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EAN : 9782213712185
252 pages
Fayard (07/04/2021)
4.09/5   35 notes
Résumé :
Sylvia est la maman de Colombe. Malgré ce prénom choisi pour la paix qu’il inspire, Colombe n’est pas l’enfant sage dont Sylvia rêvait. Colombe a un caractère de feu. Une énergie dévorante. Sylvia, au contraire, est introvertie ; elle a besoin de silence, de solitude. De contrôle. Mais la force de Colombe menace sans arrêt son équilibre, lui interdit tout repos, et finit par la terrasser.Aujourd’hui, Colombe a vingt ans, et tout va bien. C’est une jeune fille épano... >Voir plus
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C'est un roman qui sent le vécu comme on dit vulgairement, mais l'auteure est trop jeune pour être la narratrice, Sylvia la mère, la fille j'en doute, mais cette lecture est criante de vérité.
Dans une maison de famille se prépare le vingtième anniversaire de Colombe , fille chérie et redoutée de sa mère. Leurs rapports sont difficiles, un évènement les relie et a faussé leur relation. Sylvia attend donc Colombe et toute la famille à cette occasion et se souvient ... Colombe , bébé désiré et attendu avec amour et précaution se révèle être un bébé en colère, contre tout, ses cris ,ses colères ne la quittent que très rarement, usant ainsi les forces et les nerfs de sa mère qui a abandonné sa thèse et les espoirs académiques qui suivent; Quant au papa ,Antoine, très aimant mais peu présent pour cause de travail, il a déjà 2 petites filles calmes et "bien sous tous les rapports" issues d'un premier mariage; Suffisamment pour faire douter Sylvia de ses capacités d'éducatrice.
A l'âge de 4 ans Colombe se blesse grièvement à la tempe, peu-être en garde -t-elle quelques séquelles, mais elle reste sauvage et a décidé d'entrer dans la police.
Et Colombe arrive . L'anniversaire si bien préparé ne se passe pas comme prévu, et après une nuit d'attente pour Sylvia le moment sera venu d'enfin déchirer le voile noir qui les sépare. Presque une partie thriller si j'ose dire.
Roman qu'au départ je trouvais un peu touffu mais qui au cours de la lecture s'est avéré remarquable de justesse, les doutes maternels , les malentendus, le remords, la confusion des sentiments sont criants de vérité.
Merci aux Edts Fayard et à NetGalley pour cette lecture ainsi que pour leur confiance.
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Je remercie les éditions Fayard pour l'envoi, via net galley, du roman : Que rien ne tremble d'Anne-Sophie Brasme.
Sylvia est la maman de Colombe.
Malgré ce prénom choisi pour la paix qu'il inspire, Colombe n'est pas l'enfant sage dont Sylvia rêvait. Colombe a un caractère de feu. Une énergie dévorante.
Sylvia, au contraire, est introvertie ; elle a besoin de silence, de solitude. de contrôle.
Mais la force de Colombe menace sans arrêt son équilibre, lui interdit tout repos, et finit par la terrasser...
Aujourd'hui, Colombe a vingt ans, et tout va bien. C'est une jeune fille épanouie, étudiante fêtarde et sportive, qui s'apprête à entrer en école de police comme elle l'a toujours rêvé.
Sylvia a tout préparé pour que sa fête d'anniversaire soit parfaite. Et tandis que la journée passe, ses pensées divaguent.
Le passé refait surface : les moments doux et les éclats de rire, mais aussi les colères et les cris… Puis ce terrible souvenir de « l'accident », quand Colombe avait quatre ans.
Jusqu'à ce qu'une ombre s'immisce dans cette journée ensoleillée et fasse trembler la réalité...
Que rien ne tremble nous présente une mère de famille : Sylvie. Sa fille Colombe fête ses 20 ans et pour cela, elle a tout préparé. Elle est dans le contrôle, veut que tout soit parfait. Pourtant cela n'a pas toujours été le cas. Elle replonge dans ses souvenirs, revit l'enfance de sa fille, quand elle était une enfant difficile. Tout remonte à la surface, y compris ce qui s'est passé quand la fillette avait 4 ans.
Peu à peu les pages se tournent, les souvenirs arrivent et.. l'horreur de ce qu'implique ce qui s'est passé il y a 16 ans...
La fête va se dérouler avec une Colombe fidèle à elle-même.
Ce roman est plein de non-dits et fait le point sur la difficile relation mère-enfant. Notre enfant n'est pas toujours comme on l'imaginait, il faut faire avec et ce n'est pas toujours une sinécure. C'est ainsi.
L'autrice décortique cette relation compliquée avec brio.
J'ai été touché par la plume incisive d'Anne-Sophie Brasme. Je n'ai pas été perdue par le fait qu'on passe du présent au passé et ainsi de suite tout au long de notre lecture.
Que rien ne tremble est une bonne surprise, je le note quatre étoiles.
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C'est un livre terrible, vibrant de désespoir et de calme, d'incompréhension et d'espoir.
La première scène est celle d'une mère, Sylvia, auprès de sa fille, Colombe, inanimée. A côté d'elle, son fils, Jacob, dans le transat qui pleure, les filles d'un premier mariage de son conjoint, Antoine, Adèle et Rose qui sont figées et Antoine qui arrive ...
Nous basculons ensuite lors de l'anniversaire des 20 ans de Colombe, Colombe qui va entrer dans la Police. Sylvia a tout organisé pour fêter dignement ces 20 ans dans la jolie maison que le couple qu'elle forme avec Antoine ont fini par acheter. Tout est prêt : toute la famille, les amis sont là.
Sylvia se souvient de sa vie avant Antoine, lorsqu'elle était thésarde en anglais et qu'elle l'enseignait en faculté à Metz. C'est en lui donnant des cours d'anglais à ce jeune ingénieur, que Sylvia va tomber amoureuse de lui ou peut être combler un vide dans une vie, assez terne mais qui lui convenait. Antoine vient mettre de la couleur avec ses filles d'un précédent mariage, ses amis tous en couple, vus lors de longs week-ends, certains parents. Un cadre sympathique, des parents qu'on fantasme parce qu'on ne les voit que 3/4 jours et finalement, un désir d'enfant qui naît chez Sylvia, nourri par la machine à fantasme que sont les blogs maternels.
Sylvia donne tout le long du roman l'impression d'être une femme seule, peut être même simplement un individu seul. Elle n'a pour image maternelle que sa mère, dépressive, grosse drama queen, qui vit dans une zone pavillonnaire, dont les maisons sont fissurées par le sol instable. du couple parental, il ne reste plus que maman puisque papa a quitté le domicile, pour devenir "écrivain" et décéder d'un AVC aux 16 ans de Sylvia. Sylvia est devenue une enfant sage puis une femme sage pour ne pas "gêner" sa mère, qui n'arrivait pas à faire face à la séparation.
Lorsque Colombe naît, l'édifice fragile qui abrite Sylvia commence à se fissurer car Colombe est une petite fille en colère, qui semble vouer une haine solide à sa mère, qui l'épuise année après année. Colombe ne ressemble pas à son prénom : elle est une bombe atomique, une grenade à fragmentation. Colombe n'apporte pas la paix idyllique vendue sur les blogs et dans les magazines. Elle est toujours en train de bouger, de tenter le diable, de se mettre en danger. Antoine a une promotion/mutation à Guelbsheim : adieu la fin de thèse à Metz, Sylvia va s'enterrer dans un trou paumé et continuer à essayer d'être une mère, sans savoir ce que c'est et sans aide d'aucune part. Elle est seule : Antoine travaille tout le temps et ne se pose pas de question : ses deux filles sont des petites filles modèles donc Colombe va leur ressembler avec le temps.
Tandis que l'écart entre la réalité de la maternité et le rêve se creuse pour Sylvia, elle se retrouve enceinte : ce sera un petit garçon, Jacob, adorable bébé facile à vivre dont Colombe tombera "en amour". Jacob qui va rétablir un peu la balance affective de Sylvia, mise à mal avec Colombe. Antoine est de moins en moins présent car il faut une maison plus grande, plus belle, plus conforme au rêve pour s'en approcher et donc des travaux, une fois la maison trouvée. Mais le rêve va se défaire lorsque l'accident arrive et pour expier, en attendant le diagnostic des médecins, Sylvia décide qu'elle supportera tout de Colombe plutôt que de la perdre.
Une très belle et sobre couverture : une fissure qui peut laisser passer la lumière, mais qui fait aussi vaciller la structure. Divisé en deux parties, ce roman se dévore et je me suis reconnue plus d'une fois dans le portrait de Sylvia, d'autant plus que j'ai eu une fille très dynamique et un fils, très calme. J'ai compris ses colères, ses peurs, sa volonté de vouloir être une bonne mère. J'ai bien sûr repensé au magistral "Il faut qu'on parle de Kevin" de Lionel Shriver et son regard acide sur la maternité. Il est troublant que l'auteur ait fait le choix d'une thésarde dont le sujet est « Écrire ou vivre ? La tentation d'un bonheur sans mots dans l'oeuvre de Virginia Woolf » et le prénom de Sylvia n'est peut être pas anodin : j'ai pensé à Sylvia Plath, écrivain, poète américaine, qui se suicida au gaz, en veillant à ce que ses enfants, Frieda et Nicholas, petits, ne soient pas intoxiqués, afin qu'ils puissent vivre avec leur père, Ted Hughes. Virginia Woolf qui ne fut jamais mère, Sylvia Plath, mère, deux femmes dévorées par la maladie mentale à une époque où les soins n'étaient pas aussi ajustés qu'aujourd'hui. La maternité comme une "folie" du corps, désir inexpliqué de se dupliquer, de vivre par delà la mort.
Un très beau roman qui me donne envie de lire les précédents textes de l'auteur.
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L'émotion pour moi est forte lorsque je vous partage mon ressenti, d'autant plus que cette petite Colombe a de nombreux points communs avec l'une de mes filles . Inévitablement, je me suis identifiée à Sylvia, avec cette maman , j'ai partagé le dur chemin , la tâche complexe d'identifier pourquoi mon bébé , de sa naissance à ses deux mois, ne dormait que trop peu, et pleurait des heures durant : à cause de RGO. Mais cet « écho » à ma propre histoire s'arrête ( heureusement ?) là. Là où Sylvia perd pied, plus tard , de mon côté je suis une maman apaisée. le problème de ma fille se résout et m'apporte un tel soulagement …… Mais cette « expérience » m'aura appris, à mes dépends, à découvrir / identifier / connaître mes limites , et cette prise de conscience de nos propres limites, à chacune, nous, mamans, est primordiale pour ne jamais commettre l'irréparable, à mon sens.

L'auteure dresse donc le portrait de cette maman, Sylvia, souvent seule , et progressivement dépassée par la maternité . Ce portrait, il est esquissé, ligne après ligne, sans filtre ; Anne-Sophie Brasme évoque tour à tour les peurs de Sylvia, sa réalité, ses déceptions, ses craintes, ses doutes , parce que ce qu'elle souhaite par dessus tout, c'est être à la hauteur, c'est être une maman « réussie ».

L'auteure dépeint la détresse de Sylvia de façon très juste . J'ai apprécié cette alternance du présent et du passé, j'ai aimé ainsi suivre le cheminement de la pensée de cette maman entre aujourd'hui, et il y a 16 , 20 ou 23 ans . Tous ces éléments sur lesquels le récit est basé m'ont permis de mieux saisir cette relation mère - enfant , loin d'être acquise ou évidente .

On parle si peu de cet aspect tabou de la maternité , la mère dépassée, exténuée, …… Une maman a le droit de se tromper , de douter, de craquer . Et ce « fossé » entre ce qu'on s'imagine, enceinte, ce dont on rêve, nos projections idéalisées, et la réalité lorsque notre bébé vient au monde et cette toute nouvelle responsabilité , aussi merveilleuse qu'écrasante, qui fait de nous une mère , pour la vie . L'auteure décrit le tout à la perfection.

Évidemment, l'atmosphère, lentement, s'alourdit au fil des pages ……. Que s'est-il donc passé lorsque Colombe avait quatre ans ? …….

C'est un récit à mettre entre les mains de toutes les mamans , ce texte est particulièrement fort , riche , aussi poignant que troublant , tout en subtilité, d'une extrême sensibilité. le point de vue de Colombe , bref, est magistralement intense , et l'épilogue est fabuleux !!
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💙 Coup de coeur 💙

Colombe a 4 ans.
Sylvia, sa mère, la tient dans ses bras, quelque chose est arrivé, quelque chose de grave...
Colombe a 20 ans.
Sylvia lui organise une fête d'anniversaire.
Toute la journée, elle va organiser, préparer, surveiller, tenter de faire en sorte que cet anniversaire soit le plus beau possible pour sa Colombe.

Suivant le fil de ses pensées, Sylvia va remonter sa propre histoire : sa rencontre avec Antoine, leur emménagement, la grossesse, la naissance de Colombe, les premiers mois, le caractère de sa fille, aux antipodes de ce que l'on peut attendre d'un tel prénom.
Colombe, "un phénomène", débordante de vie, d'énergie, de colère aussi, Colombe qui pleure sans arrêt durant les premiers mois de sa vie, une enfant pas facile pour une jeune mère désemparée.
L'ombre de "l'accident" va planer sur cette journée de fête, nous poussant à nous interroger ; que s'est-il passé ce jour-là ?

L'auteure parvient à créer une atmosphère étrange, pesante, particulièrement réussie. Elle convoque Virginia Woolf, objet de la thèse sur laquelle travaillait Sylvia avant de devenir mère, et cette présence légère nous fait douter de la santé mentale de la jeune mère. Sa fragilité est certaine, les hésitations et interrogations omniprésentes.
J'ai souvent pensé à Laura Kasischke pendant ma lecture, notamment à Comme un oiseau blanc dans le blizzard ou Esprit d'hiver.

Anne-Sophie Brasme m'avait fait frissonner avec Respire. Vingt ans plus tard, elle n'a rien perdu de son talent et m'embarque une nouvelle fois.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
« 𝐶𝑒𝑡𝑡𝑒 𝑛𝑢𝑖𝑡, 𝑡𝑢 𝑠𝑒𝑟𝑎𝑠 𝑝𝑙𝑢𝑚𝑒. 𝑇𝑢 𝑠𝑒𝑟𝑎𝑠 𝑜𝑖𝑠𝑒𝑎𝑢. 𝑇𝑢 𝑣𝑜𝑙𝑒𝑟𝑎𝑠 𝑣𝑒𝑟𝑠 𝑙𝑎 𝑙𝑢𝑛𝑒, 𝑙𝑜𝑖𝑛 𝑑𝑒 𝑡𝑜𝑛 𝑏𝑒𝑟𝑐𝑒𝑎𝑢. »
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Pour l'heure, tout est calme. Elle a encore un peu de temps avant de s'y mettre. Adossée au mur, sa tasse tiède entre les mains, elle s'attarde à regarder son jardin qui s'étend devant les vignes. Oui, ce sera une belle journée - et elle pense à Colombe, à la jeune femme qu'elle est devenue. "Ma fille a vingt ans." Elle pèse chacun de ces mots, comme pour mieux chasser d'elle les sensations de la nuit, et quelque chose en elle s'apaise. Les petites griffes commencent à se desserrer ; les images du cauchemar s'effilochent doucement. Elle retrouve son épaisseur.
"Ma fille a vingt ans."
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Que fallait-il faire ?
Pourquoi la maternité m’allait elle aussi mal ?
Depuis la naissance de Colombe, j’avais l’impression de porter un habit trop grand pour moi, bancal, mal ajusté - et dans lequel en même temps j’étouffais.
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Voilà longtemps maintenant qu’elle se croyait débarrassée de ces images, comme si toutes ces années lisses et rassurantes avaient fini par colmater les brèches du traumatisme.
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