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Philippe Rouard (Traducteur)
EAN : 9782846260022
448 pages
Au Diable Vauvert (02/11/2000)
3.81/5   62 notes
Résumé :
Dieu est mort et son corps gigantesque flotte dans l'océan. Comment est-il mort ? Et pourquoi ? Nul ne peut y répondre. Pour l'heure, il s'agit surtout de mettre la gigantesque dépouille divine à l'abri, dans le tombeau de glace que lui ont construit les anges quelque part au pôle Nord. Telle est la mission qu'a confié l'archange Gabriel à Anthony Van Horn, capitaine du supertanker Valparaiso. Une mission pour le moi... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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Dieu est mort ! Nietzsche l'avait annoncé un peu prématurément, mais cette fois-ci on en est sûr : son corps flotte dans l'Océan Atlantique ! Un ange charge Anthony van Horne de tracter le cadavre dans un cercueil creusé dans la glace de l'Arctique. Ce dernier, ex-capitaine de super-tanker, est hanté par la plus grosse marée noire de l'histoire, causée par son absence du pont au moment critique. L'occasion idéale de reprendre son bateau maudit et de mener à bien une mission de rédemption.

Pendant ce temps-là cependant, la mort de Dieu ne laisse personne indifférent. Les catholiques se demandent qu'en faire. Certes, ils reçoivent une preuve irréfutable qu'ils étaient les seuls à être dans le vrai depuis le départ, et après tout ils ont un Dieu qui a déjà ressuscité, mais cette fois-ci la mort semble bien définitive ; les athées enragent d'avoir eu tort depuis des siècles et de recevoir un cinglant démenti de leur rationalisme ; les féministes ne veulent pas accepter l'idée d'un dieu mâle, comme le prouve incontestablement la paire de testicules qu'arbore fièrement le cadavre géant. de là à vouloir se débarrasser du corps pour protéger ses convictions, il n'y a qu'un pas que beaucoup sont prêts à franchir.

Derrière son apparent enchaînement de situations burlesques et hautement blasphématoires, En remorquant Jéhovah aborde de nombreuses questions philosophiques : les religions, basées sur la foi et le doute, sont-elles compatibles avec une preuve beaucoup trop matérielle de leur véracité ? Si Dieu est mort, est-ce que tout est permis ? D'ailleurs, est-ce que le Paradis, l'Enfer, existent encore ? Et puis, voulait-on vraiment d'un Dieu à ce point à notre image ?

Le livre se moque surtout des fanatiques de tout bord, prêts à tout pour sauver leur croyance. Si les faits contredisent la théorie, changez les faits ! D'autant que derrière les grands principes se cachent des motivations plus terre-à-terre : le luxe, la position sociale et la possibilité d'impressionner la jolie militante pèsent finalement plus lourd que les convictions intimes.

Pourvu qu'on n'ait pas un sens du sacré trop développé, on passera un bon moment avec ce livre, qui vient, avec son hypothèse d'un Dieu mort, bousculer tout l'équilibre de notre monde.
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(très) Petit résumé avant de commencer
Dieu est mort. Son corps flotte au milieu de l'océan atlantique. le Vatican monte une opération discrète pour amener son corps sur le lieu de sa dernière demeure dans les glaces de l'Arctique.
Avis
La qualité d'un roman tient souvent à son équilibre et ici c'est le cas !

Un équilibre entre burlesque et gravité :
La situation est un moteur inépuisable de burlesque, mais certains personnages sont vrais.
Ils ont de réels comptes à solder avec la vie et le monde.

Un équilibre entre croyant et athées
Oui la mort de dieu est une catastrophe pour les croyants, mais aussi pour les athées.
Si dieu est mort, il existait ! C'est quelque chose de difficile à admettre pour les plus convaincus.


Un équilibre entre respect et irrévérence
Le traitement du corps de dieu est l'occasion de péripéties assez rocambolesque. Il se fait remorquer par les oreilles !
D'un autre côté, tous les protagonistes sont face à une sérieuse réévaluation des valeurs sur lesquelles ils ont basé leur vie.

Alors l'équilibre de ce roman ne vous conviendra peut-être pas. Pour ma part, athée convaincu, ce fut une très agréable lecture.
Lien : https://travels-notes.blogsp..
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Que se passe-t-il quand chacun est confronté à la mort de Dieu ? C'est-à-dire à une existence sans but ni avenir... Est-il facile même pour les non-croyants d'assimiler d'un coup son existence et sa mort ? Avec intelligence et une redoutable perspicacité, James Morrow pose la question de l'utilité de Dieu dans ce monde.
Un roman où l'humour et le réflexion vont de pair avec la sagacité de son auteur.
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Le roman commence par une tâche pour le moins loufoque : il s'agit de trouver un bateau et des marins afin de remorquer le cadavre de Dieu, qui flotte dans l'Atlantique. Mais l'énormité de la révélation fait naître des émotions diverses au sein de l'équipage, conduisant à une mutinerie orgiaque sur une île déserte, ainsi qu'à une attaque aérienne commanditée par les rationalistes. Les péripéties du parcours tiennent en haleine, mais ne sont que l'écume à la surface d'une réflexion plus profonde sur la place qu'occupe la spiritualité dans l'esprit humain.
On pourrait le classer comme un "roman philosophique d'aventures maritimes": une oeuvre ambitieuse, donc, mais une réussite remarquable d'inventivité et de drôlerie.
Traduction elle aussi inventive et drôle de Philippe Rouard.
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Mélange des genres...

Ce livre a remporté le World Fantasy Award en 1995, et même s'il est dans la série SF de J'ai Lu, pour moi il serait plutôt dans la série des inclassables.

L'histoire commence avec la mort de Dieu, et son corps flotte maintenant au milieu de l'Océan Atlantique. le Capitaine van Horne va donc, à la demande de l'Archange Gabriel, tenter de remorquer le corps de 3 km de long jusqu'aux glaces de l'Arctique sans alerter l'opinion publique.

L'histoire est donc un subtil mélange d'aventure, de SF, de philosophie et de théologie, le tout toujours traité avec une pointe d'humour. Et le résultat est un livre intelligent qui se dévore comme les meilleurs romans.
Lien : http://www.amazon.fr/review/..
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critiques presse (1)
Syfantasy
18 mai 2022
Premier tome d’une trilogie déjantée, En remorquant Jéhovah de James Morrow est à la fois un grand roman d’aventures et une magnifique satire qui n’épargne rien ni personne. En tirant à balles réelles sur tout ce qui bouge, il nous invite, à dose de bonnes tranches de rire, à nous montrer bienveillant envers l’Autre, à essayer de comprendre les motivations de notre prochain, aussi différentes soient-elles.
Lire la critique sur le site : Syfantasy
Citations et extraits (20) Voir plus Ajouter une citation
Thomas avait fait le parcours et s'était arrêté en haut de l'abdomen pour contempler le grand cylindre veineux qui flottait entre les jambes, le scrotum ondulant comme une toile de chapiteau, telle qu'avait dû en rêver Barnum et, à vrai dire, il répugnait à renouveler l'expérience en compagnie de Myriam. Et ce n'était pas seulement à cause des requins, qui avaient dévoré le prépuce comme une bande de circonciseurs sadiques mais parce que, eût-il été en parfait état, le pénis de Dieu n'était pas à proprement parler un panorama qu'un prêtre et une sœur carmélite pouvaient décemment contempler de concert.
[...]
D'un point de vue technique, bien sûr, les glandes sexuelles n'avaient pas de sens ; elles pourraient même appuyer la thèse niant l'authenticité du cadavre. Mais que l'homme créé par Dieu se prétendît le seul autorisé à se reproduire, voilà qui valait son pesant d'orgueil, pensait Thomas. Si leur Créateur avait voulu Se modeler Lui-même à l'image de Ses produits, Il avait eu toute liberté de le faire. S'Il avait voulu Se nantir d'une paire de testicules et d'une verge (ou de pores, de boutons, de rides, de barbillons et de tavelures), libre à Lui. « Que le pénis soit ! » Et paf, le pénis fut. Plus Thomas y pensait, plus l'appendice devenait indispensable. Un Dieu sans bite serait un Dieu limité, un Dieu impuissant, donc pas vraiment un Dieu. Dans un sens, c'était plutôt noble de Sa part que d'avoir assumé la partie la plus redoutée et la plus méprisée des organes.
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— Pensez qu’il fut un temps où les États-Unis d’Amérique voulaient dire quelque chose. Un temps où vous pouviez contempler une peinture de Norman Rockwell représentant un G.I. en train d’éplucher des patates pour la mère patrie et en être tout remué sans que personne autour de vous se gausse de votre émotion. Un temps où les filous habitaient Brooklyn et où les fous ne tiraient pas à la kalachnikov sur tout ce qui bouge, un temps où on disait la prière chaque matin dans les écoles. Tout ça, c’est fini, Shostak. Aujourd’hui, les gens ont peur de tout, même de ce qu’ils bouffent. Dans les années 1940, personne ne mangeait de yaourts ou du beurre allégé ou des putains de saucisses au soja.
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La religion a pris un tour bien trop abstrait depuis quelque temps, insista l'ange. Dieu est esprit, lumière, amour... oublions ces fadaises néo-platoniciennes. Dieu est une personne, Anthony. Il vous a fait à Sa propre image, Genèse 1,26. Il a un nez, Genèse 8,20. Des fesses, Exode 33,23. Il défèque, Deutéronome 23-14.
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À de rares moments, Anthony comprenait l’antipathie des gens envers ces géants transporteurs de pétrole brut. De tels navires n’avaient pas d’embardée, pas de douce pente s’élevant en courbe depuis la quille. Pas d’étrave élancée ni cette subtile inclinaison du mât et de la cheminée par laquelle les navires marchands traditionnels rendaient hommage à l’âge de la voile. Avec son tonnage écrasant et sa largeur, un supertanker ne chevauchait pas les vagues, il les broyait sous lui. Grossiers, monstrueux vaisseaux, mais il y avait la majesté du pachyderme en eux ; ils naviguaient sur toutes les mers de la planète tels des bateaux de croisière destinés à des populations de rhinocéros. Commander un tanker géant – arpenter son pont, le sentir vibrer sous ses pieds – était un geste de grandiose, un geste de défi, comme de pisser sur un roi ou d’avoir sa propre organisation terroriste internationale ou de garder dans son garage une ogive thermonucléaire.
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Vous devriez passer plus de temps sur les bateaux. Quand on se tient à la proue, avec l’océan qui rugit tout autour de soi et l’univers entier au-dessus de sa tête, on sait tout simplement qu’il y a là quelque part une sorte de présence éternelle.
— Un vieil homme avec une barbe ?
— Ma belle, si j’ai appris quelque chose dans mes dix années de mer, c’est ceci : ne confondez jamais votre capitaine avec Dieu.
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Videos de James Morrow (10) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de James Morrow
James Morrow vous présente son ouvrage "Lazare attend" aux éditions Au diable Vauvert.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2425226/james-morrow-lazare-attend
Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
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