Un fauve dans Rome

« Marcus Tiberius Alexander se situait aux antipodes de Lucius, le véritable fils du pauvre Cornelius. L'un était dans une quête effrénée de la jouissance, comme le Calliclès de Platon, quand l'autre recherchait la tempérance, et l'utilité publique. A la mort de Cornelius, Marcus avait même refusé d'hériter, en échange, paraît-il, de la vie de quelques esclaves. Il se satisfaisait de sa place, vigile en charge de la sécurité de Rome. Lucius s'était alors retrouvé à la tête d'une immense fortune (…). Ce petit débauché dilapidait maintenant tout son patrimoine pour amuser le rouquin et sa folie des grandeurs ! »
Vous êtes-vous déjà demandé comment pouvait être la vie durant cette ère ? Cette Rome Antique si puissante qui a conquis tellement de territoires ? Une force si puissante mais qui cache de nombreux vices… Et notre personnage principal, Marcus, va nous plonger dans les noires profondeurs d'un règne de débauches. Découvrez avec lui l'autre visage de Rome…
Contrairement à son frère, Marcus est un homme humble. La puissance, la fortune et le pouvoir ne l'intéressent guère. Seules les préoccupations du peuple sont sa priorité. Marcus est marqué par son passé douloureux. Une souffrance que son frère ne connaîtra jamais. Des frères oui, mais pas légitimes ! Marcus se battra pour ses enfants prostitués de force. Et il ne pourra compter que sur sa seule volonté ! Y arrivera-t-il ? Quand des signes annonciateurs d'un mauvais présage planent sur Rome ? Quand des secrets longtemps cachés referont surface ?
Une enquête, certes fictive, mais qui nous entraîne malgré nous dans les flammes de l'enfer qu'est Rome. Fictive mais à la fois contextuelle.
Mes chères lectrices et chers lecteurs, j'ai été subjuguée par cette lecture. Je m'attendais, et faussement interprété par le titre, à des combats entre gladiateurs, à un Jules César omniprésent, à des arènes de spectateurs… Mais ce livre en est tout autre ! Une très belle surprise qui nous emporte dans des faits historiques peu dévoilés. Des faits qui font toujours échos à notre époque. A-t-on vraiment compris les erreurs du passé ? Où la nature humaine peut-elle être toujours cruelle malgré les époques ? Si vous aimez vous replonger dans l'Histoire, si vous aimez les enquête, ce livre devrait vous plaire. Notre auteure a cette faculté d'emporter sa plume dans cette époque latine qui nous plonge à notre tour dans cette dimension inconnue qui nous fascine ! Je vous souhaite une bonne lecture… prenez garde au fauve 😉

Un roman très décevant. Son seul intérêt, selon moi, est la description du grand incendie de Rome qui en ravagea la majeure partie. L'écriture était précise et captivante sur ce point.
Tous les autres plans du livre manquent cruellement de finesse :
- les clichés sur cette époque sont légion. Néron, l'empereur sanguinaire et tyrannique (aujourd'hui, les historiens nuancent fortement cette légende noire), les orgies en veux-tu en voilà (là aussi, les historiens sont plus nuancés) ou encore la barbarie sexuelle des Romains…
- le scénario est franchement voyeuriste. On dénonce les sévices sexuels dont étaient victimes les enfants (ce qui fonctionne quand même très moyennement avec la distance temporelle) et, en même temps, on les décrit avec précision… Je reste très sceptique quant à l'effet recherché… Faut-il tout montrer et tout dire pour susciter du pathos ? Je ne le pense pas.
- le côté thriller repose lui aussi sur des ressorts éculés. Par exemple, le héros qui trouve le repaire des méchants et qui s'y rend tout seul sans penser à prévenir personne et qui se fait capturer…. Vu et re-vu…
- les personnages ne sont pas très intéressants non plus. Je n'ai vraiment pas compris l'intérêt d'avoir un héros qui bégaie. Pour les dialogues, c'est quand même très embêtant. J'avais envie de les passer à toute vitesse.

Enfin, dernier point qui m'a beaucoup gênée : le langage. Très vulgaire, même chez les nobles romains. Et même dans les parties narratives, l'emploi de certains mots anachroniques m'a fait faire un bond en l'air comme l'organisation d'une grande « kermesse » sur le Tibre, terme utilisé deux fois dans la bouche du narrateur. Même sans connaissances étymologiques, on comprend tout de suite que ce n'est pas très latin !
Une lecture assez agaçante donc. Je n'essaierai pas un nouveau tome.

Mouais. À partir de la deuxième partie, ça se lit plus facilement et l'intrigue se développe, mais il y a plusieurs points qui ne m'ont pas plu (ça pourra sûrement plaire à d'autres) :

- beaucoup de chapitres prennent le point de vue d'un personnage différent, on est un peu perdu au bout d'un moment avec tous les personnages. Mais plus tard dans le roman, c'est plus raisonnable et on suit surtout les personnages principaux ; néanmoins, on a du mal à s'attacher aux personnages, puisqu'on les suit d'assez loin parfois...

- la fin est vraiment abrupte et je pense que ça s'imagine comme une trilogie, mais c'est vraiment frustrant

- l'intrigue mélange deux choses, et on ne sait plus trop quel est le fil rouge du roman : ça démarre comme une enquête sur des enlèvements d'enfants de naissance libre pour les prostituer et les violer (thématique difficile, gros TW) et ça finit sur un incendie, détruisant tout, avec des complots politiques pour accuser les Juifs

En soi, c'est bien écrit, même si je n'ai pas trop compris le côté moderne parfois du langage, ça se lit bien et la restitution de la Rome antique est bien faite. L'aspect historique pourra plaire, mais l'aspect thriller beaucoup moins...

Le roman de Nathalie Cohen nous immerge dans l'Antiquité, en évitant les stéréotypes. Elle adopte le ton du thriller moderne grâce à une écriture souple et fluide, mais en se parant de mille références et en usant d'une documentation pointue, de manière à ne jamais être prise en défaut du point de vue chronologique ou historique. Certains thèmes du récit font naturellement référence à notre époque, surtout quand il s'agit de narrer la dignité violée de gamins et les abus de pouvoir d'un dirigeant complètement déconnecté de la population.

Marcus Alexander est tribun de la Première caserne de Rome. Nous sommes quelques années après Jésus et l'empereur Néron impose sa férule. Loin des images d'Epinal, la tension est palpable et les intrigues se bousculent. Rien ne semble plus aller. Un incendie ravage la capitale, avec des flammes qui menacent le cirque Maximus, tandis que la rumeur se répand pour affirmer que le monarque a courroucé les dieux par ses débauches répétées et sa folie destructrice. Au centre de ce chaos, des enfants blonds disparaissent mystérieusement. Marcus décide de résoudre cette énigme au péril de sa vie.