On aime beaucoup par ici les riches contributions de l'auteur-illustrateur jeunesse
Frédéric Marais pour faire découvrir à son public des destins peu communs, peu connus, marginaux dans leur registre, et pourtant pour ce qu'ils ont réalisé, très illustres.
Nous nous dirions qu'un homme noir ne pourrait aucunement être samouraï parce que cette culture appartient aux japonais.
Nous vous renverrons vers l'excellent "
Yasuke" du même auteur, chez l'éditeur les Fourmis rouges.
Nous nous dirions aussi facilement comme cela qu'un indien ne pourrait pas avoir inventer un alphabet ?
Pourquoi pas ?
Sans doute que dans la limite de nos connaissances, cela n'existe pas et que la tête des indiens étaient, selon nous, plutôt à la guerre ou dans les étoiles plutôt que penchés sur les sciences de l'écriture.
Selon nous, oui, les indiens ne savaient pas écrire.
L'album "
Sequoyah" nous révélera justement que nous nous tromperons à ce sujet.
Il existe un alphabet cherokee et c'est ce personnage qui en sera à l'origine. Alors, de quelle façon lui sera t-il venu l'idée que les indiens auraient besoin de communiquer sur l'écriture ?
"
Sequoyah" veut dire "pied de porc" dans une langue indienne, c'est aussi lui qui donnera son nom à l'arbre nous confiera l'histoire de l'album.
Sequoyah était un vilain surnom en définitive, donné à notre héros dans l'enfance par les autres enfants de sa tribu parce qu'il boitait.
"Comme tous les Cherokees,
Sequoyah ne savait ni lire ni écrire.
Mais il était capable de lire dans la nature comme dans un livre,
signe après signe, trace après trace..."
N'est-ce pas une chouette entrée en matière ?
C'est le commerce qui engendra l'idée de l'alphabet. Certe, nous raconte l'aventure, l'indien n'avait pas besoin de lire des livres mais en revanche,
Sequoyah se trouvera un jour fort démuni à ne pas savoir comment signer un document pour un contrat sur de la vente de peaux de bêtes avec des hommes blancs.
Sequoyah était devenu un très bon chasseur malgré son handicap au pied mais il y avait là une épreuve aussi grande que d'attraper un animal et il était prèt à l'affronter en se glissant chez les hommes blancs pour observer à ce sujet.
Nous ne voudrions pas gâcher l'histoire en racontant la suite, en révelant de suite ce qui donna l'idée précise de l'alphabet mais il faudra savoir que cela représentera un vrai projet pour l'indien.
Penserions-nous que les indiens puissent être des inventeurs, des génies autodidactes (qui inventent de leur propre chef)?
L'histoire nous affirmera que oui et c'est une histoire incroyable. Vraiment.
Car, forcément, cette invention, on le réalise bien, propulserait inévitablement la connaissance des indiens à un autre niveau (pensez à tout ce vers quoi l'écriture nous a mené dans les différentes cultures, jeunes lecteurs).
A quoi servira cet alphabet, ça sera notre question suivante?
Nous verrons en image de fin un enfant indien qui lit, en langue cheroquee: nous sommes sur la transmission écrite du savoir.
L'idée est passionnante.
Le petit format carré du livre ne paiera pas de mine mais il ne faudra absolument pas sous-estimer notre
Sequoyah car il n'est pas la moitié d'un grand héros de livre.