Simone Weil craignait davantage de fuir le péril et le malheur que de s’en protéger. Elle n’était pas aveugle au danger. Elle avait été exclue de l’enseignement public par le premier statut des Juifs promulgué en octobre 1940. Elle était clairvoyante et saisissait le péril – mais ce qu’elle redoutait avec une terreur autre, c’était de se trouver loin de l’Europe en feu, à l’abri, spectatrice du désastre.