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Critiques de Akli Tadjer (366)
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De ruines et de gloire

De Ruines et de gloire est le troisième volet d'une fresque historique racontant le destin d'une famille kabyle algérienne de 1939 à 1962. Ce qu'il y a de formidable avec ce pur conteur qu'est Akli Tadjer, c'est qu'alors que je n'avais pas lu les deux tomes précédents, j'ai eu l'impression d'avoir tout compris du vécu des deux personnages principaux, le père et le fils, tant l'auteur distille toutes les informations nécessaires, sans lourdauds rappels, pour s'attacher à ses personnages dès les premières pages.



Après deux volets consacrés au père, ancien soldat indigène durant la Deuxième guerre mondiale, place au fils en 1962. Adam El Hachemi Aït Amar est avocat au barreau d'Alger. Il attend avec impatience sa première grosse affaire. Mais ce n'est pas celle qu'il avait imaginé. Il va devoir défendre une fervente partisane de l'Algérie française.



Le contexte historique des derniers feux de la guerre d'Algérie est remarquablement reconstitué. Nous sommes en mars 1962, quelques jours après les Accords d'Evian qui proclame un cessez-le-feu. Cette période d'immédiate pré-indépendance est finalement méconnue et j'ai été saisie par le chaos décrit, à savoir aucun cessez-le-feu mais une guerre sans merci entre l'OAS et le FLN entre attentats, exécutions sommaires et assassinats ciblés, des haines qui se recuisent à l'excès, avec une population ( quel que soit son bord ) prise en otage et un exode des Pieds-noirs qui démarrent.



Le 26 mars, une fusillade a éclaté rue d'Isly à Alger. Les troupes françaises ont tiré sur des civils désarmés lors d'une manifestation pro-OAS. Bilan une quarantaine de morts, près de 200 blessés. Le fait déclencheur n'a jamais été totalement éclaircie, mais la version la plus plausible mentionne, comme fait déclencheur de la répression, des tirs partis d'un immeuble en surplomb visant les soldats. Akli Tadjer donne un visage à ce tireur initialement anonyme : Emilienne Postorino, celle qu'Adam doit défendre.



Deux personnages de 24 ans, du même pays mais qui ne voient pas l'avenir de la même façon ; un idéaliste qui rêve de mettre son talent au service de l'indépendance de l'Algérie et une jeune femme en colère qui ne veut pas perdre le pays qu'elle aime, quitte à prendre les armes. L'antagonisme peut sembler artificiellement caricatural mais l'auteur le traite avec un doigté subtil qui évite tout manichéisme en faisant évoluer le dilemme cas de conscience d'Adam tout comme la posture radicale d'Emilienne, et ce sans jamais verser non plus dans l'écueil inverse, à savoir un trop plein d'angélisme béat qui ne serait que bonnes intentions.



Akli Tadjer a le romanesque généreux. A cette intrigue principale nouée autour de la relation entre l'avocat et sa cliente, il ajoute un arc narratif autour du père et de ses agissements mystérieux à el-Kseur. Dans le dernier quart, j'ai trouvé qu'il en faisait un peu trop avec deux événements excessivement rocambolesque qui détonnent avec le reste. Mais la période est tellement extra-ordinaire qu'on se dit que tout est possible, au final, même le plus invraisemblable.



J'aime énormément les romans qui font découvrir la grande Histoire à travers les trajectoires intimes de héros somme toute ordinaires. Et là, on est dans le très bon avec en prime un regard humaniste dont on a particulièrement besoin par les temps qui courent. Les événements racontés sont sombres, et pourtant on sent à quel point Akli Tadjer veut faire vivre la flamme de l'espoir et de la résilience. Certes, cette flamme vacille mais elle ne s'éteint jamais dans ce beau roman qui permet de faire comprendre avec clarté et sans rancoeur les enjeux humains qui ont été au cœur du colonialisme, de la guerre d'Algérie et donc qui sont au cœur de la déconstruction coloniale. Poignant.

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D'amour et de guerre

L’amour, il l’a trouvé Adam, dans les yeux de la belle Zina, et ils vivront ensemble dans la petite maison construite par ses soins et baptisée la Clef par la future épouse. L’avenir semble radieux, même si l’atmosphère générale devient lourde dans le pays, où les communautés religieuses, roumis, musulmans et juifs s’isolent peu à peu. Et puis arrive la catastrophe tant redoutée, la guerre déclarée par la France vient cueillir une jeunesse qui n’a rien à voir avec ce conflit. La désertion s’impose, mais impossible d’échapper à l’exil pour aller combattre en première ligne. Pour Adam ce sera la Drôle de guerre puis le camp de travail…



En parallèle avec le déroulé de l’histoire, le ressenti d’Adam vis à vis de cette injustice sans nom apparait au fil des lettres qu’il écrit à sa belle sur un petit carnet rouge qui ne le quitte pas.



C’est très riche en émotion et propice à inspirer une révolte sourde contre l’absurdité de la guerre en général et donc de ceux qui la commanditent, envoyant sur le front des êtres humains juste bons pour être de la chair à canon, avec en plus pour l’absence de reconnaissance posthume, qui bien qu’hypocrite, reste un geste de mémoire. Pour les soldats des colonies, même pas une mention sur les listes de morts pour la France.



Le roman s’attache aussi à faire le lien entre les trois monothéismes, en y ajoutant un peu de bouddhisme, à travers les échanges des amis d’infortune.



C’est avec une écriture simple et avec beaucoup de tendresse et d’empathie que le périple de malheur des personnages est évoqué, pour ce roman certes désespérant mais malgré tout lumineux .



A noter : le clin d’oeil à la chanson de Reggiani, Les loups.


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De ruines et de gloire

Une petite journée, et j'ai déjà terminé ce troisième volet de la trilogie de Akli Tadjer sur le destin de cette famille Kabyle. Et, c'est mon préféré des trois, ce qui s'appelle finir en beauté.



Dans ce tome, le personnage principal est le fils Adam aussi, devenu avocat depuis peu. On est en mars 1962, juste après la signature des accords d'Évian. Les deux Adams vivent maintenant à Alger. Adam fils rêve de mettre son métier au service d'une Algérie libre et indépendante. Las, il se verra confier le dossier d'une militante de l'OAS, emprisonnée après avoir tiré sur des soldats lors d'une manifestation..



Comme dans les livres précédents, l'auteur nous conte la petite histoire de qulques personnages, en s'appuyant sur la grande, L'Histoire avec un grand H. Celle-ci est abordée par petites touches au cours du récit, pas de grandes descriptions des évènements, mais juste les impacts sur la vie de tous les jours de ces hommes et ces femmes du climat très spécial qui régnait en Algérie pendant ces quelques mois. Car, contrairement aux deux premiers tomes qui balayaient plusieurs années, l'action là est concentrée sur les quelques mois qui ont séparé la signature des accord d'Évian, mars 1962, et le référendum sur l'indépendance en Juillet de cette même année. Et c'est une des raisons qui m'a fait préférer ce tome. L'auteur y rentre plus dans les détails des personnages et de l'atmosphère très spéciale qui régnait en Algérie à cette époque.



Ce sont les derniers mois de l'Algérie française, ponctués par des manifestations, des attentats, même si le cessez-le-feu a été proclamé, la guérilla continue entre partisans de l'OAS et ceux du FLN, et la vie ne tient parfois qu'à un fil. Il suffit de se trouver au mauvais endroit au mauvais moment.



Dans cette atmosphère de chaos, Adam père repart au mépris du danger dans le village de son enfance, lieu d'escarmouches, sans avouer à son fils le but de sa quête, tandis que Adam fils essaie de concilier sa foi en l'avenir de son pays et son amour de l'Algérie indépendante, libérée du colonialisme, avec la défense de cette femme, raciste, prête à tout pour que l'Algérie reste française. L'auteur nous peint de façon très subtile l'évolution d'Adam, de ses rapports avec sa cliente. La situation qui pourrait sembler caricaturale est traitée avec beaucoup de nuances, beaucoup de finesse par l'auteur.



En parallèle, par de petites touches, grâce aux personnages que rencontre Adam, on voit les forces en présence, le racisme ordinaire envers les arabes de la part des soldats et de certains colons, le désespoir aussi de ceux qui vont devoir quitter leur pays, pour la métropole où souvent ils ne seront pas bien accueillis.



J'ai encore plus apprécié ce tome par son intérêt historique, sur cette période de quelques mois, précédant l'indépendance, et aussi par le cadre plus « exotique », Alger la belle :

« Alger était belle comme toujours. Comment se peut-il qu'une aussi jolie ville avec un ciel si pur et des flots si bleus puisse charrier autant de malheur, de larmes, de souffrance ? »



Le fait de resserrer le récit sur quelques mois donne aussi plus d'intensité à celui-ci. et enfin, j'ai à nouveau apprécié tout le talent de conteur de l'auteur et son humanisme.

Dans un contexte assez sombre, l'espoir en l'homme est toujours présent.



Merci à NetGalley et aux éditions Les Escales pour ce partage #Deruinesetdegloire #NetGalleyFrance.
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D'amour et de guerre

Algérie : 1939 . Les tensions sont vives entre les communautés locales et les " envahisseurs " français, l'ambiance est lourde , pesante , les rancoeurs de plus en plus vives . Lorsqu' Adam reçoit un ordre de mission pour aller combattre dans une guerre qui n'est pas la sienne, dans une armée qu'il déteste depuis qu'il a vu son père , combattant de 14 18 revenir , mourant dans l'indifférence d'une nation bien peu reconnaissante , sa décision est prise : il va fuir avec son grand amour , Zina ...Hélas, le rêve n'était qu'une chimère et il faut bien se résoudre à l'impensable : la guerre laissant derrière lui son pays et Zina ....

Ce que vont vivre Adam , Samuel , Tarik et leurs comparses ressemble à une véritable épopée, une extraordinaire aventure humaine , spirituelle , un moment initiatique si intense qu'il me semble opportun de ne pas vous en dire trop si ce n'est que tout fait sens , tout est raconté avec une plume qui fait mouche , il y a du tragique , du dramatique , parfois même du comique dans ce melting- pot d'émotions . De la violence , de la douceur , la vie quoi , avec ses illusions , ses difficultés , la chance , la malchance , mais surtout la pudeur de l'amour à vingt ans , la fidélité, la solidarité, la force aussi.

En fil rouge , la présence de Zina à travers les belles lettres qui lui sont envoyées par Adam .Et puis , quelques autres personnages disséminés ça et là dans le roman pour baliser à la perfection le chemin qui ramènera Adam à ce lieu de départ tant espèré , but d'une quête digne du Saint Graal .La fin , chères et chers amis est éblouissante. Un cri ....

J'ai , vous l'avez compris " dévoré " ce roman en quelques heures , complètement happé, en apnée. J'ai parcouru du chemin , affronté des montagnes d'obstacles infranchissables grâce à la volonté, au charisme , à l'amour , à la farouche détermination des protagonistes . Des chemins se sont ouverts , se sont croisés, se sont séparés chez des jeunes que tout pouvait unir ou séparer...Une belle page d'Histoire aussi . Un livre d'une grande intelligence que je ne suis pas près d'oublier et qui m'a passionné autant qu'ému .

A travers les critiques qui nous permettent de nous exprimer en toute liberté, les ressentis des uns et des autres peuvent diverger et je ne voudrais pas imposer ce qui , somme toute , n'est et ne doit rester que mon modeste point de vue . Une suite arrive . Je serai au rendez - vous , trop attaché, aujourd'hui à Adam , Samuel ,Tarik , Zina ...

Que voulez - vous que je dise de plus si ce n'est que les âmes sensibles ne doivent pas craindre le contexte difficile mais se laisser porter par le travail méticuleux de l'auteur ?

À bientôt.



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D'audace et de liberté

J'avais lu et aimé le premier tome de cette trilogie sur l'histoire de ce jeune Kabyle, Adam, qui avait du venir se battre en France pour défendre un pays qui n'était pas le sien.

Il est pour moi préférable de lire ce premier tome avant celui-ci (Ce sont des petits livres qui se lisent très vite)



Adam est resté en France. Il va y traverser cette période charnière entre la fin de la seconde guerre mondiale et le début des évènements en Algérie. Il ne ne sent plus chez lui là-bas, il n'est pas forcement chez lui ici non plus, comme certains se plaisent à lui rappeler.

On le retrouve vivant avec Elvire, rencontrée pendant la guerre. Ils dirigent ensemble la tannerie du père de celle-ci, envoyé en camp, qui n'est jamais revenu, jusqu'au jour où une lettre arrive...



La force première de ce livre pour moi, c'est l'écriture. Une écriture simple et belle à la fois, qui décortique sans pathos les sentiments éprouvés par les personnages. Un livre qui se lit tout seul tant j'ai trouvé fluide et claire cette écriture (Et ça fait du bien, me comprendront mes partenaires de notre dernière LC)



Le personnage principal n'est pas pour moi le plus attachant de cette histoire, j'ai souvent trouvé qu'il regardait sa vie au lieu de la vivre, incapable de retourner en Algérie et de véritablement oeuvrer pour l'indépendance de ce pays, incapable de se battre pour garder la femme avec qui il vivait. Mais, il n'est pas seul dans ce livre, et j'ai beaucoup aimé tous les personnages secondaires, qu'il côtoie et qu'il va souvent aider, plus doué pour améliorer la vie des autres que la sienne. J'ai aimé Nour, cette jeune femme si en avance sur son temps, J'ai aimé Mohammed arrivé en France sans parler le Français et qui se battra pour passer le certificat d'études. Et il y a aussi le deuxième Adam, pétri de certitudes quand il arrive en France, et qui va se laisser apprivoiser.



L'auteur aborde dans un récit plein de nuances, sans charge excessive, à travers ses différents personnages, le statut difficile des ces Algériens venus en France pour y trouver du travail, et souvent très mal considérés et mal traités.

Il y aborde aussi les années qui ont précédé la fondation d'Israël et là aussi les tensions vives entre palestiniens et juifs arrivant de toutes part pour trouver un refuge. Et là, malheureusement, on en est toujours au même point...



Akli Tadjer est une formidable conteur, qui nous fait vivre ces années d'après-guerre, avec humanité. Et j'ai le troisième sur ma table de nuit...
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Il était une fois... peut-être pas

Mohamed élève seul sa fille Myriam. Il est un peu grognon depuis qu’elle est parti suivre des études à Toulon. Il l’est toujours lorsqu’elle débarque avec Gaston son petit copain. Au bord de la crise de nerfs quand Myriam lui demande d’héberger le gus et carrément fou de colère quand elle lui annonce qu’elle a rencontré un nouvel homme et qu’elle se convertit à l’Islam.

Pauvre Mohamed ! Akli Tadjer lui fait une vie d’enfer. Il y a un peu de Pennac dans le style Tadjer. Cette manière de parler de choses pas forcément drôle et de les désamorcé par une pirouette verbale. Tadjer nous fait aimer ces personnages dès les premiers instants, Mohamed et Gaston ne sont pas à la fête, tant pis c’est pour mieux nous faire rire. Cet humour renforce notre empathie car malgré la légèreté son regard sur des sujets difficile est bien plus sombre. Découvrez son univers, vous ne serez pas déçu.
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De ruines et de gloire

J'ai choisi ce livre d'une part parce qu'il parle de la guerre d'Algérie, c'est-à-dire d'une page d'Histoire dont, en Belgique, on n'est guère familier (moi en tout cas), et que, quand il s'agit d'apprendre en lisant (ou l'inverse), je suis souvent volontaire. D'autre part, parce que la quatrième de couverture résume la trame en annonçant qu'un avocat algérien, partisan d'une Algérie libre, va se trouver contraint de défendre une jeune activiste pro-Algérie française. Et quand il s'agit de plaidoiries, d'argumentation, de raisonnement juridique, de justice et/ou de conscience morale, je salive d'avance. Sur ce point, j'ai été légèrement déçue, parce que je m'attendais à autre chose, mais le roman a d'autres atouts qui contrebalancent ce bémol.



Or donc, nous sommes à Alger en mars 1962. Les accords d'Evian viennent d'être signés, le cessez-le-feu décrété en Algérie. Mais sur place, le chaos est total : affrontements violents entre indépendantistes du FLN et partisans de l'Algérie française, attentats, assassinats, contrôles policiers et suspicion généralisés. Adam, jeune avocat de 24 ans, rêve de contribuer à la construction d'une Algérie libre. Mais, à son corps et à sa morale défendants, il se voit confier la défense d'Emilienne, jeune femme militant pour une Algérie française.



Contrairement à ce que je pensais au départ, ce roman n'est pas un « roman de procès » (comme il y a des films de procès) où l'essentiel se déroulerait dans un tribunal. Au contraire, on est plongé dans le quotidien d'une guerre terrible où chacun risque la mort à n'importe quel coin de rue, et dans la tête d'Adam, en plein dilemme entre deux lois : celle du Code pénal et celle de sa conscience. On revient aussi sur l'histoire de sa famille (et je n'avais pas compris que ce roman était le dernier d'une trilogie, mais cela ne gêne pas la compréhension), avec une sorte de retour aux sources.



Je n'ai donc pas eu droit à des plaidoiries brillantes, mais j'en ai beaucoup appris sur cet épisode de l'histoire franco-algérienne, sur le mépris des colons envers les Algériens, leur désarroi quand ils doivent fuir « leur » pays pour rentrer en France où ils se sentiront étrangers, les humiliations et les tortures subies par les Algériens, la haine et les souffrances atroces de part et d'autre.



A ce contexte historique très bien rendu, l'auteur mêle amour (ceux de et pour une femme, un père, une mère), idéalisme et humanisme. Grâce à son indéniable talent de conteur et à son sens du romanesque, il rend ce livre instructif et captivant de bout en bout.



En partenariat avec les Editions Les Escales via Netgalley.

#Deruinesetdegloire #NetGalleyFrance
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D'audace et de liberté

faut-il avoir lu "D'amour et de guerre " avant d'aborder ce second volet dans lequel on retrouve principalement le personnage d'Adam ? Aprés réflexion , je dirais oui .Tout d'abord pour ne pas se priver de la lecture d'un premier volume de toute beauté et puis , tout de même également pour placer et comprendre les personnages dans un contexte bien défini , de manière à bien analyser les tenants et aboutissants de l'histoire .Hélas , pour les gens non initiés , et ce n'est pas une tare , rien sur la quatrième de couverture ne le suggère et c'est , à mon avis , un peu dommage . Aprés , on pourra toujours considérer que lire ce livre " en solo " est tout à fait possible , soit .De toute façon , aprés avoir lu ce roman , il y a de fortes chances pour que vous vous précipitiez sur le précédent . Autant faire les choses dans l'ordre ...

Nous sommes en 1947 et Adam , un jeune kabyle vit en France depuis trois ans .Dans sa tête , un seul souhait , vivre libre en France , dans ce pays qu'il a fait sien et mener sa vie à sa guise , tout en préparant pour l'Algérie une indépendance nécessaire et réussie .Quant à Elvire , sa compagne , un pére , une appartenance forte à une religion auront-ils ou non de son amour pour Adam ? Dilemne d'une importance capitale quand le poids des sentiments va se confronter à des réalités sociétales fortes et trés profondément ancrées .

C'est bien écrit , vivant , agréable , le scénario est bien ficelé et tous les personnages , du plus au moins important , jouent un rôle à même de modifier , à un moment ou un autre , le cours des destins .

Ce n'est pas un " roman à l'eau de rose " , ce que pourrait laisser supposer la magnifique couverture mais bien un drame de notre temps , un histoire dans laquelle les rires et sourires ne sont pas légion .

Si l'on se fie au dénouement , tout laisse à croire qu'il y aura un autre volet : je serai au rendez-vous .

Bonne soirée à tous et toutes et à bientôt .
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D'audace et de liberté

Plus qu’une suite, ce nouveau roman d’Akli Tadjer est un prolongement de son ambitieuse fresque historique commencée avec D’Amour et de Guerre.



Akli Tadjer longtemps publié chez les éditions Latès, nous offre avec son arrivée chez Les Escales, une fresque historique combinant ses talents de narrateur à la plume débordant d’humanité et un énorme travail documentaire. Nous suivons depuis le premier opus, le destin d’Adam Aït Amar, un jeune Kabyle arraché à ses terres natales, mais surtout à l’amour de sa vie pour combattre sur le front français contre l’envahisseur allemand.



Alors que l’on pensait son retour impossible en Algérie, nous retrouvons Adam sur le parvis de la gare d’El Kseur, quittée il y a maintenant plus de trois ans. Adam y est reçu comme un Français dans ce pays qui l’a vu naître. Si sur place, rien n’a changé, Adam, entre-temps, est devenu un homme, gagnant en assurance et en prestance. En effet, en France, il dirige avec Elvire Bergman la tannerie de Gentilly, de son père disparu depuis sa déportation. Adam et Elvire, en plus de s’occuper de cette entreprise, partagent leurs vies. Cette union, sans être née d’un amour fou, s’est bâtie sur l’attirance réciproque de deux êtres ayant perdu leurs rêves de jeunesse.



Si de loin, nous pouvions penser que, finalement, ils s’en sortent plutôt bien avec la tannerie très sollicitée, employant de nombreux ouvriers de différentes nationalités, nous nous rendons vite compte qu’il manque chacun d’eux une flamme de vie. Ils errent dans le présent plus qu’ils ne vivent Adam, s’autorisant juste le rêve d’être libre comme un Français, Liberté qu’il aimerait voir accordée à sa patrie.



Bientôt, une lettre inespérée arrive, qui viendra chambouler leur vie si rangée et les entraînera à Beyrouth et Jérusalem où ils remettront en question leur choix de vie et s’interrogeront sur leur place, leur rôle à jouer dans ce monde en reconstruction.



Avec D’Audace et de Liberté, Akli Tadjer réussi le pari d’une suite au moins aussi aboutie que le précédent opus, permettant de satisfaire les lecteurs D’Amour et de Guerre tout en étant accessible ceux ne l’ayant pas lu. Si cela est votre cas, préparez-vous néanmoins à l’envie de foncer chez votre libraire, acquérir le premier (maintenant publié en poche). En effet, le décor est différent, de nouveaux personnages viennent nous régaler de leur présence dont les merveilleux Mohamed qui ne savait pas lire et écrire et devenu depuis, un fervent amateur de poésie et, Nour, cette jeune femme très en avance dans une société n’ayant pas encore connue la révolution de mai 68.



Cette fresque historique ravira de nombreux lecteurs tant elle est à la fois moderne et tendre, enrichissante et surprenante et nous laisse avec en tête, des questionnements sur nos propres vies et notre Histoire.



Un immense merci aux éditions Les Escales et à Akli Tadjer pour ce magnifique roman qui nous laisse avec l’envie de se plonger dans une nouvelle suite.
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D'amour et de guerre

Akli Tadjer, nous entraîne avec « D’amour et de guerre » de la Kabylie au Nord de la France, dans un bouleversant récit, où se mêlent tendresse et dureté, humour et tragique, Histoire et fiction, Amour et guerre.

Octobre 1939, Adam, jeune kabyle, gardien de moutons, vit l’insouciance de ses vingt ans, vouant un amour immense à son amie d’enfance Zina, pour laquelle il bâtit un chez-eux, la clef. Tous deux ne rêvent que de se marier et vivre ensemble, une vie heureuse. Seulement, en Europe la guerre est déclarée. Comme plus de 130 000 Algériens, Adam devra intégrer l’armée française. Il sera envoyé sur le front, face aux Allemands, sur un continent qu’il ne connait pas l’Europe, dans un pays où son père est revenu estropié de la Der des ders, la France. Arraché à sa terre, son foyer, son amour, il écrira à cette dernière des lettres d’amour dans un cahier rouge qu’il gardera sur lui…

D’amour et de guerre, fait partie de ces rares romans qui, une fois refermé, résonne toujours en vous en nous apportant un petit quelque chose qui nous change. En effet, même si nous possédons un certain nombre de connaissances sur cette triste période, que régulièrement les honneurs sont rendus et à juste titre aux résistants, aux alliés, aux soldats qui ont débarqué en Normandie, nous ne savons pas grand-chose sur les bataillons armés d’Afrique et d’ailleurs sans qui, nous n’aurions certainement pas vaincu la tyrannie nazie. Des hommes que nous avons traité avec si peu d’humanité. Avec ses mots justes écrits de sa très belle plume, Akli Tadjer, leur rend un magnifique hommage.

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D'amour et de guerre

D'amour et de guerre, c'est de ça qu'est faite la vie d'Adam (prononcez le "m") dans le roman d'Akli Tadjer.

L'amour qu'il porte à la jeune Zina pour qui il rêve de construire une maison et un avenir.

La guerre, c'est ce qui va bouleverser son destin et celui de ses amis Tarik (le musulman qui veut devenir Imam) et Samuel (le jeune Juif).

Nous sommes en 1939, en France.

Enfin, en Algérie, alors colonie française, pas de discussion possible c'est la France qui gouverne, point barre.

D'ailleurs le père d'Adam en a fait une de guerre pour la nation, la Grande comme on l'appelle, il est allé combattre le boche et il en est revenu avec, comme récompense, une sale blessure.

Parce que pour ce qui est de la reconnaissance, les médailles ou autres pensions ont du mal à traverser la mer...

Quand le nouveau conflit mondial éclate, Adam, lui n'a pas du tout l'intention d'aller donner sa vie pour ce pays qu'il ne connaît pas, il a d'autres projets.

Mais voilà, on ne discute pas les ordres...

D'amour et de guerre, c'est une histoire d'hommes, d'amitiés, de destins croisés.

Tadjer, dans un récit humaniste, nous raconte le périple de ces trois amis, unis (au-delà de leurs croyances) pour un seul objectif, le retour sur leur terre natale.

Leur transformation, leur prise de conscience aussi face aux épreuves traversées.

Les choix qu'ils devront faire.

Leur vie immédiate et future en dépend.

Grâce à ce roman, j'ai appris.

Les camps dans lesquels on enfermait les soldats de nos colonies, les Allemands refusant de les envoyer dans leur pays.

La mansuétude de l'occupant vis-à-vis de la communauté musulmane à qui l'on va jusqu'à délivrer des autorisations de circuler, bien évidemment orchestrée, dans le but de s'en faire une alliée.

Dans ce livre il n'y a pas vraiment de héros, seulement des hommes, loin de chez eux.

Personne ne semble s'inquiéter de leur sort, ni l'armée française (grande absente du récit d'ailleurs) ni l'envahisseur qui a d'autres chats à fouetter.

Peut-être qu'il m'a manqué un peu d'émotion dans cette lecture, peut-être que l'auteur s'est trop attaché à Adam, Tarik et Samuel sont eux aussi deux personnages importants qui auraient mérité d'être un peu plus exploités.

Mais il reste une belle histoire... d'amour et de guerre.









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D'amour et de guerre

Un jour de cette année 1939, au cœur des montagnes de Kabylie, la tante d'Adam lui transmet une lettre frappée de l'oriflamme tricolore, une enveloppe en provenance du ministère de la Défense nationale.



Alors qu'il est marqué par la souffrance de son père, blessé à vie, suite à son combat en 14-18, Adam s'était juré " de ne jamais tomber pour la France ". De cette lettre il en fait des confettis et décide avec sa belle amie Zina, de déserter.



Seulement voilà, son destin va en être tout autrement.



C'est un roman fort, puissant d'amour, de haine et de combat courageux, d'amitiés sensibles. J'ai beaucoup lu les romans d'Akli Tadger que j'ai toujours savouré intensément, mais celui ci est à mon sens d'un autre genre et il va rester graver en ma mémoire longtemps. Pourquoi ? Parce qu'il raconte un pan d'Histoire mal connue, raconté et vécu par un jeune Algérien. L'auteur a merveilleusement combiné fiction et réalité de terrain de cette époque si sombre. Si sombre et encore tabou il me semble, de ce côté de la méditerranée .... Et pourtant, il est nécessaire d'en parler, d'écrire pour se rappeler, se dire que ce que nous vivons aujourd'hui d'ailleurs, à l'heure où tout à chacun cri au loup, pourrait être vécu autrement.



En effet cette histoire m'a aussi fait écho avec l'actualité, oh certes bien différente me direz-vous, et bien évidemment incomparable, oui je sais. Mais alors pourrions nous alors criez moins fort notre pseudo souffrance quand nos grands parents, nos frères amis et ennemis ont subi de telles violences physiques comme psychologiques....? A méditer....



Un grand merci à al plateforme NetGalley et aux éditions des Escales pour leur confiance.



Un grand merci à Akli Tadger qui de sa plume si sensible m'a donnée à vivre des heures de lectures exquises.

#DAmouretdeguerre #NetGalleyFrance



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Alphonse

Un gentil petit livre , écrit simplement par cet enfant mohamed- Alphonse. Une plongée dans le racisme ordinaire et la bêtise , sa solitude et sa culpabilité d'adulte . Un peu court , j'aurai aimer en savoir plus sur ce qu'il a fait entre ses 12 ans et ses 52 ans ., Mais ce n'était pas le but du récit.
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D'audace et de liberté

Très cher Akli, quel plaisir de retrouver Adam, Esther, Zina dans ce deuxième tome que vous venez de nous offrir avec D'audace et de liberté signé aux éditions les Escales. Je ne savais pas lorsque j'ai lu D'amour et de guerre, qui m'avait énormément touchée que vous nous réserviez une suite ! La joie en est encore plus forte donc aujourd'hui sachant que même en tournant la dernière page, l'histoire continue ! Et est-ce bien utile de vous confier combien je suis déjà impatiente de retrouver Adam ?



Ce personnage est très attachant, un jeune homme a qui la guerre lui a volé son grand amour Zina, mais qui ne se laisse pas abattre, qui lutte pour une certaine liberté, liberté d'être et liberté d'agir. liberté d'espérer et la liberté de croire.



En écho au poème de Paul Eluard lu par Mohamed, ami d'Adam, la liberté dans cette fresque historique, est un véritable hymne à la vie, tout simplement.



Chers amis de babelio, vous aimez les romans inspirés de la grande histoire, ceux qui nous ouvrent les portes vers d'autres regards trop souvent tuent parce que tabous peut être encore, déformés par des médias, par une société, et qui par la plume de grands auteurs prennent un autre sens. Ce roman est pour vous !



Enfin, Akli Tadjer, merci d'avoir osé donner voix à nos frères Kabyles.

Ouvrir un nouveau chapitre sur cette histoire si mal connue est nous offrir la liberté de voir et de comprendre.



Merci pour votre audace d'être un homme libre à l'image d'Adam et d'ainsi faire la lumière sur le passé qui a toute résonance aujourd'hui encore.
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Alphonse

2004. Mohamed la cinquantaine a rendez-vous avec sa cousine Juliette. En la voyant pénétrer dans le café, c'est une foule de souvenirs qui ressurgit. 1964, Mohamed va passer des vacances en famille dans le Nord de la France mais pour éviter les questions et les éventuelles tensions, on l'affuble du prénom d' Alphonse. Chronique douce-amère d'une époque troublée ou le racisme ordinaire et la cruauté des enfants sont parfaitement décrites dans ce quatrième roman d'Akli Tadjer. Le plaisir vient aussi de la formidable floppée de personnages que mets en scène Tadjer, chacun à leur façon bonifie le récit. A l'image de Théo l'ami juif, d'Annabelle qui fait papillonner le coeur de Mohamed/Alphonse. Tadjer brasse une palette d'émotions qui nous fait enrager ou sourire avec le même effet. Et l'auteur notamment du "porteur de cartable" confirme son talent et son humour pour montrer les injustices de notre société vis à vis des minorités. C'est plein d'intelligence et de sensibilité et c'est surtout très réussi.
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De ruines et de gloire

Après D'Amour et de Guerre puis D'Audace et de Liberté voici donc le troisième opus de cette trilogie de ruines et de gloire signé Akli Tadger aux éditions Les escales.

Pour ne rien vous cacher j'étais impatiente de lire cette suite et, tellement les personnages des deux premiers tomes m'avaient littéralement séduites !

Qu'allait il advenir d'Adam et d'Amezyane, cet enfant, en provenance d'Alger, débarqué à Paris, ce fils qui ressemble tant à sa mère Zina, le grand amour d'Adam.



De ruines et de gloire s'ouvre sur un Alger meurtri, au lendemain de cet évènement tragique qui a eut lieu lors de la manifestation du 26 mars 1962, une fusillade déterminante pour la suite des évènements. Adam est là avec son père, un père semble-il malheureux, nostalgique de Paris. Mais Adam lui qui s'est toujours senti étranger là-bas voulait rentrer au pays. Car là une volonté farouche de défendre la liberté des citoyens l'anime.

Après des études brillantes de droit, il est devenu avocat. Aujourd'hui travaillant au cabinet de maître Reverdy, Adam attend l'affaire, l'affaire importante; Son affaire.

Ainsi commence l'histoire, une histoire certes romanesque mais qui s'inscrit dans la grande histoire qui fut celle de l'indépendance de l'Algérie.



Sous le charme complet de la plume d'Akli Tadjer, j'ai apprécié la subtilité avec laquelle il parvient dans ce roman très sensible à décrire l'engagement, la bêtise humaine, l'amour.



N'attendez pas plus longtemps, courrez chez votre libraire et plongez dans cette histoire émouvante à souhait !



Merci Akli Tadjer !



je vous propose la lecture d'un extrait de ce roman sur ma chaine youtube : https://www.youtube.com/watch?v=B5TZDHt6ByE
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De ruines et de gloire

Algérie, mars 1962. Adam El Hachemi Aït Amar, avocat, 24 ans, le narrateur et son père, 47 ans, tous deux kabyles, décident, après le cessez-le feu en Algérie, instauré suite au traité d'Evian le 19 mars 1962, de quitter Paris où Adam était venu faire ses études,

Ils arrivent dans un pays déchiré par les attentats, les assassinats, la violence, perpétrés par l'OAS et le FLN, la fuite des colons français. Adam se retrouve à devoir défendre Emilienne Postorino, fervente partisane de l'Algérie française, en complète contradiction avec ses valeurs. Son père, quant à lui, part dans le village où il est né, où il a aimé Zina, la mère d'Adam, disparue dans un incendie alors qu'Adam avait 9 ans et qu'il n'a jamais oubliée.

Ce roman foisonnant, puissant, tire toute sa force émotionnelle de personnages broyés par l'Histoire, qui se débattent pour rester debout, tiraillés entre plusieurs fidélités, dans une vie où rien n'est tout à fait blanc ou tout à fait noir. Le personnage d'Adam incarne le dilemme de l'avocat qui défend une accusée dont il rejette viscéralement les idées et les actions; l'accusée, de son côté, doit accepter d'être représentée par un Arabe dont elle méprise le peuple, qu'elle combat en étant membre de l'OAS.

L'amour, au milieu de l'extrême violence, est très présent : celui d'un fils pour son père mais aussi celui d'un homme qui n'a jamais oublié son amour de jeunesse, la mère de son fils à laquelle il a été arraché par la 2ème guerre mondiale, envoyé combattre pour la France, pour défendre un pays qui n'était pas le sien.

L'arrière-plan historique, très bien documenté, est très prégnant, c'est un personnage à part entière; c'est lui qui oriente le destin des personnages. L'auteur a inscrit son intrigue dans une des périodes les plus sombres de l'histoire algérienne, avant l'Indépendance, au moment où les tensions, les haines sont à leur apogée. Il nous fait ressentir le mépris des colons français sans être manichéen, sans faire de généralisation, déclenche en nous la nausée lorsqu'il évoque la torture; il manifeste de l'empathie et de la sympathie pour les Algériens qui ont combattu pour la liberté tout en condamnant la violence aveugle.

Un très beau roman dont la fin nous réserve une surprise de taille, une leçon d'histoire vu par le prisme d'un jeune homme idéaliste, pétri d'humanité. Je regrette de n'avoir pas su, avant d'entamer ma lecture, que "De ruines et de gloire" est le dernier opus d'une trilogie.

#Deruinesetdegloire #NetGalleyFrance

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Western

Omar Boulawane (comme le vin) est un jeune homme de 31 ans.

Il écrit des articles dans une revue.

Sa vie va être bien perturbée un matin d'avril lorsque sa voisine lui confie son neveu de onze ans soit-disant pour quelques heures.

D'autant que ses deux vieux copains, Godasse et Kader Houssel (il fallait oser) déboulent avec de sérieux soucis.

Ah, enfin une lecture qui fait du bien.

Un véritable divertissement qui fait oublier les problèmes.

Qu'il est attachant Omar !

Tendre, généreux, pas toujours chanceux.

Il attire « les branquignols et les malfaisants »

Il adore les westerns, les cow-boys surtout, comme Clint Eastwood, mais il serait plutôt de côté des indiens lui, malheureusement.

Il adore aussi Jacques Prévert, entre autres, et ça, ça l'aide bien dans la vie.

C'est une histoire complètement loufoque et déjantée mais dans laquelle se glisse tellement de sensibilité et de tendresse qu'on ne peut qu'adhérer.

Le ton est léger, chaleureux, mais bien des problèmes sont latents dans cette belle histoire.
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D'amour et de guerre

Adam est un jeune algérien, dont la vie va être bouleversée par l’histoire : la colonisation de son pays et de là, la participation de ses habitants à la guerre en Europe, guerre dont ils ont du mal à saisir les enjeux, guerre pour défendre et libérer une patrie qui n’est pas la leur.

Adam aime Zina, il rêve de la vie qu’il va mener avec elle, il est un peu truand, revendant le produit de larcins d’une bande de voleurs qui ne vole qu’aux colons. La guerre va venir le chercher après une seule nuit d’amour avec la belle Zina. Il va vivre la drôle de guerre, l’effondrement du printemps 1940, la vie dans un camp de prisonniers pour expat uniquement, le marché noir à Paris avant de pouvoir à la libération retrouver enfin l’Algérie.

Un roman de passage à l’âge adulte, dans un contexte difficile. L’auteure mêle les chapitres de narration avec les lettres qu’Adam écrit à Zina sur le carnet rouge qu’il lui remettra quand ils se retrouveront. Il découvre le froid, l’humidité, les combats, la maladie, le racisme, la difficulté de vivre avec d’autres cultures, d’autres religions. A ce titre la description des quelques mois en camp de prisonniers est très intéressante : les différents peuples se côtoient mais ne se mélangent pas.

De nombreux personnages vont intervenir dans la vie d’Adam lors de ces années d’apprentissage, certains pleins d’humanité, d’autres campés dans leurs certitudes d’hommes blanc supérieurs.

J’ai aimé suivre Adam, j’ai aimé ce personnage à la fois naïf et roublard, pleins d’illusions et très réaliste. Je n’ai cependant pas éprouvé l’enthousiasme de la majorité des lecteurs de Babelio. J’ai trouvé certains des personnages et ses situations un peu stéréotypés. cependant, c’est une belle histoire, bien racontée et c’est déjà beaucoup. L’auteur montre beaucoup de tendresse envers les différents personnages et sait nous émouvoir à maintes reprises.

Merci aux éditions Les Escales pour ce partage #DAmouretdeguerre #NetGalleyFrance



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La reine du tango

Je ressors étourdie par cette lecture. Pourquoi ai-je tellement aimé ce roman ?

Parce qu’il parle de tango, de musique, d’amour, d’amitié, d’entraide, de fraternité, de Buenos Aires, de Paris et tellement plus encore, le tout dans une langue somptueuse.



Suzanne est professeur de tango, une passion qui lui vient de sa mère, une tanguera adulée de tous, elle était « La reine du tango ».

« Lorsqu’elle danse, ses enchaînements sont si fluides qu’elle devient complice du sol, de la musique, et son corps se fond dans celui de son partenaire. On croirait que le tango a été créé pour elle. »

Suzanne partage sa vie entre son métier, et les visites qu’elle rend régulièrement à un ami de sa mère, en train de mourir d’un cancer avec l’espoir d’obtenir du vieil homme, avant qu’il ne soit trop tard, quelques clés pour arrêter de se poser des questions sur son passé lourd de non-dits : qui est son père dont on lui a jamais parlé ? Comment sa mère est-elle morte dans un théatre en feu un soir de gala ?



Akli Tadjer signe un très joli roman à la fois nostalgique et rythmé en nous immergeant à merveille dans le monde singulier du tango avec une héroïne un brin fuyante, insaisissable, qui se voue à la danse comme elle est en amour, sans retenue ni calcul, avec un appétit immense.



Les personnages secondaires habitent le récit en le colorant d’une touche de fantaisie. Je pense notamment à ce jeune et beau cambrioleur aux yeux jaunes

qui va peu à peu devenir par amour un séduisant tanguero.



J’ai été emportée par cette belle histoire dont j’avais vraiment besoin après une lecture particulièrement éprouvante.



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