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4,14

sur 946 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Un livre sur l'actrice culte Marylin Monroe. Une biographie romancé e car l'auteur prend la liberté d'omettre ou d'ajouter volontairement des faits pour créer un livre entre réalité historique et fiction.
On réalise alors à quel point Norma Jeanne Baker est devenue l'icône que l'on connait aujourd hui.
Devenue malgré elle une icône sexuelle dans une Amérique en mutation et en pleine révolution.
Dès le début du livre on comprend que la vie de la petite fille n'est pas facile. Elle est élevée par sa grand-mère et ne voit que très rarement sa mère qui souffre de trouble psychiatrique.
On comprend alors mieux cette fragilité psychologique qui va accompagner l'actrice blonde toute sa vie. Je dis volontairement « actrice blonde »pour paraphraser l'auteur qui ne nomme jamais l'actrice par son nom de scène.
Le roman permet de mieux comprendre le phénomène Monroe et surtout de prendre conscience du fait que sa carrière a été géré de manière crapuleuse pour lui laisser le moins d'argent possible et ainsi profiter de son incrédulité malgré un grand talent d'artiste.
Il s'agit d'un excellent livre tant sur le plan de l'écriture que sur la psychologie des personnages.
Le principal défaut de l'ouvrage pour ma part vient de sa longueur. Il y a des passages plus creux qui m'ont paru interminable.
Cela reste néanmoins une oeuvre majeur de la littérature américaine.
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Le mythe Marilyn M…., qui a bien pu y échapper ? Certainement pas Joyce Carol Oates, qui s'en est emparé, puis, à force de l'avoir observé, trituré, déshabillé, disséqué, s'en est imprégné jusqu'à le régurgiter, pour ne pas dire accoucher, sous forme de biographie intime, très, et fictionnelle.
Cette bio rêvée raconte par le menu, parfois trop, la vie qui aurait pu être celle de Norma Jean Baker, alias Marilyn Monroe, alias Miss Golden Dreams, alias Rose, Roslyn, Angela, Nell, Chérie, Sugar Kane, alias l'Actrice Blonde…
On suit donc les différentes étapes de la vie de Norma Jean à celles de Marilyn, jusqu'à ce jour tragique d'août 1962, le 5, où l'Actrice Blonde tira sa révérence définitivement.
L'enfance chaotique et mouvementée, l'adolescente enjouée et peu farouche, la starlette, la belle ingénue, la femme, les mariages, les relations amoureuses, les déceptions, nombreuses ; tout cela est plus encore, JC Oates nous le dévoile, sans fard, avec aussi le côté secret de cette femme timide et pleine de contradictions, de femme perdue et en éternelle quête de reconnaissance, celle d'un père inconnu, la reconnaissance jamais reçue d'une mère distante et folle, celle, amère, des hommes qui dirigeaient sa vie, celle évidente, mais toujours à reconquérir de son public, et celle qui venait d'elle-même pour elle-même, tout simplement…
Lire ce livre, c'est être volontaire pour plonger dans l'envers du décor glamour et suranné de l'imagerie d'Hollywood… C'est se mettre à sa place, totalement, et de fait, il est conseillé de revoir ses films. Et là, derrière la belle image de celluloïd, on voit apparaitre la fragile trame de ses idéaux et rêves brisés…
JC Oates a fait là un travail titanesque (1110 pages), elle lui redonne indéniablement vie dans ce livre incroyable qui rend un hommage douloureux à la belle et tendre Marilyn, qui fut le jouet sensuel de tellement de monde. Elle, qui dut lutter sans relâche pour conserver son âme.
Mais la bataille fut trop rude, et elle a perdu. Ou peut-être a-t-elle gagner finalement ? Car partir était ainsi sa manière de se préserver pour toujours…

Challenge pavés 2015-16- 17
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J'ai complètement raté mon rendez-vous avec Joyce Carol Oates. Pourtant, je me réjouissais de découvrir l'autrice dont j'entendais régulièrement beaucoup de bien. Et puis, c'est Marilyn... Cet ange blond qui m'a toujours fascinée, dont j'ai lu plusieurs bio, qui m'a fait découvrir le Chanel n°5 qui reste mon parfum préféré, dont certains portraits décoraient ma chambre d'ado (alors qu'elle était morte 13 ans avant ma naissance, mais bon, il y avait aussi James Dean et Marlène Dietrich, j'ai toujours été un peu vintage...).
Mais voilà, c'est peut-être là qu'est l'os... J'aurais du choisir un autre roman, une intrigue que je n'aurais rattaché à rien.

Parce que l'écriture de l'autrice est vraiment particulière et tout était poisseux et malodorant dans cette histoire. C'est signe que Oates parvient à bien transmettre les émotions à travers ses mots, me direz-vous (et je le pense aussi). Sauf que ce n'était pas ce que j'attendais.
Certains passages m'ont bien accrochée, je pense à toute la partie liée au film Sept ans de réflexion, mais la plupart m'ont fait froncer le nez, voire bailler par moment et arrivée aux alentours de la 750e page, quand le dramaturge entre en scène, j'ai craqué. Et j'ai survolé le dernier tiers parce que je ne parvenais pas à lire plus de deux pages d'affilé. Pourtant, je m'étais accrochée (je l'ai commencé au mois de mai, on est fin septembre !), j'avais fait des pauses pensant que j'avais des jours sans... Mais non, j'ai déclaré forfait.

Par contre, je reste intriguée par l'autrice et je n'en resterai pas là !
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Cela faisait longtemps que je voulais découvrir Joyce Carol Oates, auteure américaine  pressentie plusieurs fois pour le prix Nobel de littérature. Pour cela j'ai choisi "Blonde" (comme moi, ah ah), qui raconte de façon romancée la vie de la belle Marilyn.
Et bien le moins que l'on puisse dire, c'est que j'ai eu beaucoup beaucoup de mal à rentrer dedans (je parle du livre bien évidemment...). En effet, s'il y en a qui s'écoutent parler,  et ben il y en a qui se regardent écrire : ce que c'est long ! Et puis au bout d'une centaine de pages, la magie finit par opérer, et l'on en vient nous aussi à ressentir l'infinie tendresse de Oates pour cette icône du XXème, qui malgré le succès n'a pas été gâtée par la vie : son enfance sans père avec une mère qui a failli la tuer et qui finit en hôpital psychiatrique ; son passage à l'orphelinat de Los Angeles, avant son 1er mariage à 16 ans pour y échapper ; ses débuts miteux rendus possibles par son corps de rêve ; le succès enfin, mais derrière le personnage de Marilyn afin de cacher les faiblesses de Norma Jeane. le problème je l'ai dit, c'est qu'on s'en prend pour des pages et des pages, ce qui à la fin finit par faire perdre sa force au propos, dommage. Et pour finir, s'il est parfois difficile d'être une femme en 2021, ce n'est rien à côté de ce que certaines pouvaient vivre dans les années 50, même dans la clinquante Amérique.
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2017 : En fait je pense que ce roman mériterait une relecture plus attentive de ma part. En effet à la première lecture, il en ressort un avis plus que mitigé. Je n'incrimine pas le style de la romancière mais seulement la forme. Bon, c'est sûr, je ne vais pas me faire « que des ami(e)s » car à la lecture des critiques, je m'aperçois que ce livre a globalement été encensé.

2001 : Alors, autant le dire tout de suite, je suis une fervente admiratrice de Marilyn Monroe (eh oui, je ne pense pas que c'était seulement la « gourde » de service, la blondasse « bombasse » défoncée et stupide comme les multiples biographies de Marilyn voudraient nous le faire supposer. Je pense au contraire que c'était quelqu'un d'hyper sensible, une écorchée-vive perfectionniste en quête de reconnaissance, en perpétuelle recherche d'identité et surtout quelqu'un d'hyper-manipulée). Une chimère ? Peut-être, mais c'est ma vision des choses. Alors évidemment, sans surprise, j'ai été profondément déçue par l'interprétation que Carol Joyce OATES fait de l'histoire de la comédienne. Certes, Marilyn ça ne devait pas être « de la tarte » et sa vie surement moins « dorée » que ce que l'on a bien voulu nous faire croire (en réalité : la misère sous les paillettes), mais cette histoire-là ne m'a pas emballée et ne m'a pas plu. Je ne sais pas, un malaise, une inadéquation avec l'histoire, ce livre m'a dérangé et laissé un gout amer. Peut-être était-ce vraiment ça la vie de la Star ? Mais je n'avais pas, à ce moment-là, envie de la lire ainsi. Je n'avais pas envie de lire toute cette noirceur, pas envie de partager cette vision sordide de l'histoire, qui est peut-être la vérité d'ailleurs… allez savoir ? En effet, ce n'est pas une biographie fidèle de la vie de Marilyn mais une version « romancée » et imaginée pour une grande partie alors on peut imaginer ce qu'on veut…

2017 : A la lecture donc, des critiques dithyrambiques publiées, j'ai bien envie d'en reprendre la lecture car je me dis que je suis peut-être passée « à côté » de quelque chose que je n'ai pas su saisir il y a seize ans ! A redécouvrir donc.
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Triste bouquin que cette énorme fausse biographie de la malheureuse Marylin Monroe ...C'est lourd , indigeste , rempli de digressions fumeuses . L'auteur , dès le début prévient qu'il s'agit plutôt d'un roman , d'une sorte de biographie"rêvée" bien que reposant sur des faits établis . Il ressort de tout cela , la description d'une vie misérable , même dans le succès et la richesse . Quelle sinistre description de la pauvre Norma Jean , une sorte d'alcoolique ,droguée , nymphomane . Les hommes se succèdent dans sa vie . Miller l'aime sincèrement . La liaison avec Kennedy est totalement sordide : une cabine de bains protégée par une meute d'agents de la CIA ! Quand à sa mort , J C Oates opte pour l'assassinat par injection de nembutal en plein coeur par un agent de la CIA . On ressort de ce bouquin sonné , dégoûté , avec un sale goût dans la bouche et beaucoup d'illusions perdues . Livre à conseiller aux masos ...

Lien : http://www.etpourquoidonc.fr/
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Defi 2024 relevé 💪
Je lis cette auteure talentueuse depuis longtemps, je me devais donc de lire son best-seller !
1110 pages de JCO forcément ça fait peur et on se doute qu'il va y avoir des longueurs 😄 On ne va pas se mentir certains passages sont en effet laborieux mais paradoxalement d'autres sont passionnants donc j'ai été malgré tout prise par l'histoire jusqu'à la fin.
Blonde n'est pas une biographie, JCO s'est appuyée sur des faits réels mais c'est "une vie" distillée sous forme de fiction.
Une lecture dure et glauque qui dépeint une Marylin bien loin des paillettes et du glamour ...
Marilyn (Norma Jeane Mortenson) est placée en orphelinat. (JCO s'est cantonnée à un orphelinat et une famille d'accueil mais quand on regarde sur internet on découvre que Marilyn a en réalité connu plusieurs orphelinats et pas moins de 11 familles d'accueil et qu'elle a été violée à l'âge de 8 ans par le locataire de sa tutrice 😱) On comprend sa fragilité psychologique... Née de père inconnu, une mère internée, distante, droguée, alcoolique et schizophrène, elle sera en éternelle quête de reconnaissance et d'amour.
Après des débuts peu glorieux, son corps de rêve et son immense talent la propulsent dans la lumière mais derrière le mythe, des vautours sans scrupule tirent les ficelles, la manipulent et la façonnent pour en faire un objet de convoitise qui leur rapporte gros, bien plus qu'à elle ! Sois belle et tais-toi !
Marilyn est réduite à un corps alors que sa tête est pourtant bien pleine.
Une personnalité complexe qui toute sa vie se cherchera et recherchera un père à travers ses amants.
Problèmes médicaux, avortements, addictions, tentatives de suicide, elle entame une lente descente aux enfers ...
Une étoile filante dont la fin restera un mystère ...
J'ai echangé avec @cellequiaimeleslivres que je remercie, tout comme moi elle a bien aimé et je suis raccord avec elle, on ressent une sensation désagréable et triste dans ce portrait.
Comparativement mais dans un tout autre genre, il semblerait que "poussière blonde" donne une image plus touchante de Marilyn mais je vais attendre avant de le lire car j'ai beau m'appeler Maryline (grâce à Monroe 😉) ça fait beaucoup de Marilyn 😄📚
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Ouf ! Je suis enfin venue à bout de cette biographie , de ce roman biographique comme le dit l'auteur ! Je l'ai trouvé long ,long , verbeux : trop de mots, de répétitions ,j'ai sauté des paragraphes entiers, alors que d'habitude les pavés ne me font pas peur .
J'avais aimé Les chutes et quelques autres romans de Joyce Carol Oates ,qui a cependant tendance à être plutôt prolixe . J'ai tenu bon car, malgré tout, la vie de Marilyn Monroe m'intéressait, que l'auteur se l'est appropriée , l'a prise à bras le corps ,que ,parfois , on peut ,même, avoir l'impression qu'elle s'identifie à son sujet et revit sa vie. Un récit passionné ,vivant ,un déluge de mots certes ,mais qui correspondent sans doute aux mille vies ,au personnage névrosé , mythique qu'était Marylin .
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Cette oeuvre, de plus de 900 pages, est à la fois romanesque et biographique, offrant des fragments de vie de l'actrice américaine Marylin Monroe. Dans son désir de rivaliser avec l'oeuvre Balzacienne, Carol Oates offre une nouvelle photographie du monde américain qu'elle dépeint de façon prolifique. Avec Blonde l'auteur dresse le portait d'une icône à travers le roman de la vie de Norma Jean, le récit d'une « figure universelle » en cinq parties, comme les cinq actes d'une tragédie classique. Ainsi, et comme l'écrira Joyce Carol Oates dans sa Note de l'auteur, « Blonde est une « vie » radicalement distillée sous forme de fiction et, en dépit de sa longueur, la synecdoque en est le principe». L'auteur choisira donc de créer une simultanéité de fragments en montrant leur interdépendance, dans un style saccadé, plein d'aspérités, propre à l'intertextualité récurrente du roman (discours, récit, lettres, témoignages réels ou inventés) pour montrer, sans le figer, l'aspect caméléon propre à l'actrice. Lors d'un entretien, l'auteur racontera avoir imaginé le roman en voyant une photographie de Norma Jeane Baker (c'est l'orthographe choisit par l'auteur) âgée de 17 ans ; elle aura pensé à un texte court pour « donner vie à cette fille solitaire, perdue, que le produit iconique « Marilyn Monroe » allait bientôt recouvrir et effacer », avoir voulu « une histoire mythique, archétypale, qui s'achèverait au moment où elle perdrait son nom de baptême de Norma Jeane pour prendre son nom de studio de « Marilyn Monroe » ». Blonde est aussi un roman politique, un roman de l'argent, et un roman montrant l'hyper puissance, l'omnipotence des hommes. Et c'est par eux que naîtra le mythe de Marylin en 1950, star créée de toutes pièces par un agent, I. E. Shinn, et les dirigeants et producteurs du « Studio ». Cette créature n'existera que pour rapporter de l'argent à des hommes d'affaire sans vergogne qui ne tiendront aucun compte de la personnalité et de la sensibilité de l'actrice. Son premier petit rôle aura un prix : coucher avec le producteur M. Z, qui l'humiliera et la fera physiquement souffrir. C'est d'abord sa beauté d'enfant qui attire les regards, puis ce sera celle de son corps qui attirera un photographe, Otto Öse, lors d'un reportage dans l'usine Radio Plane Aircraft de Burkank en Californie dans laquelle travaille Marilyn en 1945. Enfin, c'est son corps qui retiendra d'abord l'attention de tous, hommes et femmes confondus et c'est grâce à ce corps et à son hyper sensualité qu'elle décrochera ses premiers rôles dans des films au scénario insipide, comme elle le dira elle-même. Et pourtant, l'actrice n'est pas une « grue », elle n'a de cesse de se cultiver en lisant beaucoup, qu'il s'agisse de grands auteurs tels que Shakespeare, Tchékhov ou Dostoeïvski mais aussi Freud ou encore des livres sur la pratique du Zen et du bouddhisme. de plus, depuis son enfance, Marilyn est férue de poésie qu'elle lit ou écrit abondamment. Ainsi elle dira « qu'elle n'était ni une poule ni une pute, mais qu'il y avait le désir de me percevoir de cette façon. Parce qu'on ne pouvait pas me vendre autrement je crois. Et je comprenais que je devais être vendue. Car alors je serais désirée, et je serais aimée ».

Derrière le mythe, il y a la réalité. Celle de Norma Jean, enfant de père inconnu, élevée par sa grand-mère alors que sa mère, Gladys, travaille dans un laboratoire de développement de pellicules aux « Studio », emploi qui lui ruine la santé à cause des produits toxiques. Cette mère, sous tranquillisants et alcool, nourrira sans cesse sa fille d'histoires invraisemblables sur les stars hollywoodiennes qu'elle aurait fréquentées, l'emmenant au cinéma et la persuadant que son père est un acteur célèbre qui n'a pas voulu la reconnaître. de ce fait, toute sa vie, Marilyn attendra la reconnaissance de ce père, allant jusqu'à appeler « papa », ses maris. Après le décès de la grand-mère, c'est Gladys (sa mère), souffrant de schizophrénie paranoïaque qui s'occupera de l'enfant. Un soir de délire, elle mettra le feu à l'appartement, voulant se tuer en emportant à jamais sa fille avec elle. Elle sera internée à vie dans un asile psychiatrique tandis que Norma sera placée dans un orphelinat. Très solitaire l'enfant s'invente une « amie secrète » qui n'est rien d'autre qu'elle-même se regardant dans un miroir. Cette « amie secrète » l'accompagnera toute sa vie et lui permettra de se dédoubler face à la caméra ou l'appareil photographique pour qui elle peut offrir tout ce qu'elle est, physiquement et émotionnellement, à un moment donné, dans un cadre précis, celui de l'objectif. Un réalisateur dira d'elle : « Monroe était une actrice née, même toute jeune. Elle était intelligente mais marchait à l'instinct. Je crois qu'elle arrivait à se voir par l'oeil de l'appareil. C'était plus puissamment, plus totalement sexuel pour elle que n'importe quelle relation humaine ». de même, d'anciens étudiants d'un cours de théâtre témoigneront de leur inquiétude face à la générosité de l'actrice : « Ce qu'elle faisait, ce n'était pas jouer. C'était plus profond que ça. C'était primitif, trop à fleur de peau. On nous enseignait essentiellement la technique. A simuler une émotion, pas à en être le porteur. Pas à être le paratonnerre par lequel l'émotion fait irruption dans le monde. Elle nous effrayait, et c'est difficile à pardonner. Ainsi, la jeune fille timide et bégayante se révélait une véritable actrice, incomprise par ses détracteurs pour qui il était important de savoir « jouer ». Pour eux, Marilyne ne « jouait pas », elle était « elle-même ». Sa soif de reconnaissance et d'amour la conduise à trop de générosité voire de naïveté, menant à une grande souffrance qu'elle essaiera de calmer grâce aux médicaments prescrits par le docteur du studio, sans scrupules lui non plus, présent comme les hommes d'affaires pour faire marcher le « studio ». Durant toutes ces années que retracent les 900 pages du roman, peu de moments joyeux apparaissent. Il semble que Marylin, malgré « le conte de fée » qu'elle dépeint parfois, ses maris, ses amants, ses multiples connaissances et son immense succès, ait vécu hantée par ses fantômes tels que sa mère, son père, l'orphelinat, l'enfant avorté, les « Gémeaux », ses regrets, sans avoir réussi à trouver le repos et le bonheur. Il semble qu'elle ait souffert toute sa vie d'un manque réel et véridique de reconnaissance, ne se faisant jamais confiance, malgré les apparences. Dans ce roman, le monde d'Hollywood apparaît comme un monstre sans pitié, écrasant celles et ceux qui essaieraient de résister au dogme de l'apparence régnant en tyran absolu : l'honnêteté doit se taire ou doit être tue. Qui sait pourquoi Marylin est morte ? le mystère reste total.
Lien : http://yzabel-resumes-et-poi..
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Lu en 2022. Non pas parce que le biopic sur Netflix s'apprêtait alors, mis parce que je l'avais à lire depuis longtemps.
Pas particulièrement fascinée par Marilyn, j'ai vraiment découvert à travers Blonde un parti pris personnel et fictionnel. Blonde, c'est le portrait sans concession d'une personnalité fragile, instable et schizophrénique, d'une femme-enfant perpétuellement dépendante du jugement, du désir et de l'amour des autres, des hommes avant tout. Blonde dénonce, aussi, à travers cette bio-fiction l'impitoyable fonctionnement du star-system hollywoodien des années 50-60.
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