AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782021504538
240 pages
Seuil (07/10/2022)
4.56/5   17 notes
Résumé :
Contrairement à une idée reçue, le blanc est une couleur à part entière, au même titre que le rouge, le bleu, le vert ou le jaune. Le livre de Michel Pastoureau retrace sa longue histoire en Europe, de l’Antiquité la plus reculée jusqu’aux sociétés contemporaines. Il s’intéresse à tous ses aspects, du lexique aux symboles, en passant par la culture matérielle, les pratiques sociales, les savoirs scientifiques, les morales religieuses, la création artistique.
... >Voir plus
Que lire après Blanc : Histoire d'une couleurVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Un merveilleux cadeau de Noël déposé sous le sapin ! J'apprécie depuis toujours Michel Pastoureau qui met à la portée du grand public des pans entiers de l'histoire sociale et culturelle par le biais de l'étude des couleurs, du bestiaire ou de l'héraldique,domaine qui a donné naissance à sa vocation d'historien. Cet auteur d'une bonhommie souriante partage bien volontiers sur Youtube ses conférences passionnantes qui complètent la lecture de ses ouvrages.
Ce dernier-né des livres consacrés aux couleurs, le blanc, est à mon sens, encore plus passionnant que les autres et il permet d'aborder les différentes périodes historiques par le biais de leur rapport au blanc.... qui d'ailleurs est, ou n'est pas, une couleur ? le couple qu'il forme avec le noir depuis la naissance de l'imprimerie, le priverait il du statut de couleur à part entière, le renvoyant à une neutralité l'excluant du cercle chromatique ?
Symbole de pureté, de virginité il est associé à la légendaire licorne, mais aussi à la colombe et se fait synonyme de rareté quand il devient pelage du loup.
Evocateur de la sainteté du Christ, son rôle dans l'iconographie religieuse est central et se poursuit dans les représentations du pouvoir et de la royauté.
Pour l'époque contemporaine, le propre, l'hygiénique ,le moderne, se pensent en blanc.
La très riche histoire des représentations n'exclut pas les considérations techniques sur la coloration des étoffes ou les découvertes scientifiques concernant la lumière et le spectre des couleurs.
L'ouvrage est vraiment complet et richement illustré. le papier glacé invite à la caresse du doigt et la lecture de ce livre est vraiment un bonheur absolu.
Commenter  J’apprécie          60
D'après Michel Pastoureau ici finit son kaléidoscope , ce volume (le 6ème) consacré au blanc met un terme à son histoire des couleurs étalée sur 20 ans . Comme les précédents il est passionnant : la couleur blanche est abordée sous tous ses aspects , techniques (comment l'obtenir) , ,philologique (comment la nommer) symboliques ( les valeurs qui lui furent attribuées ) , et surtout historique . L'auteur parcourt les siècles de la Préhistoire à nos jours en décrivant les utilisations de la couleur blanche et ses différentes mutations et évolutions . Comme à chaque fois l'ouvrage est magnifiquement illustré ce qui en fait un plaisir pour les yeux autant que pour l'intellect.
Commenter  J’apprécie          90
Aujourd'hui je vais évoquer Blanc, histoire d'une couleur le dernier opus de Michel Pastoureau consacré à son histoire sociale des couleurs après Bleu, Noir, Vert, Rouge et Jaune. Ce sixième tome à l'iconographie et aux illustrations toujours aussi soignées est un ravissement, une plongée dans les siècles européens du paléolithique à aujourd'hui en passant par l'Antiquité, le Moyen-Âge et la Renaissance.
La présentation de Michel Pastoureau est chronologique (il est avant tout historien) et permet de mettre en exergue quatre périodes qui correspondent aux parties de l'ouvrage : la couleur des Dieux, la couleur du Christ, la couleur des rois et la couleur de la modernité. L'auteur est toujours très pédagogue et didactique sans être pédant. Les connaissances accumulées sont nombreuses (la bibliographie, les notes et les références en témoignent) mais l'historien prend plaisir à transmettre ses savoirs sans excès de supériorité intellectuelle. Tout d'abord il insiste sur le fait que le blanc est une couleur, d'ailleurs assez difficile à produire en teinture et en peinture. Assimiler le blanc à l'incolore est une erreur, moult preuves montrent que le blanc est une couleur à part entière. Cependant, après la découverte du spectre par Newton pendant quelques décennies le blanc comme le noir quittent les rives des couleurs. L'antinomie avec le noir n'a pas toujours existé, le blanc a longtemps fonctionné de pair et en opposition avec le rouge. C'est l'invention de l'imprimerie qui explique ce duo prééminent noir et blanc qui sera également présent à travers la photographie des débuts puis le cinéma et la télévision. L'histoire des couleurs permet d'embrasser un spectre large et de s'intéresser à l'art, aux vêtements, aux symboles, aux significations. le blanc est associé à la pureté, à la virginité, à la sainteté, au propre, à la santé. Si aujourd'hui en Europe le blanc n'est plus associé au deuil et à la mort ce n'est pas partout ainsi. Michel Pastoureau explicite et montre des exemples pour illustrer son propos, en particulier avec des tableaux plus ou moins célèbres. Force est d'admettre que les religions guident parfois l'histoire et qu'il est intéressant de suivre les décryptages proposés par exemple sur la blancheur des représentations de l'agneau, de la colombe, de la Vierge Marie ou du Christ. le blanc est associé spontanément à la neige, à la farine ou au lait. Dans ce bouquin très bien composé le lecteur interroge ses propres certitudes, doit reconnaitre que les vérités sont construites socialement et historiquement.
Blanc, histoire d'une couleur est un beau livre épatant à l'instar des ouvrages précédents de la collection. Michel Pastoureau est un formidable conteur qui réalise une synthèse accessible de ses recherches autour des couleurs qui prennent en compte ses savoirs sur l'héraldique et les bestiaires. Ce livre est un subtil régal, une initiation à l'histoire de l'art vue sous le prisme passionnant des couleurs et de leurs significations évolutives dans le temps.
Voilà, je vous ai donc parlé de Blanc, histoire d'une couleur de Michel Pastoureau paru aux éditions du Seuil.

Lien : http://culture-tout-azimut.o..
Commenter  J’apprécie          30
Michel Pastoureau, avec érudition et simplicité, nous conte l'histoire de la couleur blanche.
De la grotte préhistorique à nos salles de bain et hôpitaux, le blanc nous est présenté sous tous ses aspects, du plus concret au plus sacré.
On croise dans ce livre des lys et des agneaux, des princes et des artisans, des jeunes mariées et des sportifs, des lavandières et des imprimeurs.
De belles illustrations incroyables de justesse, avec des oeuvres sur toutes sortes de supports, pêchées dans des musées du monde entier.
C'est une initiation à l'art et une invitation au voyage.
Enthousiasmant !
Commenter  J’apprécie          70
Que dire de ce livre traitant d'un tel sujet ? Qu'il est magnifique et très complet. le blanc dit l'auteur est la première couleur, elle signifie honnêteté, sagesse et innocence. En peinture, elle et toujours associée à d'autres couleurs. Dans les reproductions d'oeuvres de l'Antiquité, le blanc domine : le cygne, l'agneau, le lys, la colombe, tous blancs. Ils symbolisent le christianisme comme la robe des religieuses et des moines. La fumée blanche du Vatican annonce le nouveau pape, le linceul du Christ est blanc. Dans notre monde moderne, les joueurs de tennis doivent avoir une tenue blanche, ainsi que bien des professionnels tels que bouchers, boulangers etc. le drapeau de la reddition dans les conflits est lui aussi blanc. Ce livre dévoile bien des secrets sur cette couleur et c'est un grand plaisir de le consulter. JB
Commenter  J’apprécie          30


critiques presse (4)
Telerama
30 décembre 2022
On traverse en ces pages toute l’histoire de l’art, au long d’un prodigieux voyage.
Lire la critique sur le site : Telerama
LaLibreBelgique
30 décembre 2022
Le grand historien des couleurs, Michel Pastoureau, dans un magnifique essai sur le blanc.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
Culturebox
12 décembre 2022
Michel Pastoureau retrace l'histoire du blanc de l'Antiquité à nos jours, explore ses symboliques, son rôle dans la société, les sciences, les religions ou la vie quotidienne, sa place dans l'art, et dresse ainsi le portrait d'une des couleurs les plus riches, qu'il a gardée pour clore ce travail consacré aux couleurs.
Lire la critique sur le site : Culturebox
Marianne_
21 novembre 2022
Avec « Blanc », Michel Pastoureau redonne de la couleur au blanc et en éclaire tous les aspects culturels de la Préhistoire à nos jours. Comme souvent venant de l'historien français, il s'agit d'un travail éblouissant.
Lire la critique sur le site : Marianne_
Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
La Bible n’est pas un texte où abondent les notations colorées, tant s’en faut. Des livres entiers n’usent d’aucun terme de couleur (le Deutéronome par exemple) ; d’autres limitent leur emploi au seul domaine textile ; partout la lumière (clair, sombre, brillant, éclatant, obscur) et la matière (or, argent, ivoire, ébène, pierres précieuses, lin, pourpre, kermès) prennent le pas sur la couleur proprement dite. Au reste, en hébreu biblique, aucun terme générique ne désigne cette dernière, et en araméen le mot « tseva’ » renvoie davantage à la teinture qu’à la couleur. …
La traduction grecque des Septante, commencée à Alexandrie vers 270 avant notre ère, n’est guère plus colorée que la Bible hébraïque. Avec le latin, en revanche, il en va autrement. Les premiers traducteurs ont tendance à introduire un certain nombre d’adjectifs chromatiques là où il n’y en avait pas, ni dans le texte hébreu ni dans le texte grec. Saint Jérôme lui-même, qui leur fait suite au tournant des IVè-Vème siècles, en ajoute quelques autres lorsqu’il révise le texte latin du Nouveau Testament puis retraduit directement l’Ancien sur l’hébreu et le grec. Mouvant, le texte biblique tend ainsi à se colorer au fil des siècles et des traductions, d’autant qu’à l’époque moderne, les langues vernaculaires accentuent le phénomène. Des adjectifs qui en hébreu ou en grec signifiaient simplement « pur », « propre », « éclatant » sont traduits en latin par "candidus" puis en français par « blanc comme neige ». De même, là où l’hébreu disait « une étoffe magnifique », le latin traduit "pannus purpureus" et le français moderne « un tissu écarlate » ou « une couverture cramoisie »

Page 62
Commenter  J’apprécie          20
Comme le noir son compère, le blanc avait progressivement perdu son statut de vraie couleur entre la fin du Moyen Âge et le XVIIème siècle : l’apparition de l’imprimerie et de l’image gravée- à l’encre noire sur du papier blanc- avait donné à ces deux couleurs une position particulière que la réforme protestante d’abord, les progrès scientifiques ensuite avaient fini par situer sur les marges de l’univers des couleurs. Finalement, lorsqu’en 1666 Isaac Newton découvrit le spectre, il proposa au monde savant un nouvel ordre chromatique au sein duquel il n’y avait plus de place ni pour le blanc, ni pour le noir. Ce fut là une véritable révolution qui ne se limita pas à la science, mais s’étendit progressivement aux savoirs ordinaires, puis à la culture matérielle.
Cette mutation dura presque trois siècles, pendant lesquels le blanc et le noir ont été pensés et vécus comme des « non-couleurs », puis comme formant ensemble un univers autonome : le « noir et le blanc ». En Europe, une telle conception a été familière à une dizaine de générations et, même si elle n’est plus guère de mise de nos jours, elle ne nous heurte pas vraiment : noir et blanc d’un côté, couleurs de l’autre.
Nos sensibilités, toutefois, ont changé. Ce sont les artistes qui les premiers, à partir des années 1900, ont peu à peu redonné au blanc et au noir le statut qui avait été le leur avant la fin du Moyen Âge : celui de couleurs à part entière. Les hommes de science les ont peu à peu suivis, même si certains physiciens sont longtemps restés réticents à reconnaître au blanc de réelles propriétés chromatiques. Le grand public a fini par faire de même.

Page 7
Commenter  J’apprécie          10
Dans les cavernes du Paléolithique.
Nous savons, ... grâce à des analyses effectuées en laboratoire, que certains pigments blancs, comme du reste les rouges et les jaunes, étaient enrichis de produits considérés aujourd’hui comme des charges, destinées à modifier leur pouvoir couvrant et leur rapport à la lumière, ou bien à faciliter leur pose sur la paroi : talc, feldspath, mica, quartz, graisses diverses. Assurément, la chimie est ici bien présente. Brûler du bois pour en faire un charbon avec lequel on va dessiner ou peindre en noir est une technique relativement simple. Mais extraire du sol des blocs de kaolin, les laver, les diluer, les filtrer, les brûler puis broyer au pilon le matériau ainsi récolté afin d’obtenir une fine poudre blanche, enfin mélanger celle-ci avec de la craie, des huiles végétales ou des graisses animales pour lui donner différentes nuances ou pour mieux la faire adhérer à la surface de la roche en est une autre, beaucoup plus complexe. Or elle est déjà connue et pratiquée par les peintres des grottes quelque quinze, vingt, trente mille ans avant notre ère. Nous ne sommes alors plus dans la nature mais dans la culture.
Page 18
Commenter  J’apprécie          10
Dans les usages du lexique,l'écart est souvent grand entre la couleur nommée et la couleur réelle des êtres et des choses.Quand il qualifie le vin l'adjectif "blanc" est synonyme de "clair" .Il ne renvoie pas à la coloration du liquide mais à sa clarté ,sa limpidité , sa luminosité .
Commenter  J’apprécie          70
La Grèce ancienne n’était pas blanche, ni monochrome, mais habillée de couleurs vives et contrastées. Que l’on soit aux périodes archaïques, au temps de Périclès ou à l’époque hellénistique, les Grecs aiment les couleurs et en couvrent leurs murs, leurs colonnes, leurs temples, leurs statues. L‘image d’une Grèce blanche est une image fausse, comme du reste celle d’une Rome austère et peu colorée. … L’architecture des temples, les frises sculptées, l’ensemble de la statuaire, tout était peint et/ou doré. …
Aux couleurs s’ajoutaient l’or, notamment sur les statues des divinités. Les plus riches étaient en or massif, ou bien en or et ivoire (sculptures chryséléphantines), quelquefois en argent. D’autres étaient dorées à la feuille ou bien, plus modestement, constituées de bronze doré. Le monde des dieux était un univers de lumière, brillant, éclatant, somptueux. Rien n’était trop beau pour leurs temples.
Page 30
Commenter  J’apprécie          10

Videos de Michel Pastoureau (49) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Michel Pastoureau
Rencontrer Michel Pastoureau, c'est être frappé en premier par son regard amusé et malicieux. L'historien, diplômé de l'école des chartes, est archiviste paléographe, spécialiste de la symbolique des couleurs, des animaux, d'héraldique. Il a reçu de nombreuses aides du CNL, notamment pour son livre « Symboles du moyen-âge : animaux, végétaux, couleurs, objets » en 2012, des aides à la traduction pour ses ouvrages sur les histoires des couleurs « Noir », « Bleu », « Vert », « Rouge », « Jaune », en 2014, 2016, 2018, et en 2020, ainsi qu' une bourse de création relative à l'histoire du nuancier sur les cartographies de couleurs et d'imaginaires. Sa curiosité est sans limite, son raisonnement implacable, le grand entretien avec Michel Pastoureau dans Son Livre, c'est parti.
Michel Pastoureau est professeur à la Sorbonne et à l'école pratique des Hautes Etudes où il est titulaire de la chaire d'Histoire de la symbolique occidentale. Il a reçu de nombreux prix littéraires, dont le Prix Medicis essai en 2010 pour son ouvrage « La couleur de nos souvenirs » paru aux éditions du Seuil, mais aussi, le Prix Broquette-Gonin (histoire) de l'Académie française pour l'ouvrage La vie quotidienne en France et en Angleterre au temps des chevaliers de la Table ronde (1977).
Passionnant !
Suivez le CNL sur son site et les réseaux sociaux :
Site officiel : www.centrenationaldulivre.fr Facebook : Centre national du livre Twitter : @LeCNL Instagram : le_cnl Linkedin : Centre national du livre
+ Lire la suite
autres livres classés : couleurVoir plus
Les plus populaires : Non-fiction Voir plus


Lecteurs (82) Voir plus



Quiz Voir plus

Quelle guerre ?

Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

la guerre hispano américaine
la guerre d'indépendance américaine
la guerre de sécession
la guerre des pâtissiers

12 questions
3240 lecteurs ont répondu
Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..