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EAN : 9782021174908
171 pages
Seuil (13/05/2014)
4.05/5   47 notes
Résumé :
“Dans ce livre, Martin Page répond aux interrogations d’une jeune écrivaine. Elle s’appelle Daria, elle veut écrire un roman. Au fil de leurs échanges, par lettres et emails, il lui donne des conseils d’écriture, mais surtout il esquisse des moyens de se débrouiller avec le monde, avec le milieu littéraire, avec ses propres névroses et fragilités. C’est d’abord un livre sur la réalité des écrivains d’aujourd’hui : l’envoi d’un manuscrit, les rapports avec les éditeu... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (18) Voir plus Ajouter une critique
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Le hasard d'une flânerie hier en librairie… m'a fait choisir deux nouveaux livres, d'auteurs, jamais lus encore : les derniers textes d'Antoine Sénanque (écrivain découvert grâce à « Mariecesttout ») et celui de Martin Page « Manuel d'écriture et de survie », choisi, lui, toute seule, comme une « grande » !!!… pour les thèmes de l'écriture, du travail de l'écrivain, du statut de l'auteur au sein de notre société…

J'ai lu ce texte en une soirée… agréable, présenté sous forme de lettres adressées à une jeune écrivaine, répondant au joli prénom de Daria…en plus de remarques philosophiques sur les mots, la résistance que représente « l'Ecriture »… mille détails, informations , sur les nouvelles technologies, le métier d'éditeur, les moyens de protéger ses écrits, le choix délicat d'un éditeur, etc.

J'ai d'ailleurs trouvé astucieux et plein de bon sens, l'un des nombreux conseils pour sélectionner une maison d'édition :

« Chère Daria (…)
Je ne sais pas quelle maison d'édition te conseiller. Prends le temps de parcourir ta bibliothèque, et note le nom de celles qui ont publié tes livres préférés.
Les meilleures maisons ne sont pas celles qui impriment une identité forte et reconnaissable. Celles-ci sont des églises qui tenteront de te conformer et de te punir si tu as des velléités de liberté. Tourne-toi vers celles qui accueillent des écrivains de styles et d'univers différents. le terme « maison » est très idéaliste, mais assez juste. Ca dit quelque chose de l'atmosphère qu'un écrivain doit y trouver : un respect et une attention. « (p.55)

Une sorte de « Lettres à un jeune poète »…contemporain, rendant compte des évolutions du Livre, de ses supports « papier », « numérique »…de la vie quotidienne , des difficultés, des doutes , des questionnements,des périodes de découragement, des exigences de chaque auteur. La référence au texte de Rilke est nommée en fin de volume, dans les remerciements, où Martin Page exprime la forte influence… de ce livre .

Quelques passages un peu pontifiants mais l'ensemble est très instructif, vivant, dynamique… offrant une sorte d'autoportrait de l' auteur, ses préférences littéraires, ses constatations, sa philosophie quant à « l'acte d'écrire »…Un art de vivre et de penser !!! je vais…je sens… me mettre aussi à « pontifier » !!

« Sois fière d'être une écrivaine. le livre est un objet magique. Non seulement la littérature est une source de plaisirs et de connaissances, mais elle sauve des vies. le dire paraît exagéré en ces temps de tiédeur. Je le répète : la littérature sauve des vies. (…)

Les livres sont des armes et des outils pour transformer nos vies. Ils sont des hétéropies (le mot est de Foucauld), ces utopies réalisées qui invitent au jardinage, à l'urbanisme et à l'architecture de nos existences. Alors il est hors de question d'être modestes » (p.29)

Je me rends compte, subitement, que ce texte tout à fait attractif est publié chez l'éditeur et dans la même présentation qu'un texte d'Annie François, qui m'avait beaucoup intéressée, intitulé « Bouquiner »….

Je me permets d'ajouter une dernière citation, se rapportant à un des moyens pour la relecture efficace d'un manuscrit, avant de l'adresser à un éditeur : « Mon amie est ma première lectrice. Puis ma meilleure amie lit mon manuscrit. Un autre ami prend la suite. Ils me font des remarque, nous discutons, mon texte évolue. Ce sont des étapes importantes pour moi. J'ai besoin de l'avis des personnes les plus proches de moi. L'amour et l'amitié sont des créations, il est logique que ces deux forces contribuent au processus créatif » (p.79)

En recherchant les autres écrits de Martin Page… je tombe sur son précédent texte que j'avais noté dans mes envies « L'Apiculture selon Samuel Beckett »… qui était également une réflexion sur l'image de l'écrivain, son travail, sa place parmi les autres…et une vision originale de Samuel Beckett.
Je vais poursuivre ma lecture de cet écrivain avec ce « roman » qui m'attirait et m'attire toujours beaucoup, par ses thématiques.

Je vais ajouter de ce pas ce « Manuel d'écriture et de survie » à ma sélection bibliographique sur « le travail de l'écrivain » !…

Ce livre est une mine pour tout auteur, qui se démène avec un premier écrit "à mener à bien". Je le souligne à nouveau... l'une des qualités de cet ouvrage est d'offrir des pistes personnelles de réflexion sur l'acte d'Ecrire... mais aussi tous les aspects pragmatiques, quotidiens, financiers... du "statut d'écrivain"
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Je pense que cela me fait du bien de varier un peu mes lectures après plusieurs semaines où j'ai principalement lu les livres en service de presse. C'était chaque fois des livres que j'avais malgré tout choisis de lire, mais l'engagement pris tacitement auprès de l'éditeur de lire et chroniquer chaque ouvrage sollicité induit une sorte de contrainte qui peut peser. A l'avenir, je serai vigilant à alterner plus régulièrement les lectures totalement choisies et celles sollicitées et reçues en service de presse.

Cette fois, pas de service de presse, il s'agit d'un livre assez court intitulé Manuel d'écriture et de survie par Martin Page, un écrivain français dont je n'avais lu aucun des romans jusque là. Je vous laisse découvrir le résumé avant de vous en dire plus :

Martin Page répond aux lettres d'une jeune écrivaine prénommée Daria. Tout en lui donnant des conseils d'écriture, il esquisse des moyens de se débrouiller avec le monde, avec le milieu littéraire, avec ses propres névroses et fragilités. Au fil de ce dialogue, il brosse aussi une sorte d'autoportrait. Entre dépression et exaltation, il nous parle de l'art sauvage de l'écriture, un art encore jeune, riche de possibilités. Sans escamoter la dureté sociale ni la réalité des coups et des blessures, il défend l'imagination comme forme de résistance et de création intime. La littérature est un sport de combat autant qu'un des grands plaisirs de l'existence.

Le livre se présente sous la forme de lettres écrites par l'auteur à une correspondante prénommée Daria, lectrice et qui se rêve écrivaine, à laquelle il donne des conseils sur l'écriture, le monde de l'édition, et la vie en général. le procédé n'est pas forcément très subtil, mais il est efficace dans le sens où il permet à Martin Page d'évoquer des thèmes importants autour de l'écriture et du métier d'écrivain : le travail d'écriture, les relectures, les corrections ; la recherche d'un éditeur puis la relation avec cet éditeur ; les ateliers d'écriture ; le métier d'écrivain, y compris son volet financier ; les relations entre l'auteur et les lecteurs ; le monde littéraire en général. C'est à la fois didactique et agréable à lire.

Au-delà de ce côté guide pour écrivain qui ne ressemble pas à un manuel, le livre est également l'occasion pour l'auteur d'adresser des sujets plus perosnnels : son rapport aux autres, ses difficultés, ses névroses, etc. Cela reste discret mais cela donne un peu de vie au livre, pour que cela ne soit pas qu'une succession de conseils.

Je me rends compte en terminant ma lecture que j'ai surligneur (sur mon Kindle) énormément de passages du livre. Je ne vais pas tous les citer ici, mais je ne peux pas résister à l'envie de vous en proposer quelques uns.

Sur l'apprentissage et l'évolution de l'écrivain :

Un écrivain devrait être fidèle à toutes ses oeuvres, car elles sont le reflet de son évolution. Il ne s'agit pas de tout aimer sans nuances, mais de respecter l'être qu'on était et qui a fait de son mieux.

Sur la « magie » de la lecture :

Le livre est un objet magique. Non seulement la littérature est une source de plaisirs et de connaissances, mais elle sauve des vies. le dire paraît exagéré en ces temps de tiédeur. Je le répète : la littérature sauve des vies. Il y a quelques semaines j'ai reçu la lettre d'une femme qui me racontait qu'à une époque de sa vie les livres lui avaient permis de gagner un combat contre le désespoir, et de renaître. J'ai reçu quantité de lettres semblables. Les livres sont des armes et des outils pour transformer nos vies.

Sur la solitude :

Toute ma jeunesse a été solitaire. Je n'arrivais pas à être avec les autres. C'était comme si j'étais à des milliers de kilomètres. J'ai mis du temps à rencontrer ceux qui seraient mes amis. Quant à ma vie sentimentale, elle a été vide pendant des années. Je connais bien ces jours et ces soirées sans fin où rien ne se passe, ces samedis soir où les bruits des joyeuses soirées alentour blessent le coeur de celui qui est seul chez lui. Peu à peu, j'en ai fait un espace de liberté et de création. Seul, je ne suis jamais seul. C'est parmi les autres que je suis seul. Cette découverte est un soulagement.

Sur le raisons qui poussent à écrire :

Tu me demandes pourquoi j'écris. La vraie question me semble plutôt être : mais pourquoi tout le monde n'écrit pas ? C'est une chose si magique que ne pas le faire est pour moi incompréhensible. Tout le monde devrait écrire. En tout cas, avoir cette possibilité et s'y sentir autorisé.

Mais je ne me défile pas, je vais te répondre. J'écris parce que c'est un plaisir infini, parce que j'aime voir mes idées se transformer en un livre, parce que c'est ainsi que j'affronte la mort, parce que ça me permet des rencontres, parce que c'est une façon de continuer à m'inventer, parce que je peux jeter mes angoisses et mes obsessions sur le papier comme dans une arène, parce qu'ainsi ma conscience et mon inconscient entrent en conversation, parce que c'est une manière de m'en sortir. J'écris pour contre-attaquer et manger ce monde qui essaye de me dévorer. J'écris pour équilibrer le rapport de force avec le réel. J'écris pour avoir une bonne excuse d'être à l'écart et de me soustraire aux jeux sociaux. J'écris parce que l'encre sur le papier m'émeut. J'écris par plaisir, pour en recevoir et pour en donner. J'écris parce que j'aime la fiction et que je crois en son pouvoir. J'écris aussi pour des raisons moins nobles : parce que ça me donne l'occasion de prendre une revanche, et parce que, désespérément, je veux qu'on m'aime. C'est absurde, je le sais. Rien d'extérieur à moi-même ne résoudra mes problèmes narcissiques. Mais c'est ainsi.

Sur notre société actuelle :

Mais que font les plus fragiles ? Ils chutent et s'abîment sans cesse. Ceux qui pensent que nous vivons dans une société juste et démocratique mériteraient qu'on les paye au salaire minimum pour un boulot éreintant et ennuyeux.

Sur la place de la lecture de notre société :

Si le mercantilisme est une blessure faite à la littérature, l'entre-soi des plus éduqués l'est tout autant. Je vais souvent dans des écoles pour rencontrer élèves et professeurs, et je suis triste de constater que beaucoup d'adolescents (et d'adultes) ont peur des livres. Comment en est-on arrivé là ? le livre est devenu l'instrument d'une sanction, c'est un devoir et une punition. Ça devrait être tout le contraire. Ce malaise s'incarne dans une polarisation de plus en plus grande : il y a des livres pour le peuple et d'autres pour les plus éduqués. Comme si chaque groupe social devait avoir sa littérature. (Ce phénomène touche tous les arts.) […]

La majeure partie de la population ne lit pas, elle est donc privée d'un des grands plaisirs de l'existence. Toutes les barrières qui font des livres un art réservé et effrayant sont à faire tomber. Allons dans les écoles, les prisons, les universités, parlons des livres sur internet. La littérature est pour tout le monde.

Sur la société française :

La France est un curieux mélange : c'est une société éclairée, riche de talents et de désirs, mais archaïque, sclérosée et violente. Elle est fragilisée par une école faussement républicaine (et réellement créatrice de réseaux et d'endogamie), le respect de l'autorité, et une organisation sociale hiérarchique qui décourage et opprime les personnalités atypiques, compétentes et originales. La créativité et l'enthousiasme y sont mal considérés, la cruauté des petits chefs incapables récompensée. Je me demande où ça va nous mener.

Encore une fois, sur la place de la lecture dans notre société, comme en écho au livre Des hommes qui lisent de notre Premier Ministre Edouard Philippe :

Si on veut défendre le livre, il faut défendre une certain conception de la vie en société. Les lecteurs doivent avoir les moyens d'acheter des livres et avoir du temps à consacrer à la lecture. Je ne vois pas comment on peut déclarer aimer le livre et soutenir une politique qui pousse la plupart des femmes et des hommes à travailler constamment pour s'en sortir. le livre existe grâce à un environnement. C'est un fait de civilisation.

Je ne peux recommander la lecture de ce livre à ceux qui aiment la littérature et qui aiment ou rêvent d'écrire. En ce qui me concerne, ce livre m'a donné deux envies : découvrir l'oeuvre littéraire de Martin Page, et ré-écrire. C'est déjà beaucoup !
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Le manuel de Martin Page ne parle pas seulement d'écriture mais avant tout de survie, et au-dessus de tout, de vie. Et le terme « manuel » prend ici tout son sens car il ne s'agit pas d'inculquer quoique ce soit mais bien de fournir une boîte à outils d'expériences et d'expérimentations de vie toutes personnelles qui peuvent être piochées par le lecteur ça et là afin qu'il y trouve matière à réflexion, ouverture vers d'autres perceptions, bref des découvertes de soi, de l'autre, du monde, à portée de main, là dans un seul livre. C'est sans prétention (comme toujours) que Martin Page livre ses propres réflexions sur la vie et le monde, et surtout sur le vivre avec l'autre, avec soi-même et les autres.

Ce manuel se présente sous la forme d'une correspondance à une voix : Martin Page se livre, réfléchit, construit une relation d'intimité avec une certaine Daria (fictive, une forme d'auto-correspondance en fait), une jeune écrivain en proie aux doutes et aux questionnements que pose l'écriture et le rapport de l'écriture à la vie, son imbrication dans la vie d'un écrivain qui ne peut définir de barrière nette entre cette capacité (ce travail d'artisan, souligne Page) et la vie quotidienne ; et parce que ces deux pans de vie s'influencent constamment, naissent des questions : légitimité, critiques, partage de ses écrits, etc.

À travers ce questionnement sur l'écriture et le travail d'écrire, c'est toute la vie qui est alors convoquée dans ses plus sinueux, et à la fois universels, aspects : comment affronter les instants de solitude ? comment vivre avec un certain mal en soi sans être pour autant dépressif et ne plus croire au bonheur ? comment bousculer sa vie pour lui donner une voie épanouissante, quand bien même elle serait toujours semée d'embûches, y voir le bon en cela, avancer. Martin Page soulève des questions et offre ses propres réflexions sans jamais imposer sa vision des choses ou tabler qu'elle serait meilleure qu'une autre ; cela se fait en toute humilité, et c'est, selon lui, ainsi que devraient se nouer toutes les relations humaines : dans le respect, l'écoute et la relativisation constante de sa propre perception forcément faussée car incomplète. Car « de toute façon, celui qui donne des conseils cherche d'abord à s'éduquer lui-même. Parler à quelqu'un est une manière détournée de se parler à soi. Ne croyez pas que j'aie une triste vision des rapports humains. Certes, je pense que l'autre nous permet d'accéder à notre propre intimité. Mais se comprendre est le meilleur service qu'on puisse rendre à ceux qu'on aime » (p.11).

Ce livre ne s'adresse donc pas seulement aux auteurs ou aux artistes ; mais lire ce livre pour un « écrivain en herbe » (comme on appelle communément ceux qui n'ont pas encore publié, et j'ai déjà parler sur ce blog de ce que je pense de cette question !) est un souffle d'élan : on y trouve une légitimité à continuer, on y trouve des échos de nos propres doutes, on est confortés (ne pas être les seuls à les connaître, ne pas se sentir seuls) : « Être écrivain n'est pas une marque de distinction, mais une excitante aptitude à l'obsession, à l'observation et à l'imagination. C'est un savoir-faire, des techniques, du travail constant, une manière de vivre tout autant qu'une manière de gagner sa vie. Des années ont été nécessaires avant que je puisse utiliser ce nom sans ressentir d'inconfort. Ce n'est pas plus mal : il y a des vêtements qui ne sont beaux et confortables que lorsqu'ils sont usés et patinés » (p. 17-18).

Je ne me serais pas élancer avec confiance et ce blog n'existerait sans doute pas aujourd'hui si je n'avais pas rencontré le livre de Martin Page, alors avec cette modeste lecture, je souhaiterais le remercier et aussi le faire connaître, le partager avec d'autres comme un de ces rares livres essentiels qui traversent une vie et laissent une trace indélébile.

« le but de l'existence est de rassembler autour de soi des amis avec qui l'on partage une éthique et un goût pour la conversation (et pour les longs silences savourés en commun), des êtres avec lesquels on n'a pas besoin de dissimuler notre douceur, notre candeur et notre enthousiasme. Nous nous trompons, nous sommes excessifs, idéalistes, maladroits et naïfs. Mais pour de bonnes raisons : nous tentons des choses dans nos créations, nous prenons des risques, nous refusons de reproduire une recette » (p. 163).

Références : Page, Martin. Manuel de survie et d'écriture. Paris : Seuil, DL 2014. 171 p.
Lien : https://justine-coffin.me/20..
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Un auteur que je ne connais pas vraiment, une couverture sobre, mais une quatrième de couverture avec les mots magiques, écriture, littérature...

Dans ces lettres à une jeune écrivaine, dont on suit le parcours en creux, de l'écriture à la parution d'un livre, c'est Martin Page qui se dévoile beaucoup. Ses conseils bienveillants à Daria sont destinés à lui éviter quelques faux pas et galères (même s'ils ne sont pas tous évitables, si j'ai bien compris). Ne pas se décourager des refus d'éditeurs ("Cinq lettres de refus coup sur coup, voilà qui est dur comme entrée en matière. Mais c'est classique. Il faut que ton roman rencontre le vrai lecteur et ce n'est pas plus simple qu'une rencontre amoureuse"), ensuite bien le choisir. Ecrire, remettre son travail sur le métier sans relâche; se protéger aussi. Ne pas hésiter à quitter Paris, à l'heure d'internet autant profiter des conditions de vie provinciales. Et si les maisons d'éditions parisiennes déménageaient aussi? (il paraît que cela leur ferait de substantielles économies)

"J'écris parce que c'est un plaisir infini, parce que j'aime voir mes idées se transformer en un livre, parce que c'est ainsi que j'affronte la mort, parce que ça me permet des rencontres, parce que c'est une façon de continuer à m'inventer, parce que je peux jeter mes angoisses et mes obsessions sur le papier comme dans une arène, parce qu'ainsi ma conscience et mon inconscient entrent en conversation, parce que c'est une manière de m'en sortir.( ...) J'écris par plaisir, pour en recevoir et pour en donner. J'écris parce que j'aime la fiction et que je crois en son pouvoir."
"Si on veut défendre le livre, il faut défendre une certaine conception de la vie en société. Les lecteurs doivent avoir les moyens d'acheter des livres et avoir du temps à consacrer à la lecture."
"Les opinions sur un roman en disent plus long sur les lecteurs que sur le livre lui-même. "(oups)

J'ai conscience que ce billet est fouillis, mais faites-moi confiance, lisez ce livre, après tout je me sens solidaire d'un type qui boit du thé (et du café) et dont le chat vient ronronner près du visage à 6 heures du matin... Et puis, "je crois qu'on pourrait enlever les murs de ma maison, les livres la feraient tenir debout."
Lien : http://enlisantenvoyageant.b..
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L'auteur dont j'avais déjà lu « Comment je suis devenu stupide » propose ici un livre dont le titre (excellent) me semblait indispensable. C'est une très bonne réflexion sur la condition d'écrivain (la sienne et de son point de vue), et plus largement d'artiste, adressée par l'auteur comme une correspondance personnelle avec une « chère Daria », jeune femme et apprentie autrice. Il s'en dégage beaucoup de bienveillance, quelques conseils avisés dans le monde littéraire, de très bons mots (copiées en citations).
La forme est sans prétention, l'aspect pragmatique essentiel, et d'où l'indispensable nécessité, surtout au bord de la piscine du camping...
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critiques presse (1)
LaLibreBelgique
01 juillet 2014
Par le biais d'une correspondance avec un jeune auteur, Martin Page parle à chacun d'entre nous dans son "Manuel d'écriture et de survie".
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
Citations et extraits (36) Voir plus Ajouter une citation
Méfie-toi cependant : je connais quelques personnes piégées par de brillantes études et aujourd'hui enfermées dans un métier rémunérateur et qui ne leur laisse aucune liberté. Elles sont habituées à un certain confort, elles ont des crédits, une prison dorée s'est refermée sur leur désir. La vraie richesse, c'est le temps.
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Tu me demandes pourquoi j'écris. La vraie question me semble plutôt être : mais pourquoi tout le monde n'écrit pas ? C'est une chose si magique que ne pas le faire est pour moi incompréhensible. Tout le monde devrait écrire. En tout cas, avoir cette possibilité et s'y sentir autorisé.
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Tant qu'il y aura des livres papier qui seront conçus comme des objets de qualité ( et le numérique peut pousser à accorder davantage d'intérêt à leur finition ), ils auront de nombreux amateurs, je ne me fais aucun souci. Ils sont irremplaçables.
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Daria

(...) Je comprends ton désir d'être appelée "écrivaine". On dit bien "chirurgienne", "avocate", "boulangère". La timidité à l'égard de la féminisation dit quelque chose de la position subalterne encore faite aux femmes, et intériorisée par beaucoup d'entre elles. C'est problématique dans le monde des livres. (;;;)
La littérature a besoin des femmes, des pauvres, des minorités, des inadaptés, de toutes celles et de tous ceux pour qui le monde n'est pas une évidence" (p.15)
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"Est-ce qu'artiste est un métier ?"
La vraie question devrait être : " Pourquoi tous les métiers ne sont pas des arts ?". C'est le grand tabou. Il faudrait aller plus loin encore et réinventer les métiers d'exécution , subalternes, aliénants (ou les répartir au sein de la population) (p.90)
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