Sainte patronne du féminisme matérialiste,
Monique Wittig a su marquer les esprits en élaborant une pensée inédite, une pensée qui cherche à dynamiter le contrat hétérosexuel comme seule base commune de nos sociétés. Celle qui énonçait déjà en 1978 que « les lesbiennes ne sont pas des femmes » a dérangé plusieurs parties, mais c'est la catégorie «femme» qui est ici mise sous les projecteurs. le devenir femme serait avant tout une construction de l'homme, basé sur leurs désirs et leurs idéaux. le corps de la femme serait constamment objectifié et/ou soumis à un contrôle rigoriste. Ce corps devient alors constamment scruté dans l'espace public, voire même critiqué s'il ne remplit pas les standards pour plaire. Les lesbiennes seraient donc les seules femmes capables de subvertir le modèle hétérosexuel dominant, n'ayant point besoin de la validation du regard masculin comme preuve d'existence.
Wittig prône une rupture entre les deux classes antagonistes homme/femme pour fonder une nouvelle manière de vivre ensemble. Ce recueil de textes et d'entretiens, écrits ou publiés entre 1966 et 1999, éclaire chronologiquement la vaste et courageuse pensée de cette immense intellectuelle française.