Ainsi naissent les mamans de
Amélia Matar.
Quel joli petit livre, 165 pages sur ma liseuse, lu en quelques heures. J'ai passé un très bon moment. Il est rempli de tendresse et beaucoup d'humour.
C'est une histoire à trois voix : Valentine, Alice sa fille, Fatima la nounou.
La première a été élevée, par une mère indifférente, aucune caresse, pas de tendresse, le néant côté amour maternel. Tout ce qui comptait, c'était son rang dans la haute bourgeoisie, l'apparence et la réussite. Une éducation très rigide qui ne laisse pas de place aux émotions. Cela fait froid dans le dos.
Suivant le schéma familial, Valentine s'élève dans la société et réussit pleinement tout ce qu'elle entreprend.
Vient le moment, où elle est enceinte d'Alice, ne se voyant pas dans le rôle de mère, elle décide d'engager une nounou, qui aura la tâche d'en être une à sa place.
Fatima, au contraire de Valentine, a été entourée d'amour, d'enfants et d'une mère toujours à l'écoute.
A une semaine, ce beau bébé, sera aimé, entouré, caressé, cajolé. Fatima sera sa seconde maman dans tous les sens du terme. Elle l'élèvera durant ses huit premières années. Une enfant très intelligente et aimante.
"Allez, Fatima, tu sais bien que je vais bien et que c'est pour être avec toi. Et moi je sais bien que, toi aussi, tu en as très envie. C'est toi qui le dis, il faut savourer les cadeaux que Dieu nous envoie. Et là, ton Dieu nous amène sur un plateau d'argent des morceaux de bonheur. D'alléchantes tranches de plaisir et de rires. Il ne nous reste plus qu'à les croquer à pleines dents. Faisons de cette journée un festin de gaieté, un gueuleton de rires, un banquet d'amusements. Ma Fati chérie, dis oui, dis oui, dis oui.
Je la serre contre moi. Je m'enfonce dans ses bras. J'attends sa réponse."
Malgré la négligence de ses parents, Alice sera la plus heureuse, jusqu'au jour où Fatima sera licenciée. Pour elle, c'est la fin de tout cet amour qu'elle reçoit. Elle a huit ans et se battra contre les principes, la méchanceté, les codes d'une société, qui bien souvent ne prend pas en compte le bonheur des enfants.
Alice, se bat aussi avec ses mots, elle est très drôle dans ses réparties. Un moyen de cacher ses sentiments.
Un vrai bonheur ce roman, de l'amour qui fait du bien, le poids de l'éducation familiale, l'écoute. Tout est amené par des citations de
Maria Montessori, au début de chaque chapitre.
Laissez-vous aller et plongez dans ce petit bijou.