Dans ce roman qui a pour cadre un kibboutz situé à la frontière jordanienne au début des années 60,
Amos Oz dépeint la vie de quelques uns des membres de cette communauté , liés par des liens affectifs complexes, dont l'enchevêtrement crée une tension qui va crescendo, de même que celle qui oppose les kibboutznik à leurs voisins arabes.
Cette situation inquiétante, va déboucher sur un conflit explosif entre membres de la communauté, mais aussi avec les jordaniens qui fourbissent leurs armes patiemment.
Le conflit éclate, meurtrier, mais au terme du combat, et après le décès de certains d'entre eux, victimes expiatoires désignées, la paix reviendra et l'affection, qui relie chacun d'entre eux, reprendra sa place.
Ce récit mêle avec justesse, sensibilité et talent, la petite à la grande Histoire.
Amos Oz s'interroge, et nous interroge sur la générosité et ses limites, sur la faculté de chacun à surmonter ses traumatismes.
L'écriture est vive, les descriptions comme toujours percutantes, mais s' il s'agit de sentiments, la délicatesse et la finesse du trait reprennent la première place, permettant de cerner au plus près les émotions des protagonistes.
Ces derniers, dessinés par un auteur doté d'une empathie exceptionnelle, de même que les descriptions très vivantes du cadre de vie, des paysages, et de l'atmosphère imprégnant les lieux, font de ce beau roman une oeuvre attachante, qui accompagne le lecteur, une fois celle-ci replacée sur les rayons de la bibliothèque.