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Critiques de Adrien Bosc (314)
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Colonne

Après Constellation, son premier roman publié en 2014, Grand Prix du roman de l’Académie française et prix de la vocation, puis Capitaine en 2018, Adrien Bosc conclut sa trilogie avec Colonne.

Ce troisième volet est consacré à Simone Weil (1909 – 1943).

S’il est fait mention au cours du roman de la décision de celle-ci d’expérimenter la condition ouvrière en travaillant dans plusieurs usines en 1934-1935, ses impressions notées dans son « Journal d’usine », c’est son ralliement aux Brigades internationales au sein de la colonne Durruti sur le front d’Aragon en 1936, au début de la guerre d’Espagne, que l’auteur va évoquer, ce séjour en Espagne de quarante-cinq jours passé aux côtés des troupes anarchistes de la CNT espagnole.

Un drôle d’équipage compose le groupe international de la Colonne. Convaincu par Carpentier et Ridel, Durruti avait créé cette sorte de corps franc qui réunissait une formation de volontaires étrangers aptes au combat, un agrégat de proscrits et d’idéalistes.

Lors d’une offensive sur les bords de l’Ebre, en regagnant le campement, oubliant un feu enterré, elle se blesse en plongeant le pied dans une bassine d’huile brûlante. Cet accident lui fait abréger par force son séjour en Espagne. Volontairement, elle n’y reviendra plus.

Adrien Bosc va, à partir du peu d’éléments qui reste, un passeport, des notes éparses d’un « Journal d’Espagne » dont il subsiste trente-quatre feuillets, des lettres, notamment celle que la philosophe a adressé à Georges Bernanos et des photographies, évoquer et conter cette existence intense et tragique.

Bien que pacifiste, si la jeune Simone Weil s’est jetée dans un pays en guerre c’est que la position de l’arrière lui était insupportable. C’est ce même empressement qui l’avait conduite à quitter l’enseignement et la philosophie pour l’usine et devenir ouvrière, qui, au terme d’un rassemblement en soutien aux républicains espagnols la pousse à prendre la décision de partir se battre. « On ne s’engage qu’entier. Il y va de la guerre comme de la lutte, du front comme de l’usine, la fraternité est un élan du cœur. »

Elle est avant tout désireuse d’aller au plus près du peuple et des paysans espagnols.

Mais, dans une lettre qu’elle écrira à Georges Bernanos, elle lui confiera sa grande déception. Elle lui explique que, si elle a quitté l’Espagne malgré elle, après son accident, elle n’y est plus retournée, volontairement. Attirée au départ par ce groupe anarcho-syndicaliste, cette guerre lui avait paru être au début, une guerre de paysans affamés contre les propriétaires terriens et un clergé complice des propriétaires, mais elle est devenue une guerre entre puissants.

« On part en volontaire, avec des idées de sacrifice, et on tombe dans une guerre qui ressemble à une guerre de mercenaires, avec beaucoup de cruautés en plus et le sens des égards dus à l’ennemi en moins. »

Dans sa lettre, elle stigmatise la vengeance aveugle et les exécutions arbitraires en lui faisant part de la barbarie à laquelle elle a assisté au sein même des républicains, de la banalisation de la violence et de l’absence de répulsion ou de dégoût à l’égard de sang inutilement versé.

Elle évoque entre autres dans cette lettre, l’histoire de ce jeune phalangiste fait prisonnier par le Groupe International le 22 août 1936, et exécuté sur décision de Durruti, montrant le manque total d’humanité de ses amis révolutionnaires.

Transcrite en milieu d’ouvrage, en italique, comme les autres citations, cette lettre découverte à l’intérieur du portefeuille de Bernanos, à la mort de celui-ci, est à elle seule un parfait résumé et une analyse extrêmement enrichissante de l’expérience que cette brillante intellectuelle a vécue.

La fin du livre est consacrée aux dernières années de la vie de Simone Weil, à son engagement inaltérable pour les plus humbles et à sa quête de justice.

Si, à la demande de son frère, elle accepte de partir à New-York avec ses parents, c’est pour protéger ces derniers et dans l’espoir de rejoindre Londres et la résistance par l’Amérique.

Colonne de Adrien Bosc m’a permis de faire plus ample connaissance avec cette jeune femme agrégée de philosophie, qui, dans sa courte vie, a non seulement tenté de comprendre la condition ouvrière par l’expérience concrète du travail en milieu industriel et agricole, mais également participé à la guerre d'Espagne aux côtés des républicains, et rejoint les gaullistes à Londres.

Une vie brève, puisqu’elle mourut à 34 ans, atteinte de tuberculose, mais ô combien engagée !


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Constellation

Constellation est ma bonne surprise de ce début d'année 2015: sûrement pas le navet mais le clou de girofle de mon menu littéraire.

Ce roman a gentiment été glissé sous mon sapin par un babelionaute qui se trouve être mon frère cadet.

Le sujet ne m'emballait pas a priori, un peu de mauvais goût, cette lecture relatant un crash aérien alors que je dois entreprendre cet été mon plus long voyage en avion pour la Réunion: je croise les doigts: ça c'est fait!

Constellation est le nom du quadrimoteur dans lequel trente-sept passagers vont rencontrer leur destin un 27 octobre 1949: parmi eux, Marcel Cerdan et Ginette Neveu, virtuose du violon.

Adrien Bosc s'est livré à une véritable enquête de fourmi sur les circonstances du crash et le passé des passagers. La construction du roman tient le lecteur en haleine même si dès le début il n'ignore rien de la fin tragique de ce vol transatlantique. Pas à pas nous apprenons à connaître ces anonymes réunis pour un funeste et dernier voyage.

L'auteur nous conte avec art et par petites touches, des tranches de vies.Il nous révèle comment ces âmes, telles des petites lumières se sont rejointes dans le ciel. Il les compare à ces constellations que nous avons le bonheur d'observer certains soirs, minuscules points de lumière réunis sur le même plan par les jeux de l'astronomie et du hasard pour un dessin cohérent qui n'a absolument aucune cohérence spatio temporelle. Mise en abyme de notre propre destinée...

En filigrane, à travers ces destins et ces vies fauchées, Adrien Bosc relève les hasards parfois troublants qui nous mettent en présence les uns des autres. "Parce que c'était moi, parce que c'était lui", nous retorquerait notre cher Montaigne. Cette notion de destin peut également être mise en lien avec la prédestination chère aux jansénistes et à Pascal.

Destinée, nous chanterait aussi Guy Marchand mais sans vouloir être désagréable je ne vais pas mettre sur le même plan spiritualité et variété de bas étage. Pardon, Guy!

Cette lecture divertissante m'inspire ce vers de Ronsard: "Cueillez les roses de la vie." Mais acceptez-en les épines! C'est cela vivre...Entre autres...

Il me reste à remercier mon frère pour ce charmant cadeau et je lui dis à très bientôt sur le vol Air France qui nous acheminera sans encombres à destination! Cela est une autre histoire...
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Constellation

Le 27 octobre 1949, la quadrimoteur immatriculée F-BAZN décolle de l’aéroport d’Orly. Baptisé d’un nom presque trop onirique pour un avion, le « Constellation » accueille à son bord une étoile plus connue que les autres, Marcel Cerdan. Dans quelques heures, New-York sera en vue mais pour le moment il survole les Açores. Cerdan devait rejoindre les Etats-Unis quelques jours plus tard, par bateau, pour préparer la reconquête de son titre. Mais Edith Piaf a insisté pour qu’il vienne la rejoindre au plus vite. Comme ça, tu pourras venir m’écouter chanter à New-York, lui dit-elle avec insistance. Avec insistance, il en toucha quelques mots à son manager, qui avec insistance obtint deux billets pour le prochain avion, Constellation. Ils n’atteignirent jamais la côte américaine, comme quoi, la vie ne peut tenir qu’à de petits détails. La vie, l’amour, les étoiles, blue moon, l’hymne à l’amour. Constellation s’abîma en mer…



Vos luttes partent en fumée

Vos luttes font des nuées

Des nuées de scrupules.



Ginette Neveu, prodige du violon, a joué son dernier récital. Elle ne le sait pas encore. Tout comme ces bergers basques partis pour une nouvelle aventure, nouvelle vie. Un importateur de dentelles, une bobineuse de Mulhouse accompagnent donc le bombardier marocain, Marcel Cerdan, en vol pour reconquérir son étoile de champion du monde. En tout, quarante-huit personnes, des anonymes qui eux aussi ont décidé de prendre part à ce vol en cette nuit étoilée. Le Constellation, moi aussi, avec un nom comme ça, j’aurai envie de traverser la mer et le ciel.



Vos luttes partent en fumée

Sous des oeils embués

D'étranges libellules.



Adrien Bosc, plus qu’à l’accident ou à Marcel Cerdan, s’intéresse d’abord aux coïncidences qui ont liées à tout jamais le destin de ces quelques personnes, connues et anonymes, dans une sombre nuit, où la lueur de la lune s’est dissipée sous des nuages noirs et lourds. Certaines vies sont plus poétiques que les autres, d’autres insignifiantes. C’est tout l’art de l’écrivain de les rendre accessibles aux lecteurs. J’ai été pris par moment, dans ce tourbillon de la vie, des vies qu’on touche du regard le temps d’un chapitre et qui retombe dans l’oubli aux détours des Açores ou d’un chapitre suivant. Par moment, je lâchais prise, face justement à ces bouts de gens dont je ne connais rien et qui disparaîtront aussitôt la page tournée. Mais avant tout, Adrien Bosc propose cette réflexion sur ce que produisent le hasard, les rencontres, ces petites coïncidences de la vie qui réunissent la destinée d’un champion avec celle d’un type ordinaire, si un tel type existe. Les volutes du hasard.
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Constellation

28 octobre 1949. Pas de Bfm TV, pas d'internet, peu de journaux mais une info se répand tout de même comme une trainée de kérosène : l'avion dans lequel voyageait Marcel Cerdan s'est écrasé. Aucun survivant. 37 passagers et 11 membres d'équipage balayés de la planète. Mais le monde ne retiendra que Marcel Cerdan.

Plus de soixante ans plus tard, Adrien Bosc répare donc cette injustice en rendant hommage à toutes les victimes.



L'intention est louable, et cela s'annonçait plutôt prometteur quant au sujet, allant jusqu'à piquer ma curiosité. Car ma connaissance sur ce drame se limitait alors à Cerdan, le jules à Edith, mort dans un crash. Affaire suivante. Oui très primaire je vous l'accorde.

Prometteur mais...



Cerdan surnommé le Bombardier décède dans un accident d'avion. Destin? Il n'en faut alors pas plus pour tendre une perche à l'auteur qui met en avant toutes sortes de coïncidences plus ou moins extravagantes. Mon esprit cartésien s'est donc refusé à croire certaines de ces inepties allant jusqu'à discréditer l'auteur (notamment un Blaise Cendrars sorti de nulle part venu clôturer ce récit déséquilibré). Car à chercher des signes du destin, on finit évidemment par les trouver. La preuve : j'ai lu ce livre le 4 juin 2016, soit 74 ans jour pour jour après le décès de Heydrich, qui était né, tenez vous bien, 70 ans jour pour jour avant moi. Et comme par hasard, le lendemain je termine La Pâle figure de Philip Kerr (du signe du Poissons comme moi, je dis ça je dis rien..) dans lequel Heydrich, encore lui, figure en bonne place. Destin, hasard, coïncidence, complot?



Peu convaincue donc par ces concours de circonstances hasardeux distillés par Bosc, l'écriture ne m'a guère plus emballée. Digressions récurrentes et anecdotes inutiles alourdissent ce récit, dans lequel Bosc semble hésiter entre un style jounalistique et une attention plus sensible, plus poétique, passant de l'un à l'autre. Comme s'il cherchait encore quel angle convient le mieux pour un tel drame. 



Je terminerai malgré tout sur une note positive car ce livre ne mérite pas d'être descendu tel un avion ennemi. Et je ressors tout de même de cette lecture moins ignorante. Ce qui n'était pas compliqué ceci dit, rapport à ma connaissance sus-citée... Rapports d'enquête, recherche sur les lieux du drame, proches des victimes retrouvés, vidéos et articles d'époque étudiés, on sent le travail appliqué et documenté de Bosc. Les passages relatifs aux espoirs, rêves, destinées de ces passagers, illustres ou anonymes, illuminent le récit et l'approche psychologique de l'après-drame est plutôt réussie. Avec notamment la découverte d'une vidéo d'Etienne Vatelot, luthier en 1949 de Ginette Neveu (violoniste décédée dans l'accident), invité chez Jacques Chancel en 1982. Lorsqu'on lui remet la volute du violon de la disparue, toute l'émotion face à la perte de la virtuose ressurgit.

Et mon esprit cartésien s'efface alors pour laisser place au petit coeur sensible jamais bien loin.







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Constellation

Adrien Bosc revient sur la catastrophe aérienne de l'avion qui reliait Orly aux Etats-Unis le 27 octobre 1949 avec à son bord le boxeur Marcel Cerdan, la violoniste Ginette Neveu et d'autres vies humaines tout aussi précieuses que la leur.

Ils sont au nombre de trente-sept à une époque où les traversées en bateau étaient encore préférées pour le prix, la peur de l'avion, le peu de places disponibles...

L'auteur analyse parfaitement les circonstances du voyage, de l'accident. L'équipage doit poser l'avion dans l'archipel des Açores. La tour de contrôle leur annonce une météo clémente et au contraire, le terrain est plongé dans un profond brouillard et une pluie telle une chape grisâtre.

C'est l'accident. L'avion s'écrase.

Parallèlement aux faits techniques et à l'enquête pour retrouver les survivants, Adrien Bosc part à la rencontre de la vie des passagers avant l'embarquement.

-Marcel Cerdan qui aurait dû faire la traversée en bateau, mais, pressé de revoir Piaf, prend l'avion.

-Ginette Neveu, une prodigieuse violoniste qui voyageait avec son instrument et dont les parents connaîtront une

mésaventure à la reconnaissance du corps.

-Amélie Ringler , ouvrière, invitée à venir seconder sa marraine ayant fait fortune en Amérique en dirigeant une usine de bas nylons.

Et tous les autres.

L'auteur alterne donc les chapitres entre la catastrophe, l'enquête et la vie des voyageurs. C'est extrêment bien mené.
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Constellation

Certes, je savais que Marcel Cerdan, ancien boxeur et grand amour d'Edith Piaf était mort dans un accident d'avion mais j'aurais été incapable de vous dire de quel avion il s'agissait exactement ni même de vous donner la date précise. Tout comme j'ignorais qu'un avion au nom de Constellation existait, j'ignorais également que de nombreuses autres personnalités voyageaient avec le dit boxeur. Attention, une fois encore, lorsque je dis personnalités, je dois une fois encore car jusqu'à ce que je lise ces pages, toutes m'étaient inconnues et ainsi dois-je reconnaître ma grande ignorance, par exemple, dans le monde de la musique. 48 vies fauchées en comptant les membres de l'équipage en cette soirée du 27 octobre 1949. 37 passagers, dont apparemment tous ou presque, étaient de renom. C'est en terrain complètement inconnu que je me suis aventurée ici mais Adrien Bosc, à défaut d'avoir eu tendance à me perdre avec ses retours en arrière, ces parties de vie racontées, a eu au moins le don de réussir à piquer ma curiosité et ce, sur de nombreux points. En effet, en plus d'avoir éveillé mes sens en ce qui concerne tous ces brillants personnages voués à une vie extraordinaire et dont je n'avais jamais entendu prononcé le nom (enfin, pour certains), m'a aussi incité à vouloir lire, toujours plus ! La biographie d'Edith Piaf en fait partie mais ce n'est pas tout. Il a eu le bon goût de commencer chacun de ses chapitres par des citations d'auteurs (ouf, heureusement, ceux-là, je les connaissais même si je suis loin - très loin même dirais-je - d'avoir tout lu de ces derniers) et m'a de nouveau donné envie de me replonger dans les classiques afin de parfaire un peu ma connaissance du monde littéraire !



Un ouvrage destiné à tous ceux et celles qui ont soif de connaissance car bien qu'ici, il s'agisse d'un roman, on pourrait lui attribuer bien d'autres étiquettes encore : documentaire ? Récits de vie ? Histoire ? A vous de voir !
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Constellation

Le 27 octobre1949, " le Constellation", "nouvelle comète "d'Air France, s'écrase dans la nuit, au large des Açores. "Cet oiseau chromé" lancé par l'extravagant Howard Hughes," l'avion des stars" transportait le boxeur Marcel Cerdan et la violoniste virtuose Ginette Neveu. Mais quelle était l'identité des autres passagers? A son bord se trouvaient l'inventeur de la montre Mickey, un journaliste, un héros de 14 devenu un peintre renommé,un importateur de dentelles,une ouvrière bobineuse de Mulhouse, un fermier né en Syrie,un chauffeur Irakien, des bergers Basques,un homme divorcé parti rejoindre son épouse....autant de destins brisés......ce tragique 28 octobre....onze membres d'équipages et trente- sept passagers....

Au fil de cet ouvrage passionnant, l'auteur nous fait revivre d'un chapitre court à l'autre, l'alerte, les circonstances, les suites de l'accident, la commission d'enquête, la recherche des victimes, le rapatriement des corps, la rédaction des premiers rapports.... Que ressentent ces hommes partis à l'avant poste du désastre? Du découragement? De l'épuisement? De la colère? Après avoir constaté le pillage du site, chacun tient un morceau du puzzle que constitue la catastrophe, mais celle- ci ne restera t- elle pas une énigme même lorsque les morceaux seront rassemblés?

Surtout l'auteur, grâce à une recherche documentée et minutieuse s'intéresse au destin de ces 46 anonymes. Qui sont- ils? Quels étaient leurs liens? Pourquoi se rendaient - ils à New- York? Adrien Bosc remonte le fil de chacune de leur histoire, reconstitue avec vigilance et minutie les itinéraires de ces vies que le hasard a fauchées. Une constellation de destins qui s'entrechoquent, promis à un grand avenir pour certains,héritiers d'histoires personnelles parfois héroïques pour d'autres... Qu'est ce que le hasard?comment le distinguer de la coïncidence? De la nécessité?De la fatalité? Voici quelques interrogations posées par ce jeune auteur?Ce roman singulier, original, plus méditation et documentaire que roman d'ailleurs " questionne " la notion de hasard, les passerelles et les coïncidences? Il tente de comprendre par quel enchaînement de causalités,ce géant des airs est devenu brutalement un tombeau d'acier. Le crash de l'avion resté inexpliqué " une confusion visuelle dans l'obscurité "...L'auteur a étudié cette tragédie dans les moindres détails, sans aucun pathos, de nombreux hasards objectifs omniprésents ,invisibles à nos yeux jusqu'à leur rapprochement, tout comme des astres scintillants , agglomérés en constellations dans le ciel et dans l'esprit , des points numérotés et reliés dans un cahier de coloriages, coïncidence forcée ou force du destin?, nul ne sait? Sinon qu'à ce jeu de dates les plus incroyables associations naissent....

Le style est soutenu, l'ouvrage bien construit fourmille d'anecdotes, de détails, d'informations ,les coïncidences s'enchaînent , cette lecture puzzle est intéressante et enrichissante!. L'auteur rend hommage à ces hommes et ces femmes liés comme autant de " constellations" , leur humanité disparue le jour de cette catastrophe aérienne...

L'enquête menée de main de maitre tout au long du récit nous sort du mythe Cerdan pour s'attacher à la vie d'anonymes, sans sentimentalité même si la poésie et l'émotion affleurent . Adrien Bosc , en reconstituant les faits et gestes, les histoires de chacun a réalisé un travail de patience sans fausse note,peut - être plus journalistique que romanesque, communiquant néanmoins poésie et émotion contenue, un drôle de voyage subtil dans les brumes du passé , une plongée rétrospective dans une tragédie aux multiples ramifications .....

Un premier roman lu par hasard au détour d'un passage à la bibliothéque, j'avais aperçu ce jeune homme à la grande librairie ......

Attendons son deuxième ouvrage!

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Constellation

Orly, environ 20h, le 27 octobre 1949. Le vol F-BAZN d'Air France, un Constellation de la firme Lockheed, décolle pour New-York, avec une escale prévue dans la nuit aux Açores.

À bord, onze membres d'équipage et trente-sept passagers, dont deux "stars" : le boxeur et amant d'Edith Piaf, Marcel Cerdan, parti aux USA rejoindre la chanteuse et reconquérir le titre mondial ; la violoniste virtuose Ginette Neveu qu'attend une tournée de concerts dans les plus grandes villes des USA.

Peu avant 3h du matin le 28 octobre, alors qu'il devait se poser sur l'aéroport de Santa Maria, l'avion disparaît..



L'auteur revient sur l'histoire déjà bien connue de ce vol, notamment du fait de la légende qu'elle créa autour de l'amour entre Piaf et Cerdan. On n'en apprendra pas beaucoup plus sur les causes de la catastrophe : une erreur de navigation qui n'amène pas l'avion là où il était attendu.

Adrien Bosc s'attache plus au destin des victimes. Si ceux de la violoniste et du boxeur sont sans doute trop connus pour être romancés, qu'en est-il des autres ? Comment démêler la réalité de la fiction ? Tout cela est en outre assez convenu : la reconversion d'anciens aviateurs de guerre ; les jeunes basques qui courent faire fortune aux USA ; l'ouvrière alsacienne qui part toucher l'héritage de sa tante des Amériques ; le couple au bord de la rupture... Trop de clichés !

La construction de la narration est habile : les péripéties du vol et les suites de l'accident constituent un récit chronologiquement linéaire. L'auteur vient y insérer des flash-back sur la personnalité des passagers et membres de l'équipage, et les raisons de leur présence à bord.

Pour le reste, l'écriture manque de saveur et de relief. Le lecteur est souvent au bord de l'ennui. En tournant la dernière page, il se demande comment ce roman a pu obtenir un prix aussi prestigieux.
Lien : http://michelgiraud.fr/2023/..
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Capitaine

J'ai hissé le drapeau blanc au milieu de la traversée. La croisière ne m'amuse plus.

J'ai toujours mauvaise conscience de ne pas aller au bout d'un roman car j'ai l'impression de manquer un peu de respect pour le travail de l'auteur. Mes regrets sont ici accentués car j'avais adoré le premier récit d'Adrien BOSC, « Constellation » que je conseille à tous les lecteurs, enquête sur les hasards de la vie et la fatalité, sur le destin des passagers d'un avion qui s'abîma en mer en 1949, avec Marcel Cerdan à son bord.

Hélas, quand les pages s'égrènent comme les minutes d'un cours de trigonométrie, les rats finissent par quitter le navire.

Pourtant la mécanique de l'histoire est similaire. Ici, il ne s'agit pas d'un avion mais d'un cargo, le Capitaine Paul Lemerle, qui en 1941 appareilla de Marseille, avec d'illustres passagers, exilés et réprouvés de tout bord fuyant la guerre et l'Europe pour New York. Parmi eux, André Breton, Claude Lévi-Strauss, Victor Serge, révolutionnaire marxiste, des peintres et artistes décadents, des hommes d'affaires et des savants . Les conditions de vie à bord sont spartiates et la promiscuité favorise les digressions, les échanges érudits et les confrontations d'idées entre tous ces personnages aux univers si différents.

Sur le papier, avec une telle distribution, cet exode intellectuel avait plus de gueule qu'une croisière de retraités prenant des cours d'aquagym autour d'un bain à bulles. Pourtant, tristes tropiques, j'ai commencé à ramer dès les premières pages. La mer était trop calme, les personnages ne prenaient pas vie, ils n'incarnaient que des idées. Quand la documentation tue l'émotion !

Je savais en entamant le livre que je n'allais pas suivre une aventure de Jack London, être éclaboussé d'écumes à chaque page, mais je m'attendais au moins à ressentir un peu la brise marine.

Sans parler de naufrage car je n'aime pas les avis trop définitifs et le texte n'est pas dépourvu d'une certaine poésie, je suis donc resté à quai. La deuxième moitié du roman rencontre peut-être des vents plus favorables et ravira certains.

Je préfère garder le souvenir du premier roman. J'espère seulement que le filon est épuisé, qu'à l'avion et au cargo, ne succédera pas une traversée de Paris en trottinette électrique.

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Constellation

Le 27 octobre 1949, le nouvel avion d’Air France, le Constellation, décolle de l’aérodrome d’Orly à destination des États-Unis. À son bord, onze membres d’équipage et trente-sept passagers, dont Marcel Cerdan, célèbre boxeur et amant d’Édith Piaf, la violoniste virtuose Ginette Neveu et son stradivarius. Le 28 octobre, l’avion ne donne plus signe de vie. Son épave est retrouvée fracassée sur les pentes du Mont Redondo. Il n’y a aucun survivant. Les résultats de l’enquête n’expliqueront jamais ce drame.

Outre ces deux passagers célèbres, c’est à tous les autres, aux anonymes qu’Adrien Bosc a choisi de donner un nom et un destin. Nous découvrons une jeune ouvrière originaire de Mulhouse, des bergers basques, un propriétaire de tanneries en France et au Maroc et bien d’autres pour qui le rêve Américain s’arrêtera brusquement.

Le premier roman d’Adrien Bosc est passionnant et se lie à la fois comme un documentaire mais aussi comme une interrogation sur la destinée.

Cette lecture a été une belle découverte, d’autant plus inattendue que je n’avais lu aucune critique sur ce roman.

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Colonne

Ce court récit s'appuie sur le peu de documents qui concernent l'engagement de Simone Weil pendant la guerre d'Espagne. Aux missives brèves de la jeune femme font écho les courts chapitres du roman; les unes en disaient peu pour ne pas inquiéter les proches, l'autre laisse émerger de ses silences la grande question de l'engagement.

Adrien Bosc a expliqué que Colonne était le dernier tome de sa trilogie en C, après Constellation et Capitaine, C comme communauté, puisque les 3 livres ont en commun de présenter un groupe disparate rassemblé pour le premier par le hasard (les passagers d'un avion de ligne), pour le second la nécessité (des exilés fuyant l'avancée des nazis) et pour le dernier le choix (les anarchistes de la colonne Durruti).

Née dans une famille financièrement privilégiée, Simone Weil exècre les gens de l'arrière : penser et agir ne peuvent être dissociés. Elle n'imagine pas soutenir la cause juste des Républicains sans prendre les armes. Elle part au combat comme elle était allée à l'usine, allant partout où on ne l'attend pas.

Or, si on ne l'y attend pas, ce n'est pas seulement parce qu'on imagine plus facilement les philosophes en rats de bibliothèque qu'en guérilléros. C'est sans doute aussi parce que Simone Weil pense que sa bonne volonté suffit à pallier sa maladresse et sa faiblesse. Ses camarades tentent de lui faire comprendre que son désir d'aider peut devenir un poids pour eux, mais c'est peine perdue : ne va-t-elle pas jusqu'à penser, alors qu'elle souffre mille morts, après s'être gravement (et étourdiment) brûlée au bivouac, qu'elle a pu se blesser inconsciemment, rattrapée par sa couardise ?

Simone refuse d'être à l'abri quand des hommes se battent et elle mourra d'inanition, refusant de se nourrir quand d'autres n'ont pas à manger.

Cette intransigeance se retrouve dans sa conception de la justice et de la vérité : une cause est juste où elle ne l'est pas. le récit de Bosc bascule après qu'un adolescent enrôlé chez les Franquistes est fusillé pour ne pas avoir renié son engagement. Désespérée, Simone Weil voit désormais en Bernanos un frère plus proche d'elle que ses camarades, lui qui a également vu et dénoncé les exactions de son propre camp.

Simone Weil est un personnage extraordinaire, une sainte respirant un air raréfié, un modèle d'intégrité et de sensibilité. Elle m'exalte, mais aussi me terrifie et me désole car sa volonté de sacrifice est aussi, me semble-t-il, une façon de dire qu'il faut partager les mauvais sorts faute de pouvoir les empêcher ou de savoir les réparer.

Et j'en veux aussi à Adrien Bosc d'abandonner son lecteur au seuil de sa réflexion, de poser les termes du débat sans s'engager plus avant, bref, je l'aurais voulu, comme son héroïne, au moins aussi passionné que lucide. Il me semble que, dans le cas présent, il est resté à l'arrière.
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Constellation

Constellation, c’est l’avion qui, le 27 octobre 1949, a connu un tragique destin. Les avions me font peur… et pourtant, ce livre a éveillé en moi une certaine curiosité. Je sais qu’un certain Marcel Cerdan était dans cet avion et qu’Edith Piaf a été effondrée à sa disparition. Le roman d’Adrian Bosc m’a permis de connaitre les personnes qui ont été à bord de l’avion, ce jour-là. Je m’attendais à revivre ce vol avec les passagers mais ce moment-là reste secret. L’auteur présente des personnes qui vont retrouver leur amour, se réconcilier, ou aller à la découverte d’une nouvelle vie qui leur ouvrira d’autres portes. C’est déchirant de se dire que leurs vies pleines de promesses s’arrêtent là, au milieu des montagnes, dans l’archipel des Açores… Et la vie continue pourtant, sans eux, tant bien que mal… L’alternance entre l’avant et l’après est un peu déstabilisant au début mais je me suis laissée prendre dans ces vies, disparues et présentes. Je ne connaissais pas la violoniste prodige Ginette Neveu qui a aussi disparu dans cet accident.

Une enquête historique touchante qui laisse un goût amer, comme à chaque tragédie.

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Constellation

Le 27 octobre 1949, le "bombardier" s'écrase sur une des îles des Açores. Comprenez que Marcel Cerdan, sans doute le sportif le plus populaire de l'époque, dont l'idylle avec Edith Piaf fait le buzz comme on ne disait pas alors, est l'une des 48 victimes du crash du Paris-New York. L'histoire n'a retenu que son nom, même la disparition d'une artiste aussi fameuse que Ginette Neveu, violoniste virtuose, en a été éclipsée. Açores funestes. La mort de Piaf, plus tard, aura les mêmes conséquences pour un autre défunt "négligé" : Jean Cocteau. Dans Constellation, Adrien Bosc, à côté de ces deux figures de légende, redonne un nom et une histoire aux anonymes qui les ont côtoyés. On craint un moment l'énumération pure et simple mais le jeune romancier choisit de s'attacher à plusieurs de ces destins, à souligner les hasards et les coïncidences, dans une langue simple et parfois rêveuse quand elle évoque les sortilèges de ces îles brumeuses aux confins de l'Europe et de l'Amérique : les Açores. Un livre relativement bref qui s'autorise quelques hors sujet, du moins en apparence, et qui témoigne d'un certain savoir faire dans sa construction et dans son dosage entre faits avérés et fiction.
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Capitaine

Une chance d’avoir découvert ce livre par Netgalley et un regret d’être passée à côté.



Printemps 1941: Adrien Bosc s’approprie en romancier l’étrange croisière transatlantique d’un rafiot épuisé, arche de Noé improbable de candidats à l’émigration devant la vague nazie.



Melting-pot de nationalités, le Capitaine-Paul-Lemerle transporte bon nombre de VIP intellectuels, artistes ou bourgeois nantis, opposés au régime de Vichy, côtoyant au plus serré des émigrés politiques, apatrides, réfugiés espagnols, juifs allemands ...



L’occasion pour l’auteur de faire une radioscopie d’une époque par les parcours individuels, s’appuyant sur du courrier, des notes et journaux personnels. Le décor est savoureux, reconstituant une mini société dans un espace restreint, faite de miséreux et de privilégiés en dépit des conditions d’hébergement sommaires, identiques pour tous.



Le fil rouge partant de cette photographie de « une » est insolite mais je me suis vite lassée de l’accumulation de fiches d’identification des personnages réels, façon Wikipédia. L’auteur y met un beau talent de documentaliste mais n’empêche pas le récit de s’encalminer faute de vent.



Quand l’ennui pointe, on s’interroge. J’avais un intérêt curieux pour tous ces destins trimballés au gré du vent de la chance ou des opportunités, persévérants par nécessité vitale. Un certain désir aussi de me projeter en empathie pour des temps difficiles. Mais la narration m’a noyée par un trop plein de références, une écriture trop travaillée, et une mise en page étouffante.

Plouf ! Une lectrice à la mer ! ;-)





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Constellation

Je referme le livre d’Adrien Bosc « Constellation » avec une certaine émotion. L'essai ?, le roman ? Revient sur le terrible accident du vol F-BAZN de la compagnie Air France le 27 octobre 1949, entré dans la légende puisque s'y trouvait à bord le boxeur Marcel Cerdan, passager de dernières minutes pour rejoindre Edith Piaf. Adrien Bosc choisit lui de s'intéresser aux autres victimes, notamment à la violoniste Ginette Neveu. Il retrace les conditions du vol jusqu'à sa disparition de l'appareil, les recherches, la localisation et le travail minutieux pour reconnaître les victimes et tenter d'apporter des réponses aux nombreuses interrogations. Son enquête apporte de nombreuses anecdotes, elle nous interroge aussi sur nos croyances, sur ce fameux destin (est-ce que tout est écrit à l'avance?). Le livre se perd par instant dans des digressions intellectuelles qui me passent par dessus la tête (ça va, je ne suis pas grand). Mais c'est l'empathie et la tristesse qui nous étreint tout du long. Je garderai notamment en tête cette anecdote d'une émission de Jacques Chancel (que vous découvrirez vous-même) bouleversante. Grand Prix de l'Académie française 2014.
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Constellation

J’avais envie de lire ce livre… Conseillé avec enthousiasme par ma kiné, il reçoit le Grand Prix du roman de l’Académie Française… Petit bémol, j’avais moyennement apprécié la prestation d’Adrien Bosc à la Grande Librairie, mais bon, pas de quoi m’arrêter.

Et bien, c’est rare, mais je n’ai pas accroché à la lecture de Constellation. L’idée de départ était bonne pourtant, même très bonne. Le crash de l’avion Constellation le 27 octobre 1949 qui est resté dans les mémoires car Marcel Cerdan était à bord. Il partait rejoindre Edith Piaf aux Etats-Unis et reconquérir son titre de champion du monde.

Adrien Bosc, par ce roman, avait le projet de redonner « vie » aux autres passagers, aux personnels aériens, les oubliés de l’Histoire… Toutes ces personnes qui se sont croisées quelques heures pour mourir ensembles aux Açores. Ainsi que ceux que le « hasard », la destinée, a épargnés. Pour diverses raisons, ils n’ont pas pris ce vol.

Sur le papier, intéressant, et qui aurait pu être passionnant, émouvant… mais non. La magie n’a pas fonctionné. A aucun moment, l’écriture d’Adrien Bosc m’a emportée, captivée… c’est relativement bien écrit, mais trop emmêlé, brouillon pour bien se repérer dans les évènements, les histoires. Avec trop de références dans tous les sens, pour bien appréhender les choses. De plus, parfois, même trop souvent à mon goût, Adrien Bosc fait référence à des évènements ou personnes qui n’ont rien à voir dans cette histoire. Un peu comme s’il voulait à tout prix les « placer », les plaquer… étaler sa culture ? (je suis sans doute trop dure). Les récits des différentes vies sont trop rapides, trop superficielles pour que l’on s’y attache.

Bref, premier roman que je vais vite oublier.

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Constellation

Constellation: 1) Ensemble d'étoiles

2) Nom de l'avion qui s'est écrasé près des Açores, le 27 octobre 1949....



A partir de là, l'auteur crée une oeuvre originale, à mi -chemin entre l'enquête fouillée ( il s'est beaucoup investi dans cette recherche de témoignages, a compulsé de nombreux documents) et le ressenti personnel, fait de poésie et de métaphysique, avec comme postulat: " Le hasard nous ressemble" ( Bernanos), plus exactement l'idée que les disparus de ce crash ne se sont pas trouvés réunis par le simple fait du hasard. Quelque chose les reliait...comme les étoiles d'une constellation.



C'est là que je n'adhère plus tellement au propos.Ce point de vue est contestable, peu convaincant et pourtant, je ne suis pas du tout réfractaire à l'imaginaire, au paranormal. Les étoiles de la mort, les destins qui s'entrechoquent et convergent dans le ciel, c'est une idée séduisante mais réductrice, je trouve.Et quand on cherche, c'est sûr qu'on finit toujours par trouver des coïncidences troublantes...



Et comme d'autres babeliotes, l'évocation finale de Cendrars, certes , à travers les vers d'un poème décrivant les Açores, ne m'a pas paru très logique ni pertinente.



Par contre, j'ai aimé que l'auteur évoque tous les passagers de ce vol mortuaire, car on ne garde en souvenir que Marcel Cerdan ( qui prend l'avion en dernière minute pour rejoindre plus vite Edith Piaf) et Ginette Neveu, violoniste de génie.C'est injuste pour les autres personnes décédées. Il restitue ainsi leur souvenir , par un travail biographique de fourmi, très intéressant. Il montre bien aussi les fausses rumeurs répandues à propos de ce drame, le goût du sensationnel prédominant sur la dignité due aux proches des morts.



Et même si je ne goûte pas le côté " c'était inscrit dans leurs destins", je reconnais que ce livre a un charme particulier et une dimension intemporelle touchante. Je comprends qu'il ait plu à beaucoup de lecteurs.



" Sa main laisse glisser les constellations"...Claude Roy parlait de la nuit, Adrien Bosc y voit, lui, la main de la destinée, tapie au creux des nuages....
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Capitaine

Je n'ai pas pu aller au bout de ce livre.

J'ai eu la chance de pouvoir lire les épreuves au mois de mai dernier et je me faisais une joie de découvrir la plume d'Adrien Bosc, n'ayant pas lu son précédent roman.

L'histoire avait tout pour me plaire.

L'histoire vraie du cargo Capitaine Paul-Lemerle qui en 1941 a accueilli à son bord 300 personnes, des réfugiés européens fuyant la France sous domination allemande. Parmi ces passagers quelques belles figures de l’intelligentsia européenne: André Breton, Claude Lévi-Strauss, Wilfredo Lam, Germaine Krull, Victor Serge, Alfred Kantorowicz.....

Mon problème avec ce livre ne vient donc pas du sujet traité mais clairement du style.

Un mélange de style journalistique avec accumulation de faits et de phrases que je qualifierais de "pompeuses". Résultat une lecture hachée qui a nuit clairement à mon plaisir.

Ce livre trouvera sans doute son public mais en ce qui me concerne, je l'ai juste trouvé prétentieux.
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Constellation

Le 27 octobre 1949, l'avion F-BAZN d'Air France, aussi appelé Constellation, disparaît des radars, pour la catastrophe que l'on sait : les trente-sept passagers et les onze membres d'équipage de ce vol en direction de New York sont retrouvés morts dans l'épave carbonisée de l'appareil, sur une île des Açores. « Un concours infini de causes détermine le plus improbable des résultats. Quarante-huit personnes, autant d'agents d'incertitudes englobés dans une série de raisons innombrables, le destin est toujours une affaire de point de vue. Un avion modélisé dans lequel quarante-huit fragments d'histoires forment un monde. » (p. 37) Sur ce vol, Marcel Cerdan et Ginette Neveu, deux virtuoses à leur manière, le premier avec ses poings, la seconde avec son archer. Mais il y avait aussi tous ces inconnus que le temps pourrait se charger de faire disparaître. Au terme d'un long travail de recherche sur toutes ces trajectoires interrompues, Adrien Bosc dresse des portraits volés à l'oubli. Cette galerie de visages forme une constellation humaine qui brille là où le soleil s'est couché pur toujours.



L'exhumation de ces histoires anonymes et de leur voyage sans retour donne un texte qui, nourri de références poétiques, est un dernier hommage funèbre, mais aussi une main tendue à ceux qui partent. « Quand tu aimes, il faut revenir. Une vie à casser la boussole, à s'ouvrir aux points cardinaux, et puis, au bout du monde, le lieu commun. Quand tu aimes, il faut revenir. Une vie à jouer à cache-cache, à tromper l'ennui, à tromper la mort, et au seuil, la vieille cabane, l'origine, le trésor. Quand tu aimes, il faut revenir. Maudit, désespéré, en vrac. [...] Quand tu aimes, il faut revenir. » (p. 191) Premier roman, coup de maître : Adrien Bosc maîtrise son sujet et sa plume. Le grand ramdam des prix littéraires me laisse assez froide, mais je ne serai pas étonnée que le jeune auteur décroche un titre.
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Constellation

Alain Bosc inhume du passé ceux qui sont morts au large des Açores et dans la mémoire collective, ceux dont on a oublié le nom pour ne retenir que celui de Marcel Cerdan, les passagers du vol F-BAZN d'Air France du 27 octobre 1949.



Des anonymes qui ne l’étaient pas tant que cela, dont l’auteur nous parle avec beaucoup d’intérêt. Récit d’histoires individuelles qui le conduit à une réflexion sur la part du hasard dans la destinée humaine et sur le faisceau de coïncidences que l’on retrouve inévitablement dans tout accident.



Un premier roman ambitieux et plutôt réussi en dépit de ses envolées lyriques finales.

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