: Oui, chers jeunes lecteurs, le commerce de la famille Chapelier est de vendre des chapeaux. Ils sont chapeliers.
Il est fort heureux qu'ils ne fassent pas le commerce du boudin.
Trêve de plaisanterie, l'heure est grâve ( il est exactement quelques pages du début et demi).
Le capitaine Chapelier, le roi du chapeau, est porté disparu.
Son bateau est venu se fracasser sur les côtes sous l'action violente d'une nuit de tempête. Cordelia, l'héroïne et sa fille, ne croira pas que l'histoire puisse s'achever là ( elle commence pour nous) et de ce fait, elle maintiendra à tout le monde que son père est peut être encore en vie sans corps retrouvé.
Quel est l'intrigue principale?
L'auteure prendra son temps car il y a un univers à installer pour le lecteur.
La vie semblera devoir continuer chez les Chapelier et tout le monde se hâtera de terminer la commande du roi ( il y a un roi et nous sommes en Angleterre): son chapeau de concentration.
On le verra, c'est une commande des plus importantes pour la boutique et pour le pays.
La plume finale au chapeau devait être rapportée d'un lointain pays par feu le capitaine. Si la situation nous paraîtrait simple, anodine, en ce moment de recueillement, le reste de la Maison Chapelier redoublera d'efforts pour ne pas déplaire à la cour.
Nous disons la cour car le roi n'est plus en pleine possession de ses moyens sans ce chapeau, c'est vraiment à voir.
Le ton sera aussi à l'humour.
Quel genre de roi est-ce donc là?
Pour nous faire patienter, l'auteure anglaise
Tamzin Merchant glissera d'emblée de la magie dans l'air comme si cela faisait parti de l'ordinaire.
Nous attendrons forcément du roman qu'il détermine l'ampleur, la forme et peut-être si possible la source de cette magie qui ne semblera pas réservée à une élite.
L'idée est originale, les éléments de décoration qui composeront un chapeau à confectionner par exemple seront minutieusement choisis, pesés, comme pour une recette ou une formule magique.
Il semblerait qu'ils puissent influer favorablement ou avec excès sur les humeurs de leurs futurs propriétaires.
Il y aura un chapeau pour se donner de la confiance aussi, pour se vieillir ou se rendre jeune, on ira au chapelier comme l'on va à la pharmacie.
Les artisans seront précautionneux en manipulant l'objet en chantier, afin que leurs propres humeurs n'altèrent pas le chef d'oeuvre.
Ces couvre-chefs sont-ils vraiment doués pour contrôler l'empathie, la concentration ou la confiance?
Il semblerait que oui puisqu'à la moitié du roman, le sort du pays dépendra d'un chapeau pour éviter la guerre entre la France et l'Angleterre.
L'auteure ne s'arrêtera pas là puisque cette petite magie concernera tous les habits et nous verrons apparaître au fil des rencontres de vieux corps de métiers et des familles: les Bottiers, les Gantiers etc...
Le temps que la vérité fasse jour sur la disparition du capitaine, nous accompagnerons Cordelia dans son apprentissage et la pleine découverte de leur univers professionnel et magique.
Elle et son ami Lulu( de la famille concurrente des Bottier) seront témoins de petites intrigues politiques qui devraient mener loin.
C'est une lecture très plaisante qui devrait trouver son public parmi les amateurs d'univers anglais magiques.
On aime.