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sur 146 notes
L'auteur ne s'est pas aperçu de suite qu'il y avait un nom écrit sur le mur de sa maison. Ce n'est qu'après la visite de deux de ses confrères et les raccompagnant qu'il découvre le nom d'André Chaix. Il s'ensuit une recherche, intéressante mais parfois difficile, afin de savoir qui était cet homme. Enquête qui renvoie 80 ans en arrière, en pleine seconde guerre mondiale et à la résistance.

Hervé le Tellier est passé par Le Havre, à la librairie La Galerne, où j'ai eu la chance de le rencontrer pour une rencontre-dédicace. Il faut dire que ce fut un moment intéressant car d'une part le bonhomme l'est (intéressant) et d'autre part parce, qu'apparemment, il aime ce genre d'exercice et, de surcroît, il est habile du verbe.
Le public tout entier dédié à sa cause a apprécié la description du chemin parcouru pour trouver la trace de cet André Chaix. Nous avons senti que le Tellier vivait encore son expérience, ses difficultés à obtenir des renseignements et, par la suite, sa quête devenue connue, le tri fait pour choisir les anecdotes et les photos.
Il y est allé de quelques blagues en fin de rencontre.

Par la suite, le livre ne m'a rien appris de plus que ce que l'auteur nous a dit, si ne n'est la magnifique prose dont l'auteur est capable, notamment dans cet ouvrage, mais aussi, soulignant le devoir de souvenir que nous avons vis-à-vis de ce qui s'est passé et que cela ne redevienne pas une actualité.

Je n'avais pas été convaincu par son prix Goncourt et mon jugement avait été un peu sévère.


Lien : https://www.babelio.com/livr..
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“Je cherchais une maison natale. J'avais expliqué à l'agent immobilier : pas une villa de vacances, pas une ruine à rénover, pas une maison d'architecte, pas un bien atypique, ces bergeries ou magnaneries transformées en habitations où l'on se cogne dans les chambranles de portes à hauteur de brebis.
Non, je voulais une maison où j'aurais pu m'inventer des racines, et aussi une maison dans un village vivant, où l'on fait ses courses à l'épicerie et bois l'apéro au café, dans cette Drôme provençale où j'aurais des amis depuis longtemps.
Alors j'ai visité cet ancien relais de poste…j'avais trouvé, c'était elle, ma maison natale.”

Au début de l'année 2020, à Montjoux, Hervé le Tellier achète une maison de campagne. Sur le mur se trouve gravé un nom, celui d'André Chaix. Ce même nom se trouve inscrit sur un monument aux morts installé au coeur du village.

L'auteur décide alors tout naturellement de découvrir qui était cet homme et de reconstituer son histoire. Après avoir mené son enquête, récolté des réponses à ses questions, Hervé le Tellier décide de raconter “André Chaix”.

Fils du boulanger du village, André, né en 1924, est apprenti dans la céramique lorsque la guerre éclate. Il est alors résistant et maquisard, puis il entre dans les Forces Françaises de l'Intérieur avant de mourir en 1944 à l'âge de vingt ans lors d'une opération dans le maquis.

L'enquête de l'auteur nous délivre le portrait d'un jeune homme qui avait toute la vie devant lui et que la guerre a tué. À travers son histoire, on parle de l'occupation, de la collaboration, de la résistance et de tous les maquisards qui ont perdu la vie lors des tragiques batailles menées face aux soldats allemands.

Ce fut une très belle lecture, instructive et intéressante. J'ai aussi pris plaisir à relire l'auteur depuis “L'anomalie” dans ce texte complètement différent.

Lien : https://labibliothequedemarj..
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La vie d'un jeune résistant.

André Chaux meurt à l'âge de 20 ans sous la rafale d'une mitraillette allemand. Hervé le Tellier cherche à retracer sa vie et donne également du contexte à la fois politique et sociétal. Ceci pour se semer encore plus le doute sur cette sur question : Et nous, comment aurions nous agi durant cette guerre ? Quelle voie aurions nous empruntée? Maquisard? Collabo?

Un récit documenté, instruit et érudit. Comme souvent avec Hervé le Tellier
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Pas un roman biensur , vous l'aurez compris mais presqu'une enquête, une réflexion, un bond dans le passé 90% sur des faits réels et 10 % d'hypotheses , et tout cela mettant la lumière sur une période sombre, critique . le Tellier en profite pour nous rappeler que ,si les nazis portaient la responsabilité principale, des français ont contribués ,voire surencheri sur les actions des occupants. Et puis, cette trace sur le mur reste un mystère. le temps passe mais restent ( heureusement) ces écrits nous rappelant le passé. Je trouve bien que des écrivains comme le Tellier nous délivre des livres si différents. C'est précieux
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Rien à dire de ce livre, honnète, facile, pas vraiment truffé d'informations nouvelles. Emprunté à la bibliothèque, je suis moins critique que s'il m'avait coûté 20 euros.
Si vous ne connaissez rien à Dieulefit, à la résitance, au nazisme, à la déportation, au cinéma pendant la seconde guerre mondiale vous apprendrez deux ou trois choses (l'auteur de Jules et Jim, la version nazie de Titanic ) et quand on a le malheur de mourrir à 20 ans, on n'a pas une longue histoire à raconter.
Lien : https://www.lesmotsjustes.org
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Hervé le Tellier, l'auteur de L'Anomalie, lauréat du Prix Goncourt, achète en 2020 une maison à Montjoux près de Dieulefit dans la Drôme. Sur un mur de la maison est gravé un nom : André Chaix. En enquêtant et questionnant les habitants du village, il découvre qu'André était un Résistant, membre des Forces Françaises de l'Intérieur (FFI), mort en 1944 à l'âge de 20 ans. On lui confie une petite boite grande comme une carte postale contenant des effets personnels d'André : petites photos aux bords dentelés, porte cigarette, page arrachée d'un livre, lettres… L'auteur avec ces objets, les paroles récoltées et un peu d'imagination nous retrace le parcours fulgurant du jeune homme. Emaillé de digressions sur son vécu personnel, sur les expériences de la Troisième Vague ou de Millgram, le film Titanic voulu par Goebbels ou encore Les Enfants du Paradis, le Nom sur le mur est un délicat et respectueux travail de mémoire qui interroge notre rapport au mal, à la rébellion et à la soumission.
Lien : https://puchkinalit.tumblr.c..
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Intéressée par les périodes les plus sombres de notre histoire au cours desquelles la bravoure et l'humanité se sont confrontées à l'infamie, je me suis dit, en ouvrant « Le Nom sur le mur », que j'allais lire un énième livre auquel la production littérature nous habitue ces derniers temps, avec plus ou moins de bonheur, en s'emparant d'un personnage réel pour créer un « roman » mêlant faits authentiques et inventés.
C'est un « objet » différent que nous propose l'oulipien Hervé le Tellier, homme sans racines comme il se définit, à la recherche d'une « maison natale » pour s'inventer une filiation.
C'est non loin de Dieulefit qu'il pose ses valises. Gravée sur l'un des murs de sa nouvelle demeure, il découvre une inscription en majuscules : ANDRÉ CHAIX.

Quelque temps plus tard, en déambulant dans les rues de son village, il s'arrête devant le monument aux morts. Y figure la même épigraphe accompagnée des dates mai 1924 – août 1944.
La double découverte l'amène à en savoir un peu plus sur ce jeune homme trop tôt disparu. C'est cette courte existence qu'il va nous raconter à partir de sources avérées et d'une boîte contenant « beaucoup de choses, toutes précieuses et minuscules », des poussières de vie, dont des lettres et des photos d'André. Hervé le Tellier va ajouter à ce récit sa patte d'écrivain en inventant ce qui n'a été ni dit ni transmis.
Sa curiosité pour ce résistant tué par les Nazis s'étend à un intérêt pour une époque « où la générosité et le courage ont côtoyé comme rarement l'égoïsme et l'abject ».
En se plongeant dans ces moments où les Français se sont fracturés, c'est un cadeau que l'auteur fait au lecteur.
Agrémentée de clichés du héros tombé dans les abysses de l'histoire, la narration vagabonde dans le temps au moyen de digressions toujours pertinentes : de l'organisation de la résistance pendant la guerre à un pont avec la situation actuelle avec son lot pernicieux de populisme et de nationalisme (lire les pages édifiantes sur le parcours de ceux qui ont fondé le FN en 1972) en passant par des considérations sur la banalité du mal et la manipulation des masses ou encore par le « blanchiment » de la collaboration pour faire croire en une unité nationale illusoire.
Avec ce tableau à la fois intime, historique, politique et philosophique, Hervé le Tellier a composé un texte intelligent et touchant qui a la grâce, celle d'un garçon sacrifié sur l'autel de la liberté, cette liberté que nous devons préserver à tout prix.

EXTRAIT
Je crois que j'ai voulu donner du sens à mon regard pour pouvoir sourire toujours avec fraternité face à ton nom sur le mur.
Lien : http://papivore.net/litterat..
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Un village immobile à travers les temps.
Un achat immobilier.
Une plaque découverte au mur de la maison.
Un nom : André Chaix.

La curiosité l'emporte.
De qui s'agit-il?
Le même nom se trouve sur la plaque commémorative du monument dressé aux morts de la seconde guerre mondiale.
Il faut savoir.

Et l'auteur interroge, rencontre.
Et les mots s'écrivent.
Hervé le Tellier crée une conversation entre lui et le lecteur.
Il nous livre l'histoire de ce jeune résistant oublié.
Il amène son souvenir à travers les années passées où se diluent dans le temps tant de noms perdus dans les limbes de l'Histoire.
Un nom pour plusieurs et nous plongeons dans cette époque où les chants patriotiques galvanisaient ceux et celles qui combattaient la tyrannie.

Nous croisons les souvenirs de l'auteur suscités par des mots, des noms, des endroits mais aussi le rappel de la collaboration, le fait politique, les ignominies jusqu'à la nausée et la tolérance mise à mal.
L'auteur nous offre de magnifiques phrases concernant cette tolérance et la mansuétude.

Nous croisons ce qui constituait la vie d'alors : chansons, cinéma, lieux, atmosphères, menaces, horreurs…
De si jolis lieux, le ravissant sourire d'un jeune homme qui s'apprête à aimer au-delà de la dureté des temps…
Une vie broyée comme tant d'autres dans ce conflit qui résume tous les conflits.

Le livre touche par son humanité, ses courtes digressions qui plus que de grandes diatribes touchent notre humanité jusqu'à l'émotion et font connaître ou apprennent à connaître la folie des hommes telle qu'on peut encore l'observer en nos jours incertains.

« Rien n'est jamais acquis à l'homme
Ni sa force, ni sa faiblesse, ni son coeur
Et quand il croit ouvrir les bras
Son ombre est celle d'une croix » … Louis Aragon

Voilà ce qui trottait dans ma tête après cette lecture.


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Un jour perdu est un jour où l'on a rien appris... C'est pour cela que j'ai énormément apprécié ce livre. Je l'ai lu d'une traite. Hervé le Tellier n'écrit jamais deux fois le même genre de livre. Celui-ci est très différent du précédent, l'Anomalie, prix Goncourt et immense succès. Il s'agissait alors d'une fiction fantastique... on est ici bien ancré dans le réel, avec l'histoire d'un jeune résistant, André Chaix, dont l'auteur a trouvé le nom gravé sur le mur de sa maison. Avec les "éléments matériels" (photos, lettres, documents... ) trouvés pendant son enquête sur cet homme resté éternellement jeune puisque mort à 20 ans.
Mais pas seulement. On découvre aussi un peu Hervé le Tellier en filigrane...
Et on apprend aussi énormément de choses. A chaque page. le livre est finalement assez court, beaucoup de sujets y sont abordés.
On découvre la signification des abréviations des différents mouvements de résistants, mais aussi le monde du cinéma sous l'occupation.
On s'interroge sur le courage des uns, de tout un village, de la trahison des autres.
Le plus impressionnant est la description d'expériences collectives... où l'on comprend les risques que nous pouvons tous courir à se laisser entraîner.
On découvre ce qu'Indiana Jones doit à Zorro, on part de Jules et Jim, des Enfants du Paradis, et les Beach Boys sont cités!
On apprend l'origine du mot Panzer et de l'expression "se faire appeler Arthur".. et aussi du front national actuel (tout le monde devrait le savoir!).
Et telles d'autres choses...
A lire. Pour savoir. Pour s'instruire.
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Lorsque l'ancien relais de poste du hameau de la Paillette dans la Drôme devient « la maison natale » dont Hervé le Tellier rêvait depuis longtemps, le passé de ses pierres est déjà un appel à évoquer les traces de l'histoire. La sensibilité de l'auteur est prête ainsi à les suivre et la lectrice que je suis a embrayé le pas. L'exercice fut aisé tant l'écriture du récit se prête à suivre la pensée de l'auteur qui vagabonde de lien en lien pour trouver au temps qui passe des accroches invisibles, pseudo- digressions lourdes de sens. Tout converge dans le récit d'Hervé le Tellier pour relier notre présent à ce qui l'a déterminé hier, dans le combat d'hommes et de femmes qui ont choisi de dire non à la barbarie nazie alors qu'elle s'imposait dans le pays.
La force du récit, qui fait sortir André Chaix de l'oubli, réside bien dans cette liaison entre hier et aujourd'hui et dans la volonté tenace de l'auteur de rechercher les traces de ce qui a forgé l'abîme
Il n'écrit pas une biographie, ni un roman historique, il livre ici un texte profondément humaniste, qui met en garde sur la fragilité des acquis démocratiques .
« Mais à regarder le monde tel qu'il va, je ne doute pas qu'il faille toujours parler de l'Occupation, de la collaboration et du fascisme, du racisme et du rejet de l'autre jusqu'à le destruction.
Alors, je n'ai pas voulu que ce livre évite le monstre contre lequel André Chaix s'est battu, ne donne pas la parole aux idéaux pour lesquels il est mort et ne questionne pas notre nature profonde, notre désir d'appartenir à plus grand que nous, qui conduit au meilleur et au pire »
Au-delà du centenaire de la naissance d'André Chaix, mort à 20 ans, avec 6 autres combattants FTP, à Grignan au chemin des Lièvres, sous les tirs d'une colonne de chars allemands, Hervé le Tellier éveille ses lecteurs à la vigilance et l'engagement au présent contre toute négation de la dignité humaine.
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