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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Tout ça pour ça ? Eh be...

Pire que Mein Kampf, encore plus fort que le Necronomicon, Mesdames et Messieurs, voici Transmania.
Cela valait-il la peine d'en faire une maladie ? Mmmmh.... Voyons voir.

-Tout au long du livre revient le personnage récurrent De Robert, une caricature, quelqu'un qui n'existe pas, qui est l'archétype de la "folle", au-delà de Zaza dans "La cage aux folles". A chaque chapitre, les auteurs partent d'une satire mettant en scène ce personnage pour introduire un nouveau sujet. Il faut avoir un peu le sens de l'humour et comprendre ce qu'est une caricature. le livre alterne entre la caricature et l'article sérieux, comme dans Charlie Hebdo. Bref, si l'on n'a pas trop le sens de l'humour et de l'auto-dérision, on peut prendre les choses de travers.

Le passage avec le pervers dans le buisson à la sortie de l'école ... En effet les auteurs n'étaient pas obligées. Pour moi c'est le seul passage qui pourrait poser problème. C'est sans doute ces 2 points qui doivent enrager les militants de la "cause".

Ensuite, le livre n'est pas très bien écrit d'un point de vue littéraire; mais ce n'est pas de la littérature. On passera donc sur les tournures maladroites, les imprécisions - quand on se plonge dans ce type de livre, ce n'est pas ce que l'on cherche.
La méthodologie de l'ouvrage repose un peu trop sur une somme de généralités basées sur une longue liste d'exemples, qui sont certes réels, mais tirés pour beaucoup de liens internet. A partir de chaque exemple ou fait, les auteurs tirent une conclusion. J'aurais aimé plus d'entretiens réels; on en a seulement 3 ou 4, quelques recherches dans des livres, puis uniquement des sites internet (et même moult liens Twitter. Pardon ... "X") le livre me donne un peu l'impression d'une collection de recherches Google.

Les points positifs:

la lecture a été malgré tout très intéressante, les auteurs font (curieusement) preuve d'empathie envers les personnes dites "transgenres". L'exemple du personnage réel d'Alexandra est touchant. (Mais on a trop peu d'exemples comme cela. Alors que parler de l'humain, des émotions des personnes aurait été intéressant. Mais cela n'est peut-être pas ce qui intéressait les auteurs).

L'humour corrosif (ah ... ce fameux Robert) le dernier chapitre "Couic Robert" MDR !!! On sent que les auteurs règlent des comptent , surtout les 50 premières pages, avec les associations LGBT qui ont dû leur donner la misère. Moutot et Stern y vont à la sulfateuse !

A noter: tout un passage parle de la mairie de Paris et de ses soutiens dans les associations et événements LGBT. On comprend mieux pourquoi elle a fait pression pour faire retirer les affiches Decaux !! Cela s'apparente un peu à de l'abus de pouvoir. Dupont-Moretti s'est retrouvé devant un juge pour moins que ça...

Je crois que dans ce livre, il y a à boire et à manger, mais en gros, plus on avance, plus le discours devient sérieux. Les derniers chapitres sur le transhumanisme tiennent de la science-fiction, mais posent des questions intéressantes.

Est-ce que j'ai passé un bon moment ? Oui. C'était intéressant mais il faut bien avoir conscience que les informations, fournies par ce livre, doivent être prises avec des pincettes.

Les personnes transgenres ou transsexuelles sont des individus en souffrance, et j'aurais vraiment aimé que les auteurs appuient un peu plus sur ce point. On parle d'humains, de gens avec une sensibilité, il aurait fallu leur donner bien plus la parole. Qu'il y ait une idéologie militante abusive, c'est certain, et c'est ce dont traite le livre (les "dérives") , mais les gens trans existent et ne peuvent être résumés à cela.

D'un autre côté, Moutot et Stern relèvent la supercherie victimaire que l'on observe dans le monde contemporain, une victimisation outrancière qui ne désigne pas les bons coupables et qui pratique l'inversion accusatoire. En cela, je rapprocherais le livre de celui de Brett Easton Ellis, sorti en 2019, "White".

Notons qu'un des points principaux de l'ouvrage est la réponse purement médicale donnée à un questionnement personnel d'un(e) adolescent(e) sur son identité. Fournir une réponse médicamenteuse et chirurgicale à quelqu'un de mineur peut légitimement poser question.

Finalement, tout le ramdam fait autour de ce livre lui a fait une publicité d'enfer; apparemment il se vend très bien, et il est possible qu'il marque d'une pierre blanche (ou noire, c'est selon) les publications sur le "transgenrisme".

Transmania est un pamphlet, une satire, un brulot, un document, une somme de travail assurément, un peu tout cela à la fois. Si le sujet vous intéresse, lisez-le mais ne perdez pas de vue que derrière il y a des personnes sensibles, avec un vécu, pas seulement une idéologie "transgenre".


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