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3,88

sur 2501 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
La vérité est-elle toujours bonne à dire ? Oui, répond Alceste, profondément écoeuré par l'hypocrisie, le mensonge et le culte du paraître qui règnent chez ses contemporains et bien décidé à exposer ses idées telles quelles, sans compromission. Pas toujours, réplique Philinte, qui voit dans ces petits mensonges qui préservent l'orgueil de chacun une marque d'amitié, d'amour, ou plus prosaïquement la préservation de ses intérêts.

Question intéressante, et toujours d'actualité, mais la pièce ne me convainc pas tout à fait. D'une part, les personnages n'évoluent pas et restent campés sur leurs positions, ce qui fait qu'après le tiers de la pièce, on a l'impression de tourner en rond et d'écouter les mêmes arguments en boucle. D'autre part, l'intrigue amoureuse était sans doute nécessaire pour créer une comédie dans les règles, mais ce n'est pas à mon sens le meilleur sujet pour traiter de la question, les jeux de séduction n'étant pas du même registre que l'hypocrisie sociale.
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Question : le Misanthrope ? Réponse : Comédie de caractère. Classique. Un titre = un trait de caractère représenté par un personnage-type. Plaçons celui-ci en situation, soit un milieu (la Cour royale) et une époque (17e siècle) qui étaient ceux de Molière. Coïncidence surprenante, ce contexte ne semble absolument pas convenir à l'épanouissement d'un pur misanthrope qui, par définition, ne devrait se sentir bien qu'éloigné du faste et du brouhaha d'un milieu aussi superficiel que celui-ci.

D'ailleurs, on se demande souvent comment notre misanthrope d'Alceste est venu se perdre à la Cour… S'il y est né et s'il y a grandi, il serait alors curieux de s'intéresser aux conditions qui ont permis de faire de lui cet esprit atypique qui ne désire pas se fondre dans la masse honnête des gens bien élevés. S'il s'y est greffé au cours de son existence –que ce soit par esprit de provocation, par curiosité ou par masochisme- l'incompréhension est toujours aussi grande. Molière ne nous explique rien du parcours de son personnage mais il distille les indices par des détails révélateurs de son comportement. Exceptée sa franchise un peu rustre, Alceste connaît sur le bout des doigts le code des bonnes manières. Son langage est recherché, et ses rêves gravitent autour des idéaux de l'amour courtois. Ces caractéristiques traduisent clairement un rattachement au prototype du gentilhomme de la Cour. Alceste diffère seulement dans le peu de crédit qu'il accorde à sa réputation, et c'est la raison pour laquelle il ne s'interdit jamais d'exprimer ses opinions –à l'opposé, bien sûr, de l'opinion commune-, et de pointer l'hypocrisie et la bêtise de ses pairs. Alceste est un misanthrope mondain qui semble chercher querelle davantage par désir de s'opposer aux autres que par désir de rester intègre jusqu'au bout. Contempteur de ses contemporains, on se l'arracherait aujourd'hui comme un Zemmour. A voir s'il s'agit là d'un compliment…


Et si je me laissais aller à la franchise misanthrope à mon tour ? Oserais-je dire ce que m'inspire véritablement Alceste ? Derrière ses grands airs de critique de l'humanité que les défauts qu'il dénonce ne peuvent atteindre, grand homme moral dont les idéaux ont été malmenés par des pairs imparfaits, Alceste se bat surtout –et presque uniquement- pour l'amour de Célimène. Qui est-elle ? Pour notre grand misanthrope, on imagine une révolutionnaire avant l'heure, féministe en devenir, agitatrice des bocaux ! Pas du tout… Célimène est une galante dame, tout ce qu'il y a de plus précieux et de plus faux. Son caractère est en tous points opposé à celui d'Alceste. On se demande d'ailleurs comment ce dernier a pu s'éprendre de ce que l'on est tenté d'appeler une peste… Cet attachement tend à nous démontrer que le vilain garçon n'est pas si misanthrope qu'il ne le prétend, et qu'il doit nourrir un fond discret de trivialité et de superficialité pour succomber aux charmes de la gente demoiselle. A moins qu'il ne s'agisse tout simplement de vénalité ? Que voulez-vous, nous sommes dans une comédie, et toute bonne comédie nécessite le déroulement d'une intrigue sentimentale. Molière, malgré l'éloge qu'il tire de son misanthrope, ne se risque pas à l'être à son tour. Remuons un peu, mais continuons en même temps à laisser le confort de leurs habitudes aux spectateurs mondains. On pourra dire que le talent de Molière se situe justement dans la multiplicité de ses insinuations, toutes en subtilités, petites piques lancées l'air de ne pas en penser un mot. C'est indéniable, mais cet esprit léger et sautillant, fait d'un comique aérien, s'il peut fonctionner avec la représentation de n'importe quel autre personnage-type, ne fonctionne pas du tout avec celui du misanthrope et fait perdre une grande partie de sa cohérence à la pièce. Alceste apparaît souvent fade et complaisant.

A replacer dans son contexte, la pièce du Misanthrope représentait peut-être une provocation de bon goût. Malheureusement, elle a mal vieilli et, malgré quelques idées qui restent toujours d'actualité, elle se trouve aujourd'hui considérablement assagie par l'âge.




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Molière - 1666

Encore une fois, ici, je ne fais part que de mon plaisir de la lecture et non de la qualité de l'oeuvre.

Pour cette pièce, j'ai plus trouvé de l'ennui que de la plénitude. le thème abordé de l'hypocrisie des hommes, notamment ceux de la Cour, ne m'a pas plus émue que cela.

Il est vrai aussi que le texte est difficile à lire car c'est tout de même une écriture d'un ancien temps. J'avais une édition des années 60 donc la pagination et les commentaires pour mieux comprendre l'oeuvre n'ont pas non plus joué en sa faveur.

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Je me suis sacrément ennuyé en lisant certaines pages du Misanthrope. La satire sociale est fine, mais cela ne suffit pas ; la pièce est lente, souvent, pompeuse et moins cohérente qu'elle n'en a l'air au premier abord ; cela, je pourrais le pardonner si au moins, si au moins d'autres qualités étaient là pour compenser ce défaut ; hélas, il n'en est rien. le Misanthrope, c'est l'histoire d'un homme, qui croit qu'en haïssant le bas monde dans lequel il vit, il se met au-dessus de celui-ci. Il y a de beaux proverbes, dans sa bouche ; il y a de jolies promesses, mais le plus souvent elles ne sont pas exécuté. Hélas ! Cela donne au personnage un discours pompeux ( que partage les autres personnages ). Non, je suis désolé, mon brave Molière, ta satire est fine, mais elle est ennuyante. L'on s'ennuie à presque toutes les scènes ; faisons une exception pour le final, qui il est vrai, est délicieusement noir et profond, dramatique à souhait ; l'on sent bien là la marque d'un grand dramaturge.
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Quelqu'un que j'aime beaucoup m'a dit : " tu devrais lire le misanthrope de Molière, c'est un peu toi ! "
Adorant varier mes lectures, je me suis dit bah pourquoi pas ?? Depuis l'école, je ne me suis plus jamais tournée vers ce genre de littérature. Me voici arrivée à la fin et la question à laquelle je pense tout de suite est : moi! misanthrope ? Il est vrai que je soutiens beaucoup les idées d'Alceste mais je dois bien avouer que ma personnalité se tourne plus vers le personnage de Philinte qui pense que toute vérité n'est pas bonne à dire ... Bref, assez parlé de moi ! En me plongeant dans cette pièce, j'ai retrouvé beaucoup de plaisir à redécouvrir ces dialogues pleins de charme, ce "parlé" tellement intelligent, ces phrases qui parfois demandent qu'on s'y attarde. Un vrai rafraîchissement !
Toutefois, la romantique que je suis reste un peu triste sur le dénouement de l'histoire d'amour entre Alceste et Célimène même s'il est vrai que ce n'est pas le sujet central de cette oeuvre. Ce livre me donne envie de retourner à l'école afin d'en débattre et d'échanger nos avis avec le professeur comme au bon vieux temps ^^ Aaah nostalgie quand tu nous tiens ... ;) Bisous à tous
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Molière a choisi ici de moquer à la fois le mysanthrope, trop susceptible et entier, et ses contraires beaucoup plus répandus dans la société : amis prêts à vous trahir dès que vous ne les flattez pas, maîtresse légère, etc.
C'est bien fait et c'est une analyse très fine et encore fort d'actualité de la société, néanmoins je n'ai pas adoré... Peut-être parce que c'est moins drôle que les autres pièces, ou peut-être étais-je trop jeune lorsque je l'ai lue.
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j'avais eu à lire il y a quelques années une pièce de Molière, les fourberies de Scapin. J'avais plutôt bien aimé, même si sans plus. Quand on découvre le théâtre à 12 ans en général on n'est pas plus attiré que ça. Je ne sais pas exactement si cette fois l'expérience a mieux marché, je pense que j'arrive à apprécier la pièce avec "l'âge".

Cette pièce a au moins un mérite : elle m'a fait réfléchir à la notion d'hypocrisie et au ridicule du personnage d'Alceste. C'est ce côté critique que j'aime dans l'écriture de Molière, et on le retrouve bien ici. Par contre j'ai eu parfois un peu de mal avec sa manière de tourner ses phrases, même si ce n'était pas en soi un obstacle très difficile à surmonter.

Je n'ai pas grand chose à dire sur l'intrigue en elle-même ; ça m'a plu mais c'est vraiment particulier. Je ne suis pas sûre d'avoir toujours réussi à saisir l'ironie de l'auteur, mais j'ai passé un moment pas mauvais, et j'aimerais bien retenter l'expérience, avec Dom Juan par exemple.

Une pièce dont je n'arrive pas encore à tout saisir la complexité, mais Molière est indéniablement un auteur à découvrir et je vous invite fortement à le faire ! (en plus ça se lit vite...)
Lien : http://livresdecoeur.blogspo..
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J'ai par le passé lu quelques pièces de Molière, et j'en avais retenu que de bons souvenirs. Mais aujourd'hui, une fois le Misanthrope terminé, j'avoue que je suis mitigée.
Dans un premier temps, je suis un peu confuse sur l'intrigue en elle-même. Autant le titre renvoie parfaitement au caractère d'Alcèste, autant son amour pour Célimène me semble contradictoire. En réalité, je m'attendais à plus de critiques sociales et moins de liaisons amoureuses. du coup, j'ai été beaucoup plus intéressée par l'intrigue entre Alcèste et Oronte, ou encore celle entre Alcèste et Philinte.
Dans un second temps, j'avoue avoir moins été attachée aux personnages de cette pièce, que les précédentes. Célimène était loin de me fasciner, Alcèste m'a déçu et la vanité d'Oronte m'a exaspéré. J'ai conscience que tout cela était la fonction qui leur était donnée, cependant, en général ça n'entache pas à l'attachement qu'on pourrait avoir pour eux. Mais heureusement que Eliante et Philinte ont su réchauffer mon coeur !

Le mélange comique et tragique était bien trouvé. Il est vrai que cette pièce satirique sur fond d'histoire amoureuse illusoire rend plus que charmante le Misanthrope. Encore une fois, Molière a su jouer de sa plume et divertir son spectateur/lecteur. Dommage que pour ma part, en ayant lu d'autres de ses pièces plus saisissantes, je n'ai pas pu succomber à celle-ci.
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Datant du XVIIIe siècle, cette pièce semble au premier abord avoir un peu vieillie. Mais, on se rend compte à la fin de notre lecture que les thèmes qu'elle aborde sont encore d'actualité aujourd'hui. Molière évoque les contradictions auxquelles un être humain peut être confronté au cours de son existence. Nous sommes tous à un moment de notre vie tiraillés entre nos envies, nos pulsions et ce que la société attend de nous. Bien qu'évoquant des thèmes forts (comme la critique de l'hypocrisie sociale), je ne me suis pas particulièrement attachée aux personnages qui campent sur leurs positions jusqu'à la fin de la pièce et ne montrent aucune volonté de changer leurs attitudes et leurs points de vue.
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D'abord, j'aime Molière pour ce qu'il est : une figure emblématique du 17e siècle, un précurseur de la comédie théâtrale et un auteur qui manie la langue avec génie et qui décrit parfaitement bien et avec beaucoup d'humour les travers humains.

Cette comédie de caractère sur fond d'amour courtois n'est pas ma préférée de l'auteur, peut-être parce qu'elle a un peu plus mal vieilli que ses autres pièces, mais elle est tout de même agréable à lire pour les amateurs du genre ou de Molière.
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