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Patrick Honnoré (Traducteur)
EAN : 9782809716405
300 pages
Editions Picquier (15/09/2023)
3.72/5   94 notes
Résumé :
En 1937, alors que le nazisme se fait de plus en plus menaçant en Europe et que le Japon se militarise, un jeune éditeur s'improvise écrivain pour défendre ce qui fait de nous des êtres profondément humains : la liberté de pensée, l'ouverture du coeur, l'entraide, le désir de justice... Son livre va connaître un destin exceptionnel. Interdit pendant la guerre, son auteur taxé d'antipatriote et plusieurs fois incarcéré, il a été réédité plus de 80 fois : c'est un bes... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (18) Voir plus Ajouter une critique
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Je referme ce roman écrit en 1937, un incontournable de la littérature jeunesse japonaise, cité dans le livre d'Akira Mizubayashi « Âme brisée » le livre de Rei « dites-moi comment vous allez vivre » édité pour la première fois en français.
Un roman philosophique qui nous raconte la vie du jeune collégien Coper sur une année, ses relations avec sa famille, ses copains...son questionnement sur la vie dont il parle avec son oncle, celui-ci les consigne dans un cahier qu'il remettra à Coper.
C'est un livre très humaniste, qui fera réfléchir sur l'éthique, la liberté, les choix, les remords...
Un magnifique roman et comme il est dit sur la quatrième de couverture « c'est un Manuel à l'usage des êtres humains que vous allez lire ».
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Manifeste pour l'homme.

Publié en 1937 pour défendre les valeurs universelles (empathie, justice, liberté d'expression, entraide...) face à la montée du nazisme et de l'impérialisme japonais, ce roman est devenu un grand classique de la littérature japonaise.

Lecture intéressante. Ce roman philosophique m'intéressait depuis un moment car il est le roman préféré de Hayao Miyasaki. Nous y suivons un jeune lycéen, surnommé Coper, dans son quotidien et les questionnements qui en découlent.

L'auteur indique en début d'ouvrage avoir voulu écrire un manifeste philosophique. Mais craignant de ne pas attirer les lecteurs, lui a donné la forme d'un roman. Cela se sent dans la forme. Elle est très répétitive, chaque chapitre met en scène un événement qui marque Coper, puis son oncle étudiant lui répond.

L'intérêt ne se trouve donc pas dans l'intrigue mais dans les idées énoncées. Au travers du personnage de l'oncle, l'auteur fait passer un message humaniste en cette année 1937 marquée par le début de la guerre sino-japonaise. Pour lui l'essence de l'homme se situe dans sa capacité d'empathie, d'entraide, sa curiosité. A l'inverse le nationalisme et la quête de pouvoir sont vains et destructeurs. Ce courageux manifeste en faveur de l'homme sera censuré durant la Seconde Guerre mondiale et vaudra la prison à son auteur. Ce roman est désormais considéré comme l'un des grands classiques de la littérature japonaise.

Bref, un beau manifeste universel.
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La littérature n'échappe ni à la mode, ni à son temps.

La littérature Japonaise est un très bon exemple de cette porosité. En 2021, le Japonais est la seconde langue, la plus traduite dans les catalogues des éditeurs français (source : https://www.bnf.fr/sites/default/files/2023-03/BnF_ObservatoireDL_2021_20230315.pdf p21).

Depuis le XIXème siècle, des traductions des classiques existent. Mais ces titres sont réservés à une élite. En effet qui a lu « le dit du Genji », pendant d' »A la recherche du temps perdu », au moins en terme de personnes capables de le citer sans l'avoir jamais lu…. A coté de ce titre mythique, on trouve également les prix Nobels (Kawabata et Oë, Ishiguro est devenu prix Nobel en 2017 est à part car il écrit en Anglais). Et bien entendu Mishima mais est-ce l'oeuvre sulfureuse ou son suicide qui attirent…

A partir des années 90, vont arriver Murakami, Ogawa comme des auteurs plus accessibles et leurs univers.

Mais il faudra attendre les années 2000, les mangas et la vague de passion pour tout ce qui est Japonais en France pour que la littérature ne soit pas en reste.

Les maisons d'édition ont bien senti le filon. Pour répondre à cet engouement, on trouve maintenant des romans feel goods, de développement personnel et même des polars venus du Japon.

C'est cette passion pour le Japon qui explique probablement la publication de ce roman « Et vous, comment vivrez-vous ?».

Ce livre m'a parfois fait penser à ce livre Gaarder « le monde de Sophie » dans le sens où il est question d'un livre initiatique, de philosophie, de développement personnel mêlés à la difficulté de vivre / mettre en application les idéaux prônés par le personnage principal (Coper) et son oncle.

Je pense que la traduction très actuelle rend ce livre facile à lire et lui permet de résonner avec l'époque actuelle. Alors qu'il a été écrit en 1937, en pleine montée du nationalisme au Japon.

L'auteur de cet ouvrage a montré beaucoup de courage et d'habilité à dénoncer l'hypocrisie de ces mouvements à une époque où la répression était déjà bien établie.

Cela rend ce texte assez remarquable me semble-t-il mais également très actuel… car un siècle plus tard, ces idées sont à nouveau fort à la mode.

Et si en France, il n'est plus aussi (ou pas encore ?? qui sait) dangereux de les dénoncer, ces idées nationalistes, de violence et de simplification de la haine de l'étranger, de tout ce qui ne rentre pas dans le cadre, ce livre reste d'une actualité brulante.

Alors si cela permet à quelques personnes de réfléchir… et bien je dis tant mieux.
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Si la question de départ est pertinente (« Et vous, comment vivrez-vous ?), la réponse est plus attendue (contribuer au bonheur de son prochain) et le développement digne d'un gakkō de Mātin (traduction libre de « Martine à l'école »).
Cela m'inspire deux réflexions. La première c'est ma difficulté à apprécier la littérature japonaise à sa juste valeur. J'ai souvent l'impression d'une écriture dépouillée à l'excès, contemplative, d'une posture arrogante et réservée. Un peu comme une invitée qui ne dit pas un mot du dîner, qui se laisse observer, que l'on croit sage et réfléchie mais quand elle ouvre la bouche au dessert, elle déçoit. le vide.
La deuxième réflexion, c'est la limite de la politique éditoriale de Piquier qui, ayant pour vocation d'éditer tout ce qui est extrême-oriental, sort un mauvais livre une fois sur deux.
Bref… Ce roman manque de cascades, pas de cascades de jardins zen, d'action, de retournements de situations. Quitte à prendre des leçons asiatiques, autant que ce soit des Coréens dont la perversité m'intrigue (voir les films comme Parasites, Mademoiselle, Old boy, La servante, L'île…)
Le jeune héros du livre, un certain Coper (son surnom - apocope de Copernic), sort des évidences pendant 232 pages et son oncle les commente à renforts de poncifs collants sur la vie et la nécessité d'en faire l'expérience par soi-même (merci tonton !)
On atteint des sommets quand le tonton explique la grandeur de Napoléon à son neveu. Ça nous réserve une dizaine de pages sur le vainqueur de Wagram. Un peu comme si un lecteur japonais lisait une traduction d'un roman français et devait se coltiner le récit de la prise de pouvoir de Tokugawa Leyasu. Pénible.
Bilan : 🔪
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Lecture à replacer dans son contexte. Comme il est écrit en avant-propos par l'auteur, c'est un livre qui s'adresse à un jeune public, adolescent. C'est donc en quelque sorte, un roman d'initiation où le jeune Coper va découvrir la vie, et le sens qu'il peut y donner. A travers les savants conseils de son oncle, il va prendre conscience de ses possibilités, du monde qui l'entoure. C'est un livre écrit en 1937, à une époque où le Japon était déjà en guerre contre la Corée et la Chine et se préparait militairement à la seconde guerre mondiale. On sera d'autant plus surpris que l'enseignement de son oncle porte sur les valeurs morales, de vertu, de paix, du savoir vivre ensemble. C'est particulièrement évident lors de la bataille à laquelle Coper n'a pas participé par lâcheté et a laissé ses amis se faire battre. le discours de son oncle s'oriente alors sur la valeur du courage et le fait d'assumer ses actes.
On pourra bien sûr être un peu déçu par le manque de portée de ce roman si on oublie que ce livre s'adresse à des jeunes. Je le conseillerai toutefois dans le but de découvrir la littérature japonaise.
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Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
Je pense que chacun devrait être l’ami de tous. C’est ce monde-là qu’il faut construire. Et si l’humanité a progressé jusqu’à maintenant, je crois que c’est vers ce but qu’elle se dirige. Et c’est à atteindre ce but que je veux être utile.
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Cette question, Coper, nous devons nous la poser chaque fois que nous est présenté un héros. Les grands hommes, les héros sont des gens extraordinaires, d'accord. Ils possèdent des capacités supérieures aux individus normaux, ils sont capables de faire des choses dont le commun des mortels est incapable, c'est entendu.

De ce point de vue, ils peuvent certainement susciter notre admiration et nous leur tirons bien volontiers notre chapeau.

Mais une fois que nous les avons admirés, demandons-nous: au service de quoi ont-ils mis leurs extraordinaires talents ? Quelles choses extraordinaires ont-ils accomplies? Ont-ils seulement accompli quelque chose de grand?

Voilà la question qui mérite d'être posée. Car avec des capacités extraordinaires, on peut aussi réaliser le mal.
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L’homme reste fondamentalement centré sur lu, pour réfléchir comme pour prendre des décisions. Tu t’en apercevra quand tu seras adulte, les personnes qui ont réussi à sortir d’un mode de pensée égoïste sont extrêmement rares. Dès que des questions d’intérêt entrent en jeu, en particulier, il est très difficile de se mettre soi-même à distance avant d’émettre un jugement. Seules quelques personnes éminemment remarquables s’avèrent capables de conserver une pensée « copernicienne » dans ce type de situation. La majorité des gens ne voient pas plus loin que le bout de leur nez, s’embrouillent dans des réflexions de courte vue, si bien que la globalité de la situation leur échappe et qu’ils s’arc-boute sur leurs petits avantages personnels. (Pages 24 et 25)
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Si tu te contentes de faire quelque chose parce qu'on t'a dit que c'était bien, ou parce que c'est cela que la société reconnaît comme critère pour mesurer la valeur d'un individu, jamais tu ne deviendras pleinement humain. L'important n'est pas comment te voit la société, ni comment te voient les autres, c'est que tu saches par toi-même ce qui fait la valeur d'un individu, que tu le saches intimement.
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Malheureusement, tout comme l'homme ne peut rien connaître des vérités de l'univers tant qu'il se cramponne à l'idée que la Terre occupe le centre du monde, juger des choses selon un point de vue égoïste empêche de saisir les vérités de la société humaine.

Les vérités générales, ces gens-la ne les voient jamais.

Bien sûr, dans le langage quotidien, nous continuons à dire < le soleil se lève> et . Parce que cela ne porte pas à conséquence pour la vie de tous les jours.

Mais pour comprendre les grandes vérités de l'univers, il faut abandonner cette façon erronée de voir les choses. Eh bien, c'est la même chose pour comprendre les grandes lois de la société.
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