Un village immobile à travers les temps.
Un achat immobilier.
Une plaque découverte au mur de la maison.
Un nom : André Chaix.
La curiosité l'emporte.
De qui s'agit-il?
Le même nom se trouve sur la plaque commémorative du monument dressé aux morts de la seconde guerre mondiale.
Il faut savoir.
Et l'auteur interroge, rencontre.
Et les mots s'écrivent.
Hervé le Tellier crée une conversation entre lui et le lecteur.
Il nous livre l'histoire de ce jeune résistant oublié.
Il amène son souvenir à travers les années passées où se diluent dans le temps tant de noms perdus dans les limbes de l'Histoire.
Un nom pour plusieurs et nous plongeons dans cette époque où les chants patriotiques galvanisaient ceux et celles qui combattaient la tyrannie.
Nous croisons les souvenirs de l'auteur suscités par des mots, des noms, des endroits mais aussi le rappel de la collaboration, le fait politique, les ignominies jusqu'à la nausée et la tolérance mise à mal.
L'auteur nous offre de magnifiques phrases concernant cette tolérance et la mansuétude.
Nous croisons ce qui constituait la vie d'alors : chansons, cinéma, lieux, atmosphères, menaces, horreurs…
De si jolis lieux, le ravissant sourire d'un jeune homme qui s'apprête à aimer au-delà de la dureté des temps…
Une vie broyée comme tant d'autres dans ce conflit qui résume tous les conflits.
Le livre touche par son humanité, ses courtes digressions qui plus que de grandes diatribes touchent notre humanité jusqu'à l'émotion et font connaître ou apprennent à connaître la folie des hommes telle qu'on peut encore l'observer en nos jours incertains.
« Rien n'est jamais acquis à l'homme
Ni sa force, ni sa faiblesse, ni son coeur
Et quand il croit ouvrir les bras
Son ombre est celle d'une croix » …
Louis Aragon
Voilà ce qui trottait dans ma tête après cette lecture.