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3.81/5 (sur 35 notes)

Nationalité : Espagne
Né(e) à : La Corogne (Espagne) , 1964
Biographie :

Aníbal Malvar né Aníbal Calvo Malvar, est un écrivain, scénariste de bande dessinée et journaliste espagnol, auteur de roman noir.

Journaliste de profession, il traite dans ses articles de l'ETA, d'immigration et de trafic de drogue. Il est aussi romancier et écrit en galicien et en castillan. Dans La Ballade des misérables, il allie son talent de conteur à sa légitimité de journaliste.

Source : asphalte-editions.com ; wikipedia
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Citations et extraits (38) Voir plus Ajouter une citation
— Trouve une solution. J’ai le Comité international olympique qui louche sur Madrid.
— Ah. Dans ce cas, monsieur le maire, nous allons demander poliment aux Gitans de se promener au trot, ça fera un peu plus olympique.
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Je suis la ville, aussi vous m’excuserez si je ne jette pas trop de lumière sur cette affaire. Ce sont vos histoires, n’est-ce pas. Disons que je suis la mer et vous la marée, alors n’attendez de moi ni ordres ni conseils. Je ne vous ai jamais demandé de rester. Je ne vous demande pas non plus de partir, j’aime trop vous voir horrifiés, que voulez-vous que je vous dise. Vous êtes tout le temps en train de la réinventer, l’horreur. L’horreur, dans le miroir, c’est votre propre visage. Mes cancers, mes métastases voyagent dans vos voitures, vos autobus, votre métro.
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Je suis la ville, aussi vous m'excuserez si je ne jette pas trop de lumière sur cette affaire. Ce sont vos histoires, n'est-ce pas. Disons que je suis la mer et vous la marée, alors n'attendez de moi ni ordres . Je ne vous ai jamais demandé de rester. Je ne vous demande pas non plus de partir, j'aime trop vous voir horrifiés, que voulez-vous que je vous dise. Vous êtes tout le temps en train de la réinventer, l'horreur. L'horreur, dans le miroir, c'est votre propre visage. Mes cancers, mes métastases voyagent dans vos voitures, vos autobus, votre métro.
Tout ce que j'ai à dire, c'est à dire c'est qu'il y a une gamine de plus qui est morte. Oh oui, affichez-moi cet air d'horreur collective que vous savez si bien feindre.
Pourquoi devrais-je plus me soucier d'une gamine que d'un rat, bande de bouffons sentimentaux? Les petites vieilles que vous méprisez n'étaient pas des gamines, peut-être, il n'y a pas si longtemps?Vous êtes tellement risibles, pour un peu j'en pleurerais.
Si demain on me sacrait ville olympique, vous seriez les premiers à oublier la mort de cette putain de gamine gitane.
Pas vrai, monsieur le Maire?
Je vous ai déjà dit que je ne comptais pas jeter de lumière sur cette affaire.
Allez vous faire foutre.
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Je vous avais prévenus, bien que, j’insiste, loin de moi toute tentation de protagonisme : je suis un témoin assez primordial dans toute cette histoire. Voilà ce que j’avais à dire ; c’est comme ça et pas autrement. Ce n’est pas grand-chose, d’accord. Je ne suis qu’une courte strophe dans la ballade des misérables, mais moi, au moins, je suis une strophe. Tu as déjà été une strophe, toi, la pleureuse ? Arrête de chialer, toi au moins tu n’es ni bête ni muette ni pauvre, et tu n’es pas morte. Deviens plutôt une strophe toi aussi, avant qu’il soit trop tard. Avant qu’on te mette dans une caisse et qu’il ne te reste plus qu’à attendre que la terre ait vaincu le bois et t’emmitoufle enfin, que les rêves que tu n’as jamais réalisés cessent de retentir contre les planches de sapin et laissent enfin reposer la colombe putréfiée de la paix que tu n’as jamais eue.
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Trouver le dénommé Duque m’a tout de même coûté une demi-douzaine de whiskies et une soirée entière dans les quelques troquets que compte la monumentale place Quintana, que Rocío m’avait indiquée comme étant le centre d’opération du susdit. La place Quintana était toujours le refuge d’une bande de soixante-huitards, hippies assommants qui saoulaient le chaland avec leurs guitares mal accordées, leurs flûtes aux harmonies préceltes et leurs laïus aussi creux qu’inoffensifs à propos de shit, de bière ou de leur bon pote parti pécho au Maroc. Quand on observe ces représentants du bien – un bien passé au tamis d’un christianisme athée et quasi illettré –, on comprend pourquoi le mal a les coudées franches, dans ce monde de merde.
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Des contacts, de vieux amis et mon agence. Tout ça, c’était peau de balle. Infoflash, agence de photoreportages couleur. Je déteste la couleur. Mais j’ai passé l’âge d’arpenter les rues avec mon Leica en quête de cadavres mutilés, d’accidents de train, d’ouvriers tombés de l’échafaudage, de candidats au suicide par défenestration ou overdose. J’ai trois mules sous contrat pour faire le boulot ; moi, je ne m’occupe plus que de la compta. Ça fait je ne sais combien de temps que je n’ai pas pris une photo. Alberto Bastida confond agence de presse et repaire de vieux privés alcoolos. Mes mules seraient incapables de retrouver leur propre bite dans la chatte de leur bourgeoise.
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À ce moment-là, je savais déjà que j’étais un fils de pute du côté de mon père. Ce que je n’aurais jamais imaginé, c’est qu’un jour je serais obligé de tuer le Vieux, que je le buterais comme il avait buté tant de gens, que j’abattrais et rendrais à la terre celui qui n’aurait jamais dû voir le ciel. Non. À ce moment-là, tout ce qui m’intéressait, c’était de m’allonger les doigts de pied en éventail et de buller. C’était un soir pluvieux d’hiver et je n’avais rien à faire. Ou alors un bilan peut-être, mais ça c’était facile. J’avais quarante-cinq ans, une bouteille de whisky, tout mon temps et rien d’autre. Le bourdonnement d’une circulation tardive accompagnait mes gorgées alanguies de paresse. Les gens rentraient chez eux après le boulot. Ou après avoir cherché du boulot. Je ne savais pas ce qu’on leur mettrait à la télé. Ni ce qui les attendait dans le frigo pour dîner. Ni si leurs enfants ramèneraient de l’école une blague idiote à raconter. Madrid, 1996. Et j’ai déjà dit que c’était l’hiver. L’hiver, l’air de Madrid est fibreux et pas facile à mâcher. Il y a tout le temps des clochards qui meurent de froid et des accidents de voiture à cause du verglas, qui forme une pellicule sur l’asphalte et ne fondra pas avant le premier jour du printemps, lorsque l’oiseau le plus téméraire de mars osera déchirer l’hymen du smog. Dehors il pleuvait donc peu probable qu’il neige pour le moment. Ce serait agréable de voir neiger d’ici, avec un whisky tiède à force de le tripoter et de le siroter. Il neigerait dans quelques jours et le whisky serait toujours là, et moi aussi, alors ça ne faisait rien. Une neige lente et blanche, comme dans un film scandinave, comme une ligne de coke, comme le pas d’une vénérable vieille, blanche et lente. Il neigerait surtout si ce putain de téléphone arrêtait de sonner une fois pour toutes.
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Si Che Guevara avait été pris de narcolepsie ou de diarrhée antirévolutionnaire le 31 décembre 1958, on ne sérigraphierait pas aujourd’hui des t-shirts avec sa belle petite gueule et il en serait au même point que moi : son âme serait en train d’errer dans Camagüey, ou tout autre géographie dessinée par les cyclones. Il serait resté accroupi sur sa propre merde pendant que Fidel marchait sur La Havane.
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Pour la première fois, je foulais une Compostelle alanguie de pierre et de temps, collant à mes semelles sa peau dévergondée par mes souvenirs.
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La Muda veut guider sa main vers un de ses seins durs et gros comme des grenades, mais il l’écarte. Elle mendie un peu de luxure avec un gémissement félin.

Dédaignant ses sollicitations, Tirao lui ôte ses fausses dents et les met à tremper. Puis il lui tend ses guenilles pour qu’elle se rhabille pendant qu’il plie l’élégante tenue de la nuit et la range dans l’armoire.
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