Cursed

J'avais hâte et en même temps, j'étais un peu anxieuse de savoir ce que Marissa Meyer avait prévu pour ses deux héros. Dans l'ensemble, j'ai passé un bon moment, mais il y a pour moi un problème de rythme et de la redondance qui font que Cursed est au final un peu long. Même s'il se lit très facilement.

Le gros problème durant tout le roman, c'est que j'ai eu l'impression que nos héros subissaient sans cesse, sans vraiment avoir l'opportunité de prendre leur destin en main. Difficile de s'opposer au roi des Aulnes surtout quand on est un esprit sans réel pouvoir, certes, mais je ne sais pas… les trois quarts de Cursed sont orientés vers de la recherche, les pleines lunes avec la chasse sauvage, des banquets… On apprend des choses, je ne le nie pas, mais pour une conclusion, je m'étais attendue à un peu plus d'action.

Le fait qu'il y ait des répétitions n'aide pas non plus. On a compris que le contact des enfants n'est pas agréable, que le roi des Aulnes est un salaud, que les Obscurs ne sont pas mieux, que toutes les lunes il y a une partie de chasse, que Serilda se sent coupable de la mort des cinq enfants… Et cela revient sans cesse. J'espérais aussi que la romance entre Serilda et Gild soit plus présente mais là encore, ce fut une déception. Pour le protéger, notre héroïne doit le garder à distance et garder pour elle certaines informations. On a bien droit à des petits moments volés, mais loin de donner une romance épique. Elle est plus dans la catégorie « timide, prude » qui rajeunit vraiment nos deux amoureux.

Par contre, concernant l'univers, j'étais plus emballée. Comme je le disais, on apprend pas mal de choses, notamment sur les dieux que chassent le roi des Aulnes. J'ai trouvé que le tout tenait bien la route, et faisait aussi un bon parallèle avec notre époque moderne. Tout ce qui tourne autour du roi des Aulnes est aussi très sympathique (enfin, vous voyez ce que je veux dire…). le fait que Serilda devient son épouse pousse à la proximité et c'est l'occasion de le connaître plus. Il y a une certaine nuance en lui, et j'ai trouvé intéressant le fait qu'il pense être dans son bon droit, et qu'il ne se voit pas comme quelqu'un de totalement mauvais. Par contre, j'aurai aimé que Marissa Meyer aille au bout de ce qu'elle commence vis-à-vis des « sentiments » du méchant vis-à-vis de notre héroïne.

Je ne vais pas vous mentir, la toute dernière partie a été le meilleur moment de Cursed. Je l'ai même adoré. Il y a de l'action, des révélations, un côté dramatique justement dosé, et Serilda qui offre tout son potentiel. le fait que les différents alliés de nos deux héros se regroupent était aussi un point positif, vous savez comme j'adore cela. C'était addictif. Court par contre, vous vous en doutez. Mais au moins, j'ai eu ce que je cherchais pour le grand final.

Cursed n'a pas été à la hauteur de mes attentes, mais avec ses personnages attachants et un univers très intéressant, j'ai tout de même passé un bon moment. Cette réécriture de Rumplestiltskin était d'ailleurs rafraichissante à souhait. J'ai beaucoup aimé les clins d'oeil et les touches originales ajoutées par l'auteure, mais le tout manquait un peu d'action.

Si le premier tome m'avait globalement plu, cette suite m'a laissée mitigée et quelque peu déçue.

Le principal problème que j'ai rencontré au cours de ma lecture se situe au niveau du rythme : il y a beaucoup de longueurs et de répétitions. Sans grande surprise, un sentiment d'ennui n'a pas tardé à m'assaillir et je me suis resignée à lire ces passages superflus en diagonale sous peine de décrocher de l'histoire. Histoire qui, manquait à mon sens de dynamisme, c'était d'autant plus palpable durant la première partie où l'on tournait en rond que ça soit dans l'action ou dans les relations entre les personnages. Ça n'était pas meilleur du côté des intrigues, qui évoluaient elles aussi lentement. C'est dommage qu'il faille attendre la seconde partie pour retrouver un rythme intéressant, en tout cas, il était trop tard pour que ça puisse raviver ma flamme. le dernier point qui m'a chagrinée, c'est l'emploi de l'écriture inclusive lorsqu'il était question des Dieux. Je comprends l'idée de ne pas vouloir genrer les Dieux, c'est même logique puisque ce sont des entités. En revanche, ce que je critique c'est le manque de cohérence d'un tel choix dans la mesure où l'écriture inclusive n'était pas employée dans le premier tome, ce revirement donne donc l'impression de sortir nulle part, en plus d'être difficile à lire quand on n'en a pas l'habitude (j'étais obligée de me référer à chaque fois aux notes de bas de page, niveau fluidité, j'ai connu mieux). Entre ça et le rythme lent, ça ne faisait qu'amplifier ma lassitude, j'avais envie de vite en finir pour passer à autre chose.

En ce qui concerne les personnages et leurs relations, j'ai ressenti les mêmes lacunes que dans le premier tome. J'étais tenue à distance d'eux, les seuls à avoir fait la différence, ce sont les enfants, mais ça ne suffit pas à compenser. Il en a été de même avec la romance, compte tenu de la situation dans laquelle est Serilda, cette relation aurait pu prendre une dimension poignante, et gagner ainsi en profondeur, malheureusement, mes attentes sont resté lettres mortes. C'était encore une fois sommaire, l'autrice se focalisait sur des détails superficiels, au détriment de ce qui était essentiel au bon développement de son roman.

Quant au dénouement et aux résolutions des intrigues que j'attendais avec grande impatience, je dois admettre que je n'ai pas été convaincue, et ce, pour plusieurs raisons. Si certaines choses ont su me surprendre par leur originalité – car tout n'est pas à jeter, je préfère le préciser – je n'ai pas adhéré à la plupart des révélations, notamment autour de l'identité de la mère de Serilda, ça arrive comme un cheveu sur la soupe, m'empêchant toute possibilité d'appréciation. J'ai également trouvé qu'il y avait pas mal de facilités scénaristiques. Attention, je ne dis pas que c'était prévisible, car j'ignorais totalement où l'autrice m'emmenait (et c'est un excellent point), mais tout m'a semblé trop facile, ça contrastait avec l'univers sombre initialement présenté. Et c'est d'autant plus vrai avec cette fin qui à mon sens n'a pas respecté toutes ses promesses, je pense qu'elle aurait gagné en qualité si Marissa Meyer avait assumé jusqu'au bout le caractère sombre et cruel de son récit. Ça m'aurait fait un pincement au coeur, mais son impact aurait été significatif contrairement celle qui a été proposée.

Évidemment, l'intégralité de cet avis n'engage que moi et repose sur mes propres ressentis, je ne doute pas qu'il saura trouver son public, car en soi il n'y a rien de mauvais ou de rédhibitoire. Mais à titre personnel, j'avais d'autres attentes, les lenteurs/répétitions, le manque de développement des relations entre les personnages et les choix scénaristiques quant au dénouement, ont eu raison de mon enthousiasme.

A l'image du premier tome, cette suite est tout aussi sombre et désespérante pour nos héros ! J'avais hâte de connaitre le dénouement et je ne suis pas déçue. C'est une fois encore une lecture fluide, prenante et surprenante ! le personnage du roi des Aulnes est très intéressant, on se demande même à un moment si il est vraiment le personnage retors qui est décrit. Mais je préfère ne pas trop en dire. C'est vraiment une histoire merveilleuse en tout cas, qui fait la part belle aux histoires, aux contes et qui nous permet de découvrir tout une panoplie de créatures légendaires. J'aime beaucoup Serilda et Gild, ils sont tellement courageux face à des obscurs surpuissants. Je me suis régalée, comme toujours avec cette auteure !
Challenge Mauvais genres 2023
Challenge auteure sfff 2023

Ce deuxième tome, qui clôture ce merveilleux conte revisité, a été une lecture délicate. Bien que j'aie pris un peu plus de temps à lire ce tome par rapport au premier, cela ne m'a pas empêché d'en savourer chaque instant.

Comme pour le premier tome, il y a de la poésie, mais aussi de l'horreur. En effet, ce tome 2 est, par moments, assez sombre, notamment vers la fin. À plusieurs reprises, j'ai eu le souffle coupé en lisant les lignes de l'autrice.

Que dire de plus par rapport à la fois précédente ? Gild est tout aussi attachant. Serilda, une jeune fille en train de devenir une femme, est courageuse et bienveillante. Elle est prête à tout pour récupérer et sauver ceux qu'elle aime.

Je vous encourage vivement à lire cette duologie ! 🌸

Cette suite a été absolument fantastique, magnifique et fabuleuse ! Ce n'est pas un conte de fées où tout se passe bien, où les gentils sortent toujours victorieux de toutes leurs batailles et où personne ne meurt. C'est sombre et enivrant, notre héroïne est prise au piège en souffrant des actes perpétuellement injustes d'autrui. Elle va chercher tous les moyens de s'en sortir et de sauver tous ceux auxquels elle tient. Elle va jouer de manigance, d'intelligence et d'intrépidité afin d'essayer de parvenir à son but ultime. Néanmoins, les projets obscures du Roi Aulne seront si bien cachés d'elle, qu'elle se retrouvera souvent prise au dépourvu. Il est difficile de rester de marbre face à ses émotions et les épreuves qu'elle traverse tout au long de son récit. Son don nous apparaît plus souvent comme une malédiction qu'une bénédiction. Les larmes nous montent assez fréquemment aux yeux face aux actes tragiques qui s'abattent sur sa route. Cependant, l'étincelle de l'espoir n'est jamais loin et nous espérons jusqu'à la fin qu'elle arrivera à obtenir ce qu'il lui est cher. La vision de l'auteure au sujet de l'histoire de Rumplestiltskin est tout simplement grandiose, j'ai adoré découvrir sa plume avec cette duologie ainsi que de tomber sous le charme d'un récit aussi riche et approfondi ! Je pense sincèrement que cette histoire est mon plus beau coup de coeur livresque de l'année 2023 !