AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,02

sur 26 notes
5
4 avis
4
15 avis
3
1 avis
2
0 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Long poème de 8575 vers octosyllabiques contant quêtes et péripéties et chantant l'amour, La Dame à la Licorne et le Beau chevalier fut écrit pour les noces de Blanche de Navarre, surnommée « Belle Sagesse » et du roi de France Philippe VI.
Traduit par Nathalie Koble, maîtresse de conférences à l'ENS, l'oeuvre est un écrin qui préserve l'idéal courtois, la pureté de l'amour incarné par la Dame parfaite, féminine et pure, symbolisée par la Licorne, et le chevalier au Lion, honorable, vertueux et courageux. alors que les épidémies et les luttes intestines menacent l'Europe.

La Virilité du chevalier à la forcé léonine et la Féminité immaculée de la belle Dame est un idéal de perfection, de valeurs, appartenant peut-être au domaine du songe. On imagine que cette oeuvre, copiée à la main, mais transmise oralement, chantée, clamée, véhicula cet idéal courtois.
Lire de la littérature médiévale aujourd'hui, surtout via une traduction moderne, n'est pas anachronique puisque depuis quelques années, les succès populaires s'en inspirent, enroulant leur écheveau. comme les trouvères et les troubadours jadis. On y trouve des contrées mythiques inscrites dans des géographies fantaisistes, Jérusalem, la Turquie, Chypre, les Pouilles jouxtant la Frise, des êtres de valeur affrontant de vils ennemis, un nain sadique, un géant diabolique, se livrant à des quêtes dans des lieux teintés de magie aux noms chargés de sens, le Pré au Gerfaut, Val Griffons, Val Aventureux…On termine La Dame à la Licorne et le Beau Chevalier avec une envie farouche de relire Les Dames à la Licorne de Barjavel qui m'avait transportée jadis.


Je remercie les Editions Libretto pour l'envoi de ce joli livre et de son marque-page reçu dans le cadre d'une opération Masse Critique. « Pendu soit, qui jamais aimera! »
Commenter  J’apprécie          737
L'histoire de la Dame à la Licorne est nettement moins connue que celle de Tristan et Iseult, alors même qu'elle a également été écrite au Moyen-Âge. Je n'en connaissais que les tapisseries, exposées au musée de Cluny de Paris. « le Rommans de la Dame a la Licorne et du Biau Chevalier » a été copié en 1349 pour être offert en cadeau de mariage à Blanche de Navarre. Nathalie Koble l'a traduit du moyen français pour nous en offrir une version dans un français plus moderne, sans doute plus compréhensible également, et de ce fait nettement plus buvable et moins barbante (enfin je suppose). « La Dame à la Licorne et le Beau Chevalier » vient ainsi combler les lacunes quant à mes connaissances sur ce conte médiéval.

Pour avoir relu récemment Tristan et Iseult, encore frais dans ma tête, j'ai pu me rendre compte que les deux oeuvres avaient énormément de points communs. Il ne fait aucun doute que l'une a été fortement inspirée par l'autre. Les thèmes sont les mêmes : amants maudits, amour interdit/impossible entre un preux chevalier et une princesse, avec une touche de fantastique, des actes héroïques, des tournois, des combats, des batailles, des quêtes. La seule grosse différence se situe à la fin : tragique pour l'une, heureuse pour la seconde.

Les amants, ici, ce sont, comme le titre l'indique, la Blanche Dame à la Licorne et le Beau Chevalier au Lion. La première est d'une beauté à couper le souffle et est adulée de tout le monde. Elle a de nombreux admirateurs et admiratrices, le monde est à ses pieds et c'est limite si on ne perd pas connaissance rien qu'à la regarder. le second est le plus beau, le plus valeureux et le plus fort des chevaliers. Et quand je dis qu'il est le plus fort, je vous assure que je ne mens pas : il terrasse à lui tout seul 40 chevaliers rien qu'avec sa lance et son épée, c'est dire s'il ne fait qu'une bouchée des dragons et des géants ! Enfin bref, ces deux-là étaient faits pour s'entendre et former le couple parfait. C'est juste dommage que la Dame soit déjà mariée et que le mari soupçonneux ait chassé le preux Chevalier...

Séparé de sa Dame mais fidèle à son amour, le Beau Chevalier s'en va à l'aventure, là où le destin le porte. Et il ne perdra pas son temps : il sauvera des jeunes filles en détresse, aidera des rois à gagner des guerres contre d'autres rois, combattra nombre de chevaliers félons, des géants aussi, un dragon et même un nain (trop fastoche d'ailleurs !). Il participera à pas mal de tournois, qu'il gagnera systématiquement. Sa réputation n'est plus à faire, son nom est connu dans le monde entier, et il est soit adulé, soit hautement détesté.

Autant dire que les protagonistes trop parfaits, c'est pas trop mon truc. Et à toujours réussir tout ce qu'ils entreprennent élimine toute part au suspense. Les personnages sont soit des gentils, soit des méchants. Il n'y a pas de demi-mesures (en dehors du mari cocufié, seul personnage énigmatique). Je n'ai donc eu aucun attachement pour eux.

Il m'a fallu à quelques reprises me rappeler l'époque où ce récit a été écrit pour que les bondieuseries et leçons de morale (peu nombreuses heureusement) passent plus facilement.

En revanche, et même si on en connaît systématiquement l'issue, le récit regorge d'aventures et d'action. Il n'y a pas de temps mort. Ce sont des duels, des combats et des batailles en veux-tu en voilà. Il y a tout ce qu'il faut d'exploits chevaleresques, de courage, vaillance, bravoure, loyauté et honneur. On est vraiment à 100% dans le roman dit courtois.

Et parce que les actes héroïques s'imposent tout du long, le côté romance prend beaucoup moins de place que ce que j'en attendais et je dois dire que ce n'était pas pour me déplaire.

Tout comme on a quand même le droit à quelques surprises, notamment pendant les derniers chapitres. Tout ne s'est pas déroulé comme je l'avais pourtant vu venir à des kilomètres à la ronde, d'autant que je m'étais préparée à un dénouement des plus tragiques et que je n'y étais en fait pas du tout (les derniers événements tendaient pourtant à une fin à la Roméo et Juliette).

Voilà pour le fond, passons maintenant à la forme. La couverture, pour commencer, qui est superbe, représentant l'une des six tapisseries (le goût ici) qui composent la tenture de la Dame à la Licorne. J'ai apprécié également les quelques miniatures en couleur disséminées ça et là, venant représenter certaines scènes du récit. J'étais un peu déçue sur le moment que l'autrice ait fait une sélection plutôt que de toutes les mettre ; il y a bien quelques notes en bas de page, pour en décrire certaines qui sont absentes, mais j'avoue que j'aurais préféré les voir plutôt que d'en lire une succincte description. C'est après coup que j'ai su qu'il y en avait une centaine au total, je comprends donc pourquoi il a fallu faire un choix.

Côté écriture, on reste dans le très moyenâgeux, mais la lecture se veut très fluide, pas du tout complexe, et même très plaisante, si l'on réussit à faire abstraction des (trop) nombreuses répétitions. Les ballades y apportent une petite touche poétique plutôt agréable et reposante.

Reçu et lu dans le cadre d'une masse critique privilégiée, je remercie Nicolas de Babelio et les éditions Libretto pour la découverte de ce vieux roman médiéval revisité, vers lequel je ne me serais peut-être pas tourné spontanément.
Commenter  J’apprécie          7018
Je remercie tout d'abord les éditions libretto et Babelio pour l'envoi de ce splendide ouvrage.
Il s'agit de la traduction d'un manuscrit en français moyen datant du XIV ème siècle par Nathalie Klobe. Il faut reconnaître à cette dernière un travail remarquable et passionnant car cet ouvrage est unique et doté de magnifiques enluminures. Il aurait même inspiré les célèbres tapisseries que l'on peut admirer au musée de Cluny.

C'est d'ailleurs la première page de couverture représentant une des tapisseries de la Dame à la licorne qui a bien sûr retenu mon attention.
Je suis très admirative de ces tapisseries et j'avais hâte de découvrir ce roman médiéval qui reprenait le thème de la Dame à la licorne.

J'ai un peu déchanté à vrai dire. Il faut croire que lire les histoires de chevalerie et d'amour courtois finissent par un peu m'ennuyer. J'y ai beaucoup retrouvé ce que j'avais déjà lu dans Tirant le Blanc : un héros chevalier parfait, tellement trop parfait, des combats et des tournois à répétition et deux amoureux transis éloignés. Certes, il s'agit d'une pépite si on replace cet ouvrage médiéval dans son contexte mais en ce qui me concerne, je me suis ennuyée. Il donne une place importante au Beau Chevalier au Lion au détriment de la Dame à la Licorne, ce qui m'a un peu frustrée. J'espérais retrouver dans ce roman tout l'univers merveilleux que je m'imagine à travers les tapisseries.

Ceci dit, mon ressenti de lecture mis à part, je trouve fantastique de pouvoir lire un de ces romans si rares du Moyen âge et d'avoir un aperçu de ces pièces poétiques accompagnées d'enluminures. C'est un très beau cadeau de la part de la traductrice et des éditions libretto.
Commenter  J’apprécie          400
Seigneur des Éditions Libretto, Seigneur du site Babelio, nous vous sommes extrêmement reconnaissants d'avoir mis en nos mains avisées ce bien bel ouvrage. Ouvrage dont le titre est à lui-même, un voyage que disons-nous une plongée dans des temps immémoriaux : La Dame à La Licorne & le Beau Chevalier.
Qui dit temps immémoriaux dit langue d'un autre temps que bien peu de monde serait capable de ouyr et à fortiori de ouïr, sans un merveilleux travail de traduction.

Étant actuellement plongé dans un livre qui traite de ce sujet, la gageure était loin d'être gagnée, et pourtant, Nathalie Koble a réussi un travail admirable. Travail de traduction et de passeur à nul autre pareil. Car combien de ces romans chevaleresques, arthuriens, fruits de la rencontre de la chanson de geste, et de la Fin'amor dorment dans des archives dont ils ne demandent qu'à sortir pour notre plus grand plaisir.

Car si d'aventure nous prenait l'envie de déclamer ces quelques mots
"J'ai coer et corps du tout entirement
Mis en amer, si m'en est mescheü,
Quar Amours set que j'ai moult longuement
Pour ma dame langui, que recheü
N'ai aucun bien dont me puisse esjoïr :
Par tel raison m'en doi bien departir
Et en chantant dire, puiqu'ensi va,
Pendus soit il qui jamés amera!

Pour un fou serions-nous pris et sur un écran tous ces mots seraient invariablement soulignés de rouge, tels les résultats d'une dictée du regretté Bernard Pivot, voire celle de Prosper Mérimée, à l'assaut de laquelle nous serions monté tel un chevalier sans armure, ni préparation, et encore moins de stratégies...

Alors qu'a la lumière d'une formidable plume de traductrice tout s'éclaircit :
«J'ai corps et âme voué absolument
Ả l'amour, je suis infortuné.
Amour le sait, interminablement
J'ai langui pour ma dame, affligé.
Je n'ai plus rien qui puisse me réjouir
Et c'est pourquoi il m'a fallu partir,
Et chantant dire le monde comme il va :
Pendu soit, qui jamais aimera !

Mais les plus curieux pourront consulter le manuscrit original et richement enluminé, sur le site de la BnF.
L'histoire dit qu'il aurait été copié pour Blanche de Navarre, on ignore si la future reine de France, deuxième épouse de Philippe VI de Valois, l'a réellement eu entre les mains. Autour de toutes ce qui ne sont que hypothèses, fort heureusement restent des certitudes :
Le manuscrit nous est parvenu, et une auteures/traductrice, se charge de nous le transmettre pour notre plus grand plaisir. Car c'est un vrai plaisir de lecture que de s'immerger dans ce roman, rythmé de poèmes à refrain, ballades, rondeaux, complainte pour les aspects littéraires.

De cette lecture du chevalier vaillant
Des pérégrinations que j'ai pu suivre
Par le monde, au gré d'aventures allant
Quel plaisir ce fut de pouvoir le lire
Au sein des plus dangereux tournois,
Car le bonheur par lui me vient
Chaque fois qu'il m'en souvient.

J'ai pu lire et ouïr des armes le fracas
À la rencontre d'êtres merveilleux,
de mon imagination à défaut de mes yeux
J'ai pu grâce à cette plume partir,
Et aux enluminures dans ce livre découvrir
Car le bonheur par lui me vient
Chaque fois qu'il m'en souvient.

Alors bien entendu, au travers de ce roman le merveilleux est loin d'être absent, le lecteur, tout comme le Beau Chevalier, croisera des sangliers à soies d'or, des femmes-cerfs, des personnages chevauchant des porcs-épics, des gerfauts qui parlent, un géant diabolique, un nain sadique, un géant maléfique....

Les chevaliers portent des noms, tous aussi improbables et merveilleux, que les lieux qu'ils traversent ou que les créatures qu'ils rencontrent :
"Le Chevalier Tronçonné, le Chevalier Malmoulé, le Chevalier Pitié, le Chevalier Boutonné, le Chevalier Gros, le Chevalier à l'Aigle, le Chevalier Hérissé, et le dernier, sans mentir, le Chevalier au Chien d'Argent.
Et puis il y en avait d'autres, dont les noms étaient extraordinaires : le Chevalier au Sanglier (qui était apprécié partout) ; le Chevalier à l'Écu mi-parti; le Chevalier au Rossignol (qui n'était pas triste, car la Dame au Chardonneret, son amie, était dans la salle. Pourtant, aucun amant n'a trouvé amie plus fausse en amour qu'elle. Son coeur était rempli d'amertume. Elle n'était pas belle, mais elle était élégante, et elle se fichait bien de lui) ; le Chevalier Brun (qui avait donné tout son coeur à une dame belle, plaisante, irréprochable, qui s'appelait, je crois, la Dame à la Mauvis. Elle avait un visage d'une clarté merveilleuse, incomparable. le Chevalier Brun avait un fls, jeune et renommé, qu'on appelait Hausse-Pied) ; le Chevalier à la Rose; le Chevalier-qui-était-gris (celui-ci m'a bien fait tre) ; le Chevalier-qui-était-maure; le Chevalier-au-long-bras."

Mais au milieu de toutes ces armes, armures, hommes d'armes reste l'amour, les amants et les amantes, rattachés à la tradition courtoise :
" Il agit comme je vous le dis : dans le royaume des Pouilles, en Allemagne, en France, en Bourgogne. partout il envoya des lettres. La fête dura huit jours, pour qu'enfin a vérité éclate au grand jour. Chacun jura et jugea que la Dame à la Licorne était la meilleure du monde et la plus belle aussi. Elle faisait I'unanimité. le roi demanda alors à chaque participant de voter en secret pour celui qui était à leur avis le meilleur chevalier du monde. Tous, sans exception, désignèrent le Chevalier au Lion: il était le meilleur du monde, il avait toutes les qualités requises, et sa beauté était à nulle autre pareille. Ce sont les mots mêmes que les chevaliers prononcèrent pour prêter serment. le roi s'en trouva ravi, car son royaume comptait un chevalier qui avait plus de valeur que nul autre vivant. Et l'amour qu'il ressentait pour sa fille se renforça lorsqu'il entendit chacun jurer qu'elle était la fine fleur de la beauté et la meilleure du monde.
Les festivités commencèrent. le roi ordonna qu' on apportât deux couronnes. Devant toute l'assistance, il en coiffa les deux amants, déclarant solennellement qu'ils étaient les meilleurs du monde."

Dans ce tourbillon je fus pris à mon grand dam
De cette lecture de la Blanche Dame
À la licorne je ressentis un immense plaisir
Non sans penser à ce « Mon seul désir »
Qui fait penser à la tapisserie merveille
Qui met nos sens en éveil
Car le bonheur par elle me vient
Chaque fois qu'il m'en souvient.

J'ai pu lire, ouïr, et rêvasser
À la rencontre de ce manuscrit du passé ,
Par une passionnée exhumé des archives
Pour qu'enfin sur ces pages il vive,
Aux futurs lecteurs je ne peux que le conseiller
Et une belle découverte je ne peux que souhaiter
Car le bonheur par lui me vient
Chaque fois qu'il m'en souvient.
Commenter  J’apprécie          2814
Un roman d'aventures et d'amour chevaleresques valorisé par une reproduction de la fameuse tenture du Musée de Cluny !
En effet, la toile de la Dame à la Licorne se présente sous la forme de 5 pièces : le toucher, l'ouïe, la vue, l'odorat et le gout ( celle de la présente couverture ) + une cinquième : "mon seul désir" !
Ce roman était destiné à Blanche de Navarre en 1350 pour son mariage avec Philippe VI qui mourut quelques mois plus tard !
Comme dans le merveilleux roman de Joanot Martorell paru 140 ans plus tard avec comme héros de la Chevalerie : Trirant le Blanc, ce joyau de la littérature médiévale retrace les aventures du Beau Chevalier et de sa Dame à la Licorne !
Il a été traduit en moyen français par Nathalie Koble ( archiviste et paléographe à l'ENS ), il est en prose et en vers, avec des poèmes, des ballades, des rondeaux, des complaintes d'amour, des " Dit " et il est orné d'enluminures, de miniatures ( ces dernières sont magnifiques mais à peine lisibles dans le livre ).
Et, ce roman nous présente la belle Dame avec la Licorne qui la protège comme il était d'usage en ces temps de s'entourer de bestiaire protecteur ( lion, sanglier..), elle est noble, intelligente, gracieuse et mariée à Privé Danger mais elle très convoitée par de nobles Chevaliers et....
finalement son coeur va pencher pour le Beau Chevalier qui est courageux, vaillant et sincère. Ils vont prêter serment et, pendant les voyages du Beau Chevalier : ils pourront communiquer par l'intermédiaire du Chevalier Fée qui les protège ! le Beau Chevalier va au nom de sa Foi et de son observance des règles de l'honneur aider des monarques en péril en Orient, en Turquie, à Jérusalem, à Tunis , en Hongrie et livrer des batailles d'ou il sortira vainqueur face à des ennemis redoutables !
Mais, il devra faire face à des obstacles tout aussi difficiles contre des adversaires étonnants ( un gerfaut magique, un sanglier d'or, un géant maléfique, un nain sadique...) et, c'est avec l'aide de Petit Affuté qu' il vaincra tous les défis et pourra revenir glorieux dans son pays d'origine la Frise ou l'attend sa Belle Dame !
Ainsi, à l'inverse du roman de Tirant le Blanc qui finit dramatiquement, les " amants " vont pouvoir vivre leur idylle courtoise et, continuer de s'aimer !
Merci à Nicolas de Babelio et aux éditions Libretto pour cette M.C.P.

Commenter  J’apprécie          200
Je remercie chaleureusement Babelio et les éditions Libretto pour ce service presse.
Pour la première fois, les éditions Libretto publient "La Dame à la licorne et le beau chevalier", le tout dans une collection fort soignée avec la très belle couverture représentant une partie de la tapisserie de "La Dame à la Licorne" exposée au musée de Cluny. Ce roman de chevalerie fût copié en 1349 pour être offert en cadeau de mariage à Blanche de Navarre. Nathalie Koble est archiviste paléographe et grande spécialiste de la littérature du Moyen-âge. Elle nous livre une traduction du moyen français, une introduction et une postface passionnante et riche en enseignement sur ce texte et le contexte où il fût rédigé. Son érudition est impressionnante tout en demeurant plutôt accessible pour qui s'intéresse à la littérature de cette période. Ce manuscrit a dû inspirer ce qui sera, plus d'un siècle après, le très célèbre cycle des six tapisseries de "La Dame à la Licorne." La préface de l'autrice Leonor de Récondo est riche également. Nous retrouvons dans cette histoire tout ce qui a nourrit l'idéal courtois mais dans un contexte où la guerre de Cent Ans, ses rivalités, ses batailles, ses épidémies, le met en danger. On s'immerge dans un autre monde, une autre façon de l'appréhender, de le comprendre. La traduction renvoie admirablement à la beauté du texte, à cet univers médiéval qui se déploie sous nos yeux avec différentes facettes : le merveilleux, l'amour, la musique, la poésie, etc. le synopsis voit une jeune et Belle Dame, mariée mais néanmoins éprise d'un Beau Chevalier, être l'objet de médisance, obligeant son amant à fuir en quête d'aventures et d'honneur pour sa belle. La Licorne est un animal magique qui est le gardien de son honneur. Les deux amants vont être confrontés à différentes épreuves afin de prouver la puissance de leur amour. On y retrouve tout un bestiaire médiéval, des guerres, de la magie, tout ce qui peut instruire, une jeune demoiselle, sur ce qui l'attend une fois l'épouse d'un puissant. Bien sûr, il faut aller au delà des apparences, à l'image de ce qui formera plus tard les contes. Chaque épisode de l'histoire relève d'une leçon à retenir pour la promise. Une façon habile de faire passer des messages. Bien sûr, personne n'était dupe sur la réalité du monde tel qu'il était, sa violence, ses mensonges, ses maladies. Si vous aimez la littérature médiévale ou si vous vous intéressez à cette période historique (l'histoire des mentalités notamment), alors nul doute que vous apprécierez "La Dame à la Licorne et le Beau Chevalier", le tout dans une édition richement illustrée.
Lien : https://thedude524.com/2024/..
Commenter  J’apprécie          170
La dame à la licorne et le beau chevalier est un modèle de roman courtois où se trouvent toutes les thématiques du genre. Pour prouver son amour et mériter celui de sa dame, le chevalier affronte toutes sortes d'adversaires humains ou merveilleux, parle aux bêtes sauvages et prouve sa vaillance et sa sagesse en maintes occasions. Un faire-valoir décalé l'accompagne et lui donne la réplique pour tourner en dérision les défauts trop humains. Rien d'impossible à celui qui connaît le parfait amour courtois.
Probablement composé pour Blanche de Navarre, mais qui ne l'aurait jamais reçu, le roman du XIVe siècle écrit en moyen français chante l'amour parfait qui unit le vaillant et beau chevalier à la très sage et vertueuse dame à la licorne. le roman est antérieur à la tapisserie bien connue du musée de Cluny mais l'oeuvre tissée, ses personnages et ses symboles, y trouvent sans doute leur origine.
L'introduction et la postface précisent clairement le contexte d'écriture et l'identification probable de sa destinataire.
La traduction en français moderne est elle aussi une grande prouesse à porter au mérite de son autrice. le texte est clair et limpide, les courts chapitres mis en prose procurent un réel plaisir et permettent de côtoyer le beau chevalier et sa dame souveraine. Certains passages et enluminures du manuscrit original sont reproduits et donnent une idée de la richesse de l'oeuvre médiévale.
Le roman peut être une excellente initiation à la découverte de la fin'amor et des moeurs courtoises de la fin du Moyen Age. Merci à Babelio et aux éditions Libretto pour ce beau cadeau reçu dans le cadre d'une masse critique.
Commenter  J’apprécie          150
Comme beaucoup d'autres lecteurs l'ont indiqué avant moi, ce livre est un bel objet. On peut l'ouvrir de dos en dépliant les deux rabats de la couverture et contempler de longues minutes la belle reproduction d'un détail de la fameuse tapisserie du musée de Cluny. On est alors déjà transporté dans l'univers merveilleux des contes médiévaux. Deux amants sont séparés par le destin et le narrateur passe de l'un, champs de bataille ou lices du vaillant chevalier, à l'autre, intimité d'une chambre de la belle dame éplorée. La géographie du récit est surprenante, la Frise est voisine des Pouilles et l'Orient désorienté passe par Tunis depuis Constantinople pour se rendre à Jérusalem. La traduction m'a paru quelquefois maladroite dans ses choix comme l'emploi du mot "match" ou de l'expression "sale type" qui semblent anachroniques. En annexe enfin, la traductrice présente quelques extraits du manuscrit en moyen français pour que nous puissions savourer la texture d'une langue libre et décousue.
Commenter  J’apprécie          100
Oyez, gentes lectrices et nobles lecteurs, une histoire médiévale.

Ce livre, reçu dans le cadre d'une opération Masse Critique est la traduction, en français de notre époque, d'un texte médiéval d'il y a presque 700 ans.
Un récit d'amour courtois, si propre à l'époque, qui nous amène sur la relation entre la Dame à la licorne, et le Beau chevalier au lion.

On y retrouve les codes de l'époque et nous ne sommes pas si loin de ce que l'on connait un peu plus de cette période, des récits tels que la quête du Graal.

Alors, que penser de ce témoignage historique? Qu'il est appréciable de le lire, du moins, si on s'intéresse à l'époque. Si la traduction est récente, le style est celui de l'auteur historique. C'est désuet. A mes yeux, cela a du charme. Celui de ces temps lointains et des récits de troubadours. On s'imagine, volontiers, à la tablée d'un prince, bercé par le chant mélodieux du barde, accompagné par de vieux instruments. J'ai déjà pu écouter un concert de musique médiévale. Cela s'y prête volontiers.

Un mélange de textes et de poésies. En écrivant, je n'ai pu que savourer les mots.

Alors, certes, il y a des incohérences, que l'on nomme sans doute symbolisme. Des répétitions qui peuvent en lasser certains. Mais, puisqu'il est question de symboles, c'est aussi ce que l'on lit en dehors des mots qui compte. Au final, l'amour vrai se mérite. Et, si nous ne sommes pas forcément, beaux et vaillants, nous pouvons, au moins, être fidèles de coeur. Alors, nous mériterons l'idéal que l'on trouve à aimer la plus belle.

Un texte qui ne plaira pas à tout le monde. Il m'a, pour ma part, intéressé. Un récit comme un trésor historique, enfermé dans un écrin magnifique. le "livre" de cette édition est absolument sublime et fait un fort bel objet dans une bibliothèque.
Commenter  J’apprécie          101
Merci aux éditions Libretto et à Babelio pour cet ouvrage reçu dans le cadre de la masse critique.
La dame à la licorne et le beau chevalier nous entraine dans un moyen âge imaginaire où une jeune fille et un beau chevalier deviennent amant. Cet amour caché est le coeur même de cet ouvrage qui met en scène les séparations et les retrouvailles de nos deux héros. le beau chevalier qui parcourt le monde à la recherche d'aventures et d'actions héroïques toujours dans l'espoir d'obtenir la renommée et ainsi faire plaisir à sa dame et de l'autre côté la belle dame à la licorne qui est constamment courtisée par les chevaliers mais qui reste fidèle à son beau chevalier. Ce roman du moyen âge est finalement une histoire d'amour et d'aventures qui nous renvoi plus de 600 ans en arrière au temps magique des chevaliers, dragons et autres géants fantastiques.

Je dois avouer avoir eu du mal avec le début du livre. Celui-ci commence par une préface de Léonor de Récondo complètement anachronique. Cette dernière voit dans ce livre du moyen âge des parallèles avec notre monde contemporain parfois complètement farfelu. Je ne pense pas que l'auteur ait voulu évoquer #MeToo, le consentement ou encore la question des genres. Un regard bien loin de celui qu'un historien porterai sur ce livre.
Mais une fois cette préface passée, l'introduction de Nathalie Koble est très pertinente et très précise. On y découvre l'histoire de ce roman, du destinataire et des techniques de rédaction. L'ouvrage en lui même est très romancé et dans la continuité des ouvrages de Chrétien de Troyes. On est à une époque où les romans arthuriens sont terminés ou en passe de l'être mais dont les codes perdurent à travers ces histoires de chevalerie et d'amour courtois dont les cours européennes sont friandes du XIVème au XVIème siècle. On sent bien les inspirations de l'auteur notamment d'Yvain le chevalier au lion, de Tristan et Iseult ou encore dans certaines scènes de Ségurant le chevalier au lion. D'ailleurs, je suis étonné que l'on ait pas plus entendu parler de la dame à la licorne et le beau chevalier si l'on compare à la sortie de Ségurant qui avait eu une grande communication pour un ouvrage incomplet.
Ici nous avons une histoire complète avec de nombreuses aventures : affrontement de géants, de dragons, d'automates, de duels, ... bref de nombreux ingrédients pour passer un bon moments agrémenté de très belles illustrations tirées du roman original.
C'est aussi intéressant de comprendre la manière dont le roman a été écrit notamment les poèmes d'amour que l'auteure a retranscrit dans la version originale à la fin de l'ouvrage.

Enfin félicitations aux éditions Libretto pour la qualité du livre, qui en tant qu'objet est magnifique : marque page, très belle couverture, bravo aux graphistes !
Commenter  J’apprécie          91




Lecteurs (68) Voir plus



Quiz Voir plus

Que de mystère..!

Dans quelle ville ce déroule l'histoire ?

Santa Mondega
Salvador
Paramaribo

11 questions
289 lecteurs ont répondu
Thème : Bourbon Kid, tome 1 : Le Livre sans nom de AnonymeCréer un quiz sur ce livre

{* *}