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Critiques de Anne Berest (997)
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La carte postale

Un fil conducteur pour ce livre, la réception d’une carte postale en janvier 2003, et qui déclenchera le récit sur la Shoah et sur les racines juives de l'auteure : Anne Berest.



La réception de cette vieille carte postale de l’opéra Garnier sur laquelle sont inscrits les prénoms de quatre membres de sa famille, morts à Auschwitz en 1942 : Ephraïm, Emma, Noémie et Jacques. Qui a écrit cette carte postale et pour quelle(s) raisons(s) ?



Ainsi démarre la quête de l’histoire de la famille Rabinovitch, de la Russie, de la Lettonie, avec un passage en Palestine pour décider d’aller en France. A priori un refuge ! Mais loin de là, car déjà le joug du nazisme sème l’effroi dans la population européenne. Ainsi sont décrits, avec justesse, les conflits d’intérêts des peuples, la lâcheté, la délation, bref le côté de la noirceur humaine...Sans relâche Anne Berest cherche à comprendre pourquoi toujours ce rejet du peuple juif ; quelles raisons décident à le proscrire et décider de son extermination ?



Un récit écrit avec justesse, d’une grande sensibilité, sans pathos pourtant devant le destin tragique de millions de juifs pendant la Shoah. Sans doute l’auteure a-t-elle enfin trouvée grâce à celui-ci, non seulement le passé de sa famille mais également la paix sur ses divers questionnements de sa judaïcité.



Un récit qui fait suite, à un autre ouvrage lu récemment : « Le voyage de Cilka » de Heather Morris, qui rappelle également les atrocités commises pendant cette période douloureuse des camps de concentration ; et avec quelle facilité, l’être humain a tendance à expurger ces faits irrémissibles qui sombrent dans les ténèbres de la mémoire.


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La carte postale

Encore une chronique sur ce livre controversé lors de la dernière rentrée littéraire, me direz-vous.

Je pensais le lire sans en faire la critique, juste pour me faire une idée après avoir été ébranlée par la virulence de Camille Laurens dans Le Monde, et puis...



Anne Berest poursuit le travail réalisé avec sa soeur Claire dans Gabriële, où elles partaient à la recherche de leur arrière grand-mère, effacée de l'histoire familiale et artistique pour des raisons que nous comprenons mieux à la lecture de La carte postale.

Ici elle entreprend, avec sa mère cette fois-ci, une enquête sur sa grand-mère maternelle, seule survivante de la seconde guerre mondiale, et ses arrières grands parents et les deux autres enfants morts à Auschwitz, autour d'une carte postale anonyme reçue dans les années 2000. Une main malhabile a écrit sur cette carte les quatre prénoms des disparus du camp de concentration.

La saga familiale est complexe, marquée de trous, de souvenirs enfouis, de pans entiers disparus, de personnages oubliés, d'énigmes non résolues, de mères souvent absentes.

Construit sur une alternance de scènes actuelles composées pour l'essentiel de dialogues entre l'autrice et sa mère et de chapitres consacrés au périple de cette branche de la famille à partir des années 30, en Pologne, Lettonie, Palestine, puis pendant la seconde guerre mondiale en France, le roman est bancal, et j'ai failli abandonner sa lecture au bout d'une centaine de pages, gênée par le mélange de démarche d'enquête et de passages romancés où sont prêtés à ses aïeuls des propos et des actes imaginés sur la seule base des minces éléments biographiques fournis par sa mère.

Et puis, en poursuivant la lecture, le malaise s'est estompé, l'authenticité de l'autrice a pris le pas et a gommé les imperfections du livre. Bien sûr, écrire sur les camps de la mort à partir de bribes de sa généalogie est osé et risqué et certaines scènes auraient pu être évitées mais la quête d'Anne Berest est poignante et elle nous émeut jusqu'aux larmes quand elle nous fait partager la vie de sa grand-mère pendant l'occupation et lors du retour des rescapés de la Shoah à l'hôtel Lutetia.

Ses interrogations sur l'identité juive en France aujourd'hui quand on n'est pas croyant, et sur ce qu'on doit transmettre à ses enfants, retiennent également l'attention.

La carte postale n'est pas une grande oeuvre littéraire, ni un document historique étayé, mais c'est un livre émouvant qui se lit comme un thriller et qui ne méritait pas, à mon avis, la méchanceté de la feuilletoniste du Monde, dont j'ai beaucoup aimé Fille, soit dit en passant.

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La carte postale

Histoire vraie autobiographique qui commence à la réception de cette carte postale anonyme en janvier 2003 ... Point de départ : l'opéra Garnier. L'autrice nous raconte progressivement l'histoire des Rabinovitch, famille juive. Entre souvenirs, faits historique et quête d'identité on est embarqué dans cette histoire la boule au ventre ! Toutes les horreurs de la Shoah, de la déportation, des camps de concentration ne nous épargnent pas ! Lecture poignante et nécessaire ! Ce livre a reçu le prix Renaudot des lycéens 2021
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La carte postale

Roman remarquable et exceptionnel à différents points de vue !

Roman qui, au départ, me paraissait un peu "froid", dépourvu d'émotions mais, au fur et à mesure de la lecture, j'ai compris ( et apprécié)que cette réserve était absolument nécessaire pour découvrir cette histoire familiale. Sans cette réserve, impossible de prendre du recul tant les faits sont perturbants, dramatiques. Et, donc, je suis entrée dans le quotidien de cette famille par une petite porte. Famille juive mais non pratiquante, des Juifs "laïcs".

A travers les révélations de l'auteure, j'ai participé à leurs errances en Europe et dans le monde. J'ai ressenti leur souffrance d'être jugés, mal compris, pourchassés mais aussi leur volonté de s'en sortir, d'aider autrui, de toujours reconstruite, de croire en l'Humain. L'aspect historique de ce roman est indéniable. Et personnellement, j'ai beaucoup appris sur l'entourage de l'auteure, personnages du monde artistique, littéraire , contemporains de la période décrite.

Mais c'est la carte postale qui occupe une place de choix. Elle établit le lien entre les différentes générations et j'ai vraiment été touchée par ces portraits de femmes. La transmission de leur histoire est bien décrite, et l'auteure prend son temps, se pose pour prouver que cette transmission est indispensable à la construction de la personnalité des descendantes. Et de cette façon, elle loue la mémoire de ses aïeules.

Quant au style, il est rigoureux, précis et l'alternance des tons' journalistique' et intimiste apporte une note historique et sensible.

Un roman à placer entre toutes les mains, y compris, les grands-mères, les mères, les filles !
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La carte postale

Elle est là, au milieu des enveloppes et des courriers administratifs, la mystérieuse carte postale, griffonnée à la hâte et timbrée tout aussi expéditivement.

Elle est un rien vintage pour 2003 avec sa photographie de l'Opéra Garnier qui fleure bon une autre décennie.

Elle est anonyme surtout et s'orne de ces quatre prénoms qui bouleversent Lélia, la mère de la narratrice: Ephraïm, Emma, Noémie, Jacques.



Ephraïm, Emma, Noémie et Jacques, litanie de prénoms sortis de l'oubli, des pages jaunis de vieux documents familiaux et d'une histoire trop longtemps gardée sous silence, d'une histoire commencée en Russie et achevée dans le froid et la cruauté des camps de la mort.

Ephraïm et Emma étaient les parents, Noémie et Jacques les enfants.

Il y avait Myriam aussi, la fille aînée, celle qui a survécu et qui n'a jamais rien dit, la mère de Lélia et la grand-mère d'Anne.



Drôle de message que cette carte un peu jaunie qui permet à Lélia de raconter l'histoire des siens, de mettre en mots pour les siens l'épopée des Rabinovitch, drôle de courrier qu'elle classe ensuite dans ses archives familiales.

Bien sûr que la carte aurait pu tomber dans l'oubli, cet oubli confortable qui sonne tellement faux mais qui rassure tellement parfois quand l'histoire est trop lourde à porter et les mots trop douloureux mais il y a eu Clara et la cour d'école, Clara, l'arrière-arrière petite fille d'Emma et Ephraïm, qui sans savoir toutes les tempêtes qu'elle soulève du haut de ses six ans s'interroge sur sa judéité.

Anne, alors, se rappelle les non-dits de son enfance et le reste, le poids du silence quand il parle trop et le regard de ses parents le soir de la diffusion de "Shoah". Et la carte postale qui soudain l'obsède.

Qui l'a écrite? Et pourquoi?

Du plus profond d'elle-même monte soudain cette certitude vertigineuse: elle ne connaîtra ni la sérénité ni ne recollera les morceaux parfois épars d'elle-même et de sa vie tant qu'elle ne saura pas.

A l'aide de sa mère, d'un détective privé tout droit sortie d'un film de François Truffaut et d'un graphologue patenté, elle se lance dans une enquête éperdue en explorant une à une chacune des pistes qui s'offrent à elle...

La recherche de l'identité du mystérieux émetteur de la carte postale se révèle le point de départ de tant d'autres interrogations: pourquoi sa grand-mère Myriam fut la seule à avoir échappé à la déportation? Et pourquoi ne parlait-elle jamais des siens et de ses années de guerre? Que seraient devenus Noémie et Jacques s'ils avaient vécu? Et qu'aurait été son enfance, sa vie si elle avait su? Que signifie être juive quand tout ce qu'on en sait se résume à Auschwitz et la Seconde Guerre Mondiale? Quand on ne croit pas? Quel est le poids des secrets et de la généalogie dans la construction des descendants? Les hasards en sont-ils ou sont-ce des éclats de passé et de vérité qui tentent de se faire un chemin en pleine lumière après avoir été tus si longtemps?



"La Carte Postale" est un roman bouleversant et vertigineux où l'émotion affleure à chaque page, chaque mot.

Bien sûr qu'il dit l'innommable et la barbarie et fait oeuvre de mémoire, mais en auscultant la mémoire familiale et ses secrets, il va au delà et propose une réflexion fine et émouvante sur la transmission et le poids de l'Histoire et du passé. C'est aussi convainquant que passionnant, aussi fort que clairvoyant.



Et puis, il sort de l'oubli et de l'anonymat Ephraïm, Emma, Noémie et Jacques, petites lueurs broyées par des ténèbres que d'autres ont apporté, il leur rend la vie et à travers eux, c'est toutes les vies des tout ceux qui furent déportés qui rejaillissent, comme un ultime hommage, un dernier cadeau.

Il honore Myriam aussi et avec elle tous les survivants qui crevaient d'avoir vécus.

A l'heure où certains obscurantistes censurent "Maus" de l'autre côté de l'Atlantique, c'est un égard plus que nécessaire, un devoir qui se vêt de la grâce de la littérature et de l'humanité.



Ce n'est plus la carte postale qui était dans la boîte aux lettre.

C'était les Rabinovitch.



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La carte postale

1ere lecture de l'année 👌



Tout part d'une carte postale reçue sans signature avec 4 prénoms :les grands parents de la mère de l'auteur, de sa tante et son oncle.

L'auteur a besoin de comprendre de qui vient cette carte et pourquoi.

Nous remontons le temps :en 1918 jusqu'à aujourd'hui. Nous faisons connaissance avec la famille Rabinovitch, famille juive, leur fuite de Russie, leurs différents déménagements...la guerre, les atrocités de celle ci, les camps de concentration. C'est aussi des secrets de famille réussir à se reconstruire, à créer une famille, être juif.

J'ai adoré et avalé ce livre, il est très bien écrit, c'est un roman autobiographique, un hommage, pour ne pas oublier.

Je me suis attachée à Ephraim, Emma, Noemie, Jacques, mais aussi Anne, Lelia, Myriam.

Magnifique.

502 pages

📙📙📙📙📙
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La carte postale

C’est sans nul doute la découverte de ma rentrée littéraire. Anne Berest est déjà l’auteur de nombreux romans et la carte postale est sans nul doute l’une de ses plus grandes réussites. l’histoire débute par l’envoi d’une carte postale avec quatre prénoms inscrits dessus… ce sera le début d’une enquête familiale, historique, émouvante et profonde. C’est l’occasion de se replonger dans l’Histoire de ses ancêtres pour Anne. Elle s’est ainsi décidée à enquêter sur le passé de ses grands parents et de découvrir les horreurs de la grande guerre ! Tout est beaucoup plus réel si sa propre famille a été touchée, a souffert sous le joug des Allemands et de certains français aussi ! C’est aussi une quête initiatique sur la signification du mot « juif » dans une vie laïque.

Une histoire très biographique, très intime aussi qui ne peut pas laisser indifférent… c’est aussi un roman qui m’a donné envie de découvrir d’autres romans d’Anne Berest.
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La carte postale

En 2003, la mère de l'autrice, Lélia, reçoit une carte postale anonyme où sont écrits les noms d'Ephraim et Emma, ses grands parents maternels et de Noémie et Jacques, sa tante et son oncle. Tous 4 déportés en 1942.

C'est ainsi qu'Anne Berest aidée de sa mère, vont déterrer les secrets du passé, tenter de comprendre, d'élucider le mystère de cette étrange carte postale. Nous découvrons tour à tour l'histoire bouleversante des membres de la famille Rabinovitch, des jours heureux, insouciants; des exodes, multiples; de l'espoir d'une vie meilleure; des raffles aux camps; de la résistance au pire à venir... ce pan de l'histoire qui malgré le nombre d'ouvrages consacrés rend terriblement impuissant encore et toujours avec cette question immuable "comment a t-on pu laisser faire une ignominie pareille?" , ça noue la gorge, ça remue les intestins, ça brise le cœur...

Seule, Myriam, la grand mère d'Anne survivra, mais gardera à jamais dans les méandres de sa mémoire ces sombres années. Ce n'est qu'à force de recouper les informations: écrits des déportés qui font mentions des Rabinovitch, documents officiels archivés, témoignages, que le puzzle prendra forme. Une enquête extrêmement intéressante parsemée de la vie d'Anne et de sa mère, la question du judaïsme à toutes les époques, la transmission d'une histoire, de l'Histoire, la quête d'une identité trop longtemps bafouée.



Un roman différent des autres sur la seconde guerre mondiale, tout aussi nécessaire, pour ne jamais oublier.

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La carte postale

A partir d'une intrigante carte postale anonyme mentionnant quatre membres de sa famille déportés et assassinés pendant la Seconde Guerre mondiale, Anne Berest tente de remplir les pages blanches de son histoire familiale et de comprendre les fils invisibles qui perdurent à travers les générations. Construite en deux parties équilibrées - le récit historique et l'enquête sur l'expéditeur, la narration est parfaitement maîtrisée, rythmée, portée par une écriture très fluide. L'auteur joue avec intelligence entre réalité et fiction pour donner corps à une saga familiale qui démarre en Russie et traverse le vingtième siècle.



Elle réussit à porter un regard différent sur une période qui a pourtant fait l'objet de nombreux romans, notamment en expliquant comment la rébellion a été annihilée et la population aveuglée, permettant ainsi la coopération de la communauté juive sidérée et incrédule. La scène du retour des survivants au Lutétia est glaçante.



Au delà de l'histoire passionnante, la question de la transmission familiale m'a intimement touchée et interrogée sur mon absence d'ancrage géographique et ce sentiment tenace de n'être jamais à ma place...
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La carte postale

Ce récit, car il s'agit bien d'un récit et non d'un roman, Anne Berest part sur les traces de ses arrières grands parents ainsi que de son grand oncle et sa grande tante, anéantis à Auschwitz. Elle nous raconte comment avec patience et ténacité, aidée de sa mère, elle réussit à retisser les fils du destin dramatique de sa famille. Son livre est bouleversant à plus d'un titre : par le témoignage du drame de l'Holocauste qui vient frapper cette famille, par la quête de l'autrice sur sa propre identité et son rapport à ses origines juives, par le lien qui se renforce entre l'autrice et sa mère.

J'ai été profondément touchée par ce livre qui va m'accompagner longtemps. Nous ne guérirons jamais vraiment de cette horreur qu'a été la destruction planifiée et organisée de façon industrielle des Juifs.
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La carte postale

Énorme coup de cœur pour ce livre mais que j’ai mis longtemps à lire car il était trop lourd pour le lire d’une traite.

La carte postale raconte l’histoire vraie de l’autrice, à la recherche des traces de son histoire familiale, à partir d’une mystérieuse carte envoyée des années auparavant.

Le livre nous transporte juste avant la seconde guerre mondiale, à l’heure où les choix de vie pour les Juifs se sont révélés cruciaux. Et puis, on voit la Shoah (certains passages sont très durs), la Résistance, le retour des camps (certains passages sont encore plus durs), la vie qui continue, comment construire sa vie quand on a échappé à tout ça. Il y a aussi les questionnements de l’autrice sur son identité de juive alors qu’elle n’y connaît rien ou presque (j’ai trouvé ces moments passionnants).

La carte postale est un livre dur et beau, qui m’a énormément touchée. J’ai retenu mes larmes plusieurs fois mais je le recommande très fort !
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La carte postale

Une carte postale énigmatique envoyée en janvier 2003 à Lelia, la mère de l'autrice, est venue jeter le trouble dans la famille. Au dos de cette carte anonyme, quatre prénoms : Ephraïm, Emma, Noémie, Jacques. Tous furent déportés en 1942 à Auschwitz et n'en sont jamais revenus.



Qui a pu expédier cette carte ? Pour quelle raison ?

Aidée de sa mère, Anne Berest a mené une enquête approfondie, afin de mieux connaitre l'histoire de sa famille tout en s'interrogeant sur sa propre identité.



Beaucoup se sont déjà exprimés sur ce livre poignant et émouvant qui nous en apprend encore énormément sur cette sombre période de l'histoire et sur toutes les atrocités qui ont été commises arbitrairement. Je serai donc brève et ne pourrai que confirmer les critiques élogieuses.



J'ai été happée par la première partie, très dure, de cet ouvrage. L'autrice remonte le temps jusqu'au début de XXème siècle pour raconter la vie errante de la famille Rabinovitch, des juifs originaires de Moscou, qui par la force des choses durent fuir et s'exiler en Lettonie, puis en Palestine et enfin en France, à Paris. Mais c'est dans un petit village de Normandie qu'ils pensèrent, à tort, trouver un havre de paix.

Anne Berest raconte tout, avec précision et réalisme : l'angoisse quotidienne, l'arrestation, les camps français, les convois, l'arrivée à Auschwitz et même la chambre à gaz. Certains passages sont bouleversants difficilement soutenables.



La seconde partie du roman est plus complexe, moins abrupte. Les chapitres sont courts, le lecteur voyage entre les époques, les éléments d'enquête, les différents personnages, comme des morceaux de puzzle qu'on essaie d'assembler. Ce cheminement est parfois un peu déroutant mais toujours poignant avec des moments très forts et de nombreuses interrogations, en particulier sur l'identité juive.



J'ai beaucoup aimé la façon toute personnelle dont Anne Berest aborde le thème de la Shoah : histoire familiale, roman historique, thriller, témoignages. C'est puissant et très émouvant. Et que dire de la touchante relation mère-fille parfaitement mais pudiquement traitée par l'autrice.





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La carte postale

Une simple carte postale reçue en janvier 2003 par Lélia, sa mère, avec 4 prénoms, ceux de ses grands-parents et de deux de leurs enfants, morts à Auschwitz en 1942, va entraîner l'auteur, Anne Berest dans une enquête sur l'histoire de sa famille, de la déportation et la résistance. Myriam, la mère de Lélia fut la seule survivante de la famille Rabinovitch, mais n'a jamais voulu en parler à sa famille. Lélia a fait des recherches qu'elle n'a pas communiqués à sa fille.



Des années plus tard, Anne veut comprendre ce qui est arrivé à sa famille, personne ne lui en ayant raconté l'histoire, et ce que c'est que d'être juif.



J'ai aimé les personnages de ce roman : Ephraïm, le patriarche, ingénieur, inventeur, créateur, un peu naïf, qui va s'installer en France où rien ne peut lui arriver. Noémie, sa fille cadette, plus extravertie que Myriam, l'aînée.



C'est un livre à lire et faire lire pour que personne n'oublie ce qu'il s'est passé.
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La carte postale

Début des années 2000 : la narratrice (l'auteure) reçoit une carte postale ancienne et non signée, avec ces seuls mots : "Ephraïm, Emma, Noémie, Jacques". Il s'agit des prénoms de ses grands parents maternels, de son oncle et de sa tante. Tous d'origine juive ont disparu dans les camps.

Elle mène l'enquête. Qui a pu lui envoyer cette carte postale et pourquoi ? C'est l'occasion pour elle de retracer l'histoire de cette famille juive issue des pays de l'Est européen, fuyant la révolution russe, trouvant asile en Palestine, avant de revenir se fixer en France dans les années 30, enfin à l'abri pense-t-elle. Comme tant d'autres, ils seront victimes de l'acharnement des nazis et de l’État français.

Voilà une saga dramatique, écrite dans un style simple, les courts chapitres se succédant sans que l'on parvienne à lâcher le livre, happés que nous sommes par le tragique de cette histoire, les réflexions sur l'identité, et la question initiale : qui donc a bien pu écrire cette carte postale sibylline ?
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La carte postale

Une carte postale, quatre prénoms, un expéditeur anonyme. Ce roman c’est l’histoire d’une famille juive du début du XXe siècle redécouverte par ses descendants et racontée ici au travers d’une quête déclenchée par cette fameuse carte postale et le besoin de l’autrice d’en savoir plus sur ses origines et son identité juives.



J’ai adoré ce roman d’Anne Berest. La manière qu’elle a de rapporter l’histoire de ses ancêtres, la façon qu’elle a eu de partir en quête de ses origines pour mieux s’approprier son identité juive. Cette histoire c’est aussi un témoignage poignant du génocide juif ainsi que des persécutions subies hier et aujourd’hui par les personnes de confession juive.



L’attachement au personnage est d’autant plus fort que l’on sait qu’ils ont réellement existé et que l’horreur qu’ils ont vécue s’est réellement produite. On a envie de connaître leur histoire, on a envie de découvrir les mystères liés à cette carte postale.



Je n’avais encore jamais lu de roman de cette autrice mais j’ai vraiment beaucoup aimé son écriture. Elle m’a prise par la main et ne l’a plus lâchée jusqu’à ce que l’on atteigne le dernier mot. Cette double temporalité entre le présent de l’autrice et le passé de ses ancêtres m’a vraiment embarquée, je ne me suis pas ennuyée une seule seconde, j’ai dévoré page après page. Comme j’en avais beaucoup entendu parler, j’appréhendais un peu ma lecture, mais au final j’en suis ravie et c’est un véritable coup de cœur.
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La carte postale

C'est sur fond de controverse que La Carte postale d'Anne Berest a fait son entrée littéraire : le livre a été retiré des listes du Goncourt et du Femina 2021 pour une question de conflit d'intérêts, une situation qui n'impliquait cependant pas l'auteure directement. Il a été récompensé du prix Renaudot des lycéens 2021, un prix largement mérité. Quel récit passionnant à suivre : un mystère à élucider – une carte postale envoyée par on ne sait qui à l'adresse de la mère de l'auteure et portant les noms de son grand-père, sa grand-mère, sa tante et son oncle, tous assassinés dans les camps de la mort -, entraînant Anne Berest dans la quête de ses origines. Ce qui m'a particulièrement touchée dans cette sorte de documentaire littéraire, c'est qu'à travers l'histoire de sa famille, c'est l'Histoire de millions de personnes qu'elle raconte, avec beaucoup de sensibilité. J'ai eu peine à le lâcher. Un de mes livres préférés de 2021.
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La carte postale

Anne Berest nous raconte son histoire. J'ai été plongé par la quête de cette famille à la recherche de ses racines et de son histoire familiale. J'ai trouvé ce roman tellement poignant et les personnages tellement touchants que ce livre a été pour moi un vrai coup de cœur. C'est un livre bouleversant, plein de sincérité qui fait qu'on a plu envie de le lâcher. On a envie d'en connaître plus sur le destin tragique d'Emma, Ephraim, Noemie et Jacques. Ce roman est une démonstration à la nécessité de transmettre son histoire à ses descendants.
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La carte postale





Anne Berest a, grâce à des archives familiales et parce qu’elle et son mari sont des chercheurs, a pu avec l’aide d’un détective, retracer l’histoire des Rabinovich dont elle est une descendante.



Le point de départ est une carte postale représentant l’Opéra Garnier dans les années 90, avec 4 prénoms au verso Ephraïm, Emma, Noémie, Jacques qui sont les grand parents ainsi que la tante et l’ oncle de la mère de l’auteur, tous morts à Auswitch en 42.

Vingt ans plus tard, elle décide de mener l’enquête pour savoir qui a envoyé cette carte et pourquoi. La réponse donnée dans les toutes dernières pages est surprenante.



Ce livre est une merveille. Malgré les lectures et les nombreux documentaires vus, j’ai mieux compris la logique a présidé à leur élimination, d’abord s’en prendre aux juifs étrangers: les Rabinovitch étaient d’origine russe Ils ont voyagé dans plusieurs pays avant de s'installer en France et d’y demander la nationalité. Ephraïm n’a jamais voulu croire que la France pouvait s’en prendre à certains de ses citoyens. Il croyait en la phrase : Heureux comme un juif en France, proverbe yiddish transformé en par les nazis en Heureux comme Dieu en France.

Grâce à un caractère très entreprenants, les Rabinovitch ont enregistré des brevets et créé des sociétés qui ont été “arianisées”. Puis on s’attaque aux Juifs Français, profitant d’un antisémitisme latent.





J’ai beaucoup appris.



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La carte postale

Un témoignage sur l’histoire familiale d’Anne Berest, la déportation à Auschwitz des grands-parents et oncle et tante de sa mère, mais aussi une réflexion sur la judaïté et l’antisémitisme « ordinaire ».

Il est délicat de parler de coup de cœur vu le sujet mais c’est un livre extrêmement marquant, et qui se lit très vite malgré le nombre de pages, comme un roman. Essentiel et bouleversant.
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La carte postale

J'ai acheté ce livre à sa sortie, mais ce n'était jamais le bon moment pour l'ouvrir, je me suis finalement décidée et en deux jours j'ai avalé ses 500 pages, et j'ai frôlé le coup de cœur.

Que dire sur ce livre qui n'a pas été déjà dit, déjà un énorme bravo pour toutes les recherches. Il mérite amplement ses prix.

Le récit de la première partie est magnifique, tellement la petite histoire prend le dessus sur la grande histoire, c'est exactement cela que je cherche et cela ne peux exister qu'avec de grandes recherches et une plume envoutante.

Chaque partie n'a pas la même intensité, selon les difficultés rencontrées pour cette enquête. Même si mon attention a faibli lors de la seconde partie, elle s'est reprise sur la troisième et la quatrième, et j'ai fini comme certainement beaucoup de lecteurs et lectrices, en larmes.

Merci pour ce livre, merci pour votre style si prenant. On peine à vous quitter et je vais certainement lire un autre de vos livres.

Un livre que l'on pourrait utiliser en cours aussi bien pour l'histoire et la géographie, mais surtout en cours de français. Le genre de livre qui pourrait faire aimer la littérature française et l'histoire en même temps. Un chef d'œuvre.







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