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EAN : 9791021025806
509 pages
Tallandier (03/10/2019)
4.67/5   6 notes
Résumé :
Jean-Baptiste Colbert (1619-1683), l’une des figures majeures du « roman national », est aujourd’hui remis en cause, comme le sont la plupart des grands hommes de l’histoire de France. On s’interroge sur les ressorts de son ascension, sur l’origine douteuse de sa fortune, on doute de la pertinence de ses réformes.

Pour répondre à ces questions, les auteurs explorent de nouvelles sources, dressent un bilan inédit de l’action de Colbert pendant les deux... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Louis XIV eut-il les moyens de devenir Louis le Grand sans Colbert ?
Le livre de Thierry Sarmant est très riche en faits et détails sur cette deuxième moitié du XVIIè siècle.
Jean Baptiste Colbert ( 1619-1683 ) est né à Reims dans une famille bourgeoise de drapiers. Monté à Paris, il est, en 1650 sous la Fronde, recruté par Mazarin comme commis à 600 Livres par an. Remarquant sa compétence et son travail dans les chiffres et dans la gestion des affaires, Mazarin lui confie petit à petit la gestion de son patrimoine personnel, si bien que le cardinal, en 1661, finit sa vie avec un capital très élevé de 35 millions de Livres. Entre 1650 et 1660, il place Colbert comme grand maître de la garde robe de la reine ( qui n'existe pas encore, puisque le mariage avec l'infante Marie-Thérèse n'aura lieu qu'en 1660 ! ).
A sa mort, Mazarin recommande Colbert à Louis XIV qui a maintenant 23 ans. Les finances nationales sont catastrophiques, la guerre contre l'Espagne vient de s'achever. Colbert ne pense qu'à récupérer de l'argent pour la grandeur du royaume. Il commence par désigner le gaspillage de l'argent de l'Etat par le surintendant des finances Nicolas Fouquet. le procès de celui-ci va durer trois ans, et lance la carrière de Colbert.
Après, vous verrez qu'il a organisé " l'Etat français", en structurant les porte-feuilles des finances, du commerce, des compagnies maritimes, des bâtiments, des Académies, de la politique maritime, et des intendants de province, tout cela par des ordonnances, et contrôles. Certaines de ces ordonnances serviront encore sous Napoléon.

Ce que je vous raconte n'est qu'une petite partie du livre, car le côté humain du personnage est très intéressant, mais je ne vous en dis pas plus ! Lisez-le si vous aimez L Histoire et si vous n'êtes pas rebuté(e) par l'immense savoir de Thierry Sarmant, un "rat de bibliothèque" ( je n'aime pas cette expression ) comme Jean-Baptiste Colbert lui-même :)
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Cette biographie passionnante et instructive a été écrite par Thierry Sarmant et Mathieu Stoll. le premier, ancien élève de l'Ecole nationale des chartes, docteur habilité en histoire, est directeur des collections du Mobilier national. le second, également ancien élève de l'Ecole nationale des chartes, est docteur en histoire et conservateur en chef au Service interministériel des Archives de France.



Jean-Baptiste Colbert appartient sans aucun doute aux grandes figures de notre roman national. Il fut pendant deux décennies l'un des grands ministres du plus illustre roi de France. A l'heure du quinquennat, de l'immédiateté et de la culture du zapping, cette pérennité pourrait en surprendre plus d'un. Ce n'est pas notre cas, car nous considérons que le temps long reste une condition forcément nécessaire pour mettre en place une bonne et saine politique.



Dès les premières lignes, nous lisons cet intéressant passage : « Colbert ! Ces deux syllabes sonores retentissent dans la mémoire collective et y appellent de multiples résonances. Qui dit Colbert dit Louis XIV, le maître servi avec dévotion, Mazarin, le premier protecteur et patron, Richelieu, le modèle invoqué, Fouquet, le rival éliminé, Louvois, le rival triomphant, Seignelay, le fils flamboyant… » Tant de noms malheureusement tombés dans l'oubli ou injustement critiqués. Qui connaît encore le Grand Siècle ?



Lire cette étude revient à parcourir ce fameux 17ème siècle qui consacra la France comme la reine des nations. Suivre Colbert grimper l'échelle sociale signifie en réalité suivre la famille Colbert dans son entier, car à l'époque l'individualisme n'était pas tyran. Ne l'oublions pas, Colbert, Jean-Baptiste de son prénom, ne doit pas sa réussite à ses seuls mérites - certes immenses - mais il est redevable de ses ancêtres qui surent gravir patiemment les échelons, comme le démontrent avec talent les deux chartistes.



De fait, quand nous entendons le mot Colbert, de nombreuses images nous viennent inévitablement en tête : « Qui dit Colbert, dit maxime d'ordres, essor du pouvoir ministériel, réforme des finances, grandes entreprises économiques, création d'une puissante marine, mécénat royal, ascension des familles bourgeoises pour le service de l'Etat ». Pour autant, les deux auteurs expliquent à raison que certains politiques ou historiens ont embrouillé la notion même de colbertisme, « concept aux contours incertains mais à la fortune durable, auberge espagnole où chacun loge ses propres doctrines ».



Aujourd'hui, mais déjà hier, certains tentent de critiquer son oeuvre en pratiquant allègrement et joyeusement l'anachronisme. Sarmant et Stoll replacent l'homme et ses actions dans leur contexte historique, car sans ce dernier, toutes les libertés d'analyses peuvent être prises et par conséquent toutes les bêtises peuvent être exposées. Les auteurs s'appuient sur « de nouvelles sources et de nouvelles recherches. Il est possible de restituer dans sa densité le Colbert historique, qui jusqu'ici n'a jamais été étudié sous toutes ses facettes ». Ils ajoutent à raison : « On peut le comprendre, tant son activité a été proprement foisonnante. Notre héros a cumulé un nombre de postes et de responsabilités sans équivalant avant ou après lui ».



Pour preuve, prenons le temps de rappeler ses états de service : intendant des Finances, surintendant des Postes, surintendant des Bâtiments arts et manufactures, contrôleur général des Finances, secrétaire d'Etat de la Maison du Roi, secrétaire d'Etat de la Marine, grand maître des Mines et Minières de France, surintendant des Eaux et Forêts. Certains ministres républicains devraient s'inspirer de sa force de travail, de sa vision ainsi que de ses nombreuses réussites…



Les auteurs notent que « la distance entre la position de départ de Jean-Baptiste, relativement modeste, et l'ampleur des responsabilités qu'il a exercées ne laisse pas de surprendre ». Par conséquent, ils veulent répondre aux questions suivantes : « Comment situer la fabuleuse destinée de Jean-Baptiste dans le long temps de l'histoire des Colbert ? Quels furent les ressorts de son extraordinaire ascension ? Quel bilan tirer de son action ministérielle ? Dans l'oeuvre accomplie, quelle part revient au roi et quelle part au ministre ? »



Sarmant et Stoll précisent à raison que « Colbert historique et Colbert mythique appartiennent conjointement à l'histoire de l'Etat ». Ils arrivent grâce à leur pédagogie à nous restituer le vrai Colbert loin des images d'Epinal reprises plus souvent à tort qu'à raison depuis des lustres. de toutes les façons, ils stipulent que « le ministre a été l'acteur du renforcement et de l'extension de l'Etat. Colbert, c'est en quelque sorte l'Etat éternel, cette puissance abstraite née de la monarchie et qui lui survit, dont Sully, Richelieu, Vauban, Turgot, Bonaparte, Clemenceau, De Gaulle seraient les avatars successifs ».



Loin de vouloir s'attarder sur des polémiques stériles, forcément éloignées des véritables enjeux politiques, historiques et intellectuels, les auteurs ont préféré « comprendre plutôt que de juger, peindre plutôt que de dogmatiser ». Ils se sont également souvenus, pour éclairer leur démarche, d'une maxime d'un contemporain de Colbert, Jean de la Bruyère, qui écrivait : « Les extrémités sont vicieuses et partent de l'homme. Toute compensation est juste et vient de Dieu ». Cet ouvrage mérite d'être étudié et surtout compris. Il aborde un immense personnage de l'histoire de France qui a réellement apporté une pierre majeure à l'édifice de l'Etat. Son surnom, le « grand Colbert » n'est point usurpé et la lecture de cette biographie le démontre pour ceux qui en doutent encore…





Franck ABED
Lien : http://franckabed.unblog.fr/..
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Je crois être obligé de dire à Votre Eminence qu'il me semble absolument nécessaire, pour le bien de son service, qu'Elle fasse le choix d'une personne en qui Elle ait une parfaite confiance, et qui ne manque ni de zèle ni de fidélité pour Elle, qui prenne un soin général de la conduite de toutes ses affaires ; et qu'il est bon même, qu'outre les parties nécessaires pour s'en bien acquitter, il soit encore qualifié autant qu'il se pourra, afin qu'il puisse avoir même plus d'autorité. J'offre, en mon particulier, de Lui communiquer le peu de connaissance que Dieu m'a donnée sur toutes les sortes d'affaires.
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Les sommes dépensées à Versailles étaient perdues pour les travaux de Paris. Le 28 septembre 1665, Colbert reprocha à son maître d'avoir négligé le Louvre, au bénéfice de son château de cartes : "Cette maison regarde bien d'avantage le plaisir et le divertissement de Votre Majesté que sa gloire. Ô quelle pitié que le plus grand roi et le plus vertueux ( sic de la part du lecteur ), de la véritable vertu qui fait les plus grands princes, fût mesuré à l'aune de Versailles !"
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"Jean-Baptiste Colbert, marquis de Seignelay, ministre d'Etat, mit la comptabilité de l'Etat dans un ordre sûr et facile, créa la Marine, encouragea le commerce, favorisa l'étude des beaux-arts, conduisit les affaires de l'Etat avec autant de sagesse que d'équité : fidèle, intègre, prévoyant, il plut à Louis le Grand. Il mourut à Paris l'an du Seigneur 1683, à l'âge de soixante-quatre ans. Priez et pleurez."

( Epitaphe )
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En quelques années, Jean-Baptiste Colbert a réussi à briser la trajectoire mortifère d'un endettement sans fin, qui menaçait de priver le roi de toute capacité d'action et de le mettre définitivement à la merci de ses créanciers.
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Alors que les colbertides continuaient à siéger au somment de l'Etat, et à occuper de grandes charges de cour, les Le Tellier disparaissaient des fastes du pouvoir.
Le règne s'achevait par la victoire définitive des Couleuvres sur les Lézards.
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Vidéo de Thierry Sarmant
Thierry Sarmant vous présente son ouvrage "Le régent : un prince pour les Lumières" aux éditions Perrin.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2799368/thierry-sarmant-le-regent-un-prince-pour-les-lumieres
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