Je pense que chacun devrait être l’ami de tous. C’est ce monde-là qu’il faut construire. Et si l’humanité a progressé jusqu’à maintenant, je crois que c’est vers ce but qu’elle se dirige. Et c’est à atteindre ce but que je veux être utile.
Si tu te contentes de faire quelque chose parce qu'on t'a dit que c'était bien, ou parce que c'est cela que la société reconnaît comme critère pour mesurer la valeur d'un individu, jamais tu ne deviendras pleinement humain. L'important n'est pas comment te voit la société, ni comment te voient les autres, c'est que tu saches par toi-même ce qui fait la valeur d'un individu, que tu le saches intimement.
Cette question, Coper, nous devons nous la poser chaque fois que nous est présenté un héros. Les grands hommes, les héros sont des gens extraordinaires, d'accord. Ils possèdent des capacités supérieures aux individus normaux, ils sont capables de faire des choses dont le commun des mortels est incapable, c'est entendu.
De ce point de vue, ils peuvent certainement susciter notre admiration et nous leur tirons bien volontiers notre chapeau.
Mais une fois que nous les avons admirés, demandons-nous: au service de quoi ont-ils mis leurs extraordinaires talents ? Quelles choses extraordinaires ont-ils accomplies? Ont-ils seulement accompli quelque chose de grand?
Voilà la question qui mérite d'être posée. Car avec des capacités extraordinaires, on peut aussi réaliser le mal.
L’homme reste fondamentalement centré sur lu, pour réfléchir comme pour prendre des décisions. Tu t’en apercevra quand tu seras adulte, les personnes qui ont réussi à sortir d’un mode de pensée égoïste sont extrêmement rares. Dès que des questions d’intérêt entrent en jeu, en particulier, il est très difficile de se mettre soi-même à distance avant d’émettre un jugement. Seules quelques personnes éminemment remarquables s’avèrent capables de conserver une pensée « copernicienne » dans ce type de situation. La majorité des gens ne voient pas plus loin que le bout de leur nez, s’embrouillent dans des réflexions de courte vue, si bien que la globalité de la situation leur échappe et qu’ils s’arc-boute sur leurs petits avantages personnels. (Pages 24 et 25)
Avant, on pensait que le soleil et les étoiles tournaient autour de la Terre, on le croyait simplement parce que c’est ce que l’on voyait. On le croyait aussi parce que c’était ce qu’enseignait l’Eglise chrétienne, que la Terre était le centre de l’univers. Et même, au-delà, l’homme s’est toujours considéré comme au centre des choses, c’est dans sa nature. (Page 23)
Dans la mesure où nous sommes des êtres humains, il nous arrive à tous de vivre des expériences tristes ou douloureuses. (...) C'est grâce à ces expériences malheureuses, pénibles, que nous apprenons ce qu'est vraiment la condition humaine.
Malheureusement, tout comme l'homme ne peut rien connaître des vérités de l'univers tant qu'il se cramponne à l'idée que la Terre occupe le centre du monde, juger des choses selon un point de vue égoïste empêche de saisir les vérités de la société humaine.
Les vérités générales, ces gens-la ne les voient jamais.
Bien sûr, dans le langage quotidien, nous continuons à dire < le soleil se lève> et . Parce que cela ne porte pas à conséquence pour la vie de tous les jours.
Mais pour comprendre les grandes vérités de l'univers, il faut abandonner cette façon erronée de voir les choses. Eh bien, c'est la même chose pour comprendre les grandes lois de la société.
Réfléchis bien à ce mot, Coper ! C'est formidable ! Arigatai !
On l'emploie pour dire "je vous en suis reconnaissant" ou "cela mérite toute ma gratitude". Mais le sens originel de ce mot, c'est "le fait même que cette faveur se réalise est extraordinaire", ou "cette faveur ne tombe pas sous le sens", et c'est parce qu'elle ne tombe pas sous le sens qu'elle mérite notre gratitude. La formule a ensuite évolué pour donner la formule de politesse arigatô, merci. Mais si tu considères le monde dans son ensemble, quand tu vois la situation dont tu jouis actuellement, tu ne peux que dire "c'est formidable !" au plein sens du terme.
Chaque événement de notre vie est unique, rien ne se répète jamais... Autrement dit, c'est à nous de faire fleurir à chaque instant ce qu'il y a de beau dans notre cœur.
Vivre comme un être humain, cela n’a de sens que si tous les hommes jusqu’au dernier vivent comme des êtres humains. Si certains sont laissés pour compte et vivent comme des animaux, alors l’humanité n’est qu’un mensonge. Tant que la société n’est pas équitable, elle n’est qu’un mensonge