“Taratata” ou encore “Franchement, ma chère, c'est le cadet de mes soucis”. Dans son dernier roman,
François-Guillaume Lorrain fait revivre les coulisses d'un film qui aura marqué l'âge d'or d'Hollywood : Gone with the wind (1939).
Autant en emporte le vent (1936) fait partie de mes livres de chevet préférés. Je me rappelle avoir dévoré cette intrigue amoureuse sur fond de guerre de Sécession.
Scarlett O'Hara est une héroïne inoubliable, vaniteuse au possible mais qui, tout en faisant tourner les têtes, se révèle aussi pleine de force et de courage. Et puis il y a Rhett Butler, Ashley, Melanie, le domaine de Tara… Tant de personnages et de lieux que j'ai maintenant hâte de retrouver puisque j'ai d'ores et déjà prévu de relire ce roman signé
Margaret Mitchell.
J'ai découvert le film de
David O. Selznick un peu par hasard. J'étais alors adolescente. J'admirais plus que tout les robes à crinoline portées par Vivien Leigh, et je pense que comme beaucoup de jeunes filles j'aurais adoré ressembler à
Scarlett O'Hara pour son caractère bien trempé et son côté passionné.
Le roman de
François-Guillaume Lorrain s'attache à nous décrire tout le processus de création autour de ce film. de la course pour obtenir les droits au montage du scénario, en passant par le choix des acteurs. Tout y est ! L'auteur nous livre même sur un plateau quelques anecdotes de tournage, mais également (dans les grandes lignes) ce que chacun a pu vivre côté privé. On y apprend par exemple que Clark Gable était finalement peu enthousiaste à l'idée d'endosser le costume de Rhett Butler. Cette légende du
cinéma n'aurait accepté que pour le chèque, afin de divorcer au plus vite pour pouvoir ensuite épouser son amour du moment, Carole Lombard.
Loin de la gloire et des paillettes,
François-Guillaume Lorrain évoque le côté plus sombre de ce Hollywood des années 30. Drogue. Agressions sexuelles pendant les tournages. Alcool. Ségrégation. Coups bas et trahisons. Je ne m'attendais pas à découvrir autant de détails sordides, mais je suis ravie d'avoir pu en apprendre beaucoup plus sur cette période du
cinéma et sur le monde des acteurs hollywoodiens.
Ce roman nous donne aussi l'occasion de rencontrer, le temps de quelques pages,
Bette Davis,
Laurence Olivier, Joan Fontaine ou encore
Charlie Chaplin et son épouse. Mais j'ai surtout aimé en apprendre davantage sur les acteurs d'
Autant en emporte le vent. J'ai ainsi appris que Vivien Leigh souffrait de bipolarité, ou encore que Clark Gable appréciait peu les mondanités et le star-system. Hattie McDaniel, première actrice noire à obtenir un Oscar, n'est pas non plus oubliée. le lecteur découvre ses débuts sur scène, mais aussi le racisme qu'elle a subi, et ce même après avoir accédé à la notoriété avec son rôle de Mamma.
François-Guillaume Lorrain s'attarde également sur la recherche de l'actrice idéale afin d'incarner
Scarlett O'Hara à l'écran. Il faut dire que la veille du tournage, Selznick n'avait encore aucun nom en tête. Et ce, malgré l'ouverture d'une grande audition nationale (une première !). Vivien Leigh sera recrutée in extremis, même si l'actrice était loin de remporter tous les suffrages dans le coeur des Américains du fait de sa nationalité anglaise.
Vous l'aurez compris, j'ai passé un bon moment en compagnie de cette lecture. La plume de
François-Guillaume est simple, efficace, sans fioritures, et les travaux de recherche de l'auteur sont sans doute impressionnants. Mon seul regret : j'aurais aimé que ce roman se concentre beaucoup plus sur la période de tournage plutôt que sur l'avant.
Lien :
https://labibliothequedebene..