"A six ans, dans un pré voisin de la maison que louaient ses parents, il vit des truies faire le liquide et le solide, de si près qu'il put observer tout le curieux ajutage par lequel le fluide et l'épais sortaient en abondance. Et chaque fois qu'il défèque, c'est toute une porcelaine rose qui danse devant ses yeux. Et la dégustation d'un thé fin dans une délicate céramique lui cause la même vision dont il ne peut se défaire. de porc à porcelaine, un énorme con danse devant ses yeux".
"N'accumulons pas trop les matières" nous dit l'auteur au début de son livre. D'accord, mais de quelles matières s'agit-il ? Fèces, urine (que les femmes déversent debout, sans relever leurs robes ! Ce n'est pas moi qui le dit !), embaumant les foins, animaux crevés sur les tas d'ordures, purin.... j'en passe et pas des moindres....
"Un livre qui bruisse d'une langue poétique tellement magnétique" a écrit un critique. Je veux bien. Mais pour moi c'est un livre nauséabond, qui ne m'a, personnellement rien apporté et qui n'a même pas eu le mérite de me divertir pendant la période de canicule ; par contre il m'a grandement, disons, ... ennuyée (pour être gentille) ... même si le jars n'a pas cessé de jargonner et que nous étions en pleine saison des reines-claudes : "comme c'est beau les reines-claudes ! "
Soyons charitables, il y a de très belles pages, mais ... dommage qu'elles soient émaillées d'histoires de con (le terme n'est pas de moi !).
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Disons que c'est un livre assez spécial. Il m' a fallut parfois relire deux fois la même phrase pour comprendre ou encore revenir en arrière. Par contre, son écriture poétique m'a tout à fait séduite même si j'ai regretté ça et là quelques vulgarités. La condition humaine des familles modestes est sublimée grâce à ce ton poétique jamais plaintif.
Notons que ce livre a reçu le prix Rossel en 2015
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Livre qu'il faut prendre le temps de savourer, ce dernier nous entraine dans une forme de nostalgie heureuse. Via les tableaux que ce livre nous présente, nous nous retrouvons aux portes de la poésie. Il nous invite à redécouvrir et à vivre des moments hors du temps. Un très bon livre qu'il faut savoir savourer.
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Un livre qui bruisse d'une langue poétique tellement magnétique qu'on est tenté de le lire à voix haute, comme sous emprise.
Lire la critique sur le site : Telerama
La prose sensuelle de Savitzkaya s'attarde sur la "suavité des reines-claudes", la recette du bortsch ou la composition du bon foin. Pourtant, la mort, cette faucheuse, rôde, dans ce faux conte enfantin à la narration éclatée, où les personnages trichent avec le monde qui les entoure.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Et ses fils lui répétaient la même chose, ne pense pas, ne pense plus. Est-ce que les pensées sont parfois comme des poux ? Est-ce que les pensées sont comme des vers dans les intestins du temps, les suceurs du mouvement des astres ? Est-ce que les pensées sont des termites dans la charpente des toits ou des tarets dans les poutres des pontons ? Et la mère de l'enfant cessa de penser, résolument.
Avant de descendre l’escalier de la si maigre maison, le garçon franchit le palier du premier étage et pousse la porte de la chambre de ses parents. Sa mère semble profondément endormie, la tête blottie dans l’oreiller en duvet d’oie, un bras nu étendu sur la couverture légère du lit matrimonial. Elle dort dans la lumière et les mouches vrombissent. Quel âge peut avoir cette femme qui semble dormir ? Quel chemin a-t-elle parcouru avant d’arriver ici dans ce lit en bois ? Le livre commence ici et je n’ai pas la moindre idée du trajet qu’il prendra. Dans mon métier, il est nécessaire de se munir d’échelles mais inutile de posséder un mètre ruban, une
montre. Un métronome est admis : le cœur, ses secousses, ses arythmies et ses arrêts à mesurer.
L'espoir prolonge et aggrave la misère humaine, seul est heureux celui qui a perdu tout espoir.
Avec douze écrivains de l'Anthologie
Avec Anne le Pape (violon) & Johanne Mathaly (violoncelle)
Avec Anna Ayanoglou, Jean d'Amérique, Camille Bloomfield & Maïss Alrim Karfou, Cyril Dion, Pierre Guénard, Lisette Lombé, Antoine Mouton, Arthur Navellou, Suzanne Rault-Balet, Jacques Rebotier, Stéphanie Vovor, Laurence Vielle.
Cette anthologie du Printemps des Poètes 2023 proposent 111 poètes contemporains et des textes pour la plupart inédits. La plus jeune a 20 ans à peine, le plus âgé était centenaire. Tous partagent notre quotidien autour de la thématique corrosive des frontières. Leurs écrits sont d'une diversité et d'une richesse stimulantes. Ils offrent un large panorama de la poésie de notre époque. Avec notamment des textes de Dominique Ané, Olivier Barbarant, Rim Battal, Tahar Ben Jelloun, Zéno Bianu, William Cliff, Cécile Coulon, Charlélie Couture, Jean D'amérique, Michel Deguy, Pauline Delabroy-Allard, Guy Goffette, Michelle Grangaud, Simon Johannin, Charles Juliet, Abdellatif Laâbi, Hervé le Tellier, Jean Portante, Jacques Roubaud, Eugène Savitzkaya, Laura Vazquez, Jean-Pierre Verheggen, Antoine Wauters…
Mesure du temps
La fenêtre qui donne sur les quais
n'arrête pas le cours de l'eau
pas plus que la lumière n'arrête
la main qui ferme les rideaux
Tout juste si parfois du mur
un peu de plâtre se détache
un pétale touche le guéridon
Il arrive aussi qu'un homme
laisse tomber son corps
sans réveiller personne
Guy Goffette – Ces mots traversent les frontières, 111 poètes d'aujourd'hui
Lumière par Iris Feix, son par Lenny Szpira
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