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3.75/5 (sur 24 notes)

Nationalité : Royaume-Uni
Biographie :

Andy Mulligan a grandi dans le sud de Londres. Il a travaillé comme directeur de théâtre pendant dix ans. Il a enseigné l'anglais en Inde, au Brésil, au Vietnam, aux Philippines et aux Royaume-Uni. Il vit maintenant en Angleterre, et est en train d'écrire à temps plein. La trilogie Ribblestrop est maintenant terminée: Ribblestrop, Forever! Met fin à la série. «Retour à Ribblesrop» a remporté Fiction Prize des convoités gardien enfants 2011.

Source : www.andymulliganbooks.com
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Citations et extraits (33) Voir plus Ajouter une citation
Je me dis à moi-même : Alors, qu’as-tu appris ? Qu’as-tu appris de la décharge de Behala et en quoi cela t’a-t-il changée ?

J’en ai peut-être appris davantage que dans n’importe quelle université. J’ai appris que le monde tourne autour de l’argent. Il y a les valeurs, les vertus, la morale ; il y a l’amitié, la confiance et l’amour – et tout ça est important. Mais l’argent est plus important, il coule partout, tout le temps, comme une eau précieuse. Certains boivent beaucoup ; d’autres crèvent de soif. Sans argent, on se dessèche et on meurt. L’absence d’argent est un désert où rien ne pousse. On ne connaît pas la valeur de l’eau tant qu’on n’a pas vécu dans un endroit très, très sec – comme Behala. Tant de gens… qui attendent la pluie.
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Tout le monde a besoin d’une clé. Avec la bonne clé, vous pouvez ouvrir une porte. Personne n’ira l’ouvrir pour vous.
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Je m’appelle Raphael Fernández et je vis dans une décharge.

Les gens me disent : « Tu ne dois jamais savoir ce que tu vas trouver, à fouiller comme ça dans les ordures ! Et si c’était ton jour de chance, aujourd’hui ? » Je réponds : « Ne vous inquiétez pas, je sais déjà ce que je vais trouver. » Je le sais parce qu’on n’a jamais rien trouvé d’autre depuis toutes ces années que je fais ce travail, c’est-à-dire onze ans. Nous, on appelle ça stupp, c’est notre mot pour désigner la fiente des hommes et je ne veux offenser personne. Je ne cherche pas à accuser qui que ce soit, ce n’est pas mon but ici. Mais il y a beaucoup de choses qui sont rares dans notre belle ville, comme par exemple l’eau courante et les toilettes. Alors, quand il faut y aller, on fait comme on peut. Les gens, enfin la plupart des gens, vivent dans des boîtes, et les boîtes sont empilées les unes sur les autres. Quand ils vont aux toilettes, ils font ça sur une feuille de papier avant de jeter leur emballage tout frais à la poubelle. Après, les poubelles sont ramassées. Partout en ville, elles sont chargées dans des bennes, sur des camions ou même dans des trains – vous seriez stupéfaits de voir la quantité d’ordures que cette ville fabrique. Des montagnes et des montagnes, qui finissent toutes ici avec nous. Les camions et les trains ne s’arrêtent jamais, et nous non plus. On escalade, on rampe, on trie et on trie.
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Je suis un trashboy, un garçon-poubelle, depuis que j’ai l’âge de me déplacer tout seul et de ramasser des choses. À trois ans, je triais déjà.

Je vais vous dire ce qu’on cherche.

Du plastique, parce qu’on peut tout de suite en tirer de l’argent... au kilo. Le mieux, c’est le plastique blanc. On en fait une pile. Après, il y a le bleu.

Du papier, s’il est blanc et propre – pour pouvoir le nettoyer et le faire sécher. Le carton aussi.

Des boîtes en fer, et tout ce qui est métallique. Du verre, à condition que ce soit des bouteilles. Les vêtements ou n’importe quel bout de tissu – on trouve un tee-shirt de temps en temps, un pantalon, et ces sacs qui servent à trimbaler des choses. Ici, on s’habille surtout avec ce qu’on trouve dans nos montagnes, mais la plus grande partie, on en fait des tas qu’on pèse et qu’on vend. Vous devriez me voir dans ma tenue de combat : un jean coupé et un tee-shirt trop grand pour pouvoir le remonter sur ma tête quand le soleil tape fort. Mais pas de chaussures. D’abord, parce que je n’en ai pas, et ensuite parce qu’on a besoin de ses pieds pour sentir. L’école de la Mission s’est démenée pour nous obtenir des souliers montants, mais la plupart des gars les ont vendus. Les ordures sont molles et nos pieds durs comme des sabots.
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Le caoutchouc, c’est bien aussi. La semaine dernière, on a reçu une livraison imprévue de vieux pneus. En quelques minutes, il n’y en avait plus un seul – les adultes nous ont chassés, nous les petits, et ils ont tout pris. Un pneu à moitié usé, ça peut valoir un demi-dollar, et avec un pneu mort, on fait tenir le toit de la maison, suffit de le poser dessus. Il y a aussi les restes de fast-food, mais c’est un petit commerce à part. Gardo et moi, on n’y touche pas, ça se passe à l’autre bout de la décharge, où il doit bien y avoir une centaine de gosses qui s’occupent des pailles, des gobelets et des os de poulet. Tout est trié, nettoyé, emballé puis pesé et vendu. Les camions les rapportent en ville et ça continue à tourner. Les bons jours, je gagne deux cents pesos. Les mauvais, cinquante peut-être. On vit comme ça, au jour le jour, en espérant ne jamais tomber malade. On s’accroche. Oui, on s’accroche parce que la vie tient au crochet qu’on a dans la main et qui nous sert à fouiller les ordures.
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Je me suis mis à rigoler et à réciter une prière. Gardo me filait des coups de poing dans le bras et, ça ne me dérange pas de l’avouer, on a même failli danser. Je lui ai donné cinq cents pesos, ce qui était juste puisque c’était moi qui l’avais trouvé. Il m’en restait six cents. Ensuite, on a regardé ce qu’il y avait d’autre, mais c’étaient juste quelques vieux papiers, des photos et – plus intéressant – une carte d’identité. Tout abîmée et froissée mais on le voyait quand même assez bien : un homme qui nous dévisageait droit dans les yeux ou plutôt qui fixait l’objectif avec ce regard un peu effrayé qu’on a quand le flash se déclenche. Son nom ? José Angelico. Âge ? Trente-trois ans, employé de maison. Célibataire et demeurant dans un coin qui s’appelait Green Hills – pas un homme riche donc et c’est bien triste. Mais qu’est-ce qu’on pouvait faire ? Le chercher dans toute la ville pour lui dire : « Monsieur Angelico, monsieur ! On aimerait vous rendre ce qui vous appartient » ?
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Bon, par où commencer ?

Mon jour de chance-malchance, celui où tout a basculé ? C’était un jeudi. Gardo et moi, nous étions près d’une des grues – des monstres, avec douze roues énormes, qui sont capables de grimper sur les collines. Elles ramassent les ordures et les soulèvent si haut que vous ne voyez même pas jusqu’où et puis elles lâchent tout. Elles s’occupent de tout ce qui arrive et on n’est pas censés travailler près d’elles parce que c’est dangereux. Les gardiens tentent de nous tenir à l’écart à cause des orages d’ordures. Mais si on arrive à être les premiers – faut dire qu’on évite de monter dans les camions-bennes parce que ça, c’est très dangereux : j’ai connu un gosse qui y a laissé son bras –, alors ça vaut le coup de rester tout près du monstre. Les camions déchargent, les bulldozers poussent les déchets jusqu’aux grues et elles nous les amènent tout là-haut, à nous qui sommes assis au sommet de la montagne.
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On ne la voit pas souvent la police, à Behala. Ici, on règle nos problèmes entre nous. D’abord, il n’y a pas grand-chose à voler et, en général, on ne se vole pas les uns les autres – même si ça peut arriver. Il y avait eu un meurtre quelques mois plus tôt. Un vieil homme qui a tué sa femme – il lui a tranché la gorge avant de la laisser perdre tout son sang qui a coulé sur les murs de la cabane du dessous. Quand la police est arrivée, il s’était déjà enfui et on n’a jamais su si elle l’avait attrapé. Un autre jour, elle est revenue mais c’était pour une campagne électorale : quatre voitures de patrouille qui accompagnaient quelqu’un qui voulait devenir maire – avec tout le cirque, les lumières qui tournoyaient, les radios qui grésillaient, parce qu’elle aime faire le spectacle, la police. Mais bon, en général, elle a mieux à faire que de venir ici.
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Nous travaillions ensemble, et les sacs tombaient – certains déjà éventrés, d’autres non –, quand tout à coup j’ai trouvé un « spécial ». Un spécial, c’est un sac intact, pas déchiré, qui vient d’un quartier riche – c’est ceux qu’on guette partout, tout le temps. Même maintenant, je me souviens encore de ce qu’il contenait. Un paquet de cigarettes, avec une dernière cigarette dedans – un petit cadeau. Une courgette qui était assez fraîche pour qu’on la cuise et tout un tas de canettes en fer cabossées. Un stylo qui ne devait plus marcher, mais les stylos c’est facile à trouver, et du papier sec que j’ai rangé aussitôt dans mon sac. Et puis des ordures normales : des restes de nourriture, un miroir brisé ou je ne sais quoi, et puis, là soudain... Je sais, j’ai dit qu’on ne trouve jamais rien d’intéressant mais, bon, une fois dans une vie...
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Gardo a quatorze ans, comme moi. Mince comme un fouet et des bras très longs. Il est né sept heures avant moi, sur le même drap, à ce qu’on dit. Ce n’est pas mon frère, mais c’est tout comme, parce qu’il sait toujours ce que je pense, ce que je ressens – et même ce que je vais dire. Comme il est plus âgé, il n’arrête pas de m’obliger à faire ci ou ça et la plupart du temps j’accepte. Les gens racontent qu’il est trop sérieux, qu’il ne sourit jamais et il leur répond : « Vas-y, montre-moi un truc qui vaut la peine de sourire. » Il peut être méchant, c’est vrai. Faut dire qu’il a pris plus de raclées que moi et du coup il a grandi plus vite. Mais ce que je sais, c’est que je voudrais toujours l’avoir avec moi. Toujours.
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