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EAN : 9782073051516
Gallimard (07/03/2024)
4.07/5   22 notes
Résumé :
En 1990, Bartabas rencontre Pina Bausch. Une amitié entre eux se noue, et il lui présente le cheval Micha Figa — le partenaire idéal, selon lui, pour révéler la personnalité profonde de la danseuse. C’est le début d’une aventure initiatique sans pareille, qui durera plus de dix ans. Lors de ces nuits volées, au gré de leurs rencontres, Pina Bausch et Micha Figa tissent un lien qui aurait dû déboucher sur un spectacle attendu. La vie en a voulu autrement.
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Une amitié sincère semble avoir uni Bartabas et la danseuse Pina Bausch. Une sensibilité artistique de la danse, avec ou sans cheval les as rapprochés. Leurs rencontres épisodiques, entre deux verres de vins, quelques clopes et à bord de voitures prestigieuses sont racontées avec une grande sensibilité par l'auteur. Une évocation, centrée sur la fascination de la danseuse pour un cheval « Micha Figa ».
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Magnifique récit, élégant, intime, grâcieux, poétique où la perte d'être chers sont mis en exergue par la pudeur et l'écriture de Bartabas.

Un cheval, une danseuse, un lien indéfectible se créera entre eux. Bartabas sera le seul et unique témoin de cette rencontre et de ce spectacle féerique qu'il verra naître, grandir et aboutir sous ses yeux.

Il a senti que ce spectacle était réservé à lui seul. Peut-être est-ce ainsi que les choses doivent se passer.

« À l'aube, sans peur, nous avons rejoint la lumière. Son carrosse noir a des airs de corbillard. Je sais déjà que rien ne sera su que par nous.

Je remonte aux écuries. À Micha Figa qui attend son repas du matin, je demande en silence :

— Comment oseras-tu danser maintenant ? »


« Voilà ce qu'aurait pu être le spectacle de ces deux solitudes qui se protègent et s'inclinent, l'une devant l'ombre de l'autre. Un spectacle qui ne fut jamais donné à voir ; cette année-là, à Avignon, le festival fut annulé faute de combattant.

Le regret peut être une douloureuse possession. Avec le souvenir, il est là pour toujours et telle une bûche alimente le feu qui me consume.

« Tant de choses, entr'aperçues, ne pourront jamais être vues », écrit Victor Segalen. »

Sublime.
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Bartabas. le maître du silence.
Dans son troisième livre, "Un geste vers le bas", Bartabas continue d'explorer les profondeurs de la relation entre l'homme et l'animal, mettant en lumière un langage unique, silencieux mais éminemment expressif. Bartabas affirme : "Chez l'homme comme chez l'animal, chaque geste dévoile un sentiment." Cette idée sous-tend toute son oeuvre, où la communication transcende les mots pour se manifester par le corps et les émotions.

Bartabas et son cheval développent une complicité où chaque mouvement, chaque posture devient une forme de dialogue. Ce langage sans parole trouve un écho particulier dans la danseuse Pina Bausch, qui découvre un spectacle de Bartabas à Aubervilliers, en Seine-Saint-Denis. le spectacle est un choc et une fascination pour elle, Micha Figa, et Bartabas lui-même, qui plongent ensemble dans un "cercle de silence" formant le langage vertueux des chevaux.

Ce silence, loin d'être une absence de son, est ressenti physiquement, comme une présence magnétique de plus en plus épurée, rappelant la simplicité et la profondeur d'un haïku. Bartabas, Bausch, et Micha Figa atteignent ainsi "ce geste vers le bas" où la flexion du corps libère la grâce du mouvement, née au plus profond du sentiment. C'est une danse silencieuse où la technique cède à l'inspiration pure, une harmonie parfaite où chaque geste est une expression de l'âme.

Dans "Un geste vers le bas", Bartabas révèle une maîtrise de l'épure, où la danse et l'équitation fusionnent en une seule forme artistique. La parole des chevaux devient un langage capable de faire taire la langue parlée, laissant place à une communication silencieuse, mais profondément émotive et expressive. Bartabas, Pina Bausch et leurs compagnons équins illustrent ainsi que le véritable art réside dans l'absence de bruit, où le silence devient grand et où chaque geste, chaque mouvement, est empreint de signification.

Bartabas, véritable maître du silence, nous montre que c'est dans l'écoute attentive de ce qui n'est pas dit, dans l'observation des gestes les plus subtils, que se trouve la véritable communication. "Un geste vers le bas" n'est pas seulement un livre sur l'art équestre et la danse, mais une méditation sur la profondeur des relations silencieuses et sur la beauté qui émerge du plus profond des sentiments partagés sans un mot.
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En 1990, Bartabas rencontre Pina Bausch la danseuse et chorégraphe et lui présente Micha Figa, à la robe de soleil et de lune et entre ces deux-là va se nouer un lien très fort, une intimité va se créer par la médiation des corps, celui de la danseuse, celui de l'animal ; de ces deux solitudes, de ces deux sensibilités devait naître un spectacle à Avignon, qui n'aura pas lieu.

Avec Un geste vers le bas, Bartabas nous offre le récit de cette rencontre émouvante, de ce lien puissant,sans concession, de cette compréhension immédiate entre deux êtres, humain et animal, une connexion magique, qu'il nous restitue avec délicatesse et poésie.

Appréciant Pina Bausch et fascinée par les chevaux, une lecture qui m'a emportée et remuée.

"La nuit s'enfonce entre leurs deux solitudes, et je me dis qu'une fois de plus l'aube emportera leur confidence.
C'est alors que surgit un éclair de danse ; l'espace d'un regard, je l'ai vue s'envoler comme un enfant s'envole, par la grâce de l'innocence.
Elle se déplie et s'étire avec l'aisance d'un courant d'air. Micha Figa, tendu jusqu'au bout des oreilles, ne la quitte pas des yeux. Un très léger tremblement de peau parcourt son corps en apnée. La danse doit naître sans vanité, elle n'a pour fin que de créer un état. Tout son être semble se mouvoir par lui-même avec une acuité, une vivacité, une violence qui évoquent la transe. On ne peut plus dire si elle est encore là ou bien ailleurs. Elle suit le trajet de ses membres d'une articulation à l'autre comme si ses bras, ses coudes, ses épaules et ses hanches ne lui appartenaient pas. Ses yeux mi-clos observent son propre corps dansant, des gestes sans rature qui me mettent un frisson.
Et d'un coup elle s'effondre plus qu'elle s'accroupit, assise sur ses talons, le visage incliné, les bras repliés et ses deux mains sur la nuque. La nuit s'est figée.
Micha Figa s'est approché. Il attend, car il a la patience des bêtes. Il veut veiller sur elle.
Son regard la traverse comme s'il pouvait voir son coeur en transparence. Il se passe tellement de choses en elle. Un récit se révèle ici sans qu'un mot soit prononcé."

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Bartabas se souvient de ces nuits secrètes où il joua les entremetteurs pour une danseuse qui fume et un cheval couleur de lune.
Il est question de cigarettes, de vin, de vieilles voitures, et même de la morsure d'un dentier.
Comme dans ses premiers spectacles, le circassien entremêle ici le burlesque et la grâce, la maladresse et la poésie.
Il signe un très beau texte sur les rencontres et le temps qui passe.
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critiques presse (3)
LeFigaro
12 avril 2024
D’une rencontre avec Pina Bausch, l’homme qui murmure à l’oreille des chevaux tire un récit tout en pudeur.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
LesEchos
18 mars 2024
Bartabas raconte la magie de la rencontre entre Pina Bausch et l'un de ses chevaux dans «Un geste vers le bas», publié chez Gallimard. Avec ce troisième opus, le fondateur et directeur du théâtre équestre Zingaro confirme sa passion pour l'écriture, à laquelle il souhaite se consacrer davantage.
Lire la critique sur le site : LesEchos
Culturebox
07 mars 2024
Alors qu'il triomphe en ce moment avec "Femmes persanes", troisième volet de son "Cabaret de l'Exil", le fondateur du théâtre équestre Zingaro reprend le fil de ses mémoires dans son dernier récit, "Un geste vers le bas", puissante élégie dédiée à son amie disparue, la chorégraphe allemande Pina Bausch et à leur projet inachevé.
Lire la critique sur le site : Culturebox
Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Un silence qui n'est pas un alibi mais le signe d'une reconnaissance mutuelle : celles des timides.
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Que reste-t-il de ma nuit ? s'interroge le veilleur.
La vie s'écoule, et ce qui se perd à chaque instant demeure en nous inoubliable. Faire revivre ce qui repose en moi, c'est être fidèle à ce qui disparaît ; une façon de régler mes comptes avec le vécu. Si je feuillette le passé, c'est pour tenter d'ouvrir un nouvel espace, plus large et hors du temps, ample comme une seconde vie.
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Plus tard, assise fumant dans le gradin, elle m'observe guider paupières closes le pas savant de mes danseurs aux sabots délicats.
Appuyer, pirouette, passage, changement de pied ; autant d'airs qu'elle reconnaît comme étant de son propre univers.
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Nous arrivons chez Micha Figa. L'ange est là, immobile dans sa nudité d'ambre. Il semble nous attendre et le manifeste par les oreilles : lui aussi est un timide (...) Elle se tourne vers Micha Figa, avec ses yeux noisette et sa robe lunaire, il lui déshabille le coeur.
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Nous ne sommes vraiment que lorsqu'un astre se lève en nous. Partager cet instant avec l'autre, c'est lui avouer qu'il en est la source, l'origine.
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Videos de Bartabas (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de  Bartabas
Le Paris des Arts de Bartabas.
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