Trailer Le réveil de Morphée
Perdue dans la tempête qui m'animait intérieurement, je ne vis pas que mon mari fulminait. Il entra soudain dans une colère noire. Je ne comprenais pas ce qui avait pu la déclencher car l'instant précédent je l'avais laissé me réprimander sans mot dire. Peut-être fut-ce mon manque de réaction qui l'irrita, cependant Paul fondit sur moi et me poussa brutalement contre le mur. De sa main droite il me serra la gorge.
Il a les traits tendus, il n’a pas pris la peine de se déshabiller, juste d’ouvrir la boucle de sa ceinture. Ses poings sont rageusement serrés sur son ventre, on dirait qu’il n’en a pas encore terminé. Je ne peux l’observer davantage, lui, cet homme que j’ai aimé, qui m’a appris à faire confiance, et qui au final m’aura tant fait souffrir. Ça me fait mal, un mal silencieux qui me ronge de l’intérieur.
Une douce chaleur irradia mon estomac à laquelle je ne prêtai pas attention. Je restais focalisée sur mon plan d'approche toutefois l'inconnu ne bougea pas.
Ce soir il n'avait pas décidé d'en découdre verbalement, il me ferait payer autrement.
Elle essaya de se concentrer sur son environnement. Elle baignait dans un brouillard d’un blanc aveuglant, sa vue ne lui était ici d’aucune utilité. Alors elle tendit l’oreille. Les gazouillis des oiseaux qui peuplaient les lieux lui semblaient assourdissants dans le calme de la futaie. Elle écouta quelques instants les étranges séquences qui se répétaient d’arbre en arbre. Quelle curieuse mélodie !
Sauf que mon lapin, à moi, a eu lieu pile le jour du mariage de ma sœur. Imaginez ma tête lorsque, affublée de ma jolie robe de demoiselle d’honneur, qui m’a coûté la moitié de mon dernier salaire – ma sœur mérite bien ce sacrifice –, j’ai dû faire les cent pas pendant vingt minutes dans le hall de mon immeuble en espérant vainement qu’il réponde à mes douze appels...
Alexander ne semble aucunement gêné de jouer un rôle qui lui tombe dessus sans prévenir. Moi, par contre, je tremble comme une feuille.
— Chérie, tu sembles frigorifiée, prends ma veste, intervient-il en la plaçant à nouveau sur mes épaules.
Je sens que mes genoux sont à deux doigts de se dérober.
On ne fait pas toujours les bons choix, surtout quand il sont dictés par un besoin vital.
Sans doute la psychose engendrée par des mois de terreur était-elle ancrée bien profondément dans mon esprit pour que je me réveille ainsi en sursaut, pile à l’heure où il avait l’habitude de me surprendre dans mon sommeil.