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sur 499 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Un temps colocataire de Virginie Despentes et longtemps figure des nuits techno-queer parisiennes, l'ex-mannequin et batteuse punk Ann Scott que son roman culte Superstars avait propulsée en 2000 porte-étendard de la Génération X et de la pop culture française, a tout quitté il y a une poignée d'années pour la solitude au plus secret d'un bout de côte bretonne. Dans ce dernier roman couronné du prix Renaudot 2023, elle met en scène son double littéraire, en quête de réinvention.


A quarante ans passés, Alex ne supporte plus sa vie parisienne : son logement étroit en plein coeur du Marais ; le tapage de son milieu branché où, compositrice de musique de film et ex-guitariste fan de Velvet Underground, elle ne s'entend plus créer ; ses amours compliquées, masculines et féminines, désespérément condamnées à l'impasse. Sans même prendre le temps de la visiter, la voilà qui loue une maison en Bretagne, prend le train en attendant que ses cartons la suivent, et entame une nouvelle et spartiate existence, seule à proximité d'un maigre hameau désert, à plusieurs kilomètres du moindre commerce alors qu'elle n'est pas motorisée, sans chauffage ou presque, mais au calme avec son jardin et le voisinage vivifiant de la mer.


Elle abandonne ses rares amis proches, tout aussi minés par le mal-être et pourtant à mille lieues de s'imaginer quitter le bitume parisien, mais, à l'heure où, jeunesse enfuie, s'impose le premier bilan d'une vie qu'elle aura voulu brûler par les deux bouts, à grands coups de déglingues, de passions et de défonces en tout genre, la solitude restant son bien le plus évident, autant qu'elle lui serve à renouer avec ses voix intérieures, pour son propre équilibre et pour sa création musicale. Si le ton est mélancolique, Alex fait preuve d'une résilience obstinée, contrairement à son amie Margot et à son nouveau voisin Léo à jamais la proie d'insurmontables démons intérieurs. « Les illusions sont faites pour être perdues », admet-elle. Alors, elle fait face à ses mille nouvelles servitudes quotidiennes, apprend à se contenter des petites choses : « La beauté est faite pour les gens qui ont le temps de l'absorber » et à se recentrer sur l'essentiel : « Il n'y a rien ici, rien d'autre que ce qui se passe en dedans ». Dans sa solitude bretonne, elle finit par se sentir moins seule que dans la foule parisienne. « Elle est entourée de tous les génies imaginables à chaque seconde. Il lui suffit de mettre n'importe quel disque, de plonger dans n'importe quel film, d'ouvrir n'importe quel livre. Elle parle à ses fantômes en permanence. »


L'autodérision se mêle à la mélancolie dans cette évocation très autobiographique des désillusions qui ont fait place aux rêves des « insolents », cette jeunesse festive éprise de liberté maximale qui, de punk attitude en révolution sonique, a fait la vitalité de l'underground culturel parisien des années 1980 et 1990. L'avant-garde a pris de l'âge et ne se reconnaît plus dans le Paris d'aujourd'hui. Non seulement les artistes d'alors, en tête desquels Ann Scott aime citer Lou Reed et Bowie, ont disparu, mais personne ne les remplace. « YouTube est rempli de centaines de milliers de guitaristes et de bassistes et de batteurs qui font des reprises et qui sont super doués, mais sans le truc avant-garde qui sidère ou l'émotion qui va scotcher toute une génération. Ils ont la technique mais rien de plus, et quand bien même ce serait le cas, pendant combien de jours ou d'heures une découverte nourrit avant qu'on passe à la suivante ? » « Il n'y a plus que la frustration d'essayer de faire de l'art dans une époque qui s'en fout », le pire restant sans doute à venir avec l'intelligence artificielle pour, sans génie, refondre l'existant à l'infini.


Roman intime des désillusions de l'auteur âgée de cinquante-sept ans, ce récit d'un exil volontaire loin de la scène parisienne est l'ultime révolte d'une artiste éprise de liberté, désespérée de voir les techniques numériques et les réseaux sociaux ronger peu à peu la création. Beaux objets techniques créés à la chaîne et sans âme par des machines – photographies, musiques et bientôt livres –, produits sitôt consommés, sitôt jetés et oubliés, qu'auront-ils encore d'artistique ? Alors, mieux vaut claquer la porte avant qu'elle ne se claque toute seule. « Elle ne reviendra que si l'art sauve de nouveau. Peut-être un jour, peut-être jamais. »

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Avec ce prix Renaudot, je découvre une auteure que je n'avais encore jamais lue.
L'histoire, assez courte et sans grandes péripéties, c'est celle d'Alex, une musicienne qui, un matin, décide de quitter Paris et son tumulte pour aller s'exiler dans un coin perdu du Finistère. La maison qu'elle loue, elle l'a dénichée sur le net, c'est une maison sans charme et glaciale l'hiver, loin des zones habitées. Mais la mer est là, tout près.

« Et brusquement, elle le voit. L'océan est là, au bout de la petite route à une centaine de mètres. Elle voit le blanc du sable, et la ligne qui sépare le bleu du ciel de l'eau. Elle commence à sentir l'air marin au fur et à mesure qu'elle se rapproche »

Cet isolement que la musicienne quadragénaire a voulu, loin de ses amis, doit lui permettre, enfin elle l'espère, de se recentrer sur sa musique et de composer un nouvel album solo. Dans sa solitude, elle se recentre sur elle et revient sur sa vie qu'elle fait dérouler comme les séquences d'un film. Elle explore ses relations amoureuses, Lou, Margot ou encore Jean qu'elle vient de quitter et à qui elle ne parle plus. Dans cette maison inconfortable et isolée, elle organise une nouvelle existence.

« Elle ne se sent pas seule, ici, et elle ne l'est pas. Elle est entourée de tous les génies imaginables à chaque seconde. Il lui suffit de mettre n'importe quel disque, de plonger dans n'importe quel film, d'ouvrir n'importe quel livre. Elle parle à ses fantômes en permanence. »

Puis c'est le confinement dû au Covid. Ses amis parisiens le vivent avec difficulté tandis qu'elle, sur son bord de mer, poursuit ses promenades sans rien changer à ses habitudes.
Le long de ce récit intimiste, passent les vies de ses amis. Il y a Margot dont le petit frère s'est suicidé, et Jacques qui ne sait comment quitter son jeune amant. Et surtout Jean, l'ami devenu son amant et qu'elle a quitté. Il lui renvoie son amertume et son mépris en disant d'elle qu'elle n'est qu'une « petite conne habituée à être courtisée et à qui tout est dû. Une égoïste qui s'est servie de lui à un moment où elle se sentait trop seule. »
On croise aussi Léo, jeune homme fracassé, qui ne fera que couper la trajectoire d'Alex.
Ces personnages qui gravitent autour d'Alex comme des papillons attirés par la lumière, nous en disent davantage sur la personnalité complexe de l'héroïne.
Tous ont perdu leurs illusions, et l'épidémie de Covid ne fait qu'accélérer les choses. Peut-être qu'Alex est précurseur en voulant d'une autre vie déconnectée des réseaux sociaux et loin de Paris afin de se retrouver.
Ce sont tous ces personnages qui sont les insolents du titre, mais j'avoue ne pas avoir très bien compris ce choix des insolents pour des personnages dont l'auteure nous montre les fêlures.

Avec une écriture sans fioriture et tout en nuance, Ann Scott nous offre un récit intimiste et mélancolique et un portrait de femme tout en finesse.

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2023-188. Très, très, jolie plume, qui mérite sa récompense (Prix Renaudot 2023). Pourquoi cette musicienne ultra parisienne décide-t-elle du jour au lendemain de partir habiter au fond de la Bretagne ? Faut-il une bonne raison pour se retirer du monde d'ailleurs ? Que quitte notre héroïne, ou peut-être, inversement, que vient-elle chercher si loin ? C'est quoi cette insolence que d'aller à l'encontre de la marche du monde ? Descendre du train qui s'emballe et ré-apprécier les paysages, couper du bois pour se chauffer parce qu'en plus de la chaleur il y a le plaisir du sens donné à l'effort, ré-apprendre à marcher et se mettre en insécurité qui peut être magnificence. Bref (parce que je pourrais en faire des tartines ! Un carré de chocolat sur une tranche de pain beurré comme avant), bref disais-je, quelle superbe insolence. Et c'est cette vie qui passe du tout au rien (ça peut faire peur ! encore que ?!) que l'on découvre au fil de ces pages en les dévorant.
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On fait la connaissance de trois amis : Alex, Margot et Jacques. Tous les trois tentent de faire le bilan de leur vie. Alex est compositrice, on lui doit des BO et des albums, son talent est reconnu mais elle ne se sent pas très à l'aise à Paris depuis quelques temps déjà.

Elle a eu des aventures avec des hommes et des femmes, elle assume plus ou moins sa bisexualité. Elle a eu une histoire avec Jean ; ils sont passé de l'amitié à une relation amoureuse mais cela ne lui ne convenant guère, elle décide de ne pas continuer ce qui provoque une réaction brutale de la part de Jean qui l'exclut complètement de sa vie.

Elle décide de partir, pour une nouvelle expérience en Bretagne, dans une maison sans confort qu'elle a choisie au dernier moment sur Internet, et pense pouvoir dans la solitude se remettre à composer un nouvel album.

En fait la maison est sinistre, loin de tout, la région peu fréquentée durant la saison et sans voiture cela se révèle compliqué : le taxi pour aller au magasin le plus proche ou alors se déplacer à pied. Mais, en dépit du froid, de l'humidité, il y a les promenades au bord de la plage (il faut marcher assez longtemps pour y arriver mais je leu en vaut la chandelle.

Coincée dans les problèmes domestiques, elle se rend vite compte que les amis ne viendront guère, les relations via internet ou téléphone sont de plus en plus compliquées car l'éloignement physique provoque l'éloignement des relations : on échange de moins en moins longtemps, de plus en plus rarement, chacun étant pris dans sa propre vie.

"Elle a compris qu'elle ne leur manque pas, que ça leur suffit de l'avoir au téléphone régulièrement, qu'ils sont trop pris par la ville pour ressentir son absence physique, mais eux, est-ce qu'ils se demandent de quoi elle a besoin. Est-ce qu'ils se disent que s'ils lui manquent trop, elle prendra le train pour revenir les voir ?"

Elle croise, lors de ses longues promenades Léo, un jeune homme durement fracassé par la vie, depuis une agression aussi violente que gratuite l'a cloué de longs mois à l'hôpital alors qu'un poste important l'attendait. Il a tenté une carrière aux USA mais désenchanté il a fini par revenir et fuir, lui-aussi vers la Bretagne.

Il tombe sous le charme d'Alex mais elle le voit à peine. le confinement survient alors et complique encore les choses. On peut fuir mais on ne se fuit pas soi-même…

Ann Scott parle très bien des crises de milieu de vie, de la sexualité, de la solitude, des bilans, des réseaux sociaux et leurs dérives, des vies fracassées des protagonistes qui ont perdu leurs illusions tandis que la pandémie vient rendre la vie encore plus compliquée. L'auteure se livre à une analyse sans pitié de la société actuelle.

Après avoir eu un peu de mal à entrer dans l'histoire, car les personnages étaient à des années lumières de mon monde, (je les trouvais assez nombrilistes, mais je connais mal le milieu artistique a fortiori parisien !) je me suis attachée peu à peu à Alex car son histoire pourrait être la mienne, celle de chacun de nous. Ce roman ne va pas arranger le pessimisme, ou la sinistrose ambiante alors à éviter en cas de blues…

C'est le dixième livre de l'auteure et, en ce qui me concerne, c'est une assez jolie découverte qui me donne envie de lire un autre de ses livres, peut-être La grâce et les ténèbres

Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
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Ann SCOTT. Les insolents.

Un roman intimiste qui nous plonge dans l'univers musical d'une jeune quadragénaire, compositrice. Lorsqu'elle avait 20 ans, sa mère lui a offert une voyage à New-York. Elle vit son rêve, acquérir une guitare Gibson. Mais ce rêve se révélera un cauchemar. Guitare achetée, elle bénéficie du gîte offert par Richie, une junkie, cette jeune fille vole la guitare mais également tous ses bagages et son argent. Il ne lui reste plus que son billet de retour. Dépitée, elle regagne la France, rapide retour à la case départ...

Elle a 45 ans et vit à Paris où elle compose des musiques de films et se produit même dans des groupes. Elle vit quasi en autarcie avec ses amis Margot et Jacques, également musiciens. la vie parisienne ne lui agrée plus, elle aspire au calme. Elle décide de quitter la capitale afin de mettre fin à sa relation avec Jean. Elle trouve sur internet, une maison à louer dans le Finistère, à la pointe du Raz. Exil volontaire :dans cette petite demeure au confort spartiate et loin de tout. Petit à petit elle va s'adapter pour faire les courses et vivre près de l'océan…. Elle va prendre ses marques, ses repaires. Profitant de sa solitude, elle revit ses années de parisienne, faisant son introspection, nous narrant ses aventures amoureuses, ses passions…. Elle est une femme libérée, bisexuelle, menant de nombreuses liaisons avec les unes et les autres. Elle aime sa quiétude, ne renie nullement son passé. Elle attend la visite de ses amis. Ce derniers ne répondent pas à ses demandes. de plus la pandémie s'étend : nous sommes en 2020…

L'importance des réseaux sociaux est mise en valeur : l'isolement imposé par le Covid tend à distendre les liens amicaux : chacun s'isole dans sa bulle…. Petit à petit les contacts se distendent et vont disparaître. Les caractères des personnages sont bien décrits. Il s'agit de personnes qui ont subi des épreuves et sont plus ou moins cabossées par ces douloureux épisodes de leur existence… Les paysages de cette lande bretonne nous invitent au calme, à la rêverie et notre héroïne Alex va-t-elle pouvoir créer de nouvelles BO et sortir des CD ? Notre époque, est finement analysée par Ann SCOTT : invasion de la toile dans notre vie, dépendance à internet et au téléphone portable, tous ces réseaux sociaux qui nous bouffent à petit feu. Un roman sociétal agréable à lire. Bonne journée.
( 14/03/2024).
Lien : https://lucette.dutour@orang..
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Ça partait mal : une histoire de Parisienne bobo qui se réfugie en Bretagne… Comme un air vicié de confinement mal vécu.
Seulement voilà, en quelques pages, les personnages m'ont conquise.
Il y a Axel, la musicienne, plombée par le spleen et la misanthropie, échouée sur un bord de mer et qui « (…) ne sait pas toujours si elle est venue ici pour se sentir en sécurité ou se mettre en danger, mais si elle veut danser toute seule au milieu du salon à trois heures du matin sur « Losing my religion » à fond, elle peut ».
Il y a Margot, dont on ne sait jamais si elle tiendra parole. Imprévisible, championne de la mauvaise foi, sans « compas intérieur », tellement perchée qu'on se demande si, dans la vraie vie, elle serait autorisée à se mouvoir en société.
Mais tout s'explique, tout se pardonne. Ann Scott parvient à faire croire à ces êtres cabossés par d'insurmontables drames.
Les drames, Léo, il connaît. Sa petite trajectoire de garçon modèle a bifurqué le jour où il s'est fait tabasser sur un trottoir, sans raison, juste parce que ça défoulait son agresseur. Il est venu oublier le bitume sur la plage, et il a aperçu Axel qui déambulait près des rochers.
Le ton est juste. L'atmosphère, inquiétante et iodée, m'a vite saisie.
J'ai beaucoup aimé la tirade de l'amant éconduit (p29), les aveux de la citadine privée de confort (pages 39 et 96), les brillants passages sur les affres de la création (p166) ou la parcellisation des responsabilités (p178).
Un roman frais et lucide, comme une bourrasque en pleine poire.
Bilan : 🌹🌹
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Ce Renaudot m'est tombé dans les mains plusieurs mois après son attribution , j'avais lu les billets parus ici, et voulais me faire ma propre idée tant elles sont variées.
« D'où nous parle l'auteur »:d'un milieu artistique parisien, bobo, aisé, lgbt,mondialiste, bien pensant.C'est peut-être ce me semble ce qui met une distance avec le lecteur lambda .
Et donc l'insolence semble être ici de l'audace , si le fait de quitter Paris pour vivre sur un bout de côte perdu de Bretagne est audacieux.
Alex quitte donc Paris pour se « retrouver » ; pas facile quand il faut prendre un taxi pour aller acheter ses yaourts, mais le confort spartiate lui convient. Elle a laissé ses amis parisiens et quelque peu paumés , et quand arrive le covid, il est difficile voire impossible de se revoir. Alex croise parfois un jeune homme sur la plage, elle le trouve trop jeune pour entamer une relation(il ne lui a rien demandé)mais lui, fantasme un peu trop quand il apprend qu'elle fait des musiques de film. Lui était avant une agression informaticien de haut niveau chez les GAFAM, d'où, lors d'une rencontre, une attaque en règle des réseaux sociaux . Ce personnage est intéressant , mais disparaît trop vite du paysage.
C'est un roman désenchanté, de l'après-covid, de la crise de la cinquantaine et des espoirs déçus. Résolument contemporain, agréable à lire, à emprunter à la bibliothèque.
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Alex est musicienne et compose des musiques de films
A quarante ans passés, elle décide de quitter Paris, ses deux amis, Margot et Jacques et part s'installer dans le Finistère, dans une maison assez isolée.
Elle découvre avec bonheur l'océan et la solitude.
Quelques autres personnages gravitent autour d'Alex.
La plupart ont un traumatisme qui gère leurs vies.
Chacun est beau à sa manière.
C'est une écriture qui coule entre poésie et mélancolie, sans dialogues..
Un roman sociétal où il est question de réseaux sociaux, de covid entre autres.
J'ai bien aimé me plonger dans l'univers d'Ann Scott et passer ces moments avec Alex.
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Livre cadeau pour mon anniversaire je découvre Ann Scott et "Les insolents" dont la principale qualité est d'être un roman d'époque, celle d'aujourd'hui avec ses personnages typiques et une préoccupation sous-jacente du choix de vivre centré sur l'essentiel. D'ailleurs, une partie de l'histoire se passe durant le confinement au temps du Covid.

Après une introduction en flash-back sur le voyage à New-York d'Alex pour ses dix-huit ans qui lui fait découvrir l'héroïne et les filles, celle qui est devenue une femme de quarante-cinq ans décide de s'exiler en Bretagne au bord de la mer.
Le roman commence très bien avec l'installation de cette musicienne parisienne qui a envie de calme, de solitude. Elle n'a pas visité la maison avant de la louer mais la proximité de la plage lui suffit.
Elle est là où elle veut être même si elle est confrontée à des conditions matérielles plutôt difficiles, la maison est glaciale, il faut faire des kilomètres pour acheter à manger...
Pourtant, Alex n'était pas une solitaire jusque-là puisqu'elle laisse des amis très chers à Paris, Jacques et Margot qui porte une grosse part d'ombre et que l'on va suivre après son départ. On croise aussi deux autres personnes plus éloignées, Jean à Berlin, un ami avec qui elle a vécu un échec amoureux et Léo qu'elle ne connait pas vraiment, un trentenaire qui a été sauvagement agressé et qui voit en Alex une femme qui peut le sauver.

L'année que l'on vit au rythme d'Alex est apaisante. Elle ne travaille pas (il y a le confinement et la BO du film qu'elle devait faire est reportée) et je me suis ressourcée avec elle quand elle se promène sur la plage, appréciant la solitude. Pour autant, je n'ai pas senti la proximité entre les trois amis parisiens d'autant plus que personne ne vient la voir.
Malheureusement, je trouve qu'il y a beaucoup de traumatismes concernant tous ceux qui l'entoure. Entre suicides et agressions, on assiste à un croisement de vies glauques, comme s'il y avait des histoires superposées à celle d'Alex, une surenchère dans le sordide. Mais c'est peut-être pour mieux comprendre ses choix de vie (je n'en suis pas certaine).
J'ai eu beaucoup d'empathie pour celle qui ressemble à Ann Scott et aimé les paysages de Bretagne (même si j'adore Paris), j'ai moins apprécié le malheur des autres.


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Livre obtenu gracieusement en avant première lors du pique nique Babelio parisien.
Les insolents ? Mouai, pas très parlant. Un changement de vie dans le Finistère ? Clairement pas mon coeur de cible.
Et pourtant, me voila à commencer la lecture et tordre le cou à mes propres préjugés !
Dès les premières pages, j'ai un véritable coup de coeur pour la plume de l'auteur : efficace mais avec un brin de poésie, les paysages sont suffisamment détaillés pour être bien imaginés mais sans longueur inutiles, on reste accrochés aux pensées des personnages jusqu'à la fin.
Ce roman est une parenthèse de tranquillité dans un quotidien presque banal pré Covid. Des chapitres de vies, sans superflu ou intrigue irréaliste.
Alex, quarante ans et célibataire, ne supporte plus son quotidien parisien. Pourquoi changer de vie ? Comment changer ses habitudes ? Comment se plaire dans la solitude ? Comment la distance influe t elle sur les amitiés ? Pendant près de 200 pages, nous vivons les saisons qui changent, écoutons les silences de la campagne, regardons les pensées d'Alex et le monde évoluer vers la pandémie.
J'ai passé un très bon moment avec ce roman qui m'a beaucoup apaisé et qui est parfait pour la saison estivale et/ou pour ceux qui s'interrogent sur le fait de savoir si leur vie les satisfait pleinement.


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