantheon de Michel Lepelletier (5),

On suit les bagarres entre les différentes factions des troupes révolutionnaires ...

Les cordeliers (6), les jacobins (7), les girondins (8), les montagnards (9).

On y croise ce qui s'appelait l'armée noire (10).



On se perd, on se retrouve dans l'histoire de notre révolution... pour pimenter le tout un petit zeste d'initiation au vampirisme comme un zeste d'exotisme.

En conclusion, ce livre est un excellent remède pour réactualiser nos souvenirs sur cette période de l'histoire.





(1)

Jean Jacob, (1669-1790) est une personnalité du Jura, supposé être mort à plus de 120 ans. Son grand âge supposé, mais sujet à controverse, lui permit d'obtenir une certaine notoriété à la fin de sa vie et, par exemple, de rencontrer les membres de l'assemblée nationale en 1789 à Paris.



(2)

Anne-Josèphe Théroigne, dite de Méricourt, (1762-1817), est une femme politique liégeoise. Pour elle, les femmes « ont les mêmes droits naturels que les hommes, de sorte qu’il est extrêmement injuste que nous n’ayons pas les mêmes droits dans la société ». Ce discours provoque la colère de la presse contre-révolutionnaire : elle y fait l’objet de moqueries et de propos désobligeants, dépeinte comme une débauchée, antithèse de la féminité, « pute patriote dont 100 amants par jour payaient chacun 100 sous en contributions à la Révolution gagnée à la sueur de son corps ». Quand la France entre en guerre contre l’Autriche en avril 1792, elle fait campagne pour les droits des femmes à porter les armes : « Françaises, je vous le répète encore, élevons-nous à la hauteur de nos destinées, brisons nos fers. Il est temps enfin que les femmes sortent de leur honteuse nullité où l’ignorance l’orgueil et l’injustice des hommes les tiennent asservies depuis si longtemps ! » Mais son style, habit blanc et grand chapeau rond, et ses choix politiques la rendent impopulaire auprès des femmes du peuple. En vain, elle rédige un pamphlet passionné exhortant à l’élection de femmes représentantes avec « le glorieux ministère d’unir les citoyens et de leur inculquer le respect de la liberté d’opinion ».





(3)

Antoine Beauvilliers, (1754-1817), est célèbre pour avoir ouvert le premier véritable grand restaurant à Paris. Né de parents obscurs, Beauvilliers fut destiné dès l’enfance au métier de cuisinier, et il en suivit tous les degrés. S’étant bientôt fait une réputation très étendue, Beauvilliers ouvrit, à la veille de la révolution française, au Palais Royal, sous son propre nom,  un des plus beaux restaurants de la capitale, Le Beauvilliers et il y acquit quelque fortune. C’était un des lieux de rendez-vous de la réaction.

En effet, Beauvilliers, sans doute considéré comme le premier homme de son siècle dans l’art culinaire, se montra fort opposé aux changements politiques et il essuya, en 1795, des persécutions qui l’obligèrent à quitter son commerce auxquels toutes ses pensées le rappelaient néanmoins. Ce fut dans ces jours mouvementés qu’il composa un des meilleurs ouvrages jusqu’alors connus dans l’art culinaire, sous le titre de "L’Art du cuisinier".



(4)

749 députés de la Convention, absents 23.

361 ont voté pour la mort sans condition,

26 ont voté pour la mort avec l'amendement de Mailhe

44 ont voté pour la mort avec sursis

290 ont voté pour d'autres peines

Total des votes : 721, 5 se sont récusés ou abstenus

Majorité absolue.................................... 361.



(5)

Décret du 22 janvier 1793 ordonnant le transfert du corps de Lepeletier :

Article I

Mercredi, 23 janvier, l'an second de la République, à une heure après midi seront célébrées, aux frais de la Nation, les funérailles de Michel Lepelletier, député par le département de l'Yonne à la Convention nationale.

Article II

La Convention nationale assistera tout entière aux funérailles de Michel Lepelletier. Le Conseil exécutif, les Corps administratifs et judiciaires, y assisteront pareillement.

Article III

Le Conseil exécutif et le Département de Paris se concerteront avec le Comité d'Instruction publique, relativement aux détails de la cérémonie funèbre.

Article IV

Les dernières paroles prononcées par Michel Lepelletier seront gravées sur sa tombe, ainsi qu’il suit :

"Je suis satisfait de verser mon sang pour la Patrie ; j’espère qu’il servira à consolider la Liberté et l'Égalité, et à faire reconnaître ses ennemis."



(6)

Le Club des cordeliers ou société des Amis des droits de l’homme et du citoyen est une société politique fondée le 27 avril 1790 et sise dans l’ancien réfectoire du couvent des Cordeliers de Paris. Membres les plus célèbres, Marie Joseph Chénier, Danton, Camille Desmoulins, Marat ....



(7)

La société des Amis de la Constitution, plus connue ensuite sous le nom de Club des jacobins, est une société de pensée qui a constitué, pendant la Révolution française, à la fois un groupe de pression et un réseau d’une remarquable efficacité. L’action du club, essentielle dès le début de 1790, devient dominante entre 1792 et 1794. La chute de Robespierre marque la fin du grand rôle politique exercé par le club et entraîne sa dissolution en novembre 1794.

Depuis cette époque, le nom et l’adjectif s’appliquent à un homme, une femme ou un courant politique partisan d'un pouvoir centralisé de l’État[6] et hostile à toute idée de son affaiblissement ou de son démembrement.



(8)

Les Girondins sont des hommes politiques républicains qui ont siégé à l'assemblée législative et à la convention en 1792 et 1793. Le nom donné à leur groupe politique est la Gironde car les principaux chefs sont des élus du département de la Gironde. Ils ont poussé à la déclaration de guerre en avril 1792. La politique d'expansion territoriale qu'ils favorisent après la victoire de Valmy provoque l'hostilité de tous les souverains européens. Les mesures militaires qu'ils prennent pour faire face à l'invasion du territoire déclenchent le soulèvement vendéen. Les Girondins, partisans de la liberté politique et économique refusent de prendre les mesures énergiques qui leur permettraient d'avoir l'appui des sans culottes afin de vaincre les ennemis de la république.



(9)

La Montagne (ses membres étant appelés « les montagnards ») était un groupe politique de la révolution française favorable à la République et opposé aux girondins. On y retrouve entre autres, Danton, Robespierre, Marat, Saint Just, ...

Pendant la révolution française, les députés de l'assemblée législative de 1791 les plus à gauche prirent le nom de montagnards, alors que les députés des bancs les plus modérés prenaient le nom de Plaine ou de Marais. Plusieurs explications sont proposées sur ces appellations. L'une des plus courantes veut que ces députés siègent à gauche sur les bancs les plus élevés de cette assemblée, d’où les références à la « Montagne », et, par opposition, à la « Plaine ».



(10)

L'armée noire ?

Il rappelle l’historique du processus d’affranchissement militaire qui existait dès l’Ancien Régime, pour dissiper ce faisant des équivoques ; il distingue l’affranchissement militaire des esclaves, qui autorise leur passage à la condition de libre mais qui conforte en fin de compte le système esclavagiste, de celui des libres de couleur qui représente la reconnaissance de leur état, puisque le port d’armes incarne l’idéal de l’homme libre. Il distingue aussi la revendication des libres de couleur sous la Révolution, fondée sur l’égalité des droits et des dignités sans considération ethnique, de celle des esclaves réclamant la liberté pour tous. C’est le cours des choses sous la période révolutionnaire qui finira par mêler les deux.

La première unité étudiée par Bernard Gainot est la Légion des Américains, composée essentiellement par des libres de couleur habitant la métropole. Elle est créée à l’initiative de Julien Raimond, alors intermédiaire privilégié parce que représentatif des libres de couleur de Saint-Domingue, qui pour l’heure ne font pas leur la cause de l’abolition de l’esclavage. Le patriotisme de la communauté parisienne des gens de couleur en 1792 – vivier de la Légion à ses débuts – relève d’une stratégie d’ascension sociale et d’un projet politique d’intégration civique qui n’exclut pas des espérances de réussite individuelle. Le chevalier de Saint-George – nullement militaire mais emblématique de l’intégration des gens de couleur – en prend le commandement. Il n’est pas indifférent que l’unité choisie soit une légion, formation mixte autonome de troupes légères, à propos de laquelle l’auteur rappelle avec pertinence le débat qu’elle occasionne dès l’époque de Maurice de Saxe, débat que relance le commencement des guerres de la Révolution. S’agit-il d’un détachement provisoire de l’armée régulière ou d’un corps particulier non seulement par son utilisation tactique mais encore par sa nature et sa mentalité, l’apparentant dans ce cas à une troupe spéciale, voire à une troupe coloniale ? Dans ce cas aussi, les libres de couleur conserveraient un statut spécial au sein de l’armée régulière et leur intégration ne serait pas complète.

La création de la Légion devient définitive en décembre 1792 et elle comptera jusqu’à deux cents hommes dont certains originaires de grandes villes, des non-antillais et des soldats d’Ancien Régime, le plus célèbre d’entre eux étant Thomas-Alexandre Dumas. En fait elle n’existe que sur le papier, les soldats qui la composent sont dispersés dans plusieurs corps dont l’un va combattre en Vendée, certains officiers dont Dumas étant intégrés à titre individuel dans les régiments de l’armée régulière. Mais le ministère de la Guerre refuse l’intégration collective. Il était prévu qu’une partie des hommes parte pour les Antilles, toutefois, pour différentes raisons dont le fait qu’ils sont gagnés à la cause de la liberté générale, ils refusent et la Convention fait droit à ce refus. Ceux qui sont dirigés sur la Vendée sont réduits à un rôle de troupes supplétives pour la guerre civile (c’était aussi le rôle assigné à ceux qui auraient été dirigés vers les colonies), ce qui accentue la dégradation de leur image. En l’an I V, la plupart des officiers de couleur sont définitivement écartés.

Une autre trajectoire est celle des prisonniers de couleur, libérés des pontons anglais en 1797. Ils étaient les rescapés de la lutte menée aux colonies qui avait vu la levée en masse de la population noire et mulâtre. Sur place, l’amalgame fut mis en pratique après l’abolition de l’esclavage, bien qu’avec des limites à la Guadeloupe. Mais la réussite du processus supposait l’intégration dans l’armée de la métropole même et le Directoire fait machine arrière dès mai 1798 alors que la loi du 1erjanvier 1798 mettait fin au statut particulier des possessions d’outre-mer en garantissant la continuité de celles-ci avec la métropole, et que des arrêtés supprimaient le régime spécial des troupes coloniales. L’amalgame sans cesse différé des militaires antillais conduit à regrouper plus de deux cents hommes en deux compagnies sur l’île d’Aix, dépendant du dépôt colonial de Roche-fort. Des raisons budgétaires, l’alignement des soldes se révélant trop onéreux pour les finances publiques, se conjuguent à la mauvaise image de ces soldats, due à des raisons ethniques mais aussi politiques et expliquent le traitement discriminatoire pratiqué à leur encontre. Celui-ci fait l’objet d’une polémique au cours de laquelle le ministère de la Marine, infiltré par des groupes de pression anti-abolitionnistes, avance pour se disculper des arguments qui laissent pressentir le désarmement général des hommes de couleur sous le Consulat. Ils sont finalement renvoyés à la Guadeloupe. Cet épisode, mis en lumière par Bernard Gainot car jugé crucial par lui, a d’importantes conséquences sur les événements ultérieurs de la Guadeloupe puis de Saint-Domingue. Il n’est pas indifférent que parmi ces discriminés se trouvent Magloire Pélage et Louis Delgrès protagonistes de la révolte de 1801-1802 en Guadeloupe.
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François Truffaut

Cet ouvrage est en fait le catalogue de l'exposition organisé par le Cinémathèque du du 8 octobre 2014 au 25 janvier 2015 qui se propose d’approcher au plus près l’univers intime du cinéaste, pour lequel l'écrit et la chose écrite tenaient une place essentielle.



Scénarios annotés, ouvragés, raturés, correspondances, notes manuscrites, carnets se mêlant à des extraits de films, documents audiovisuels, photos ou encore affiches attendent votre visite pour comprendre le génie de l’artiste qui était également un habitué de la Cinémathèque qu’il fréquentait assidument.



L'ouvrage suit donc la lignée de l'expo en puisant dans les archives personnelles de François Truffaut et propose de parcourir sa vie et son œuvre en revisitant les grands thèmes qui l'ont inspiré : le rapport masculin/féminin, l'Amérique, l'éducation sentimentale, la littérature...



Cet ouvrage explore l'intimité de la création, et propose de parcourir, à la lumière de jalons biographiques, les grands thèmes qui l'ont inspiré (le rapport masculin / féminin, l'Amérique, l'éducation sentimentale, la littérature, etc.), les mettant en relation avec son travail d'écriture (de scénarios en critique cinématographique, de carnets noircis en facsimilés de correspondance, etc.).



Illustré de photographies de tournages inédites, enrichi de témoignages de ceux qui ont travaillé sur ses films, cette sorte de journal nous guide dans la découverte des facettes moins explorées d'un cinéaste fervent lecteur, admirateur de Balzac comme des auteurs américains, d'un écrivain volcanique et infatigable.



Si François Truffaut s'est dévoilé tout en se cachant derrière ses personnages, cet ouvrage rassemble les indices qu'il nous a laissés, pour mieux rendre hommage à l'une des plus grandes figures du cinéma français.



Photographies de plateau inédites, séquences de films, carnets annotés, livres raturés, listes de travail, plans de tournage sont associés aux témoignages inédits de ceux qui ont travaillé à ses côtés. Ils mettent en lumière, au plus près de l’œuvre, les thématiques clés qui parcourent de bout en bout la filmographie de cette grande figure du cinéma français.



le catalogue de l’exposition, recueil de contributions et de documents coordonné par Serge Toubiana, rend compte avec beaucoup d’attention de l’œuvre du cinéaste en reprenant la mise en valeur inédite des très nombreuses notes de travail opérée par l’exposition.



Cette richesse documentaire permet aussi d’explorer une facette moins connue du public, qu'on retrouvera évidemment dans le troisième livre de ma sélection, celle d’un fervent lecteur, admirateur de Balzac, Cocteau, Roché ou encore Bradbury, d’un écrivain volcanique et infatigable, entre critique de cinéma, correspondance foisonnante, projets de films et scénarios. Un somme inconsidérable que tout fan de Truffaut se doit de posséder dans sa bibliothèque!!


Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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