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Citations de Andrew Sean Greer (79)


Le chagrin passe - il passe toujours -, non sans nous avoir forcés à faire ces choses absurdes, nous faire du mal et engendrer de la douleur, car le chagrin, parasite suprême, refuse de mourir et il lui faut créer ces moments terribles de pleine dévastation pour se sentir exister.
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« C’était le comité du Pulitzer, dit-il d’une voix égale. Il s’avère que j’ai mal prononcé ce nom toutes ces années.
— Tu l’as eu ?
— « Pulitzer » ne se prononce pas Piou-litzer. C’est Pou-litzer.
Robert jeta un autre regard circulaire sur toute la pièce :
— Merde alors, Arthur, j’ai eu le prix. »
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Buzz me fit soudain une suggestion. Je tirai un carnet de mon sac et, muette comme une secrétaire, en pris note mot pour mot. Cela paraissait aussi anodin et impossible que le reste, une intervention à laquelle on se livrerait dans un rêve. Plus tard ce soir-là, chez nous au sous-sol, je recopiai ce qu’il m’avait dit sur notre machine à écrire dont le T se coinçait, je pliai la lettre et la glissai dans l’enveloppe. Mais ensuite, comme au sortir d’une transe, mes doutes me reviendraient. La lettre allait donc demeurer là durant des semaines, gisant sur l’étagère du sous-sol.
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Les poètes doivent pétrir des morceaux d’argile pour l’éternité.
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Se réveiller chaque matin comme si les choses avaient tournées autrement - les morts sont vivants, ceux qui étaient partis reviennent, l'être aimé est dans nos bras -, est-ce tellement plus prodigieux que la folie ordinaire de l'espoir?
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Au moment de quitter la pièce, un éclat s'est allumé dans ses yeux. J'ai d'abord cru au contrecoup de la guerre, mais je sais maintenant que ce n'était pas cela. C'était un aspect de lui que seules la solitude, la faim et la fierté peuvent faire surgir chez un homme, même le meilleur d'entre eux, comme l'était Nathan à sa manière. Et qui était toujours resté latent chez le Nathan que j'avais connu. Une part infime de lui, mais là, elle brillait dans ses yeux avec l'éclat d'une dent en or. C'était de la souffrance pure.
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Il existe une vérité connue de tous sauf de soi. Chacun la sienne, personne n'y échappe. Ni secrète ni scandaleuse, c'est quelque chose d'évident uniquement aux yeux des autres. Ce peut être aussi simple que de perdre du poids, aussi difficile que de quitter un mari. Quelle horreur de sentir que tout le monde sait ce qui changerait votre vie mais que personne n'est assez ami avec vous pour vous le dire! C'est à vous de deviner, tout seul. Jusqu'à ce que cela se révèle à vous, mais cette révélation arrive toujours trop tard.
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Alors nous cachions nos peurs. Comme ma mère cachant une mèche des cheveux de son défunt frère sous le col haut de sa robe du dimanche, dans la poche qu'elle avait cousue. Vous ne pouvez pas aller et venir en laissant libre cours au chagrin, à la panique; les gens vous en empêcheront, ils vous offriront une tasse de thé pour vous calmer et vous diront de tourner la page, de faire des gâteaux et de repeindre des murs. ILs sont excusables; ne nous a-t-on pas inculqué de longue date que le monde s'écroulerait, que les villes seraient envahies par les bêtes et les lianes si on laissait le chagrin régner tel un roi fou ? Donc vous les laissez vous calmer. Vous faites le gâteau, vous repeignez le mur et vous souriez; vous achetez un nouveau congélateur comme si vous aviez les projets d'avenir. Mais, secrètement - au petit jour -, vous cousez une poche sous votre peau. Au creux de votre gorge. De sorte que chaque fois que vous souriez, ou hochez la tête à la réunion avec les professeurs, ou vous courbez pour ramasser une cuillère, ça appuie, ça pique, ça brûle et vous savez que vous n'avez pas tourné la page. Vous n'en avez même jamais eu l'intention.
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"Nous croyons connaître ceux que nous aimons. Nous croyons les aimer. Mais ce que nous aimons se révèle n'être qu'une traduction approximative, notre propre traduction d'une langue mal connue. Nous tentons d'y percevoir l'original, le mari ou la femme véritables, mais nous n'y parvenons jamais. Nous avons tout vu. Mais qu'avons nous vraiment compris ?"
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Qu’est-ce qu’une chamelle peut bien apprécier ? Eh bien, je dirais volontiers : absolument rien. Ni le sable qui l’écorche, ni le soleil qui la brûle, ni l’eau qu’elle boit comme un abstinent qui a dû renoncer à l’alcool. Ni s’accroupir en battant des cils comme une starlette, ni se relever en battant des cils comme une starlette, ni se relever en râlant, furieuse et indignée, maîtrisant tant bien que mal ses membres d’adolescente. Elle n’aime ni les chameaux, ses semblables, à qui elle témoigne le dédain d’une héritière forcée de voyager en classe économique, ni les humains, qui ont fait d’elle une esclave. Ni la monotonie de l’océan des dunes. Ni l’herbe insipide qu’elle mâchonne, mâchonne, encore et encore, dans une lutte renfrognée pour la digérer. Ni le jour infernal. Ni la nuit paradisiaque. Ni le coucher du soleil, ni son lever. Ni le soleil, ni la lune, ni les étoiles.
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L'amour est peut-être une forme mineure de folie. Et, comme la folie, il crée une solitude intolérable. L'unique personne capable de nous soulager est évidemment la seule à qui nous ne pouvons pas nous adresser : celle que nous aimons.
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Madame, quand vous étiez petite, c'est cette femme-là que vous rêviez de devenir ?
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Il a regardé au loin, à l’est, où des nuages de vapeur éclairés par la lumière du gaz s’élevaient dans le ciel nocturne, tels des esprits, jusqu’à des étoiles que je n’avais jamais vues dans le ciel saturé de lumière de New York, j’avais dû aller jusqu’à Saratoga pour les découvrir. Je rentrais alors d’une promenade tardive avec ma mère, un été, j’avais levé les yeux et demandé ce qu’était ce nuage d’étoiles, là-haut. Et elle avait répondu : C’est la Voie lactée, ma chérie, la galaxie dans laquelle nous flottons, tu ne l’avais jamais vue ? Elle était là, au-dessus de nous, comme on ne la verrait plus jamais dans la ville. Spectrale, argentée, l’épine dorsale de la nuit.
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Qu'est-ce que la perte de quelqu'un ? Un manque qui nous tue, nous tue et nous tue encore.Nous repensons à un week-end à la mer, aux homards grillés coupés en deux dans leur carapace, aux citrons à la place des limes dans les margaritas, et à la voiture tombée en panne, au retour à pied sur la route sablonneuse pour trouver une maison et un téléphone, les fous rires et la tête qui tourne à cause de l'alcool dans la chaleur de l'après-midi--une époque mervelleuse,une des plus belles !--et nous nous disons:"Où sont-ils maintenant ? Où sont tous mes jeunes amis?" Ils sont morts bien sûr; et le souvenir change.
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Femme soigneuse, bonne jardinière, j'élaguais les rameaux porteurs du doute.
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Nous croyons connaître ceux que nous aimons. Nous croyons les aimer. Mais ce que nous aimons se révèle n'être qu'une traduction approximative, notre propre traduction d'une langue mal connue. Nous tentons d'y percevoir l'original, le mari ou la femme véritables, mais nous n'y parvenons jamais. Nous avons tout vu. Mais qu'avons-nous vraiment compris ?
Un matin, nous nous réveillons. Près de nous dans le lit, ce corps familier, endormi : un inconnu d'un nouveau genre. Moi il m'est apparu en 1953. Un jour où, debout chez moi, j'ai découvert quelqu'un qui avait emprunté par pure sorcellerie les traits de mon mari.
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Comment aurais-je pu expliquer la valeur de mon mariage ? Quiconque observe un navire depuis la côte n'est pas juge de sa navigabilité, car les parties vitales sont toujours sous l'eau. Invisibles.
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Il est pratiquement impossible de saisir la véritable tristesse; c'est une des créatures des abysses qui ne se laisse jamais voir.
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A propos, pour information : le bonheur c’est pas des conneries
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Rien, rien ici n’a de rapport avec ce à quoi il s’attendait.
Rupali le conduit sur un sentier de terre rouge. Les extrémités de son foulard rose flottent derrière elle.
— Ici, dit-elle, en faisant un geste vers une fleur pourpre, c’est la fleur de dix heures. Elle s’ouvre à dix heures et se referme à cinq.
— Comme le British Museum.
— Il y a aussi une fleur de quatre heures, réplique Rupali. Et l’arbre somnolent, qui s’ouvre au lever du soleil et se ferme à son coucher. Ici, les plantes sont plus ponctuelles que les gens. Vous verrez. Et cette plante-ci est plus vivante.
Elle effleure de son chappal une petite fougère, qui se contracte instantanément à ce contact, en repliant ses feuilles vers l’intérieur. Mineur est horrifié. Ils parviennent à un endroit où les cocotiers sont plus espacés.
— Ici, vous avez une vue qui peut sans doute vous inspirer.
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