Quelle lecture réjouissante, ce livre est délicieux, l'auteure a une bien belle plume, pleine d'humour et de tendresse.
Elle nous fait découvrir la rencontre du grand homme bougon, grognon, autoritaire, impulsif, attachant, avec Marguerite Baldensperger, Alsacienne, sage et réservée mais libre, éditrice chez Plon, ce sera le début d'une grande amitié pendant 6 ans et le dernier grand amour de Clemenceau. Celui-ci lui écrira 668 lettres d'une plume délicate et souvent enflammée, car plus que sous le charme de Marguerite il en est tombé amoureux.
Le récit est touchant, Marguerite trouve un grand réconfort auprès de lui et elle illumine ses derniers jours de mai 1923 au 24 novembre 1929.
Cette biographie romancée m'a donné envie de lire et d'en savoir plus sur ce personnage singulier et exceptionnel, car sans cet ouvrage je n'aurais sans doute pas songé à découvrir qui il était en dehors de ce que l'on en connaît communément par
L Histoire.
Et puis le récit est jalonné de saillies incisives et fort drôles de l'Illustre qui m'ont bien fait rire. Il avait vraiment le sens de la formule percutante et impertinente. Une langue acérée, moqueuse, parfois venimeuse quand il détestait son interlocuteur ou visait un adversaire.
Je ne résiste pas à partager une anecdote : au Ministère de l'intérieur trouvant souvent les bureaux vides, il fit apposer une note dans chaque service : "Messieurs les fonctionnaires vous êtes priés de ne pas partir avant d'être arrivés".
Ou encore Deschanel s'adressant aux parlementaires s'était écrié : "Messieurs il faut solutionner la question" Clemenceau lui répond : "Très bien nous allons nous en occupationner".
Merci à cette talentueuse éditorialiste pour ce récit érudit et divertissant. Pour un premier ouvrage c'est particulièrement réussi.