Citations de Alison Segond (24)
Il passa sa main sur la cicatrice qui lui barrait le ventre.
Bientôt, il serait là pour elle. Il l’entendrait hurler de terreur, puis s’immobiliser, complètement impuissante, pendant qu’il la découperait.
Les hurlements de Reiner résonnèrent longtemps dans la cave sombre mais ne furent jamais entendus.
La cage fut posée sur son ventre –il remarqua pour la première fois depuis son réveil qu’il était torse nu. Il s’urina dessus ; la peur s’était emparée de son corps entier, et désormais, il n’en avait plus aucune maitrise. Il poussa un nouveau cri et s’étouffa avec sa bile qui encombrait sa gorge. Un mécanisme fut activé et le bas de la cage s’ouvrit.
Le bourreau sourit. Un sourire tordu et narquois.
Danny réalisa qu’il était perdu.
Dean conduisait un peu trop vite, dérapant sur la route verglacée par endroits. Un nouveau meurtre avait eu lieu – le troisième, en une semaine. À en voir le visage crispé de Megan, elle s'en voulait ; Dean n'en menait pas large non plus. En une semaine, ils n'avaient obtenu aucune piste sérieuse, seulement trouvé des théories. Ils avaient observé les caméras de sécurité de la ville, qui n'en possédait malheureusement que trop peu : les défauts d'une petite ville... Ils avaient tout de même retrouvé de l'ADN sur la scène de crime de Sarah Edwards...
Il sursauta. Son tourmenteur était désormais à ses côtés, agenouillé ... Danny plissa les yeux, un peu plus habitué à l'obscurité ambiante. Dans ses mains, la silhouette tenait une cage. Une cage remplie de rats...
En cours de psychologie criminelle, j'ai appris que quatre-vingt-dix-neuf pour cent des auteurs de crimes passionnels ont un casier vierge et n'ont jamais eu de comportement violent auparavant. L'amour accentue la violence et les vices en général. L’expérience me l’aura confirmé, puisqu’on retrouve la plupart du temps les corps dans un mauvais état. Ces meurtres sont principalement commis au couteau, par étranglement ou par immolation. C'est plus personnel. C'est une punition.
Le crime passionnel est le plus plausible. Il y a cinq raisons principales : la convoitise, la jalousie, la violence, les valeurs et le refus. Il entre dans la dernière catégorie. Elle ne veut pas vivre avec lui, ni officialiser leur relation. C'est humiliant. Il est blessé, vexé. Si, en plus, il manque de confiance en lui, il peut être jaloux. Il se demande si elle décline parce qu'elle voit quelqu'un d'autre. Ça frise l'obsession.
Lorsqu'elle se gara devant son immeuble, puis entra dans le bâtiment, l'odeur écœurante la fit vaciller. Elle monta rapidement les marches, en courant, même, son arme de service dans la main. Elle ne trouva rien d'autre que des cartons. Emballés dans du papier cadeau, identique à celui retrouvé chez Dan. Et la puanteur qui en émanait ne trompait pas.
Le reste du corps se trouvait chez elle.
Ron observa son ami, soucieux, mais Trenton préféra l'ignorer et se remit en route sans attendre. Maugréant, Lexi le rattrapa, puis ne desserra pas les lèvres de tout le trajet. Il lui ouvrit la porte de la salle, et elle se faufila à l'intérieur.
En observant les deux amies, aux visages ravagés par l'angoisse, le ventre de Lexi se contracta. Malgré ce qu'on pouvait penser d'elle, elle ressentait. Trop. Parfois, pour ne pas dire constamment, elle n'avait qu'une envie, que tout s'arrête. Ne plus penser à la peur qu'elle avait éprouvée, attachée sur une table, en voyant l'homme au masque s'approcher d'elle, un couteau à la main.
Elle se sortit de ses sombres pensées et secoua la tête en se rapprochant des deux étudiantes.
« Si certains individus face à l’adversité semblent rendus vulnérables par l’exposition aux traumas, d’autres vont se construire dans la résilience et sortir renforcés par l’expérience traumatique qui leur donne un regain d’énergie, un ressort psychologique. On peut dire que, par le traumatisme, le sujet entre en résilience. Marie Anaut »
Elle préférait fuir cette situation embarrassante, et le plus vite serait le mieux.
— Alors, t'as encore fait des tiennes ? s'empressa de demander Lexi.
— Je ne cherche pas les problèmes, protesta Megan. Ils me trouvent tout seuls. Lexi ricana en faisant sa marche arrière puis en sortant du parking. Après une bonne minute de silence confortable, elle reprit la parole :
— J'ai remarqué votre petit jeu, à Dean et toi. Megan se crispa et garda le visage tourné vers la vitre, faisant mine d'observer le paysage. Elle appréhendait cette conversation depuis des semaines et faisait tout pour l'éviter... jusqu'à présent. Apparemment, le délai s'était écoulé...
L’amour pouvait aussi rendre certaines personnes folles. Il suffisait de voir le nombre de maris, d’amants ou de petits amis coupables des homicides qu’elle avait résolus.
Malgré ce qu'on pouvait penser d'elle, elle ressentait. Trop. Parfois, pour ne pas dire constamment, elle n'avait qu'une envie, que tout s'arrête. Ne plus penser à la peur qu'elle avait éprouvée, attachée sur une table, en voyant l'homme au masque s'approcher d'elle, un couteau à la main.
est misogyne, il hait viscéralement les femmes. Probablement à cause d'une expérience personnelle traumatisante, vécue dans son enfance. Et sa manière de tuer ses victimes prouve qu'il s'agit d'une véritable haine, d'un dégoût. Il veut les faire souffrir, il veut qu'elles payent.
. Il aimait son travail. Cependant, le fait de voir de tels cas, jour après jour, le rendait dubitatif quant à de la bonté de l'espèce humaine. Le mal finirait-il par prendre le dessus ? Il avait beau ne pas vouloir être perçu comme cynique, il ne pouvait pas s'empêcher de se poser cette question.
Il lut une infinité d'autres émotions, dans son regard. Des mots qu'elle choisit de taire... Il acquiesça d'un signe de tête, comprenant qu'elle avait tout dit, même en silence.
Elle détestait se remémorer avec quelle facilité elle avait abandonné. Comment avait-elle pu accepter de mourir si aisément ? Comment avait-elle pu renoncer à la vie si naturellement ? Elle avait dû mal à assumer son abdication, face à la mort.
Une énorme araignée velue, aux longues pattes, mesurant une dizaine de centimètres, rampa jusqu'à elle. Elle recula d'un bond , poussant un nouveau cri en en découvrant une seconde , puis une troisième. Plus elle bougeait les caisses, plus elle en découvrait. Elle se mit à courir jusqu'à la porte... qui se referma en un bruit sec avant qu'elle ne parvienne à l'atteindre.
L'homme s'arrêta devant elle. Elle inspira brusquement et ferma les yeux. C'était fini. Elle ne voulais pas voir la suite. Elle ne pouvais pas affronter sa mort avec bravoure : tout courage l'avait quittée. Elle retint sa respiration et attendit qu'on annonce sa condamnation.