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EAN : 9781022604216
Editions Métailié (07/04/2016)
3.79/5   39 notes
Résumé :
La dernière fois que Joaquín était venu le voir, Chacaltana l’avait trouvé un peu pâle. “Prends soin de toi. Tout ira bien”, lui avait-il dit. Apparemment il avait tort.

Félix Chacaltana Saldívar est assistant-archiviste au Palais de Justice de Lima. Il vit avec sa mère, une veuve austère, bigote et mal embouchée. Il aime l’ordre, le code pénal, le bouillon de poulet et sa fiancée Cecilia, qu’il aimerait bien embrasser (mais comment ?). Jusqu’au jour ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (18) Voir plus Ajouter une critique
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Une virée au Pérou, une grande première pour moi et je suis vraiment conquise tant par la plume de Santiago Roncagliolo que par son personnage Félix.

La peine capitale se déroule dans un Pérou instable, en 1978, à la vieille d'élections et en plein milieu de la coupe du monde de foot. On rencontre Felix qui travaille aux archives, et qui va découvrir le corps de son meilleur ami, assassiné d'une balle dans la tête. Il se rend vite compte qu'il ne le connaissait pas si bien et qu'il va devoir mener l'enquête lui-même pour trouver l'identité du meurtrier.

J'ai beaucoup aimé Félix, tantôt naïf, tantôt extrêmement courageux, zélé dans son travail et amoureux de Cécilia. Fils vraiment dévoué à sa mère tyrannique, c'est un personnage très attachant.

Le roman est habilement construit, nous entrainant très souvent sur de fausses pistes. de ce fait, les rebondissements et les surprises s'enchainent et il n'y a pas un seul temps mort.

J'ai adoré le dépaysement, on frisonne face à l'instabilité politique, que tout le monde semble oublier lors des matches de foot. On déguste des plats exotiques, on prie dans cette société extrêmement pieuse et traditionnelle tandis que les années 70 amènent de la modernité avec ses mini-jupes et les films de John Travolta.

Je suis conquise par l'auteur que je découvre et je lirai sans hésiter un autre de ses romans.

Lien : https://missmolko1.blogspot...
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Roman policier humoristique très agréable à lire. Dans un décor de Mondial de football et d'élections présidentielles au Pérou. Santiago Roncagliolo semble être un hybride de ses deux illustres confrères, Jaime Bayly et Mario Vargas Llosa. Dans "Oscar y las mujeres" (Oscar et les femmes), il a surpassé le premier quant à l'humour corrosif et déjanté distribué à mille à l'heure. Ici, il renoue avec l'humour mais de façon beaucoup moins intense et moins performante que le maître en la matière, Jaime Bayly, car il reste prisonnier de ses schémas romanesques: une vieille bigote hyper coincée et son fils, jeune fonctionnaire tatillon et puceau. Heureusement qu'il ne poursuit pas ici sa veine triste de description de la violence à la serpe, sur le modèle, -mais en moins bien-, de Vargas Llosa comme dans "Avril rouge" (Abril rojo") ou dans "Y libranos del mal" (Et délivre nous du mal). Hésitant entre ses deux aînés, il ne paraît pas avoir trouvé sa voie. (simple opinion)
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Santiago Roncagliolo m'a embarqué à Lima, au Pérou en 1978. Et quelle épopée ! Entre le pays, qui vit au rythme des matches de la coupe du monde (chaque chapitre a le titre d'un match qui oppose le Pérou à un autre pays) et une sordide opération des services secrets péruviens, argentins avec la CIA en fond de toile, l'écrivain péruvien nous présente son héros : Félix Chacaltana Saldivar.

Félix est assistant archiviste au palais de Justice à Lima. le jeune homme est un fonctionnaire zélé, il prend son travail très au sérieux et est un garçon à sa maman. Cette dernière, une veuve austère et bigote lui mène la vie dure. Ainsi elle est contre sa relation avec Cécilia, sa petite amie et souhaite qu'il passe tout son temps libre à l'église avec elle. Félix aime son travail, la rigueur, la loi et l'ordre. Aussi, est-il fortement troublé lorsqu'on lui remet un procès-verbal rédigé à la va-vite et dont il ne sait que faire. Cette « irrégularité administrative migratoire mineure » ne gêne pas le moindre du monde son directeur, qui n'a qu'une envie : regarder tous les matches de la coupe du monde. Spectacle dont Félix n'a que faire surtout lorsqu'il est envoyé par ses pairs sur le lieu d'un crime et qu'il découvre avec horreur que la victime est Joaquin, son seul ami. Professeur à la faculté, il jouait souvent aux échecs avec Félix et la dernière fois qu'ils s'étaient vus, Félix l'avait trouvé nerveux et pâle.

Alors que la ville est paralysée par les matches de la coupe du monde, où le pays entier retient son souffle sauf pour hurler sa joie à chaque but péruvien, les assassins en profitent pour couvrir leurs crimes. L'écrivain péruvien retranscrit tout au long de son roman comme un fil rouge les commentaires des journalistes sportifs alors que se trament de véritables tragédies. Cette pépite narrative donne un rythme très agréable au récit.

Notre parfait Candide, à la demande du père éploré de Joaquin, accepte d'aller chez son ami. Lorsqu'il découvre des tracts de partis d'opposition et des faux passeports, il décide de se lancer dans une enquête sordide pour retrouver les assassins. L'assistant-archiviste croit naïvement que son ami faisait partie d'un groupe de « subversifs » et que ces derniers l'ont trahi. Ces méchants communistes qui veulent renverser le pouvoir alors que les premières élections démocratiques sont organisées d'ici quelques jours dans le pays après dix ans de contrôle par l'armée péruvienne. Félix a une bonne foi à toute épreuve, il est profondément honnête et patriote, il souhaite défendre sa patrie et voit en l'armée une alliée à son enquête et ne peut jamais envisager une autre explication.

Malgré ses découvertes, comme l'opération Condor, où les services secrets de plusieurs pays (dont l'Argentine) ont accepté d'échanger leurs prisonniers subversifs (des étudiants arbitrairement arrêtés et qui rejoignent les rangs des milliers de disparus), et ses rencontres comme ces activistes sur le qui-vive, ou cette mission secrète pour cet Amiral de l'Intelligence navale ou encore cette femme blonde mystérieuse, notre Candide continue son chemin bon gré mal gré, toujours animé de cette farouche volonté de faire la lumière sur ce crime.
Tout au long de ce roman, on suit également son histoire d’amour avec Cécilia et la relation compliquée avec sa mère, on parle cuisine péruvienne, religion, on suit chaque match de la coupe du monde (et où on finit par connaître les noms de certains joueurs), bref on garde le sourire malgré l’atrocité de certaines scènes – comme les lieux de torture de ces « disparus » que Félix découvre en Argentine. On apprend beaucoup sur l’histoire de ce pays et sur les nombreux immigrés qui ont fui Franco. Vous savez quel est le mot qui m’est venu à l’esprit en lisant ce roman ? Bienveillant. L’auteur est bienveillant, avec nous, ses lecteurs. Et que c’est agréable !

Une excellente découverte pour moi, un livre que j’ai dévoré en deux jours et où je découvre à présent que l’auteur péruvien raconte ici les années de formation de l’anti-héros de son roman le plus connu, Avril rouge, qui fut récompensé de nombreux prix lors de sa parution en 2006. Santiago RONCAGLIOLO vit aujourd’hui en Espagne.

J’ai bien entendu maintenant très envie de me jeter sur Avril rouge.
Lien : http://www.tombeeduciel.com/..
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A partir du milieu des années 70, les dictatures militaires d'Amérique du Sud (Argentine, Chili, Bolivie, Brésil, Paraguay, Uruguay) mettent en place l'Opération Condor destinée à éliminer physiquement tous les éléments subversifs. le Pérou, où des élections démocratiques doivent avoir lieu en 1978, y participe en sous-main. Mais cette année là a lieu un évènement qui distrait les populations des crimes politiques : le mondial de football en Argentine où l'équipe nationale du Pérou se distingue avant de sombrer devant le Brésil puis le pays hôte. C'est ce contexte fort agité que Santiago Roncagliolo, auteur justement célébré pour Avril Rouge, choisit pour narrer les aventures de Félix Chacaltana, assistant-archiviste au Palais de justice de Lima. Félix, sous l'emprise de sa mère, est un garçon innocent, réservé et procédurier qui fait confiance aux autorités de son pays et à l'ordre qui y règne. Prototype de l'antihéros, un brin candide, voire niais, il est le candidat idéal pour un "dépucelage" politique et, accessoirement, sentimental, sous la plume de Roncagliolo qui va lui faire vivre une aventure échevelée dans laquelle il côtoie des assassinats brutaux et le cynisme des sphères dirigeantes alors même que la population péruvienne ne s'intéresse qu'aux exploits de ses sportifs. Naïf au pays de la violence, Chacaltana traverse ces évènements avec la peur au ventre mais aussi la volonté d'accomplir son devoir. Tout est noir dans La peine capitale, l'intrigue évidemment, mais aussi et surtout l'humour de Roncagliolo qui maîtrise parfaitement le mélange des genres dans ce roman plein de verve, où l'enquête en elle-même compte moins que l'atmosphère délétère dans laquelle est plongée ce pauvre Chacaltana. Un livre brillant et passionnant, à multiples entrées, qui entérine l'idée que Santiago Roncagliolo est à placer parmi les auteurs actuels les plus remarquables d'Amérique latine.
Lien : http://cin-phile-m-----tait-..
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Nous avons regardé récemment un documentaire d'Arte sur les polar latinos, Novela negra.

Parmi les auteurs intervenants, il y avait un auteur péruvien dont le ton et le parcours m'a attirée .. et j'ai aussitôt commandé celui de ses romans existant en version électronique : 'LA peine capitale'.

On y rencontre  Félix Chacaltana Saldívar est assistant-archiviste au Palais de Justice de Lima ; il vit avec sa mère veuve, bigote, revêche et extrêmement à cheval sur les convenances.

Mais Felix ne s'intéresse pas au football. Il est très consciencieux, ordonné à l'extrême, et lorsqu'un procès verbal incomplet est déposé sur son bureau, il va mener l'enquête pour en savoir davantage ... car où classer un doc incomplet ? le même jour, Joaquin, un professeur d'université et seul ami de Felix disparaît , avant d'être retrouvé assassiné d'une balle en plein front.

S'ensuit une enquête où la candeur et l'opiniâtreté de Felix feront merveille pour débusquer les tenants et les aboutissants d'une affaire qui mêle opposants au régime, activistes de toutes les factions de la gauche et belles inconnues sur fond de la phase finale du Mondial argentin de 1978 dont les matches scandent le récit, d'autant plus que le Pérou, exceptionnellement, y fait un cursus honorable.

Un roman qui remet en mémoire les sombres heures de l'Argentine des années 70 et qui fait également  remonter le temps jusqu'aux heures sombres de la guerre d'Espagne et l'opposition catalane à Barcelone.

Un roman dont les protagonistes, blessés, de l'histoire, n'en finissent plus d'expier leurs passés. Un roman où les fils, à trop vouloir être différents de leurs pères, leur ressemblent d'autant plus ! 

Un auteur que j'ai découvert avec plaisir et dont je vais essayer de découvrir d'autres ouvrages, notamment Avril rouge, qui met en scène le même personnage.  


Lien : http://les-lectures-de-bill-..
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Citations et extraits (23) Voir plus Ajouter une citation
Au croisement de l'avenue Arequipa il trouva une manifestation politique. (....) Ceux qui étaient furieux, c'étaient les automobilistes qui étaient pressés de rentrer à la maison et de voir le match. Leurs klaxons et leurs insultes noyaient les slogans des manifestants.
- Je ne veux pas de démocratie, merde! - cria l'un deux à bord d'une coccinelle Volkswagen -. Je veux voir le Mondial, moi!
(traduction du contributeur depuis le texte original "La pena maxima",2014, éd. Alfaguarra, p. 182)
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Tu l'as dit toi-même: les élections sont dans une semaine. La police et l'armée sont en train de chercher des terroristes. Ils font des perquisitions. Ils emprisonnent des gens. C'est pourri mais c'est une nécessité de sécurité. Il faut défendre l'Etat. Et toi, tu travailles pour l'Etat. Alors, ne soulève pas le tapis. La merde qu'il y aurait dessous peut être la nôtre.
(traduction du contributeur depuis le texte original "La pena maxima",2014, éd. Alfaguarra, p. 87)
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Il se posta à un croisement et tendit l'oreille. Il reconnut quelques paroles de la chanson, sa cadence solennelle et fière. C'était l'hymne national. Et il n'était pas chanté par les habitants des maisons. Il sortait des téléviseurs.
“Le foot, pensa-t-il, j'avais oublié.”
L'hymne terminé, un journaliste annonça la suite. C'était la première voix qu'on percevait nettement et il l'accueillit avec soulagement.
– Cette fois, ça y est, voilà le Pérou ! Avec Chumpitaz en défense, Cueto le “Poète gaucher” en milieu de terrain et le “Petit” Cubillas au centre, la meilleure équipe de notre histoire entre dans le stade de Córdoba. Nos garçons arrivent en Argentine, pour la Coupe du Monde 78, mûrs et prêts à créer la surprise. L'Écosse est un adversaire coriace, elle vient de vaincre la France et l'Angleterre, mais le Pérou a sûrement son mot à dire…
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– … But ! Buuuuuuut péruvien ! Et un sacré but ! Le “Petit” Cubillas se révèle dans cette coupe du monde en faisant un match historique ! Pérou 3, Écosse 1 !
À cet instant la clameur de la victoire éclipsa tous les bruits de Barrios Altos. Pendant le cri triomphal qui suivit, pendant les embrassades, les baisers, les éclats de rire, personne n'entendit les pleurs, angoissés et désespérés, d'un bébé dans un sac rouge, et encore moins la détonation définitive d'une arme à feu.
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Il entendit un bruit familier. Une clameur étouffée qui traversait les portes closes. Au début, ce n'était qu'un murmure informe. Un grondement lointain. Mais il se transforma en une mélodie obsédante et exaltée. Peut-être L'Internationale, ou un hymne communiste. Il ne savait pas, et n'avait pas envie de savoir. Il voulait juste partir d'ici. Trouver ce robinet ou la sortie, avec ou sans son sac rouge.
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