AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782205076097
144 pages
Dargaud (23/08/2019)
3.67/5   41 notes
Résumé :
Tom Thomson, dont les paysages grandioses de la nature sauvage de l'Ontario ont marqué l'entrée des arts canadiens dans la modernité, est mort jeune dans des circonstances troubles. En enquêtant sur les circonstances de la disparition précoce du peintre, au moment où il parvenait à la reconnaissance, Sandrine Revel esquisse le portrait subtil de cet artiste unique, en interrogeant la nostalgie dans l'art comme celle qui s'attache aux artistes.
Un livre sur l... >Voir plus
Que lire après Tom Thomson : Esquisses d'un printemps Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
3,67

sur 41 notes
5
1 avis
4
8 avis
3
1 avis
2
0 avis
1
0 avis
Il faut exprimer les émotions que la nature inspire.
-
Ce tome contient une histoire complète de nature biographique. Sa première édition date de 2019. Il a été réalisé par Sandrine Revel pour le scénario, les dessins et les couleurs. Il évoque la vie de Tom Thomson (1877-1917), peintre canadien. Il comporte cent-trente-quatre pages de bande dessinée. Il se termine avec une reproduction d'un tableau du peintre, intitulé The West Wind (1917, huile sur toile120*130cm), et une postface de deux pages intitulée Tom Thompson et le Groupe des Sept. Revel est également l'autrice de Glenn Gould une vie à contretemps (2015), Grand silence (2021) avec Théa Rojzman, Germaine Cellier : L'audace d'une parfumeuse (2023) avec Béatrice Égémar.

Octobre 1956, le narrateur Peter Frahm pagaye sur le lac avec un ami. Les deux voyageurs le traversent à la recherche d'un endroit où faire des croquis. Ils pagayent en rythme alternativement, sans parler. le paysage fait penser le narrateur à une esquisse de Tom Thomson : des pins, un élan en train de brouter, puis qui relève la tête. Ils arrivent à la rive nord. Ils passent devant le vieux Womat Lodge en partie reconstruit après avoir été détruit par un incendie dans les années 1920. Tout est calme. Il n'y a plus de touristes. L'automne les a fait fuir. le narrateur demande à Peter s'il reconnaît. Ce dernier répond que rien n'a changé depuis le collège, c'est ce qu'il lui semble. Dans l'onde transparente, ils voient passer une truite. Ils finissent par accoster sur une rive. le narrateur se rince le visage dans l'eau de la rivière. L'autre estime qu'ils seront bien là, pour dessiner. Ils s'enfoncent un peu dans la forêt. La colline est illuminée. Il fait encore chaud, ils la gravissent impatients. Ils marchent sans s'arrêter sur presque un kilomètre à travers une végétation dense. Puis ils atteignent une construction : ils y sont.

Juillet 1917, quelques oiseaux s'envolent au-dessus du fleuve. Doc est réveillé par le bec d'un oiseau tapotant sur le carreau de sa cabane. Il se lève, l'oiseau s'envole et s'éloigne. Fraser s'adresse à lui : il va falloir y aller. Doc lui demande s'il connaît l'histoire de cette truite impossible à attraper au barrage du lac Joe. Il pense à elle. Il pense à ce défi ridicule. Il continue : Tom était un mordu de l'hameçon. Il péchait avec ses propres mouches. Doc, lui, a l'habitude d'utiliser ce qu'il a sous la main mais rien à faire, elle est coriace. La dernière fois qu'il a vu Thomson, la toute dernière, il se souvient, l'artiste lançait sa ligne au barrage avec Shannon Fraser. Il lui semble que c'était lui. Il s'est même dit, cette fois-ci il va l'avoir et il va en entendre parler. le soleil brillait comme aujourd'hui. Les hommes portent le cercueil de Tom Thomson pour le mettre en terre. Maggie, une jeune fille, semble particulièrement attristée, elle croit voir une main de femme tenant un pinceau sortir doucement de la rivière et disparaître. Une femme dans une sobre robe noire jette une poignée de terre sur le cercueil et pleure de chaudes larmes. Elle s'appelle Winnifred Trainor. Tom et elle se seraient fiancés, sa famille possède un chalet au lac Canoe. le fossoyeur commence à pelleter la terre sur le cercueil.

Qui ça ? Il s'agit d'un récit biographique relatif à Tom Thomson (1877-1917), un peintre canadien dont la carrière a duré cinq ans. Entre autres, il a réalisé des peintures de la nature sauvage de l'Ontario. Au cours du récit, un mentor lui intime d'arrêter d'imiter la nature. Il faut exprimer les émotions qu'elle leur inspire. Ils doivent regarder en eux-mêmes. le récit débute en 1956, c'est-à-dire trente-neuf ans après le décès de l'artiste, alors que deux hommes naviguent en canoë sur le fleuve qui va les mener vers le lieu où ils pensent que se trouve la vraie sépulture du peintre. Ce fil narratif se déroule de manière chronologique ces deux personnes, plus tard accompagnées par deux autres (soient Peter Frahm, Rick Tapes, Ben Green et le narrateur) pour rechercher la tombe de Tom Thomson, et donc son cadavre afin d'éclaircir les circonstances de son décès. Cette ligne temporelle compte dix scénettes. Dans le même temps, un deuxième fil narratif évoque des moments de la vie du peintre. Celui-ci commence en 1917, avec la découverte de son cadavre, et va se dérouler à peu près à rebours. Il comprend seize scénettes se déroulant successivement en 1917 (sept occurrences), 1916, printemps et été 1915, puis automne 1915, 1912, 17 juillet 1917 (c'est-à-dire un retour à l'année de la mort de Thomson), 1906, non précisé (peut-être début du siècle et en 1956), 1904, 1887. Chaque date figurant en ouverture de scène, le lecteur n'éprouve aucune difficulté à se repérer, et il voit comment la construction à rebours vient éclairer certaines décisions, certaines situations.

L'autrice a donc choisi une construction narrative très particulière pour évoquer la vie et l'oeuvre de cet artiste majeur du début du vingtième siècle, pour le développement de l'art au Canada. La découverte à rebours de sa vie permet de ressentir d'abord les conséquences de moments où se sont cristallisés des principes ou des valeurs qui ont constitué la personnalité de Thomson, et par voie de conséquence de mieux mesurer leur importance en les découvrant ultérieurement. Ainsi ils recèlent plus de sens. le lecteur se retrouve mieux à même de comprendre l'enjeu de sa relation avec Winnifred Trainor, puis avant sa présence au musée des Beaux-Arts de Toronto, la beauté de ses esquisses, la tentation de l'abstraction et la frustration des pieds plats, la communion avec la nature, la relation avec l'Ontario Society of Artists, l'emprise du parc Algonquin, la lettre d'Alice Lambert, l'influence du métier de son père sur sa vocation. En presque alternance, il suit la progression du narrateur et de ses amis dans leurs recherches, le parallèle de leur expérience de leur séjour dans le parc se faisant avec l'exercice du métier de garde forestier dans le parc Algonquin.

L'autrice se confronte donc à l'exercice d'évoquer la vie d'un grand peintre, de lui rendre hommage, à la fois de façon biographique, à la fois en évoquant son oeuvre. En fin de tome, le lecteur dispose d'un aperçu de sa toile la plus célèbre The west wind, dans un format très réduit par rapport à l'original. S'il n'est pas familier de l'oeuvre du peintre, il éprouve des difficultés à établir un lien visuel entre sa manière de s'exprimer au travers de sa peinture, la façon dont elle rend compte de sa sensibilité, dont sa personnalité s'exprime à travers ses toiles, et les choix graphiques de Sandrine Revel. S'il en est familier, il peut en relever les similitudes, et relever comment elle s'inspire du regard de Tom Thomson pour réaliser ses propres pages. le lecteur observe rapidement quelques caractéristiques majeures : l'utilisation de cases rectangulaires sagement disposées en bande, l'absence de bordure tracée pour les cases, une palette de couleurs relativement restreinte pour chaque séquence, différente de l'une à l'autre avec quelques éléments de couleurs particuliers pour un pull, une chemise, une nappe, un bonnet, une fleur rouge, un renard, une truite, un oiseau. de ce point de vue, elle n'essaye de singer les caractéristiques des toiles du peintre.

D'un autre point de vue, elle met en oeuvre le conseil de l'ami de Thomson : arrêter d'imiter la nature, exprimer les émotions qu'elle inspire à l'artiste. Au vu de la place qui est donnée à la nature dans ces pages, il se dit qu'elle s'inspire également du conseil du père de Thomson : La nature est une bonne vieille nourrice, on aime à se reposer sur son flanc. le père continue en lui suggérant de prêter un tant soit peu l'oreille, alors la nature lui racontera des histoires merveilleuses et elle lui jouera sa musique enchanteresse. de fait, le lecteur apprécie de pouvoir voir les deux amis descendre la rivière, comme s'il les observait depuis un autre canoë et de prendre le temps de regarder les rives, représentées avec de petits traits secs. Puis il admire la présence massive et silencieuse de l'élan, la transparence de l'eau et la truite comme suspendue au-dessus du lit du fleuve, le vol de quelques oiseaux au-dessus de l'eau, le premier plan des arbres devant l'étendue d'eau, la silhouette des arbres penchées résultant de l'anémomorphose, le fin tronc des bouleaux rendus fragiles par contraste avec les flocons de neige, les longues plaines herbeuses, la zone de rapides d'un cours d'eau, etc. Dans ces pages, la nature renouvelle à chaque fois le spectacle, jamais deux fois identiques, une illustration de la maxime d'Héraclite (-544 à -480), on ne se baigne jamais deux fois dans le même fleuve.

Ainsi le lecteur se sent immergé aux côtés de Tom Thomson en lisière du parc Algonquin, ressentant l'incidence de la présence de la nature sur son inspiration, sur son mode de vie, sur la nature même de ses pensées. Il prend conscience que les recherches menées en 1956 reproduise la même immersion, validant en quelque sorte la démarche du peintre, à l'instar de la postérité qui a elle aussi légitimé et même validé sa vision artistique, son interprétation d'artiste de ce qu'il contemple. La scénariste décide également de mener à bien son entreprise, de proposer sa version des causes du décès de Tom Thomson. de prime abord, le lecteur se dit qu'il aurait pu se passer de cette dernière séquence, qu'il n'attache pas beaucoup de valeur à une hypothèse que rien ne pourra jamais valider. D'un autre côté, c'est la volonté de l'autrice, c'est son intention. Et en même temps elle n'affiche pas la prétention de détenir la vérité puisque le personnage qui énonce cette explication indique que c'est que qu'elle sait, et que son interlocuteur est libre d'en douter. Elle souhaite donc donner un sens à cette mort, et apporter une sensation de fin, de clôture, de donner un point de vue sur ce que l'artiste n'a pas pu surmonter ou éviter.

Pas facile de rendre compte de la vie d'un être humain et de l'oeuvre d'un artiste. Sandrine Revel a construit un récit avec deux fils temporels qui s'entremêlent, le second venant comme une réponse au premier. La narration à rebours de la vie de Tom Thomson en fait comme un destin inéluctable, et en même temps l'esprit du lecteur rétablit l'ordre chronologique par automatisme, faisant apparaître la fragilité de ce destin, son caractère ténu et pas du tout évident. La narration visuelle s'inspire de la vision du peintre en exprimant les émotions générées par sa vie, ainsi qu'en prolongeant les propres émotions exprimées par les toiles du maître, à l'aune de la sensibilité de l'autrice.
Commenter  J’apprécie          300
Je ne connaissais pas du tout l'histoire, ni même l'existence de Tom Thomson qui est considéré comme l'un des plus grands peintres de la jeune nation canadienne. Bon, on est quand même assez loin du niveau de Dali, Picasso, Monet ou Léonard de Vinci mais tout de même.

La particularité est qu'il a fait une carrière de seulement cinq ans et cela a été plutôt assez fulgurant du fait de sa mort dans la région du lac Algonquin.

Il sera question d'une enquête pour nous préciser les raisons précises de son décès présumé accidentel. Il fut retrouvé dans le lac et on le pensait noyé mais il avait quand même une sacrée bosse au visage comme si on l'avait assommé avant de le plonger dans l'eau en abandonnant son corps.

Il n'est pas question essentiellement de son art où il aimait peindre des paysages canadiens en étant précurseur d'une certaine modernité. Non, on va vraiment se pencher sur les circonstances de sa mort à la manière d'une enquête policière. On se dit également que c'est dommage de connaître une telle fin alors que la reconnaissance en qualité d'artiste était en train de se réaliser.

La lecture de cette BD m'aura permis de faire un tour au niveau de l'art nouveau canadien. Cela éveille une certaine culture. C'est à la fois une biographie mais également un polar. le dessin reste quand même assez austère. Encore une fois, cela colle bien avec cette tragédie.

Je dirai en conclusion qu'il faut choisir sa vocation entre peintre et garde forestier car on ne sort jamais indemne.
Commenter  J’apprécie          390
Après s'être penchée sur la vie du fameux pianiste Glenn Gould, Sandrine Revel s'intéresse à celle du peintre Tom Thomson, célèbre au Canada, son pays, et beaucoup moins connu en France (pour ma part, je n'en avais jamais entendu parler).
Elle revient sur sa biographie en procédant à rebours, remontant par étapes de sa mort à son enfance. Sa mort, justement, demeure entourée de mystère. Elle est survenue alors qu'il était âgé de 40 ans : on a retrouvé son corps dans un lac du parc Algonquin, un élément (marque de coup à la tempe) a jeté le doute sur le caractère accidentel ou non de la noyade mais, si crime il y a eu, il n'a jamais été prouvé.
Avant de devenir peintre, Thomson travaillait comme graphiste dans une agence de publicité. Repéré par un mécène, il finira par se consacrer quasiment à plein temps à son art. Son nouveau métier de guide du parc Algonquin (Ontario) lui permet de vivre dans un environnement qui est pour lui une source permanente d'inspiration. Son oeuvre n'en est pas pour autant naturaliste car il peint ce que les paysages lui inspirent. Son décès survenu en 1917 mettra un coup d'arrêt brutal à une carrière qui n'aura duré que cinq ans et se sera rapidement placée sous le signe de la reconnaissance et du succès.

Sandrine Revel utilise le matériau à sa disposition pour bâtir un scénario qui ne m'a que partiellement convaincue. Dans les premières pages, on se retrouve en compagnie d'un groupe d'artistes qui, presque 40 ans après la mort de Tom Thomson, veulent vérifier que son corps n'est pas resté dans le parc Algonquin (officiellement, il a été déplacé pour être rendu à sa famille, à Leith). Ils se mettent donc à fouiller en quête de sa tombe, dont ils pensent qu'elle se situe pas loin de deux autres sépultures. le récit se base sur des faits avérés, narrés par un des protagonistes de cette recherche, qui pense que si on retrouve le corps, celui-ci révèlera la vérité au sujet de la mort de Thomson … Mais, bon, pourquoi aurait-on prétendu l'avoir transporté pour finalement le laisser là ? Et envisager une autopsie 40 ans après ! Peut-être l'autrice ne fait-elle état de cette anecdote que pour nous montrer à quel point la mort du peintre continuait, des décennies plus tard, à perturber les esprits. Bref, ce volet occupe une certaine place dans la BD et on n'en sort pas plus avancés. Quant aux dernières pages, elles nous offrent, dans un ultime sursaut, l'élucidation soudaine de ce qui serait un crime : et hop, on nous sort un coupable du chapeau, ni une ni deux, ça a l'air si évident qu'on se demande ce que faisait la police pour être aveugle à ce point, ah oui, c'est vrai, elle a juste négligé d'interroger celle-qui-savait !

Au-delà des pages consacrées au mystère entourant la disparition du peintre, dont j'ai trouvé l'intérêt parfois discutable et dont le nombre aurait pu être réduit, il y en a heureusement beaucoup d'autres, qui nous permettent d'avoir un bon éclairage sur sa vie, son cheminement artistique et son importance dans l'art canadien : en se rapprochant de l'abstraction, il l'a en effet amené vers l'ère moderne.

Sandrine Revel, y compris lorsqu'elle présente des tableaux de Thomson, ne cherche pas à l'imiter : elle dessine dans son propre style et l'album, qui nous immerge dans les lieux fréquentés par l'artiste, est une réussite graphique (avec un petit bémol, en ce qui me concerne, pour son traitement parfois trop appuyé du nez de ses personnages). Dans des interviews, la dessinatrice cite Agnès Varda qui affirmait qu'il ne fallait pas montrer mais donner envie de voir et c'est donc ce qu'elle a voulu faire. Objectif atteint, puisqu'en lisant sa BD je suis allée sur internet pour comparer les oeuvres qu'elle évoquait avec les originaux du peintre, avant de me renseigner davantage à son sujet.
Un bel album et un peintre à découvrir !
Lien : https://surmesbrizees.wordpr..
Commenter  J’apprécie          32
Dans ce roman graphique, deux périodes principales s'interposent; l'une en 1917 date où vécu et disparu Tom Tomsom et 1956, celle où deux enquêteurs en herbe tentent de comprendre comment Tom a péri mais surtout où se trouve sa tombe.
De magnifiques planches de paysages agrémentent les page de cet album et soulignent le travail de Tom le peintre canadien le plus reconnu de sa génération.
Commenter  J’apprécie          120
La bande dessinée est un médium intéressant pour aborder l'art pictural. Tom Thomson est canadien. Dès son plus jeune âge, il dessine la nature dans des carnets. de santé fragile, sa mère le surprotège tandis que son père voit d'un mauvais oeil son intérêt pour le dessin. Tom meurt jeune ; il n' pas 40 ans et dans des circonstances inexpliquées. C'est ce que raconte Sandrine Revel dans cette bande dessinée de 138 pages. L'autrice évolue entre plusieurs époques. Celle d'un groupe d'hommes à la recherche de la tombe du peintre et la vie du peintre de son enfance à sa mort brutale. Les planches sont de couleurs plutôt sombres et granuleuses. le nez des personnages est marqué. C'est particulier.
Tom Thomson est le précurseur de la peinture moderne canadienne. Intéressant.
Commenter  J’apprécie          80


critiques presse (1)
BDGest
27 août 2019
Un récit habile, à mi-chemin entre la biographie et le roman policier, soutenu par une approche graphique audacieuse. M. Thomson est certainement heureux du résultat.
Lire la critique sur le site : BDGest
Citations et extraits (20) Voir plus Ajouter une citation
La troisième tentative fut la bonne. J’ai senti sous mes doigts un petit morceau de bois. À cet instant précis, j’ai senti que j’allais trouver quelque chose. Ma persévérance a eu raison des sceptiques. Un cercueil reposait là, à quelques mètres sous terre avec, à l’intérieur, des ossements.Le Dr. Ebbs, supervisé par le procureur général, a pu examiner le squelette, ou du moins ce qu’il en restait. L’expert nous a certifié que les ossements appartenaient bien à un homme de race blanche d’environ quarante ans. De la même façon que Thomson était insatisfait de l’exécution de sa toile Le vent d’ouest, je suis aussi insatisfait des conclusions du Dr. Ebbs. Depuis que je m’intéresse à cette affaire, les versions changent comme les saisons. Celle à qui Tom a offert une esquisse à l’occasion de son ultime exposition au Mowat Lodge, un mois avant sa mort. Mme Crombie n’a jamais témoigné publiquement parce que personne ne le lui a jamais demandé. Elle est la femme oubliée dans cette histoire.
Commenter  J’apprécie          90
Partir seul dans les bois, je le fais fréquemment. J’annonce toujours la date prévue de mon retour et je reviens toujours à la date annoncée. Habituellement je suis d’excellente humeur et j’ai plusieurs anecdotes à raconter. Pendant mes excursions, je recherche les endroits qui ont l’ai le plus sauvage possible, et quand je trouve une pointe accidentée ou déserte avec quelques pins rouges noueux à l’aspect rabougri, je camp à proximité pour voir de quoi ils ont l’air pendant un orage et j’étudie le ciel et la couleur, etc. mon esquisse Le vent d’ouest est le résultat d’une de ces expéditions dans le fond des bois à l’intérieur du parc. Je suis parti toute une saison dans le Nord avec un jeune artiste qui s’appelle Broadhead. Je commence juste à peindre. J’ai pris plusieurs photos, elles serviront peut-être de références pour mes futurs tableaux. Nous étions très excités de ramener notre travail à la maison après être restés toute une saison là-haut.
Commenter  J’apprécie          90
J’aime venir ici quand le temps est clément. Il m’arrive de croiser des animaux sauvages. J’ai eu l’autre fois la visite d’un gros loup gris. Sa tête, son cou, sa poitrine étaient noirs de jais, le reste était gris. Il s’est approché de moi, nous sommes restés face à face, ça m’a paru une éternité puis il est reparti comme une ombre.
Commenter  J’apprécie          60
Il neige. Il neige sur Toronto. Sur le lac Ontario. Sur les maisons colorées. Il neige depuis des jours. Une neige, épaisse, lourde. Je peins sur grand forme. J’écris aussi… J’ai découvert que je pouvais utiliser mes esquisses comme modèles pour créer une toile aux dimensions plus grandes. Une révélation. Cela m’oblige à traiter le sujet de manière totalement différente. Après le départ d’Alex, je me suis installé dans la cabane située à l’arrière du Studio Building. Harris m’a beaucoup aidé à l’aménager. Nous avons posé une nouvelle toiture et un plancher neuf. Nous avons aussi doté la cabane d’une fenêtre d’atelier, d’un poêle et de l’électricité pour la modique somme d’un dollar par mois. Le soir vient, lent, par couches successives comme la neige qui continue de tomber. Je repose mes yeux fatigués de toutes ces couleurs que j’étale en épaisses couchers sur mes toiles. J’étale mes souvenirs en noir et blanc. Je ne peins pas mes amis, Je les photographie. Impossible de les peindre comme je peins la nature. Je me languis d’eux, de nos expéditions, de mes arbres, de mon canot, de mes truites… de mon parc Algonquin.
Commenter  J’apprécie          40
Victor Hugo, un poète français, a écrit : Je ne puis regarder une feuille d’arbre sans être écrasé par l’univers. La nature est une bonne vieille nourrice. Nous aimons à nous reposer sur son flanc. Si tu prêtes un tant soit peu l’oreille, elle te racontera des histoires merveilleuses et te jouera sa musique enchanteresse.
Commenter  J’apprécie          40

Videos de Sandrine Revel (9) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Sandrine Revel
Germaine Cellier L'audace d'une parfumeuse
autres livres classés : canadaVoir plus
Les plus populaires : Bande dessinée Voir plus


Lecteurs (69) Voir plus



Quiz Voir plus

Les personnages de Tintin

Je suis un physicien tête-en-l'air et un peu dur d'oreille. J'apparais pour la première fois dans "Le Trésor de Rackham le Rouge". Mon personnage est inspiré d'Auguste Piccard (un physicien suisse concepteur du bathyscaphe) à qui je ressemble physiquement, mais j'ai fait mieux que mon modèle : je suis à l'origine d'un ambitieux programme d'exploration lunaire.

Tintin
Milou
Le Capitaine Haddock
Le Professeur Tournesol
Dupond et Dupont
Le Général Alcazar
L'émir Ben Kalish Ezab
La Castafiore
Oliveira da Figueira
Séraphin Lampion
Le docteur Müller
Nestor
Rastapopoulos
Le colonel Sponsz
Tchang

15 questions
5275 lecteurs ont répondu
Thèmes : bd franco-belge , bande dessinée , bd jeunesse , bd belge , bande dessinée aventure , aventure jeunesse , tintinophile , ligne claire , personnages , Personnages fictifsCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..