Voilà bien un livre dont j'aurai de mal à parler ! Ce court essai traite
du suicide et de la folie.
Tolstoï y réagit à de nombreuses lettres qu'il a reçu de gens se posant de la question
du suicide, évoque le changement de la société ou la religion perd peu à peu sa place, provoquant la folie chez les hommes.
D'une écriture très classique, avec des phrases parfois longues, ou il faut s'accrocher pour suivre leur méandres et comprendre le sens, ce texte est étonnant parfois de modernité, pour plonger ensuite dans des idées très datées.
Deux exemples,le premier dans le registre de la modernité:
"Il est difficile aux hommes de notre monde non seulement de comprendre la cause de leur situation désastreuse, mais d'avoir conscience du caractère désastreux de cette situation, principal conséquence du désastre essentiel de notre temps qui s'appelle le progrès et qui ne manifeste par une angoisse fébrile, une précipitation, une tension dans un travail ayant pour but ce qui est absolument inutile ou à l'évidence nuisible, par une ivresse permanente de soi-même dans des entreprises constamment renouvelées qui dévorent tout le temps dont on dispose et par une fatuité sans bornes."
Le deuxième, plus daté:
"La religion -pas pour les savants, mais pour n'importe quel homme vivant- est non pas un objet de recherche, mais une condition nécessaire, inéluctable de la vie, une religion est pour l'âme comme l'air ou la nourriture pour le corps."
Pour ne rien cacher, j'ai eu du mal à livre ce texte, mais je ne lis d'habitude que des romans et pas d'essais. J'ai beaucoup aimé "
la guerre et la paix", j'avais envie de découvrir une autre facette de
Tolstoï. C'est fait, je ne regrette pas, mais ma prochaine lecture sera sans doute plutôt
Anna Karénine !