Amandine Deslandes

Sous couvert d' un prétendu surabsentéisme féminin, les collègues de Simone Veil étaient en réalité des conservateurs étriqués qui n' avaient toujours pas compris ou accepté que le général de Gaulle ait octroyé aux femmes le droit de vote!
Elle comprit vite comment cela fonctionnait. Les femmes n' avaient rien à faire là, sauf, bien sûr, si elles étaient prêtes à user de leurs charmes. Elle racontera de cette période que ses collègues avaient l' imagination débordante. Après deux déjeuners avec un collègue, " il s' imaginait que vous alliez coucher avec lui !" Sa ténacité s' illustre une nouvelle fois. Elle n' a pas fait tout ça pour subir, encore moins pour renoncer. Elle lutte, travaille plus que les autres. Elle a de grandes capacités. Bien vite, on les remarque, et avec cela son courage et son charisme

Simone Veil s’est éteinte en paix à quelques jours de son 90 anniversaire. Son fils a confié son dernier mot : « Merci. » Sa dignité et son humilité sans limites se sont une nouvelle fois illustrées avec ce simple mot de fin. Et si c’était à nous de la remercier ? De ce qu’elle a incarné pour la France. De ce qu’elle laisse en héritage. Du message d’espoir qu’elle a porté sans relâche. Si à l’impossible, nul n’est tenu, elle n’a eu de cesse de s’y astreindre. Jour après jour. Année après année.
À qui regarde avec attention une photographie de l’immortelle, un monde de paradoxes s’ouvre. Simone Veil a le regard doux et ferme à la fois. Ses yeux d’un bleu profond, très peu maquillés, apaiseraient toute âme agitée. Ils inciteraient aussi quiconque à ne pas la défier. Elle a le regard assuré de celle qui sait ce qu’elle désire. Ses petites boucles brunes, elle les discipline, à l’instar de son tempérament. Si le mot énigma- tique ne lui sied point, son sourire semble dissimuler sa pensée profonde. Elle sourit. Souvent. Avec grâce. L’observateur averti y décèlera pourtant une forme de mélancolie ; de celle qu’une vie comme la sienne vous impose.

" Le changement qui s'opère en moi est impressionnant... Je suis partagée entre la petite Diana qui préfère se cacher plutôt que d'être sur le devant de la scène et la princesse qui s'efforce d'accomplir un travail du mieux qu'elle peut. La seconde remporte la partie, mais à quel prix pour la première ?"

Dans toutes ces visites et apparitions, Diana avait une manière particulière de s'impliquer, une marque bien à elle avec une écoute et une accessibilité innée et inimitable. Elle s'assayait par terre pour parler aux malades.

La princesse était de plus en plus maigre et pâle. Troubles alimentaires, dépression postnatale, cancer ? La princesse ne pouvait pas juste être malheureuse. Une princesse, ça ne peut pas être malheureux...

Ces touchantes et chaleureuses réactions du grand public leur donnent du courage pour faire face à la pression. 25000 lettres par semaine. 300 000 cadeaux. Tant de marques d'affection.