C'est une histoire d'amitié entre deux femmes que nous propose
George Sand dans ce court roman. L'écrivaine commence la rédaction de
Pauline en 1832, mais elle égare son manuscrit. Elle ne le retrouve et ne l'achève que quelques années plus tard.
Pauline paraît d'abord dans une revue littéraire avant d'être publiée sous forme de roman en 1841.
Nous sommes au XIXème siècle. Laurence, voyageant en chaise de poste, fait halte dans une auberge. La jeune femme pensait se rendre à Lyon mais une erreur de trajet l'amène à Saint-Front où elle a vécu quelques années. Laurence décide alors d'en profiter pour rendre visite à son amie
Pauline qu'elle a perdu de vue.
Les deux amies avaient quinze ans lorsqu'elles se sont rencontrées. Laurence était alors sous-maîtresse dans le pensionnat de jeune filles où etudiait
Pauline. Après plusieurs années de séparation, Laurence et
Pauline sont heureuses de se retrouver. Une amitié sincère et une admiration réciproque les habitent. Pourtant les trajectoires de vie des deux femmes sont bien éloignées. Après quelques vicissitudes, Laurence est devenue une actrice de renom tandis que
Pauline, restée en province, s'occupe de sa mère aveugle. "Tandis qu'au milieu de sa vie active et agitée, Laurence aimait à songer à
Pauline, à pénétrer en esprit dans sa paisible et sombre demeure, à s'y reposer du bruit de la foule auprès du fauteuil de l'aveugle et des géraniums de la fenêtre,
Pauline, effrayée de la monotonie de ses habitudes, éprouvait l'invincible besoin de secouer cette mort lente qui s'étendait sur elle, et de s'élancer en rêve dans le tourbillon qui emportait Laurence."
Quinze mois après la visite de Laurence, la mère de
Pauline décède. Alors que
Pauline se retrouve dans les difficultés financières, Laurence l'accueille chez elle à Paris. Mais un homme va venir mettre en danger cette amitié. Montgenays, qui souhaite en effet séduire Laurence en suscitant sa jalousie, feint de s'intéresser à
Pauline. Mais la plus jalouse ne sera pas celle que l'on croit.
Dans ce roman, on retrouve la complexité des relations humaines (notamment par la jalousie de
Pauline face à la vie tourbillonnante de Laurence).
George Sand dépeint des sentiments destructeurs au sein d'une amitié apparaissant pourtant sincère au début du roman. Il est question davantage de rivalité féminine que d'une histoire d'amour. J'ai trouvé les premiers chapitres engageants, mais il m'a ensuite manqué quelque chose pour entrer véritablement dans l'intrigue et dans le personnage de Montgenays. Une lecture qui n'était pas désagréable, mais l'ensemble m'a paru peut-être un peu léger.