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EAN : 9782234089303
280 pages
Stock (14/04/2021)
3.77/5   13 notes
Résumé :
« Il suffit en général de prononcer le mot de "Patagonie" pour provoquer chez votre interlocuteur un tourbillon d'images parfois convenues mais jamais totalement inexactes. C'est la force des grands paysages d'être fidèles à leur réputation ».
La Patagonie est de ces voyages où le fantasme et le rêve sont proches de la réalité : « On est toujours soufflé par la puissance et la beauté des lieux, dans quoi vient résonner la force de l'imaginaire qu'on y avait d... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Si on aime voyager avec Christian Garcin et Éric Faye, impossible de passer à côté de leur dernier périple avant le confinement. Un petit tour en Argentine, Uruguay et plus précisément en Patagonie.
Sur les pas de Borges et autres écrivains du coin, notre première étape est Buones Aires, où il vaut mieux se contenter de fantasmer vu que Borges et autres ne sont plus visibles que sur des plaques aux portes d'un musée vide ou d'un édifice qui remplace une maison à jamais disparue.
Deuxième étape, un saut en Uruguay et sa capitale Montevideo, noms qui font rêver. Une fois sur place préférable aussi d'user de son imagination, oubliant ce qu'on avait fantasmé pour ne pas être déçu et y posant de préférable un autre regard de surcroît positif.
Mais notre vraie destination est La Patagonie ! Cette région du globe qui a fait couler tant d'encre. Sur les traces de Magellan, Saint-Exupéry, de nombreux alpinistes, aventuriers et même malfrats comme Butch Cassidy et le Sundance Kid désireux de se faire oublier , nous voici lancés à travers la pampa, sur mer à s'émerveiller devant le glacier Perito Moreno, ou dans des préoccupations beaucoup plus basiques, comme découvrir la station service fantôme, l'unique pompe à trois cents kilomètres à la ronde, cachée derrière un panneau bleu..... La Patagonie, terre aussi d'entrepreneurs avide de profits et de nombreux illuminés occidentaux qui iront y chercher argent et pouvoir, et qui nous fera encore longtemps rêver malgré le tourisme de masse qui l'a indubitablement frappée ( elle doit quand même être en train de souffler grâce à la Pandémie 😁). La Patagonie hélas aussi terre de l'histoire sombre et tragique de ses autochtones, ici avec une pensée douloureuse pour toutes les populations indigènes exterminées par les occidentaux auxquelles les auteurs rendent hommage à travers une documentation brève mais concise.

Voyager avec Garcin et Faye est beaucoup plus qu'un compte-rendu de lieux visités. Leurs ressentis colorés de feedbacks sur la culture du pays , sa littérature , son cinéma, son Histoire....., agrémentés d'un regard de curieux qui va outre de ce qui est vu et expliqué dans les guides touristiques, dénués de toute prétention et d'érudition , et pimentés d'un zeste d'humour, rendent ces voyages intéressants , instructifs et extrêmement plaisants. Ressentis et approches où je me retrouve complètement, “....à croire que le véritable voyage, le plus enrichissant, ne commence, la plupart du temps, qu'après le retour » . Un livre truffé de nombreuses références littéraires très attrayantes, dont j'en ai heureusement lu quelques unes et donc pu m'en échapper avec deux livres dont un que Garcin n'a pas pu se le procurer , donc pas lu 😁! Vous invite à ce superbe voyage pour échapper le temps d'une lecture au mauvais roman de science fiction dont nous sommes depuis plus d'un an les protagonistes, un thriller sanitaire dont on ignore le nombre de pages et qui nous a déjà totalement épuisés.


« Río Gallegos.....Nous y sommes arrivés un après-midi de janvier, peut-être, et peut-être pas, cent quinze ans après Butch, Sundance et Etta, à moins que ce soit Logan, ou alors trois autres, ce qui fait beaucoup d'incertitudes dans une même phrase. »
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Après des mois et des mois terribles ou le voyage ne pouvait être que virtuel , et avant de pouvoir enfin sortir de l'hexagone pour changer d'horizon , rien de tel qu'une invitation en Patagonie à la découverte de ce bout de continent si mystérieux , ou deux pays se disputent l'appartenance depuis des lustres...
Au travers de personnages plus ou moins controversés , les auteurs nous embarquent sans peine dans un périple hautement revigorant , a l'image de la météo changeante même en plein été austral.
Tout cela donne des envies de Paragonie...
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Décidément, il faut préférer les voyageurs qui écrivent aux écrivains qui voyagent. Ces deux là nous emmènent en Patagonie. Cela commence par une balade dans Buenos Aires, sur les pas du grand Borges. Cela me rappelle ma dernière promenade à St Pétersbourg sur les pas du néanmoins grand Fiodor, autour de la Place au foin, dans les errances de Raskolnikov. Mais revenons à nos moutons patagons. Après un saut à Montevideo, nos visiteurs traversent les étendues ventées et pratiquement vides, avec des escales dans les “grands classiques Fitz Roy, Perito Moreno et autres sites de légendes visuelles. Dans l'extrême sud, les auteurs nous rappellent les moments les plus tragiques de l'Histoire qui ont conduit au génocide des Indiens, alcool, massacres, missionnaires, maladies… Occasions sont offertes de se souvenir des grands voyageurs et écrivains : Coloane, Chatwin, Raspail… Un magnifique voyage venté et vanté.
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critiques presse (1)
LeFigaro
14 mai 2021
Les deux écrivains parcourent plusieurs milliers de kilomètres, à travers les paysages désolés et sublimes de la pampa. Une plongée dans l’histoire de ce bout du monde.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (4) Ajouter une citation
On fait aussi remarquer que dans la langue des Yaghans par exemple, dont le révérend Thomas Bridges avait établi un dictionnaire bilingue en anglais, il n’y a pas de mot pour « bonheur » – ni pour d’autres notions morales telles que « péché » ou « salut de l’âme », ce qui posait problème pour leur enseigner les vérités de la Vraie Foi. Mais on pourrait aussi bien penser que le simple fait de vivre ce qui, pour eux, était la seule vie possible, la vie même, celle de leurs parents, leurs ancêtres, avec leurs joies et leurs peines, était en soi suffisant, sinon à leur « bonheur.....Du reste les concepts abstraits tels que « bonheur », « malheur », « bien », « mal » ou « péché » semblent, dans cette langue, devoir s’appuyer exclusivement sur les objets du réel. Le langage en somme, dès l’origine métaphorique, l’est ici à un point extrême.
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Aujourd’hui, El Chaltén accueille en moyenne 120 000 visiteurs par saison mais demeure néanmoins une assez petite station.....La rue principale (il n’en existe guère d’autres) consiste en une enfilade de boutiques pour montagnards, de bars branchés, d’hôtels à bas prix pour routards et de restaurants qui proposent ou des burgers ou des plats vegan. La déferlante mondiale de cuisine vegan et sans gluten a donc atteint les contreforts des Andes et le plus jeune village d’Argentine… La moyenne d’âge doit à peine dépasser les trente à quarante ans ici, l’été. De jeunes randonneurs et randonneuses BCBG venus de Buenos Aires ou du monde anglo-saxon, anorexiques et notant dans leur carnet chaque calorie qu’ils ou elles ingèrent, se retrouvent dans ces établissements, le soir, après une randonnée, pour consommer avec modération quelques feuilles de laitue.
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C’est à partir du moment où Menéndez met le pied en Terre de Feu et y installe sa première « société d’exploitation » que commence véritablement l’anéantissement des Indiens Onas, ou Selk’nam. La logique est imparable : on installe des clôtures partout ; les guanacos, sur quoi est basée la vie des Selk’nam, commencent à changer de territoire, puis à disparaître ; les moutons les remplacent ; les Selk’nam, qui ne s’expliquent pas vraiment comment cet animal si facile à capturer est apparu sur leurs terres, et n’ayant par surcroît aucune notion de ce que peut être une propriété privée, chassent les moutons et s’en nourrissent, parce qu’il faut bien manger ; ce qui est intolérable aux éleveurs, qui chassent et exterminent les Indiens. Menéndez est le principal commanditaire de ces massacres, et engage des hommes à cet effet.
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Plus que le rire, la station debout ou le pouce opposable, le propre de l’homme est de vivre à l’intérieur des fictions qu’il se crée (fictions intimes, familiales, collectives, historiques qu’il bâtit comme il bâtit des cabanes où s’abriter) et d’en construire sans cesse de nouvelles, auxquelles il s’efforce de trouver un sens, une ligne directrice qui, par d’obscurs détours, viendrait éclairer sa propre vie.
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